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Une Demoiselle sur une balançoire

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Photo Flavie Girbal
Photo Flavie Girbal

Samedi dernier, Hexagone avait mis le cap sur Pantin. Direction La Menuiserie et ses menuisiers mais également direction la Demoiselle Inconnue qui venait faire taire  un peu plus encore son anonymat, tant chacune de ses apparitions nous semble la confirmation d’un talent hors norme.

On avait pris date depuis un moment pour venir juger sur planches tout le bien que l’on pensait de cette demoiselle qui balance entre introspection, non dits ou à moitié dits et avalanches de mots d’oiseaux. Des mots d’oiseaux comme sur le Gros dégueu que tu trouveras ci-dessous, mais aussi d’autres tournures à te mettre en vrac où poésie populaire le dispute à l’émotion la plus vive. Ça frôle l’incandescence par moments. Ma retenue que l’on retient comme un tube d’infidélité non pratiquée, Les Pirates, Mille Bouches, La Louve et je ne te les sers pas toutes mais le cœur y est. Crois-moi !

Photo Flavie Girbal
Photo Flavie Girbal

Samedi soir, en plateau partagé avec Ivy, habile slameur québécois, la Demoiselle Inconnue a déroulé, seule, s’accompagnant très souvent de sa guitalélé mais également à la folk ou à la Stratocaster qu’elle joue avec un archet. Ben ouais, elle est comme ça l’Inconnue, elle ne fait rien comme les autres. Une artiste à temps complet, qui avant le concert se fend d’un dessin sur la nappe de sa table. Comme ça, en dînant. Après, elle déboule sur scène et entame son show passant aisément du français à l’anglais, invitant au passage Britney Spears – une poupée Barbie que la Demoiselle utilise comme médiator – pour une reprise de Baby one more time. Moment cocasse.

La Demoiselle Inconnue chante, plutôt bien même, mais pas que. Je m’explique. On se méfie toujours à raison des comparaisons hâtives ou pas, mais il n’est cependant pas sot de mentionner un cousinage avec Loïc Lantoine. Comme son aîné, la Demoiselle Inconnue donne assez régulièrement dans une sorte de chanson « pas chantée ». Un texte puissant, lourd, vient se poser sur un accompagnement minimaliste. Juste 2 ou 3 accords sur un arpège ou une rythmique des plus basiques, les cordes à peine effleurées. Le reste, c’est l’interprétation, la magie de mots percutants déversés comme une excuse, des mots susurrés mais sans censure pour une politesse prononcée avec force détermination. Cette détermination, cette force intérieure que l’on sent présente à chaque instant, comme une écorchure que l’on ne souhaiterait pas voir cicatriser.

Photo Flavie Girbal
Photo Flavie Girbal

La Demoiselle Inconnue n’invente pas une nouvelle manière de faire de la chanson, ne révolutionne pas les thèmes qui honorent le genre. Néanmoins, c’est dans sa façon d’écrire qu’elle se démarque de la confrérie. Elle n’est pas dans un constat frontal et factuel de situation, ne narre pas des situations vécues mais à l’inverse raconte ce qui aurait pu se passer, ce qu’elle imagine comme chant des probables et des possibles. Elle analyse l’implicite et porte un regard sur sa réception. C’est très proustien comme démarche. Gros Dégueu en est un bon exemple, au même titre que Ma Retenue. L’histoire commence là où elle s’est arrêtée dans le réel. L’imagination fait le reste.

Du talent te dis-je cette Demoiselle. Le public ne s’y est pas trompé. Il est venu, il était là, la salle bondée pour applaudir cette jeune artiste, épatante de sincérité et de création. « J’ai des choses à ne pas te dire » annonce-t-elle sur Ma Retenue. Et, elle les dit bien !

La Demoiselle Inconnue sera au Bijou à Toulouse, les 27 et 28 novembre prochains.


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Eskelina – Je reviens

Je reviens est le premier morceau disponible du prochain album d’Eskelina, Le matin du Pélican, à paraître en janvier prochain.

Un très bel album, simple, direct et efficace écrit et composé en collaboration avec Florent Vintrigner (La Rue Kétanou) et Christophe Bastien (Debout Sur le Zinc). On aura l’occasion d’en reparler très vite dans ces colonnes.


Agnès Bihl, vraie ivresse pour un Forum !

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Photo Flavie Girbal
Photo Flavie Girbal

Ce lundi 17 novembre, Agnès Bihl venait s’emparer des planches du Forum Léo Ferré. Un des lieux que l’on affectionne particulièrement à Hexagone, tant pour sa programmation, son accueil et l’esprit qui y règne. On avait apprécié Agnès Bihl en mai dernier, aux Bouffes Parisiens, dans ce faste de théâtre à l’italienne. Agnès était en formation complète avec Piano, contrebasse et guitare. Hier, c’est dans une formule plus intimiste qu’elle a présenté son spectacle 36 heures de la vie d’une femme (parce que 24 c’est pas assez). En piano-voix. Accompagnée, comme d’habitude, par Dorothée Daniel.

Le tour de chant, forcément, a été adapté à cette circonstance. Formule ramassée pour un spectacle qui ne l’est pas ! La salle comble – et même un peu plus que ça – en a pris plein ses mirettes et a eu droit à une Agnès en forme, décidée à balancer, sulfater, émouvoir. Très vite, elle a mis tout son monde au diapason, toujours ironisant, que l’on avait « une vraie gauche au pouvoir, » par exemple. En gros, que la vie allait être belle puisqu’on nous la promettait ainsi. Pourquoi douter ? Remettre en question la parole de nos élus ? Et c’est l’heure d’un Bla bla bla, bien senti, une espèce de miroir tendu à la gent politique de tout poil qui nous prend pour des couillons depuis la nuit des temps. On n’est pas certain que ça changera demain mais résister est un acte de salut public, un gène qu’a toujours porté Agnès.

Photo Flavie Girbal

Quand la parole militante, politique et sociale, se tait, c’est pour prendre un autre flambeau flamboyant. Celui de la femme touchée, blessée, meurtrie par un homme qui est allé aimer plus jeune ailleurs. Pleure pas Casanova, admirable portrait de couple cassé, rasé, mais histoire de couple tout de même. Homme laisseur laissé qui revient quérir – que vient-il quérir finalement ? – son abusée. Un dépit de boisson mais pas seulement. Face à lui, une femme qui a fait sa résilience, qui aime ou pas mais qui a le cœur enflé comme une outre et qui propose l’amitié quand l’amour n’est plus possible. Moment d’émotion intense et fort. Agnès n’est jamais aussi touchante que dans ce registre. Celui où elle montre à la fois sa force et ses faiblesses. Moment où l’homme normal que l’on est, que je suis, prend sa lâcheté en pleine face et s’avoue secrètement que la Femme a bien souvent les attributs qui font défaut à la mâle engeance.

Si Agnès Bihl est une femme de tête, qui tient tête dans ses luttes et ses combats, elle est aussi une femme de mémoire parce qu’elle sait que l’Histoire écrit notre avenir. Elle vient cueillir le public, avec Le Baiser de la concierge. Une lame de fond que cette histoire de François, Myriam et Serge. Une histoire de cache-cache durant l’Occupation, trois gamins juifs balancés par la concierge, qui « était comme les autres, une ordure ordinaire. » Agnès Bihl, ce serait peut-être l’opposé de cette concierge. A savoir, une femme qui jamais n’abdique, qui toujours combat et sait aimer son prochain peut-être mieux que soi-même.

Photo Flavie Girbal
Photo Flavie Girbal

Ne va pas t’imaginer, sensible Lecteur, que la soirée de lundi était consacrée aux titres plombants. Loin s’en faut. Quand elle nous a bien mis en vrac Agnès, elle poursuit avec un titre plus déconneur. Parce que quand même, cette meuf, elle aime bien déconner aussi. On n’est pas obligée d’avoir l’engagement triste tiens ! Alors, on retrouve nos souvenirs de 13 ans avec bien le sourire. 13 ans, chanson des débuts d’Agnès que l’on ré-entend avec plaisir dans ce tour de chant, tout comme L’enceinte vierge, interprétée lundi, avec là encore un besoin viscéral de dénoncer les saloperies les plus abjectes. Interprétée aussi avec beaucoup de sobriété, sobriété que Agnès perdra – pour du faux ! – sur Gueule de bois. Au final, c’est le public qui repart après une soirée de vraie ivresse dans ce forum. Il repart comme il est venu mais les idées remises d’aplomb, et avec l’envie de croire que les lendemains peuvent chanter.


Toutes les photos de l’article sont cliquables pour les agrandir. Parce que c’est plus beau !

Pour la vidéo ci-dessous de Pleure pas Casanova, passe la qualité en HD, c’est plus beau aussi !


 

Lise Martin ébaubit les Baudets

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Photo David Desreumaux

Ce mercredi 12 novembre 2014, Lise Martin se produisait sur la scène des Trois Baudets, à Paris. On imagine que pour un artiste, c’est toujours un moment un peu particulier que celui d’inscrire son nom, pour la première fois ou non, au tableau d’honneur de cet illustre endroit qui a vu défiler des pointures et pas des moindres. Certes les Baudets d’antan ne sont pas ceux d’aujourd’hui, cependant il flotte dans l’air et les esprits des parfums de ritournelles célèbres entre ses murs refaits à neuf. Donc Lise Martin a dû avoir un peu les chocottes hier. Ben ouais, ça se comprend.

Au printemps dernier, Lise Martin a sorti un nouvel album entièrement fait, paroles et musiques, avec ses petits doigts. A l’heure où la règle tend vers l’EP, Lise a sorti un double album. Déments songes. Pour autant de rêves d’amours fous, d’illusions perdues. Deux disques de 12 chansons chacun. On y voit là une forme de générosité que l’on retrouve aussi bien dans les chansons du disque comme sur scène où cela était fort palpable mercredi.

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Photo David Desreumaux

En formation guitare (et banjo) (Cyrille Aubert), violon (Florence Breteau), violoncelle (Francis Grabisch) et voix (Lise Martin), c’est bien un groupe qui s’est produit devant nos yeux. Ils jouent ensemble depuis longtemps et ça se voit. Il est notable que Lise, qui compose ses musiques, ne joue d’aucun instrument sur scène et se concentre ainsi sur l’interprétation. Très vite entrée dans le concert, Lise Martin ouvre avec le titre liminaire de l’album, Derrière le mur. Un texte fort qui parle d’un enfermement de velours et résonne en cette période où l’on fête les 25 ans de la chute du mur de Berlin. Du destin collectif au destin individuel, les méthodes sont les mêmes. On veut le bien de son proche, on pense pour lui et on lui sculpte un avenir sans horizon. « Mon père a bâti une maison / Avec sa force et son courage / Pierres de colère ciment de rage / Il s’est improvisé maçon » avant de poursuive : « Cette maison est confortable / Solide, rassurante, invincible / Cette maison est insensible / Cette maison est invivable. » Dans la salle, ça fait bing ! Il y a tout Lise Martin dans ces quelques vers. La qualité d’énonciation, le choix des thèmes forts, l’inscription dans une chanson trad qui va puiser de l’autre côté de l’Atlantique et qui nous revient fraiche et dynamique. Il y a surtout la patte de Lise, une écriture solide. Les parallélismes confortable / insensible et invincible / invivable sont d’une force imparable.

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Photo David Desreumaux

Sur la scène flottent des cordes tantôt retenues, tantôt lâchées sur lesquelles Lise assoit ses textes avec aisance, avec métier malgré son jeune âge. Ses textes puissants, qui parlent d’amours souvent, n’ont d’égale que sa voix. Une voix qui happe. Non pas d’une puissance démesurée mais d’une profondeur, une voix habitée mais sans chichis, le truc qui fait mouche à chaque fois. On n’ira pas chercher ni puiser dans des comparaisons hâtives et forcément réductrices quant à cette présence vocale posée  sur un écrin acoustique dépouillé, fouillé, simple mais riche. Cependant l’on fera remarquer que Lise Martin, sacrée folkeuse au fier aplomb, a ce quelque chose d’intemporel, d’inclassable qui fait l’étoffe des grands. Elle nous rappelle à considérer la relativité du temps. Elle écrit des chansons qu’on aurait pu entendre il y a quarante ans à Greenwich Village (et c’est ici un compliment !) et que l’on écoutera encore dans autant d’années. En attendant, Lise Martin est bien une ACI d’aujourd’hui, il suffit de l’écouter pour s’en convaincre.

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Photo David Desreumaux

Lecteur, toi qui lis ces colonnes avec régularité et une vibrante émotion, tu sais qu’à Hexagone on ne vit pas que par la voie débranchée de l’acoustique et je peux te garantir que mercredi soir, j’ai été frappé d’une évidence aux Trois Baudets. Lise Martin, parfaite avec une Martin (Comme il y a 3 baudets, il n’y a pas qu’un âne qui s’appelle Martin) ou une Guild acoustique peut et pourrait sans problème oser la transition électrique comme l’avait fait – à grand bruit – un certain Robert Zimmerman en 1966… Non pas que l’on y tienne absolument mais juste pour signaler que ses chansons ont cette  capacité de pouvoir s’adapter à nombre de formes et formules. Une chanson très ancrée dans une veine trad mais qui surgit polymorphe à une oreille bien tendue. Lise, si tu nous lis, essaie. Comme ça, dans ta chambre, ton grenier, un garage ou une cave si tu veux. Balance-nous une Telecaster là-dedans ! Juste pour essayer. Après avoir apporté le renouveau de la chanson folk, subtile et classe qu’on attendait depuis un moment, tu pourrais fort nous réconcilier avec le rock en français. Like a rolling stone!


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Oldelaf – La belle histoire

Voilà le dernier clip d’Oldelaf, La belle histoire, tiré de l’album Dimanche, paru en début d’année.

La grande date de la tournée Dimanche approche et si tu n’as pas encore pris ta place, grouille-toi un peu quand même. Ce sera le samedi 29 novembre 2014 au Zénith de Paris. Ça va être une joyeuse partie de déconne organisée comme on les aime je crois.

On va bien se marrer et on ne voudrait pas que tu rates ça !


Tomislav – NYC Solitaire

Tomislav était le 23 octobre dernier, en co-plateau avec Garance, sur la scène du forum Léo Ferré, à Ivry sur Seine. Hexagone y était pour filmer l’intégralité des 2 concerts. Nous avons diffusé récemment Montréal, où Tomislav et Garance se donnent la réplique sur ce très chouette duo, sur un texte de Benjamin Bouffay.

Aujourd’hui, on te propose une nouvelle collaboration Ben Bouffay / Tomislav. Tomislav interprète NYC Solitaire, accompagné de Jean-Bernard Petri à la basse. C’est une nouvelle formule scénique que teste actuellement Tomislav avec l’ajout d’une MPC, en lieu et place – notamment – de la grosse caisse et de la charley dont jouait Tomislav. Fini donc l’homme orchestre. Tomislav récupère ainsi ses jambes et ses bras, peut se produire debout et ça change tout. On aimait déjà beaucoup la forme précédente mais là, c’est gagnant à tous les étages ! Tomislav en sort plus présent, plus visible sur scène et, du coup, le spectacle gagne en énergie. Les morceaux arrivent plus péchus, plus rock, avec un côté noisy, crescendo.

Tomislav travaille, travaille vite et bien. Il avance. Il est sur une très bonne voie et on a hâte d’entendre son prochain EP annoncé pour le début 2015 !

Retrouve Tomislav, sur Hexagone, pour une très belle interview publiée en septembre dernier. C’est ici.


N’oublie pas de passer la vidéo en HD pour une meilleure qualité !


Megaphone Tour … née dans le Sud Ouest

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Photo David Desreumaux (Festival Taparole 2014)
Radio Elvis par David Desreumaux (Festival Taparole 2014)

Après le lancement de la saison 2014-2015 Hexagone vient évoquer la tournée du Sud Ouest du Megaphone Tour. Ici on aime ce dispositif d’accompagnement par la scène des talents en émergence. Un mini bus parcourt la France et amène 3 artistes, pour un plateau découverte, en bas de chez toi, en formule légère. Ce mercredi 5 Novembre, la tournée Sud Ouest prenait son envol à Toulouse, au café associatif Chez ta mère avec Eskelina, Robi et Radio Elvis.

Eskelina, se présente en duo guitare contrebasse dans une ambiance clairement chanson. Une superbe interprète et une belle harmonie de voix entre les deux artistes blondes. Le set se termine par deux titres qui se répondent : La petite valise rose sur le départ d’Eskelina de Suède et Je reviens sur le retour lors d’un passage quelques années plus tard.

Robi, avec une audace pour cette tournée, elle dévoile une création, revisite ses titres avec 2 musiciens de Radio Elvis, offre un inédit et, en duo, une reprise de Areski et Fontaine. Sa voix marquante et sa présence habitée installent une ambiance mystérieuse sur scène. Avec un ton plus intimiste et un environnement musical très différent de l’album ou des vidéos et des textes plutôt noirs, cette formule  demande peut être un petit démarrage.

Photo David Desreumaux (Festival Taparole 2014)
Eskelina par David Desreumaux (Festival Taparole 2014)

Radio Elvis, a produit un set qui a emporté le public. Une voix qui captive, un jeu de guitare qui impressionne, des textes qui apportent un flot d’images, des mélodies prenantes utilisant clavier et boîte à rythme. Des moments forts avec  Sur la route et Goliath. Un rappel, fortement réclamé, conclut ce concert.

A l’issue du concert, les artistes échangent avec le public d’un soir : chaleur humaine et discussion. Près du comptoir deux chanteurs toulousains abordent Eskelina. Avec le premier elle découvre qu’ils ont une connaissance commune et du coup elle envoie un texto en suédois au seul contrebassiste suédois de la scène Toulousaine, rencontré quelques années avant sur un plateau découverte. Et le second lui apprend qu’ils chantaient tous les deux, chacun de son côté, dans la rue les jours de marché à Sarlat, où elle a vécu à son arrivée en France, et qu’il n’avait pas osé l’abordé.

Robi
Robi

Robi, assise sur le divan, consulte ses mails et savoure la bière artisanale locale en répétant qu’elle l’apprécie drôlement.

A une des tables de la salle, les afficionados de Radio Elvis, rivalisent de références. Chacun y allant de la sienne., les plus citées sont Dominique A, Bashung et même Thiéfaine. Confrontation d’arguments, désaccords apparents, discussion animée « à la Toulousaine ». Et finalement, tous convergent et tombent d’accord : « Radio Elvis c’est top ».

Autour d’une autre des tables, un autre artiste toulousain, qui a une forte envie de se faire connaître en dehors de la région, s’informe des conditions de sélection auprès de Caroline Gaine, l’organisatrice de cette tournée. Celle-ci se dit très satisfaite de cette soirée-rencontre autour d’un dispositif, d’un lieu dont les artistes ont apprécié l’accueil et d’un public.

Une tournée qui va se promener dans des petits lieux du Sud Ouest (Peyreroharde, le Café Plum à Lautrec) avant de remonter à Paris au Limonaire et à la Menuiserie. Parisiens écoutez le sudiste et ne ratez pas ce plateau : ces artistes vont bientôt être happés par des scènes plus importantes.


Parisiens de Pantin ou d’ailleurs, notez donc que le passage du Mégaphone Tour à La Menuiserie, qu’on aime beaucoup comme tu le sais, ce sera le 28 novembre 2014. Réserve dès maintenant !

Festival Fédéchansons, vas-y c’est gratuit !

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fedechansonsDurant 3 soirs consécutifs, le festival gratuit Fédéchansons revient pour sa quatrième édition, du 18 au 20 novembre 2014. Dix-huit artistes pour autant de talents différents, avec pour point commun la langue d’expression française, s’exprimeront sur les scènes du Centre Barbara FGO et de la Scène du Canal.

Le festival est proposé par la Fédération des Festivals de Chanson Francophone (FFCF), en accord avec un collège de producteurs et de tourneurs avec le soutien de la SACEM.

Un petit coup d’oeil sur la programmation ci-dessous :

Mardi 18 novembre – Scène du Canal
18h00 : Vlad
18h45 : Damien Delisle
19h30 : Mathilde Forget
21h00 : Balmino
21h45 : Simon Nwanbeben
22h30 : Tibert

Mercredi 19 novembre – Centre Musical Fleury Goutte d’Or
18h00 : L’Herbe folle
18h45 : Marcie
19h30 : Autour de Lucie
21h00 : Tony Melvil
21h45 : Horla
22h30 : Les Cahiers d’Auré

Jeudi 20 novembre – Centre Musical Fleury Goutte d’Or
18h00 : Théophile Ardy
18h45 : Sylvain Reverte
19h30 : Robi
21h00 : Fabien Boeuf
21h45 : David Lafore
22h30 : Zelten

Babx, l’art de la synthèse à La Menuiserie

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Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Ce vendredi 7 novembre 2014, Babx jouait à La Menuiserie, à Pantin. En acoustique, avec un Babx au piano et un Sébastien Gastine à la contrebasse. Inutile de te préciser que la salle était pleine à craquer et d’ailleurs, elle a craqué. Sous le charme de ce David Babin qui représente une pièce majeure dans l’échiquier de la chanson actuelle.

Babx a montré à nouveau, hier soir, sur les planches, qu’il était à la tête d’un formidable univers, riche et poétique. A la fois dans les musiques, où l’on côtoie aussi allègrement le classique, que le jazz et la chanson mais également dans les textes qui dévoilent et révèlent un vrai langage, un style. Un propos. Au sujet de littérature, Louis-Ferdinand Céline déclarait jadis que des écrivaillons, il y en avait à la pelle, mais des stylistes, on n’en comptait guère plus de 2 par siècle. En gros, Proust et lui. Nous n’irons pas aussi loin et ne serons pas aussi péremptoire en matière de chanson, mais on peut tout de même s’accorder sur le fait que Babx est un pur styliste. De grande classe. Un putain de styliste, je dirais même ! Avec un toucher de piano d’une subtilité déconcertante…

Babx est l’un des rares artistes à réussir la synthèse en matière de chanson. Il parvient à faire entrer dans son oeuvre l’héritage de la chanson de tradition, une modernité musicale et textuelle et un engagement subtil et loin des poncifs.

Bref, grand moment encore hier soir à La Menuiserie, dans ce petit lieu qui devient, petit à petit, comme un pied à terre pour Hexagone. Et comme on est super sympa à Hexagone, on a filmé Mourir au Japon, rien que pour toi. Tu connais la chanson maintenant, passe la vidéo en HD avant de lancer la lecture. Ce sera plus joli.

Babx, à La Menuiserie, c’est encore ce soir. Bande de petits veinards !


Vive la Reprise, From & Ziel et Jules Nectar remportent la mise

Lou Casa par David Desreumaux
Lou Casa par David Desreumaux

On est en finale, on est en finale, on est-on est-on est en finale !!! Voilà ce que pouvaient claironner les 6 derniers prétendants au titre du tremplin Vive la Reprise, lundi soir 3 novembre, à la Maison de la Poésie, à Paris.

En effet, la maison de la rue Saint Martin accueillait la fameuse finale du tremplin organisé par le Centre de la Chanson. Cinq finalistes – tous masculins comme le notait Gérard Morel dans sa présentation de la soirée – qui s’étaient arrachés les ultimes sésames dans les 4 grands secteurs de l’Hexagone. Lyon, Toulouse, Le Mans et Ivry avaient été les avant-dernières étapes menant Lou Casa, Olivier L’Hôte, Chouf, Jules Nectar, Gérald Genty et From & Ziel  au pied d’un titre doté de 2 000 euros et à la garantie de se voir programmé dans les mois à venir. Un bel enjeu par un chouette dispositif.

From & Ziel par David Desreumaux
From & Ziel par David Desreumaux

Comme son nom l’indique, la particularité de ce tremplin repose sur la reprise de chansons. Cette année, l’artiste à l’honneur et figure imposée pour les candidats était Michèle Bernard. Chacun des prétendants ayant dans le cahier des charges l’obligation d’interpréter un titre de cette grande dame de la chanson, une ou deux autres reprises libres puis l’interprétation d’une création personnelle. Au total donc, si tu sais compter, quatre titres par protagoniste.

Nous n’allons pas ici te dépeindre en long et en large qui a mieux fait que tel autre. On se contentera de dire que de tous les finalistes, chacun avait ses qualités propres comme ses propres défauts. Il est plus intéressant de noter que des 6 finalistes, la quasi totalité faisait figure de chevronnés de la scène. C’est ici un point de questionnement à avoir me semble-t-il. Une proposition pour le Centre de la Chanson. Il semble que le tremplin, fort intéressant et fort utile, gagnerait à un resserrement des conditions de participation. Peut-on faire s’affronter un artiste qui tourne depuis 15 ans et un débutant qui n’a guère qu’une paire de concerts à son actif, dans des tout petits lieux ? Il faudrait une redéfinition précise de l’objet de ce tremplin. Est-il une aide à l’émergence de débutants ou quelque chose de plus large ? Les dispositifs d’aide pour les débutants et les plus expérimentés peuvent et doivent exister mais certainement ne faudrait-il pas les faire concourir ensemble, au risque comme pour cette finale, de ne voir que des artistes déjà roués aux plateaux se disputer les récompenses.

Jules Nectar par David Desreumaux
Jules Nectar par David Desreumaux

Quant aux résultats de la soirée, histoire de se mouiller quand même, on avouera que les grands gagnants, annoncés par Philippe Meyer, président du Jury, n’étaient pas les favoris d’Hexagone. From & Ziel s’est vu remettre le prix du Centre de la Chanson. Ce n’est pas une surprise. On reconnaitra une belle qualité musicale, une verve bienvenue mais on déplorera un manque de simplicité – voire d’humilité – assez gênant. Quant au sympathique et talentueux Jules Nectar, recevant le prix d’interprétation, s’il nous a séduits par l’audace de reprendre Miossec et M devant une audience qui n’y est pas forcément ouverte au départ, son interprétation nous a semblé un peu en retrait, un peu en dessous du beau défi qu’il s’était imposé. En revanche, rien ou pas grand chose pour Chouf et Gérald Genty. Si Chouf a très mal débuté sa prestation, pris de trac et dérangé par un micro mal réglé, il a su se refaire et montrer qu’il avait un vrai contact avec le public. Comme Gérald Genty. C’est aussi ce que l’on attend des artistes. Un échange. Une proximité avec le public. Gérald Genty, à ce titre, a été remarquable en show-man de la soirée, témoignant « d’une belle tonicité » comme l’a souligné Philippe Meyer. Il a su se mettre la moitié de la salle dans sa poche. Et l’autre à dos… La chanson est clivante, je le disais récemment dans ces colonnes, et c’est également en cela qu’elle nous ravit tant !

Mais trève de blabla, regarde plutôt la vidéo ci-dessous pour te faire une idée de l’ambiance musicale des différents participants. Hélas, il manque Lou Casa au menu de cette vidéo, victime d’un bug de fichiers… Nos excuses aux Lou Casa qui ont montré de belles choses. Nos excuses aussi pour la qualité de la lumière, plutôt médiocre lundi soir à la Maison de la Poésie… C’est un euphémisme. Passe la vidéo en HD, ce sera nettement meilleur.