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Marie Modiano, « la scène est une récompense »

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C’est dans le cadre du FestiVal de Marne, en octobre dernier, que nous avons eu le plaisir de rencontrer Marie Modiano. L’occasion pour nous de faire plus ample connaissance avec cette artiste aussi talentueuse que discrète, qui partage sa vie entre la France et la Suède de son compagnon (non moins talentueux) Peter Van Poehl. Marie Modiano se raconte simplement, depuis ses études d’art dramatique à la Royal Academy de Londres jusqu’à la création de son label Nest & Sound.

Photo Flavie Girbal
Photo Flavie Girbal

Hexagone : Tu as fait des études d’art dramatique à Londres. Peux-tu expliquer ce choix et comment en es-tu venu à la chanson ?
Marie Modiano : Ça a été un parcours à chemins multiples et c’est assez agréable de se rendre compte au bout de plusieurs années que tout était cohérent et qu’une chose menait à une autre. Je savais que je voulais faire des études dramatiques parce que j’aimais beaucoup jouer, j’avais déjà mis en scène des pièces et joué dedans et j’avais envie de poursuivre dans cette voie. Puis, comme j’ai toujours été attirée par ce qui concerne la langue anglaise, le théâtre de Shakespeare, la poésie, je trouvais que c’était une bonne opportunité d’aller étudier là-bas. Aussi, dans les écoles d’art dramatique en Angleterre, il n’y a pas que l’art dramatique qui est enseigné. On apprend à chanter, à danser, on apprend même l’escrime. C’est beaucoup plus physique qu’en France. Quand je suis rentrée d’Angleterre, j’ai rapidement eu un engagement dans une pièce qui a tourné près d’un an dans différents pays d’Europe. C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte qu’il me manquait quelque chose. Je commençais déjà à écrire des poèmes, des histoires, en anglais. Avec Grégoire Hetzel, avec qui j’ai fait mon premier album, j’ai commencé a improvisé, à transformer ces poèmes en chansons sur des mélodies que Grégoire faisaient au piano. C’est comme ça que ça a commencé, ensuite tout est allé très vite. On a co-composé, on a fait des maquettes que l’on a présentées à plusieurs maisons de disques, puis on a fait des concerts. Et petit à petit, la chanson s’est imposée comme une évidence.

Hexagone : Tu étais déjà musicienne au départ ?
Marie Modiano : Oui. De façon très autodidacte même si j’avais fait du piano classique depuis l’âge de 5 ans. Je ne me considère pas comme une bonne interprète mais j’ai les bases nécessaires pour pouvoir composer. Donc, il y a cette liberté-là de pouvoir tout simplement s’exprimer à travers la composition musicale et c’est suffisant finalement.

Hexagone : Quand tu étais petite, la chanson était présente chez toi ?
Marie Modiano : Oui, beaucoup. J’ai beaucoup écouté de musique avec ma mère, elle m’a fait écouter les chansons de sa génération, les artistes des années 60. La Motown, les Beatles, Bob Dylan, etc.

Photo Flavie Girbal
Photo Flavie Girbal

Hexagone : Très anglo-saxon comme culture…
Marie Modiano : Très anglo-saxon mais avec quand même de la chanson française. Ensuite, à partir de 15 ans, je me suis construite par moi-même. J’ai beaucoup écouté de jazz, surtout Thelonious Monk. Je pense qu’à partir de l’adolescence on emmagasine des émotions, on enregistre et par la suite on le détourne pour faire soi-même.

Hexagone : Tu as des souvenirs de scènes, de spectacles qui t’ont impressionnée lorsque tu étais jeune ?
Marie Modiano : Ça va peut-être te surprendre, mais un artiste qui m’a vraiment impressionnée lorsque j’avais 9 ou 10 ans, c’est Charles Trénet. J’étais allée le voir au Châtelet. C’était incroyable. Déjà, lorsque l’on écoute les textes de Charles Trénet, ce sont des poèmes. Un peu plus tard, je suis allée voir Prince, c’est également un grand souvenir. Il n’y a pas trop de liens entre Charles Trénet et Prince mais ce sont des souvenirs de scène assez incroyables.

Hexagone : Tu as un profil d’artiste plutôt polymorphe : auteure de roman, de poésie, chanteuse. Est-ce que ces différentes activités sont complémentaires, doivent coexister ou pas du tout ? Et de laquelle de ces activités te sentirais-tu la plus proche ?
Marie Modiano : Je me rends compte que tout se répond de l’un à l’autre. Dans l’écriture d’un roman par rapport à l’écriture de chansons, il y a la durée, il faut tenir. Ce n’est pas plus difficile mais c’est moins léger comme exercice. Je ne dis pas que l’écriture de chansons est un exercice léger mais comme c’est un format très court, on a un résultat assez rapidement, avant même de faire une maquette ou un enregistrement. Un roman, on avance chaque chaque jour, à petits pas. Ce que j’aime beaucoup, que ce soit pour l’écriture d’un roman ou d’un album, c’est la solitude nécessaire pour créer seule. On est un peu dans son monde, isolée. Puis, vient le studio où ça s’ouvre un peu, puis la scène où ça s’ouvre entièrement. Et à la fois ces va et vient entre soi-même et son imaginaire, c’est ça qu’on ne peut pas avoir avec la littérature. C’est vrai qu’il y a les gens qui lisent tes livres, mais ce n’est pas direct, alors que ce qui est formidable c’est de pouvoir faire des concerts et de pouvoir avoir un lien direct avec le public. Cet aspect-là m’apporte énormément dans mon métier, dans mon chemin d’artiste.

Photo Flavie Girbal

Hexagone : Concernant le choix de la langue, c’est quelque chose qui t’a paru naturel de chanter en anglais ?
Marie Modiano : Oui, du fait de passer de cette improvisation musicale, et peut-être que dans les chansons que je portais en moi, il y avait une sorte d’évidence de la langue anglaise. Ça s’est fait comme ça. Ça me fait sourire le chemin parcouru, j’ai aujourd’hui le désir de m’exprimer dans ma propre langue. J’ai d’ailleurs déjà commencé à écrire en français. Aujourd’hui, l’évidence c’est que je dois le faire, que je dois chanter en français. Ce n’était pas le cas auparavant. C’est passé par la poésie puisqu’il y a eu le dernier disque, Espérance Mathématique. Ça a été un long chemin pour arriver à mon prochain album qui sera, je pense, essentiellement composé de chansons en français.

Hexagone : Sur le plan discographique, ton premier album, I’m not a rose, paraît en 2006. Tu peux raconter un peu son histoire ?
Marie Modiano : Je travaillais avec Grégoire Hetzel. On a commencé, après avoir découvert qu’on pouvait faire des chansons à partir de mes poèmes et en improvisant. On a co-composé sans cesse, on n’arrêtait pas. Parfois plusieurs chansons par jour, on a dû faire une centaine de chansons avant de faire le choix d’une douzaine pour faire les maquettes de l’album. C’est donc un premier album, avec des choses très personnelles, et il y a quelque chose qui m’émeut lorsqu’il m’arrive de le ré-écouter. Il y a quelque chose qui sortait entièrement de moi, de spontané et d’assez pur en fait. Sans la tentation d’un formatage par une maison de disque pour que ça marche. Il y avait sur ce disque une forme de naïveté qu’il est très difficile de retrouver ensuite, sur un second ou un troisième album.

Hexagone : C’est intéressant comme démarche pour un premier album. Généralement, un premier album est plutôt une compilation de titres qu’un artiste chante depuis parfois plusieurs années, toi ce n’est pas ça du tout.
Marie Modiano : Non, ça s’est fait vraiment sur deux ans. Ça a été comme un jet. Comme quelque chose que j’avais enfermé en moi et tout à coup, une porte s’est ouverte. Je composais même la nuit, ça n’arrêtait pas. Ensuite, le flot s’est un peu ralenti pour les albums suivants.

Photo Flavie Girbal
Photo Flavie Girbal

Hexagone : Et Outand, le second album en 2008 ?
Marie Modiano : Pour Outland, j’avais rencontré Peter Van Poehl, qui jouait déjà de la guitare sur le premier album qu’on a enregistré à Berlin. J’avais beaucoup aimé son premier album, Going where the tea trees are. Ensuite, on a fait régulièrement des duos sur scène, puis c’est devenu une évidence que je voulais travailler avec lui pour réaliser l’album. On a co-composé certaines des chansons du disque, il l’a réalisé et on l’a enregistré en Suède, à Göteborg. Je travaille encore aujourd’hui avec certains artistes musiciens qui ont participé à cet album, qui étaient des complices. C’était quelque chose de très joyeux. Ce qui est important quand on fait ce métier, c’est de constater que l’on avance, que l’on progresse.

Hexagone : Les troisième et quatrième albums sont sortis en même temps, fin 2013. Ram on a flag et Espérance Mathématique. Ram on a flag déjà, que peux-tu en dire ?
Marie Modiano : De la même façon, Ram on a flag a été composé environ sur une période d’un an. J’ai beaucoup écrit également lorsque j’étais en Suède à laquelle je suis très liée par Peter. Sur l’île de Gotland, qui est très inspirante avec des paysages très forts. J’ai écrit beaucoup de chansons sur cette île. Comme à ce moment-là, je n’avais plus de maison de disque, ça a été le début d’autre chose pour moi, comme avec le disque qui suit qui est une adaptation d’un recueil de poèmes que j’avais publié en 2012 où toutes les musiques sont de Peter. On a créé notre label avec Peter et c’est aussi le début d’une aventure. Il y a une réalité économique. On sait qu’on est dans le bon chemin, après c’est très difficile de faire tout ça, mais c’est en même temps très excitant et la moindre chose positive qui arrive, que ce soit par les articles, nous apporte une force précieuse. C’est une démarche presque artisanale et c’est ce que je trouve beau dans cette aventure.

Hexagone : Sur ces deux disques parus sur votre label, Nest & Sound, on sent comme un basculement artistique qui a été relativement salué par la critique. Presque un an après la sortie de ces 2 disques, quel retour d’expérience fais-tu ?
Marie Modiano : Oui, l’accueil a été très bon. Ce n’est pas simple de créer son propre label, et peut-être que la sincérité de notre démarche a touché les gens. Aussi, en même temps que ces deux albums, j’avais sorti mon premier roman. Peut-être que j’avais envie de livrer un peu de « qui je suis » tout simplement et par des projets très différents les uns des autres.

Photo Flavie Girbal
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Hexagone : De plus en plus, sur tes albums, tu sembles t’inscrire dans une démarche littéraire. Avec l’adaptation des poèmes sur Espérance Mathématique mais pas seulement.
Marie Modiano : Oui, bizarrement sur celui en anglais également. Je m’applique autant sur les textes en anglais et en français. J’aime raconter des histoires, j’aime la forme poétique mais pour moi la chanson doit être, par la musique mais aussi par les paroles, un voyage pour faire rêver les gens. Les chanteurs que j’aime, les artistes que j’aime sont ceux qui ont réussi à amener une force littéraire dans leurs chansons. Comme Leonard Cohen, Nick Cave, Charles Trénet, Jacques Brel. Je suis toujours sensible aux beaux textes dans la chanson, qui peuvent être lus aussi.

Hexagone : Quelle est ton hygiène de travail ? Est-ce que tu te mets à ta table tous les jours ?
Marie Modiano : Oui, plutôt tous les jours. Je commence généralement par la musique. Ça m’arrive rarement de composer une chanson d’après un texte. Il faut essayer d’être dans un état presque « détendu ». Une fois que j’ai la musique, il faut que j’ai un thème, une idée. Une fois que j’ai le thème ou l’idée, parfois ça peut être juste un ou deux mots, ça y est, ça coule ensuite.

Hexagone : C’est l’image qui fonctionne ?
Marie Modiano : C’est l’image, quelque chose que j’ai vu. J’ai différentes formes d’influences, je suis assez observatrice. J’observe autour de moi, je voyage beaucoup. Je prends des notes intérieures ou des notes dans des cahiers. Tout peut être source d’inspiration. Je vois beaucoup de films, je lis beaucoup aussi ou parfois même des émissions à la télé m’ont inspiré des chansons. Tout est inspirant, ça dépend de la manière dont on l’enregistre. L’important, c’est la manière personnelle dont on délivre les choses.

Photo Flavie Girbal
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Hexagone : Monter sur scène, est-ce que c’est la finalité par rapport à ton métier ?
Marie Modiano : Je dirai que c’est un peu la récompense. C’est dur, d’un point de vue économique, de tourner. Je vais faire pas mal de concerts seule, dans l’idéal j’aimerais ne pas être seule. Après, c’est important de faire des efforts et de s’adapter par rapport à cette réalité économique. Tourner, avoir des musiciens, ce n’est pas facile. Ce n’est pas évident aujourd’hui de vendre des places, sauf à être ultra connu, un artiste doit alors savoir s’adapter à n’importe quel contexte pour pouvoir continuer son chemin.

Hexagone : Tu es une personne réservée, c’est un lieu où tu te sens à l’aise la scène ?
Marie Modiano : C’est un métier, ça s’apprend. Autant on pourrait tricher sur des enregistrements mais la scène, c’est quelque chose qui s’apprend et qui ne ment pas. Plus on fait des concerts, plus on s’améliore, plus on parvient à apprécier. Il faut trouver le juste milieu pour être concentré d’un point de vue technique et en même temps, se laisser aller pour arriver à délivrer le plus d’émotion au public.

Sale Petit Bonhomme – L’Amour

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L’amour. Aaaaah l’amour ! Thème de la chanson par excellence. C’est à se demander si la chanson a été inventée pour dire l’amour ou si c’est l’amour qui a été inventé pour pouvoir faire des chansons. Très étroitement liés ces deux-là ! Et ce n’est pas près de finir. Pas de divorce en vue donc.

L’Amour, c’est aussi le premier titre de nouvel album de Sale Petit Bonhomme, intitulé A ma guise et qui sortira le 15 décembre prochain. L’album sera notamment disponible le site de Bacchanales Productions, comme le sont les trois précédents.

A noter également que les Sale Petit Bonhomme seront en concert à Toulouse avec leur spectacle Mon Brassens, du 9 au 14 décembre 2014.

– du 9 au 13 au Théâtre du Grand Rond, à 19 heures

– le 14 Chez Ta Mère, à 20 heures

Toulousain de Toulouse et d’ailleurs, fonces-y donc vite fait bien fait !


Déjà décembre à La Menuiserie

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C’est ça. C’est la relativité du temps. Quand le programme est bon et que le spectacle tient toutes ses promesses, on ne voit pas le temps passer comme dirait Jean Ferrat. Mais il est mort, c’est bien dommage, alors il ne le dira plus. Ainsi, nous voici en décembre à La Menuiserie, après un début de saison en fanfare. Babx, La Demoiselle Inconnue, bien d’autres et pas des moindres sont passés sur les planches de La Menuiserie en novembre.

Ce mois-ci, programmation un peu plus courte. Comme tu l’auras probablement remarqué, il y a les fêtes de Noël à la fin du mois et se pointer à un concert bourré de dinde aux marrons et bourré tout court, c’est quand même moyen. Décembre plus court donc mais toujours placé sous le signe de la qualité et de la découverte mais pas que. A noter la très belle veillée d’hiver, avec le concours de la ville de Pantin, autour de Cabadzi et Piers Faccini.

Vas-y, regarde ci-dessous et réserve dès tout de suite !


Vendredi 05/12/2014
liorshoovLior Shoov
LiorShoov parcourt depuis 5 ans les quatre coins du monde avec une tortue sur son dos et dans ses bagages, d’étranges instruments. Au gré des festivals de rue, des jardins publics et des salles de concert, elle dévoile ses compositions aux passants, aux pigeons, aux grand-mères. Ses prestations sont marquées par l’humour, la danse et le chant, et par la multitude d’objets musicaux qui s’enchaînent et s’entrechoquent.
LiorShoov : chant, ukulélé, hang, tambourins…


Samedi 06/12/2014
Viktor Coup?K + Ossama + Sitam
victorcoupk-web-300x200Viktor Coup?k, la voix, la plume et le leader du groupe emblématique KALASH, poursuit aujourd’hui sa route musicale en solo. Ses morceaux oscillent entre beat hip-hop, énergie punk, mélodies rock et « bidouillages électro ». Viktor en solo, c’est « l’esthétique du choc » : choc entre un réalisme dur, empreint de gouaille parisienne et surréalisme « rock ». Choc entre battement urbain mécanique et rythmiques tribales acoustiques.


ossamaOssama développe un « humour à portée poétique » sur des instrumentales dans l’air du temps, l’itinéraire d’un jeune homme dérangé, qui se fera un « bonheur d’être triste » avec vous, ou encore de vous emmener rouler « en célib’ » pour, qui sait, peut-être « finir tout nu – ou en caleçon – sur les toits ». Qu’est-il arrivé à ce jeune homme ? On se le demande tout autant que lui. D’autres questions ? Non ? Décollage immédiat.


sitamSitam
« Tous constitués d’atomes et de paradoxes

Muni de mon baladeur

Musique est ma force. »


Vendredi 12/12 & Samedi 13/12/2014
jacques-brel_17608Les amis chantent Jacques Brel
Soirées chaleureuses et festives autour de Jacques Brel, chacun livrera sa version de chansons ô combien connues, avis aux amateurs!
Avec, entre autres :  Yvan Krivo, Michel, Angela Flahault Jean-Laurent Cayzac, Lise Martin, Soizic Martin, Armelle Dumoulin, François Puyalto, Nans, Balthaze, Lise Cabaret, Nicolas Joseph, Lauren Le Gall, Erwan Temple, Stébane Lam, M’âme…
Soirées en entrée libre


Cette soirée a été imaginée avec la ville de Pantin – saison du spectacle vivant
Elle se déroulera à la salle Jacques Brel, à Pantin

Vendredi 19/12/2014
Veillée d’hiver
Cabadzi + Piers Faccini
Soirée à voir et à manger!
Un repas menuisier vous est proposé sur réservation.
On a mis les petits plats dans les grands pour cette veillée d’hiver chaleureuse.
Repas chaud, deux plateaux musicaux, présence scénique intense.

A partir de 19h30
18€ / 12€ / 8€
01 49 15 41 70
culture@ville-pantin.fr
Salle Jacques Brel
42 av Edouard Vaillant 93500 Pantin
M Aubervilliers-Pantin 4 chemins


cabadziDans Des angles et des épines, les nantais de Cabadzi racontent de féroces histoires intimes à travers un personnage qui nous ressemble étrangement. Leur son, entre beatbox, voix et instruments classique, créent une atmosphère chaude et passionnée.

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piers-facciniBetween Dogs & wolves – Entre chiens et loups – est le titre du dernier album de Piers Faccini. Rien ne saurait mieux définir ses magnifiques chansons que ce moment du crépuscule habité de mélancolie et porté par une voix douce et profonde. Des chanson d’amour, des conversations intimes livrées dans leur état brut et épuré.


 

ACCÈS

La Menuiserie se situe à Pantin, à la limite des Lilas et du Pré-Saint-Gervais

77 rue Jules Auffret 93500 Pantin

En transports en communs
métro L11 Mairie des Lilas ou L5 Église de Pantin
bus 61 arrêt Jean Jaurès ou bus 249 arrêt les Pommiers

station vélib au niveau du bus 61 arrêt Jean Jaurès

En voiture
Bd périphérique sortie Porte des Lilas ou Porte de Pantin

Oldelaf n’hésite pas au Zénith

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Selon la formule de Renaud, qui a fait florès en son temps (je parle de la formule), « Au Zénith, on hésite ». Ben, franchement, samedi 29 novembre 2014, Oldelaf est venu faire taire l’espèce d’anagramme du père Séchan. Rien ne semble arrêter ce garçon qui, depuis sa rupture avec Monsieur D, revient à chaque album faire une salle plus grande. De l’Alhambra à l’Olympia, de l’Olympia au Zénith. Next step ?

Nous autres à Hexagone, tu le sais incroyable Lecteur qui nous suis de toute ton émouvante fidélité, on n’aime pas les grandes salles. On préfère de loin un Européen à un Bercy. Mais là, Oldelaf quoi, putain ! On n’aurait voulu pour rien au monde manquer cette date fédératrice, où tous les amoureux de l’humour et de la chanson s’étaient donné rendez-vous. Du coup, on y est même allés de bonne heure au Zénith, pour pouvoir te faire un petit reportage de l’avant spectacle, des balances, de la tension qui monte au fur et à mesure que l’heure approche… Tu peux retrouver tout ça sur la vidéo qui se trouve à la fin de cet article.

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Sur le spectacle en lui-même, Oldelaf n’a pas fait les choses à moitié. Déjà, il a offert Benoît Dorémus au public, en première partie. Et là tu te dis qu’il a du goût le Oldelaf ! Ensuite, sur scène, sont venus le rejoindre Giedré, puis Les Innocents (JP Nataf et JC Urbain). Confirmation. Il a vraiment très bon goût !

Depuis le D jeté, en 2010, Oldelaf a modifié progressivement le contenu de ses spectacles. Une révolution de velours car on trouve toujours une fine équipe de farfelus avec les frères Berthier, Amaury Kanté et Jack F. au centre des inter-chansons toujours aussi loufoques et délirants. Mais la dimension nouvelle qu’Oldelaf a fait entrer dans le spectacle, c’est une présence de chansons plus personnelles, délicates voire mélancoliques. Un côté « variété » absolument assumé que l’on peut retrouver sur les 2 albums solo, Le Monde est beau (2011) et Dimanche (2014).

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Samedi soir, Oldelaf a joué avec ses différentes facettes, a créé des climats variés, reprenant quelques tubes tel Raoul ou Le café très énergiques mais dispensant aussi quelques petites douceurs romantiques comme La belle histoire ou Les mains froides, par exemple.

A mi-concert, c’est un proscenium mobile qui vient chercher Oldelaf au devant de la scène et le conduit en plein cœur… de la fosse. C’est l’heure d’un medley où le public, visiblement très en joie, reprend à l’unisson les standards du chanteur. Retour sur scène pour un Kleenex qui fait dresser les mouchoirs dans la salle, les mains bien hautes, avant que ne déboulent Les Innocents pour entamer, avec le crew Oldelaf, L’Autre Finistère. Ami Lecteur qui as connu les années Top 50, franchement, ça fait un truc de les revoir et de les entendre ces deux-là !

Un poil plus tard, sur le premier rappel, Oldelaf et sa bande reviennent interpréter Danse, tombant à mi-chanson la chemise, pour laisser apparaître, dans le noir total, une tenue phosphorescente figurant des petits bonshommes bâtons. C’est drôle, ça marche bien, c’est rythmé et le public se régale et retrouve un regard d’enfant. Émerveillé. Pari(s) gagné pour Oldelaf.


Les photos sont petites mais si tu cliques dessus elles s’agrandissent.
La vidéo est normale mais si tu la passes en HD, la qualité sera nettement supérieure. Alors, juste fais-le.


Putain d’bagnole !

L’automobile est un moyen de transports pour relier un point A à un point B, un véhicule. C’est certes son usage premier, mais il serait bien peu malin de ne la considérer qu’ainsi. Notre société de consommation la promeut dans des publicités ultra design, la personnalise avec de doux adjectifs (familiale, berline, sport…) et l’expose dans de luxueux salons… Depuis des décennies, l’automobile s’impose comme le reflet d’un statut social, le signe extérieur de richesse (ou pas) par excellence. Miroir sans glace de notre société ? Renaud chantait déjà en 75 : « En novembre au salon d’l’auto, ils vont admirer par milliers, l’dernier modèle de chez Peugeot qu’ils pourront jamais se payer »!

Deux ou quatre roues motrices, une carrosserie couleurs métallisées, un moteur vrombissant et des sièges cuir ultra conforts transforment rapidement l’homme (du moins l’individu) qui la conduit. Sans schématiser à l’excès, la voiture est chez certains mâles, le prolongement de leur virilité. Ils peuvent ainsi se transformer en ogre insultant copieusement ses con-génères osant utiliser la même route qu’eux.

Premier préalable pour jouer les easy driver : le permis ! Ce délicieux passage obligé devant les autorités pour comprendre et assimiler toutes les règles de bonnes conduites, celles du vivre ensemble sur les routes (si si !) : priorité à droite, voie d’accélération, bon usage du rond-point. Stef ! a tout compris !



Le permis et la voiture sont l’expression d’une liberté primaire : celle de se déplacer, mais aussi, quand on est jeunes, celle de voler de ses propres ailes loin de la cellule familiale. Quand on est grands, cette liberté mute en une enivrante possibilité de tout plaquer sur un coup de tête, et aller….. nulle part, mais loin.

Loin…. Sur la route des vacances au volant d’un monospace avec le truc qu’on tire et que ça fait porte gobelet ! Allez, avouons-le ces petits détails qu’on est fiers de montrer, c’est notre touche, celle qui confirme qu’on a bon goût ! Mais l’assimilation sociale a ses limites et Bénabar a imposé la sienne : pas de pull noué sur les épaules !

La voiture circule sur les routes de France portant en elle les espoirs de voyages, l’idée des vacances que l’on soit sur la célébrissime Nationale 7 ou coincé sous le tunnel de Fourvière. Le coffre plein, la révision faite, des heures d’ennuis nous attendaient. Ah nos jeunes années passées sur la banquette arrière (les sièges auto n’existaient pas !) à tuer le temps avec le frérot, en révisant notre géographie grâce aux plaques d’immatriculation. Fatalement, à un moment, l’un de nous lançait un « hé oh à quelle heure on arrive ? ».

Et papa ne répondait pas, occupé à fumer ses gauloises sans filtre. Sa bagnole démarrait rarement au quart de tour, il fallait parfois pousser. On ne savait pas encore que le poste de sa bagnole façonnait nos futurs goûts: France Info, Sydney Bechett, Léo Ferré.



Mais parfois la route nous échappe, les freins lâchent, on s‘étourdit, on lit un sms et le voyage se confond avec la destinée.

Celle de la prison, lorsqu’Eddy ne rejoindra pas sa belle en robe blanche


Celle de la mort au tournant, comme Coluche face à ce camion ou au bout du chemin de brousses pour ces enfants d’Afrique face aux Mad Max de bazar du Paris Dakar



Enfin celle qu’on se choisit pour échapper à la vie



L’automobile comme la moto ont pour passager la vie et la mort parce qu’elles sont sources de sensations, de frissons. Ce frisson est loin d’être l’apanage du mâle, de L’homme à la moto de Piaf avec son blouson de cuir et son aigle sur le dos. Il ne faut pas moins que Bardot pour nous le rappeler et nous expliquer comment le désir monte au creux de ses rrrrrrrreins !



Dans des grandes villes, la voiture connaît des concurrents féroces : les transports en communs et le vélib’ ! Formidable alternative à la pollution, aux places de parking introuvables et aux bouchons ! Alors, boboisation ou réelle solution aux contraintes de circulation urbaines, toujours est-il que beaucoup l’ont adopté. C’était sans compter sur l’apparition de l’autolib’ ! Pas de quoi rentrer à la maison sur les mains !! A moins que…


Une semaine au Bijou !

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Le Bijou « Le lieu Chanson » à Toulouse, depuis plus de 25 ans, scène incontournable. Comme Hexagone, le Bijou met en valeur une scène peu représentée dans les médias et choisit de partager ses passions, ses coups de cœur avec le public. Le lieu propose une programmation de grande qualité, avec des artistes confirmés ou des belles découvertes et des artistes locaux. Crois-moi : que du bon ! Et je suis plus qu’un fidèle (depuis le siècle dernier !) de ce lieu. Cette année, j’en suis à mon 40ème concert dans cette salle ! 

Un bijou de programmation cette saison encore.

Photo Flavie Girbal
Photo Flavie Girbal

Depuis Septembre, on y a apprécié, entre autres, Nathalie Miravette et son irrésistible Cucul mais pas que, Entre 2 Caisses, avec son superbe spectacle Je hais les gosses, en acoustique, à partir de chansons de Leprest. Des artistes chroniqués sur Hexagone sont venus nous régaler comme Virage à droite, qui avait fait sa première mondiale le  1er avril dernier au Bijou, et Jur avec son concert surprenant et prenant. Le Bijou nous permet aussi de découvrir des artistes québécois comme Alexandre Poulain ainsi que l’attachant et étonnant Keith Kouna. Je n’oublie pas de superbes artistes, méconnus des médias, mais dont je ne rate aucune occasion de les voir en concert. Comme Mr Roux, qui en était à son  4ème passage au Bijou, avec un original Sans frontière,  accompagné par deux amis chanteurs l’un québécois et l’autre ivoirien. Comme Marianne Aya Omac, désormais en trio, une voix unique au service de l’émotion et du plaisir du spectateur. Du confirmé, du francophone pas d’ici, des oubliés des médias mais aussi et bien sûr de très bons artistes locaux. On peut citer, mon coup de cœur, La Reine des Aveugles (on parie que j’en reparle bientôt et plus longuement ?), le groupe Sale Pierrot pour la sortie de leur premier album Grands soirs et petits matins et un collectif, Commando Nougaro, pour une revisite originale et réussie du répertoire de l’icône Toulousaine.

Je te propose de passer avec moi une semaine ordinaire au Bijou. C’est parti pour quatre soirées de concert.

Mardi 25 Novembre – Audition publique Osons

Photo Le Bijou

Tous les derniers mardi du mois, Le Bijou offre à ses spectateurs une audition publique, une scène ouverte, 6 groupes disposant chacun de la scène pour 20 minutes. La gratuité de la soirée incite le public à la découverte et assure à l’artiste une belle assemblée. Ce mardi est représentatif de la diversité que l’on peut y voir. Du théâtre musical avec un trio qui reprend des chansons et textes de Gaston Couté. De la chanson rap avec 2 jeunes (lycéens ?) qui étrennent leur première scène. Obsolescence Programmée, de la chanson électronique, un duo costumé, à revoir sur un set plus long. Marius chante, en trio, sur des mélodies agréables accompagné de musiciens aguerris, déjà croisés dans d’autres groupes sur Toulouse. Un jeune en solo offre un patchwork brouillon : chanson, texte dit, guitare, kalimba, machine et beat box. Une chanteuse de rue, en solo accordéon et chant, vient s’essayer à la scène. La scène ouverte Osons a révélé des artistes Toulousains connus depuis, comme entre autres, Manu Galure et Chouf. Sur une saison, plusieurs jeunes talents se voient offrir, quelques mois plus tard, la scène pour un soir ou un co-plateau. Ah ben tiens comme Lily Luca, passée en avril sur Osons et en co -plateau ce mercredi (belle transition !).

Mercredi 26 Novembre Co-plateau Lily Luca – Elie Guillou

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Lily Luca, en solo voix guitare, nous délivre un concert intimiste, avec des textes personnels, un sourire quasi permanent et souvent complice, et un joli répertoire. Le concert démarre et se termine par deux morceaux ayant pour thème la première chanson et la dernière chanson. Elle dit faire « une chanson d’amour car on ne peut pas faire autrement quand on est une étoile montante de la chanson française » et c’est Virgule, chanson d’amour finalement pas si attendue que cela. Son set contient de jolis moments comme Futur 2000, jouée un peu comme un robot où elle nous explique ironiquement comment cela va être bien quand arrivera l’an 2000. Faire avec liste un joli inventaire de sa vision ce que l’on peut supporter et de ce que l’on ne peut pas supporter. T’es où ? émeut : on pressent une singulière chanson d’amour parlant d’une rupture et qui finalement se révèle une chanson de deuil. En rappel, Le foulard, superbe, démarre comme une chanson d’amour, se poursuit comme une chanson de dépendance et se termine par un crime de délivrance. Sans effet de mise en scène, on apprécie la qualité du texte, des thèmes, de la voix et l’humanité qui s’en dégage. On sent le plaisir d’être sur scène. C’est peut-être pour cela qu’elle fait aussi partie d’un ensemble vocal Les clés à molette et d’un duo très décalé Les enculettes. Curieuse Lily Luca, la veille, est venue regarder Osons, et elle anime une scène ouverte à Lyon. Anne Sylvestre, cet été, l’a choisie pour faire sa première partie à Barjac. Une artiste complète qui, sur son blog, tous les mercredis, raconte les aventures d’une étoile montante de la chanson. Et elle décrit, avec humour et dérision, les heurs et malheurs de sa propre existence de chanteuse. Une artiste à suivre, à voir en concert.

Tiens, c’est une bonne liaison avec le spectacle d’Elie Guillou. Le spectacle Rue Oberkampf conte l’histoire d’un chanteur poète débutant qui rêve du Bataclan et qui va connaître les obstacles, les compromis et les renoncements. Une fable, qui dit beaucoup sur les chanteurs et le milieu de la chanson. Un grand moment, un spectacle à ne rater sous aucun prétexte. Tu veux en savoir plus ? Alors lis le reportage d’Hexagone sur le spectacle du 17 Octobre. Je précise juste, pour faire un lien de plus dans cet article, qu’il a choisi comme chanson d’un autre chanteur débutant de la rue Oberkampf  Petit rasta de Mr Roux. Mr Roux, habitué du lieu, a chanté Petit rasta, sur la scène du Bijou, quinze jours avant.

Jeudi 27 et Vendredi 28 Novembre – La Demoiselle Inconnue 

Photo Flavie Girbal
Photo Flavie Girbal

Comment c’était ce soir ?  A nouveau un superbe concert. Pour en savoir plus là aussi, lis le reportage d’Hexagone de samedi dernier et regarde la vidéo de Gros dégueu. Tiens, un nouveau lien, Gros dégueu et La ballade des mains baladeuses de Lily Lucas traitent le même thème. Les deux artistes ont choisi d’évoquer ce sujet délicat par l’humour et elles proposent des actes de vengeance différents et mémorables. Sur mon troisième concert de l’année de La Demoiselle Inconnue, je dirai juste : unique, vivement le suivant ! Et je ne suis pas le seul, le public du Bijou, enthousiaste, a obtenu trois rappels consécutifs. En plus de son talent, de la qualité des textes et de l’intensité de son interprétation, c’est une artiste attachante, authentique, d’une grande sensibilité qui procure émotion et plaisir à ses spectateurs. A noter que La Demoiselle, juste avant d’entrée en scène, demande un bisou (et ce soir-là un bisou du patron du Bijou), et qu’elle inscrit sur un bras la liste de ses chansons et sur l’autre les prénoms des gens à remercier (pour ne pas les oublier). En rappel, elle reprend, à sa façon, et superbement, La nuit je mens ! de Bashung. Le vendredi, je passerai tard au Bijou. Plus d’une heure après son concert, elle reprend sa guitare, revient sur la scène et, assisse, offre à une dizaine de privilégiés Soif de la vie de Mano Solo. A nouveau, elle s’approprie cette reprise qui colle si bien à son univers, à son répertoire. Moment magique. N’hésitez pas, allez voir cette artiste !

Mais ce n’est pas tout ! Le Bijou « Vins vieux et musiques actuelles », bar et restaurant de quartier le midi, nous régale le soir, avant le concert, avec une nourriture de qualité. L’équipe est sympathique et professionnelle : en cuisine Tristan, au service Alexandra, au bar Lauriane avec, notamment, une bière locale et ses cocktails (dont sa spécialité « Promenade en forêt » : un des chanteurs d’Entre 2 Caisses, revu sur Paris, deux mois plus tard, en garde un souvenir ému).

Photo Michel Gallas
Photo Le Bijou

Et comme on est là pour parler de concerts, citons Dorian au son et Laura à la lumière qui s’occupent d’une salle vantée par  les artistes. Et saluons les patrons du Bijou, Emma et Pascal qui parcourent les festivals pour débusquer de nouveaux coups de cœur et concocter une incroyable programmation. C’est leur troisième saison. Bon, on te voit bientôt au Bijou ? Au plaisir de s’y rencontrer car la programmation des deux mois à venir est encore très alléchante, avec entre autres, Lior Shoov les 11 et 12 Décembre, Orlando, groupe Toulousain ovniesque les 22 et 23 Janvier et Des fourmis dans les mains du 28 au 30 janvier. A noter, une dernière fois, une des particularités agréables de ce lieu : les artistes, en général, sont reçus 2 soirs de suite.

Le Bijou  123, Avenue de Muret à Toulouse. Tél : 05 61 42 95 07

Benoît Dorémus – Marque ton stop que j’t’embrasse

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Benoît Dorémus. Lui, chez Hexagone, je crois qu’on le met juste à la droite de Nicolas Jules, tu vois. Samedi 29 novembre, Oldelaf a eu l’excellente idée de l’inviter pour faire sa première partie, au Zénith de Paris. Bon choix certes, mais belle performance d’un Bénito dont l’absence discographique et scénique nous pèse sérieusement. Avouons-le clairement, on a hâte de le voir revenir balancer ses Brassens en pleine poire et de l’entendre parler de La femme de sa vie.

Ici, on te propose Marque ton stop que j’t’embrasse, captée samedi dernier donc, sur la scène du Zénith. Passe la vidéo en HD pour une meilleure qualité !


Andoni Iturrioz, les chants magnétiques

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Mercredi 26 novembre dernier, Andoni Iturrioz squattait les planches de l’Espace Christian Dente aux ACP. Il y venait faire entendre – notamment – les chansons issues de son second album, L’insolitude, paru en septembre dernier.

Le premier opus, Qui chante le matin est peut-être un oiseau, paru en 2012, était sorti sous le pseudonyme de « Je rigole ». Aujourd’hui, on arrête la plaisanterie et Andoni se fend d’une longue lettre explicative quant à l’abandon de ce pseudo. Cher Lecteur, par souci de totale transparence, je te la livre en intégralité : « Paris, le 15 juin 2014. J’en ai marre de « Je rigole. » Je m’appelle Andoni Iturrioz. Ando. » Au moins, c’est clair.

Sur scène, c’est accompagné de Xuan Lindenmeyer à la contrebasse que s’est présenté Andoni, avec sa guitare nylon, après la projection du clip du titre éponyme de son nouvel album. Une formation acoustique basique qui délivre une chaude couleur aux chansons du basque bonhomme.

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Il y a toute une énergie, toute une force incandescente qui brûle Andoni Iturrioz lorsqu’il est sur scène. Il brûle les planches comme les planches le consument et semblent lui faire danser l’âme jusqu’à la transe. Quelque chose du chaman chez ce Andoni par le prisme de ses musiques qui deviennent l’intermédiaire, le trait d’union entre l’humain et le spirituel. Mercredi soir, Andoni a été rejoint sur scène par Lisa Portelli sur 2 titres pour lesquels elle l’accompagnait à la folk. De même, Bertrand Louis, coéquipier depuis le premier album, est venu participer à la fête sur plusieurs morceaux.

Si Andoni Iturrioz met de l’originalité et de l’intensité dans les parties musicales, c’est par ses textes qu’il nous convainc le plus. Par son travail sur la langue. Parce que travail il y a. Et quand il y a « effort au dire » pour reprendre la formule de Stéphane Mallarmé, il y a poésie. N’ayons pas peur des mots. Et comme nous n’en n’avons point peur de ces mots, bien au contraire, on avancera crânement que Iturrioz revisite le surréalisme. Plutôt il s’appuie dessus, l’utilise comme pivot de son écriture. Surréalisme donc en version 2.0.

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Il y a celui de Rimbaud, premier surréaliste pour les surréalistes. Le monde est magique (en vidéo ci-dessous) fait clairement penser à Une Saison en Enfer. « Je suis plein de félin dans l’angoisse environnante / … / Ô la belle dans la bête » qui fait écho au célèbre « Ô sorcières, ô misère, ô haine, c’est à vous que mon trésor a été confié. » Au demeurant, la mise en scène de cette chanson, dans son défilement d’images renvoie en droite ligne aux couleurs simultanées des Delaunay et de l’art abstrait. Et puis, vient le surréalisme de Philippe Soupault et d’André Breton, celui des Champs Magnétiques, paru en 1920. Ouvrage de référence, avec Le Manifeste, préliminaires d’une période artistique « au service de la révolution ». Andoni tort le mot, l’expose, l’explose, l’essaie, le scie, le mêle et l’entremêle, le choque, l’évente et le réinvente comme dans une manière d’écriture automatique qui n’en est pas une. Un siècle après, Iturrioz montre que l’un des mouvements artistiques et littéraires des plus prolifiques et novateurs n’a pas fini d’agiter, de remplir et de vidanger les esprits. J’ai vécu les étoiles, Je me balance aux branches d’air, Je cueille des oranges sur la lumière, des trains de rire me traversent, etc.

Sur Pourquoi je chante, Andoni Iturrioz proclame : « Je suis un mégalomane au service du monde, je t’aime. » Tout est dit. Résumé parfait. La synthèse du surréalisme : la révolution par l’art, exacerbation de l’ego, pour l’amour de son prochain. En ces temps de désirs mous, on prend toutes les utopies. Merci Andoni.


Les photos sont petites mais si tu cliques dessus elles s’agrandissent.
La vidéo sera carrément plus belle si tu passes la qualité en HD.


Colin Chloé, un homme à l’amer

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Colin Chloe cover Au CielColin Chloé, qu’on ne se méprenne pas, n’est pas un perdreau de l’année. Quarante cinq printemps bien sonnés le gaillard. Pas un débutant non plus l’animal puisqu’il a jadis officié dans plusieurs groupes folk / rock et alternatifs tels que Moby Dick, Dixit, Eric et son banc. Aujourd’hui, quatre ans après le banc d’essai Appeaux accouché sur le label YY/Discograph, il poursuit son voyage en solo avec un second album, Au ciel, paru en avril dernier chez Hasta Luego recordings. Label indépendant canadien.

Lorientais d’origine, Colin a aujourd’hui mis le cap sur Brest. Comme Miossec. Comme ce dernier, ses chansons sentent l’âpreté, l’amer, l’écume. La houle parfois. Comme Miossec toujours, il goûte à la poésie de Georges Perros. Ainsi il adapte Certains disent, pour en livrer une chanson très réussie qui renvoie au Bashung des années 80.

Plus rock et électrique que ne l’était Appeaux, Au ciel a de sérieux arguments à faire valoir. L’album a été enregistré dans des conditions live-studio, aux côtés de Pascal Humbert (16 Horsepower, Detroit) à la basse, d’Yves-André Lefeuvre (Complot, Miossec) à la batterie et de Bruno Green (Santa Cruz, Detroit) à la production et au mixage.

Actuellement en tournée, Colin Chloé assure les premières parties de Détroit. Ça situe nettement le paysage musical et textuel de l’individu même si lui revendique davantage Lou Reed et Neil Young comme références. Peu importe, ce qui compte c’est d’aboutir à une œuvre personnelle. C’est le cas et c’est tant mieux.

Tu pourras voir Colin là :
28 novembre à l’Aréna de Genève en 1ere partie de Détroit.
29 novembre au Bout du Monde – Vevey Suisse. 
5 décembre Plougastel en 1ere partie de Détroit.
16 janvier Le Vauban Brest 

Photo Jérôme Sevrette


Zaza Fournier, Automne live

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Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

C’était lundi 24 novembre dernier. Zaza Fournier s’affichait aux Trois Baudets. S’il t’en souvient, fidèle Lecteur, nous l’avions vue et narrée en juillet dernier, dans cette même salle du boulevard de Clichy, dans le cadre du spectacle Garçons qu’elle jouait aux côtés de ses partenaires Cléa Vincent et Luciole. Nous l’avions alors justement complimentée.

Lundi dernier, par ce soir d’automne, Zaza venait présenter ses nouvelles chansons (mais pas que !) et son tout nouveau spectacle qui va avec. Avec MajiKer, « mi-homme mi-oiseau, un drôle de personnage, un drôle d’animal, » comme compagnon de scène, human beat box, pianiste, un peu touche à toutiste de talent qui apporte un surcroît d’énergie, une dimension urbaine des plus plaisantes aux chansons de Zaza. MajiKer tonifie les morceaux.

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Soir d’automne, je disais, dans les rues parisiennes, mais soir d’automne sur scène. Après les passages de Régis Morse et AuDen en premières parties, le rideau rouge se ferme sur la salle le temps du changement de plateau. Puis, début du concert de Zaza Fournier. Ce même rideau s’ouvre et dévoile une scène d’automne, simple, minimale comme le commentera avec ironie Zaza. Des feuilles mortes jonchent le plateau et le piano, tenu, côté cour, par MajiKer. Passée une introduction glaçante mais de saison où dans la nuit hurlent des chiens, Zaza commence seule à l’accordéon : « Je caressais les chiens / et les chiens me caressaient / Toi tu étais dans le coin / Quand tu as vidé tes poches / Moi j’ai tout ramassé / Et tu m’as chauffé les mains / Tu t’approchais à pas de loup / Je fuyais à pas de géant. » L’accordéon tout en retenue, tout en tango – ou en paso doble au sens d’une entrée martiale dans l’arène pour un combat amoureux – l’ensemble tout en tension. Le public est plongé en 30 secondes dans l’univers imposé par Zaza. Olé !

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

L’amour, les chansons d’amour sont présentes dans l’œuvre de Zaza Fournier, comme sur Les Chiens dont on vient de parler. Très présentes. Mais on comprend vite que la bluette n’intéresse pas Zaza. Ses histoires à elle prennent des voies détournées, mettent en lumière les complications d’une relation comme la célèbre Vie à deux, ou bien la fin d’une liaison sur Objets perdus, « Tous ces objets que l’on perd / ont-ils quitté la terre / quand ils nous quittent nous. » Histoires et portraits également qui parlent d’âge ingrat par exemple, celui où l’on « veut tout tout de suite et tout en même temps » quand on a 16 ans et demi.

On retiendra deux climats de la soirée. D’un côté les morceaux joués avec MajiKer, bourrés d’énergie, pleins phares et corps ondulants (Garçons, Les fleurs, La vie à deux, Le Tigre, etc.). De l’autre les titres où Zaza est seule à l’accordéon, funambule qui distille les quelques notes nécessaires et (re)visite ses chansons dans leur plus simple appareil. Vodka fraise, histoire de non-amour, en sort à poil, et faut-il qu’un texte tienne la route pour garder ainsi si fier aplomb. Bonne école donc que ce dépouillement extrême qui nous apprend qu’un texte peut être simple, léger mais costaud.

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Très souvent estampillée « chanson pop », c’est écouter les chansons de Zaza Founier avec des œillères à oreilles que d’adhérer à pareille assertion. Ça brasse carrément plus large. Le registre au demeurant est assez indéfinissable mais on peut affirmer que c’est de la chanson. Une chanson qui puise son inspiration dans une veine musicale traditionnelle, portée par cet accordéon, par des rythmes un peu rétro, un peu tango, un peu vintage. Les textes n’ont pas la légèreté et l’insipide parfum d’une fabrique pop mais affichent une certaine subtilité et parfois même nous cueillent franchement comme sur Mademoiselle, portrait d’un travesti, qui clôt le concert au rappel : « Il se maquille, pour ressembler à une fille / Il met du sent-bon, et des chaussures à talons et des fleurs dans son chignon / Il se maquille, pour ressembler à une fille / Il est très belle, se fait appeler « Mademoiselle. » La salle applaudit, Zaza et MajiKer saluent dans le tapis de feuilles mortes. Ces feuilles mortes qui se ramassent au rappel.

Zaza Fournier sera à nouveau aux Trois Baudets le 28/11/2014. Le nouvel album de Zaza sortira en février 2015.


Les photos sont petites mais si tu cliques dessus elles deviennent plus grandes.

Pour la vidéo, mets la qualité en HD pour que ce soit plus joli.