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Vincent Delerm : Tout le monde s’en fout

Vincent Delerm. Le nom qui déchaîne les passions. Les anti. Les pour. Les uns lui reprochant son manque d’engagement et sa culture bobo. Les autres idolâtrant aveuglément. Qu’on aime, qu’on n’aime pas, force est de constater que ce garçon a apporté une patte bien singulière dans l’univers de la chanson. Chez Hexagone, on se range du côté des « pour », on n’idôlatre pas mais on admire le parcours d’un artiste que d’aucuns donnaient perdu d’avance et qui montre à chaque album une évolution de style, de forme pour aller explorer des sentiers en friche. Delerm, c’est du grand, du très grand et se poser la question seule de son implication politique dans ses chansons est hors de propos. Delerm est dans ça – quoiqu’en dise la diatribe – mais est également bien au-delà. Artiste majeur et pour longtemps.

Son Of : Folie furieuse from Paris

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Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Son of, c’est du rock à l’état brut, viscéral et instinctif… c’est le nouveau projet plus que prometteur de l’ex-chanteur de Jack the ripper si tu veux tout savoir. Il faut que tu saches une chose, Son of il faut aller les voir sur scène, c’est là que tout prend feu et sens, que ton palpitant va multiplier ses pulsations, que tout s’enflamme; Son of, c’est brut, ça te parle au vif, ça se vit et sur Hexagone on est déjà très fan et on ne pouvait pas te laisser passer à côté !

Les coups de coeur 2014 de l’Académie Charles Cros

En pleine période de remises de prix, voici le verdict de l’Académie Charles Cros qui comme tous les ans attribue ses coups de coeur à une quinzaine de jeunes talents. On retiendra parmi cette moisson quelques distinctions qui nous touchent plus particulièrement comme Batlik, Nevché, La Maisson Tellier, Sarah Olivier et la formidable Klô Pelgag.

Les lauréats sont :

La Maison Tellier – Beauté pour tous

Mokaiesh – L’amour qui s’invente

Sarah Olivier – Pink Galina

Nevché – Rétroviseur

Batlik – Mauvais sentiments

Klô Pelgag – L’alchimie des monstres

Florent Marchet – Bambi galaxy

Fauve – Vieux frères (prix refusé par le groupe)

Féloche – Silbo

François & the Atlas Mountain – Piano ombre

Barcella – Puzzle

Ahadama Smis – Origines

Veence Hanao – Loweina Laurae

Ottilie [B] – Histoires d’O2

Fabian Tharin – Swiss rebel

 

Photo : La Maison Tellier

Jeanne Cherhal : L’échappé

Jeanne Cherhal nous avait laissés sur notre fin avec son précédent album Charade. Histoire de J. paru en mars dernier vient nous rassurer et nous rappeler que Jeanne est une auteure compositeur interprète de tout premier rang. Le premier single, L’échappé, donne le ton d’un album qui tutoie Véronique Sanson tout en conservant la patte de Cherhal. Un très bon cru.

Garance : Le tourbillon de la vie

Filmée sur la scène du théâtre Rutebeuf de Clichy le 29 mai 2014, Garance interprète en rappel une reprise du très célèbre Tourbillon de la vie de Serge Rezvani chanté par Jeanne Moreau.

Photo et vidéo David Desreumaux

Label Garance

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Comme disait l’autre, je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre et où les chanteuses féminines et plus exactement les auteurs compositeurs interprètes étaient loin d’être légion. En gros, il y avait Barbara, la Sanson, Anne Sylvestre, peut-être 2 ou 3 autres mais on ne trouvait pas ça comme ça sous le sabot d’un cheval quand même.

Depuis une grosse décennie, le rang des voix féminines – qui fabriquent tout du producteur au consommateur – grossit singulièrement et régulièrement, qui plus est de la plus belle des façons. Ainsi Juliette peut-être a initié le mouvement et dans son sillage sont apparues les Jeanne Cherhal, Camille et plus récemment Klô Pelgag, Pauline Paris, Lise Martin et Garance notamment. Pour ne citer qu’elles.

Cette même Garance était hier soir sur les planches en bois du théâtre Rutebeuf de Clichy. La faute au jour férié, la salle n’était certes pas bondée mais les privés de pont de l’Ascension qui sont venus voir Garance sur scène en ont eu pour leur monnaie et ne regrettent certainement pas les plages de Cabourg et leurs chichis trop gras.

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Le temps d’un match de foot – mais il faut dire que ça a passé vachement plus vite et qu’on ne s’est pas ennuyé – Garance a alterné titres de son nouvel EP, Les idées rock, sorti en avril dernier et des titres plus anciens. Toujours sur le mode de l’alternance, la chanteuse est apparue successivement seule avec sa 6 cordes nylon dans un style dépouillé et brut faisant claquer chaque mot, puis dans une formation guitare-basse-battterie de premier choix pour livrer une énergie des plus revigorantes ! Avec une voix qui étonnamment sait s’adapter à chacun des registres, tantôt flûtée et cristalline, tantôt rageuse et qui tient la corde.

Car c’est bien dans cet entre-deux que se situe Garance. Ni dans une chanson de tradition parfois désuète ni surfant sur une vague à peu près rock où le propos est prétexte à faire du bruit. Ce qui séduit chez Garance, c’est que si l’ensemble mélodique et musical est toujours soigné, la force et l’émotion prennent corps dans des textes bigrement bien troussés comme autant de reflets, d’échos et de regards d’une jeune femme sur la société, sur « sa » société, aujourd’hui, en 2014. On ne parlera pas ici de modernité tant le mot est galvaudé mais juste de contemporanéité et c’est bien mieux ainsi parce que cela parle à tout le monde.

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Ainsi Garance introduit – même si elle n’est pas la première à le faire – notre quotidien encore récent des réseaux sociaux dans ses tourneries ou bien les râteaux pris par SMS. De Renaud qu’elle a dû beaucoup écouter, elle a retenu sa tchatche d’entre les chansons, s’adressant au public régulièrement, n’hésitant pas à le chatouiller pour le faire réagir. De belle et légère façon, tout en féminité. Du vieux Renard (ou plutôt du jeune Renaud), elle en aura gardé également le goût d’une implication dans le monde qui est le sien, capable de textes incisifs nous rappelant ainsi « N’oubliez pas d’aller voter au cas où ça servirait ». Si l’on reconnaît le vieux maître comme on l’a dit, on pense également à Lynda Lemay ou plus proche encore au meilleur de Marie Cherrier notamment sur la désillusionnée Enervée de Garance qui donne dans l’évidente intertextualité avec le Joyeux Noël de Cherrier.

Féminine et féministe, l’âme de fonds et les idées rock : Label Garance !

Cabadzi : Lâchons-les

« Quand on donnera à la pensée ce que l’on donne au ballon rond » scande Cabadzi au fil de ce Lâchons-les qui sonne juste. Très juste même à quelques jours de la grande foire planétaire du ballon rond…

Babx lauréat du prix Raoul Breton 2014

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Que de chemin parcouru par Babx depuis son coeur qui larsennait en 2004 ! Le voici aujourd’hui tout fraichement auréolé du prix Raoul Breton qui lui sera remis par Gérard Davoust (Président des Editions Raoul Breton), Lilian Goldstein (Responsable des Musiques Actuelles et de l’Action Culturelle SACEM) et Jo Masure (Directeur du Festival Alors… Chante) le 31 mai 2014, lors du festival Alors… Chante !, à 21H00 sur la scène tu théâtre Olympe de Gouges à Montauban.

Photo Julien Mignot
Photo Julien Mignot

Le prix Raoul Breton qui existe depuis plus de 40 ans vise à récompenser le travail d’un auteur interprète francophone pour l’originalité de ses créations et la qualité de ses prestations scéniques. Parmi les prestigieux prédécesseurs à Babx, on peut mentionner pêle-mêle Maxime Le Forestier (1973), Jacques Higelin (1982), Renaud (1983), Romain Didier (1985), Mano Solo (1995), Allain Leprest (1996), Thomas Fersen (1998) ou encore Jamait en 2005. On voit là que c’est un prix qui compte et qui a toujours su viser juste.

Succédant à Alexis HK lauréat en 2013, Babx recevra une bourse d’écriture et une bourse d’investissement dans une résidence de création. Alors qu’il est actuellement en tournée avec son dernier album Drônes Personnels, Babx sera sur les planches du Cent Quatre à Paris le 11 juin prochain. Une bonne occasion d’aller fêter ce prix mérité avec ce Babx qui sait tout à la fois se constituer un univers personnel fort riche et original et aussi participer avantageusement sur des projets aussi variés que Julien Doré, L ou Camélia Jordana.

Oldelaf : Je mange

En d’autres temps, Souchon critiquait notre propension de citoyen du monde occidental à trop manger dans la désinvolte On est foutu on mange trop. Les années passent mais les choses changent peu et c’est ainsi qu’Oldelaf dans le sillage de son génial aîné apporte son jovial coup de griffe pour pareille attitude. Je mange, le titre ici présenté, montre la bouffe comme activité défouloir, passe-temps comme d’autres vont pisser ou prendre un livre.

Agnès Bihl aux Bouffes Parisiens

On était loin hier soir des petits troquets étriqués où a commencé Agnès Bihl. Il y a 15 ans elle balançait sa gourme et ses rimes à L’Ailleurs ou au Limonaire et c’était soir de gala, comme à l’Olympia.

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Aujourd’hui la p’tite Bihl n’est pas malade et elle a bien grandi. Hier soir la parigote s’est mis le public des Bouffes Parisiens dans la poche dès le lever de rideau. Après une première partie assurée avec la qualité textuelle et la verve qu’on lui connaît par l’inoxydable et cocasse Bernard Joyet accompagnée par Nathalie Miravette au piano, Agnès a livré deux grosses heures de sa vie de femme.

Dans ce somptueux théâtre à l’italienne tapi de velours rouge et inauguré en 1855 par Offenbach, Agnès Bihl a présenté son nouveau spectacle, 36 heures de la vie d’une femme (parce que 24 c’est pas assez), créé par Didier Grebot, Marylou Nezeys et Simon Malmenaide. Accompagnée, comme c’est le cas depuis 2009, par Dorothée Daniel au piano, Jérôme Broyer à la guitare et Sébastien Bacquias à la contrebasse, Agnès a montré que si son dernier album n’affiche pas exactement la même tonalité militante que sur ses œuvres de jeunesse, militance tout de même il y a au service de la cause féminine – notamment – dans une langue toujours aussi innovante, fraiche et subtile. Le féminisme vu par Bihl, c’est bien davantage Epicure et l’hédonisme plutôt que les vieilles mal embouchées qui râlent dès qu’un mec veut les approcher…

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Agnès Bihl  n’a jamais eu la langue dans sa poche parce qu’elle porte une robe et c’est le public qui en profite. Attirée depuis le début de sa carrière par le brassage des arts – on se souvient en 2004 qu’elle avait mêlé chansons et dessins de Delphine Courtois à l’espace Jemmapes – Agnès a mis en correspondance son album 36 heures de la vie d’une femme (parce que 24 c’est pas assez) avec un recueil de nouvelles du même titre. Hier soir, sur la scène des Bouffes Parisiens, elle s’est livrée à la lecture d’une de ces saynètes, Le baiser de la concierge. Magnifique histoire « d’une ordure ordinaire » qui livre toute une famille de juifs aux allemands durant la seconde guerre mondiale. La lecture de la nouvelle est suivie de la chanson : prolongement de l’histoire, des émotions où chanson et littérature s’appellent et se répondent comme dans un devoir de mémoire.

Devoir de mémoire et de lutte chers à la belle Bihl qui évoquera bien sûr les résultats des élections européennes de la veille et entonnera un de ses premiers succès historiques, L’enceinte vierge, histoire de montrer aux empêcheur d’avorter en rond qu’une Bihl assagie n’est pas une eau qui dort et que si elle chante les amours souvent foireuses, « les bon crus qui font les meilleures cuites », son flingue n’est jamais bien loin et attention, elle sait s’en servir !