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Une semaine avec Leur Brassens

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Octobre est fini depuis longtemps et avec lui les hommages à Brassens pour l’anniversaire de sa mort. Il n’a pas vécu à Toulouse. Il n’existe pas de festival dédié recensé sur le bord de la Garonne. Et pourtant entre le 11 et le 18 décembre 4 groupes dans 4 lieux différents ont proposé leur vision de Brassens : Leur Brassens. Hexagone, bien sûr est là pour t’en parler.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

D’abord J’ai RDV avec vous. Brassens Swing. Ce nouveau trio Toulousain, créé il y a moins d’un an, revisite le répertoire de Georges Brassens avec des rythmiques et des arrangements propres au jazz manouche. On découvre des moments musicaux réussis et un choix intéressant dans le répertoire. Des titres qui ne sont pas les plus connus : Rien à jeter (Sur l’île déserte il faut tout emporter), La princesse et le croque notes, Le pornographe, Le bistrot. Des chansons longues sont présentes comme Les trompettes de la renommée, Supplique pour être enterré sur la plage de Sète.  Ils démarrent par J’ai rendez-vous avec vous (forcément !), et finissent, en acoustique, dans la salle au milieu du public sur La mauvaise réputation avec le chanteur debout sur une chaise. Ils proposent quelques titres bien adaptés au style swing : Marinette, Pour aller au bureau.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

La bonne idée, c’est qu’après s’être rôdé dans les bars de Toulouse, le groupe profite du passage dans un lieu chanson, avec une vraie scène, pour inviter des artistes amis et donner un caractère unique à cette soirée. Dans les invités on verra Ronan de l’ex-groupe Les vents malins. Yann du groupe La Gaudriole interprétera Les passantes et un clarinettiste interviendra sur 2 morceaux. Ils nous offrent à six, tous réunis, Mélanie, une chanson de « salle de garde » que d’aucuns dans l’auditoire ne connaissaient pas.  Le guitariste manouche Valentin Oustiakine est pour moi assez fantastique, le trio mené par Alex Barré est agréable même s’il ne révolutionne pas le monde des groupes qui reprennent Brassens. Il est intéressant de remarquer que plusieurs catégories d’âge se côtoient dans la salle : ceux plus « expérimentés » venus pour écouter du Brassens, ceux plus jeunes habitués du bar ainsi que les connaissances des artistes. Et ce public pluri-générationnel reprend, ensemble, les refrains des chansons de Brassens. Moment sympathique.

Ensuite, Sale Petit Bonhomme. Mon Brassens.  Sale Petit Bonhomme propose une rencontre autour des chansons de Brassens, de la poésie visuelle de la Langue des Signes (LSF) et de leur propre univers musical. Mon Brassens, spectacle rôdé qui tourne depuis 2013, raconte, entre chaque titre, avec malice et humour, comment les chansons du poète traversent nos vies. On a droit à des titres peu connus comme Sale Petit Bonhomme, (là aussi forcément !), La religieuse (« Et les enfants de chœur, branlant du chef, opinent« ). Certaines plus connues sont jouées sur un autre rythme comme Je suis un voyou et La ballade des gens qui sont nés quelques part.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

La vraie originalité et le grand intérêt de ce spectacle résident dans la traduction en langue des signes, dans une gestuelle qui tient à la fois de la poésie et d’une certaine chorégraphie. Les concerts de Brassens Swing et Mon Brassens ont seulement deux chansons en commun : Pour rentrer à mon bureau qui n’est pas de Brassens et Le temps ne fait rien à l’affaire (« quand on est con on est con »). Cette soirée permet surtout, et c’est pas négligeable, la  rencontre entre les amoureux de Brassens et ceux qui comprennent la langue des signes. Il sera demandé à tout l’auditoire de « chanter » un refrain en langue des signes et beaucoup « applaudiront » en bougeant les mains, bras levés, en langue des signes. Un moment bien agréable. A noter que Chez Ta Mère propose tous les premiers jeudis du mois, le Café Signes qui permet de s’initier à la langue des signes (LSF). D’ailleurs, le soir du concert, Antony, de l’équipe de Chez ta Mère, au comptoir, ne parlait pas mais servait efficacement en comprenant les commandes.

Brassinsolite. « Visitation de l’œuvre de Georges Brassens » : chansons de jeunesse inédites, écrits pamphlétaires, textes non mis en musique. Spectacle présenté dans un petit théâtre du nord de Toulouse et que j’ai vu l’an passé. Le duo a fait le choix d’un répertoire vraiment insolite. Celui de chansons inconnues, rigolotes voire osées et de pamphlets textuels forts et humoristiques contre la gendarmerie et les curés.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Et pour finir, Mej Trio. Le plus connu des groupes cités ici. Là c’est du Brassens pur sucre. Depuis trente ans ce trio sillonne les espaces francophones pour colporter les paroles et les mélodies du bon Maître, avec respect et talent.

Avoir l’occasion de connaître, en une semaine, ces différentes visions du répertoire et de l’oeuvre de Brassens est plus qu’intéressant. Cela permet à Brassens et ses chansons de continuer à vivre et à rentrer dans la vie et les mémoires des nouvelles générations. Et ce qui est vrai pour Brassens l’est aussi pour d’autres. Cette année nous a offert des spectacles sur le répertoire de Dimey, de Leprest de Nougaro et récemment de Mano Solo. D’autre part Hexagone a déjà évoqué le « Georges et moi » nouveau spectacle de Alexis HK lié, lui aussi, à Georges Brassens. Je suis impatient de le découvrir mais mon petit doigt me dit que peut être bientôt sur Toulouse cela sera possible.


Brassinsolite. Du 10 au 13 Décembre au Théâtre de la Violette

J’ai RDV avec vous. Brassens swing. Le 11 Décembre Chez Ta Mère

Sale Petit Bonhomme. Mon Brassens. Du 10 au 13 décembre en Apéro concert du Théâtre du Grand Rond. Le 14 décembre Chez Ta Mère

Mej Trio. 18 et 19 Décembre Le Bijou


Serge Gainsbourg & Brigitte Bardot : Bonnie & Clyde

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Un tube pour les fêtes de fin d’année, ce n’est pas monnaie courante sur Hexagone ! C’est l’occasion de diffuser le grand Gainsbourg que l’on a injustement trop peu évoqué dans nos colonnes cette année ! Pourtant, quelle classe !


C’est le bel ennui de Noël

Je ne sais pas si t’as vu cher Lecteur d’Hexagone, mais je ne doute pas de ta perspicacité, la fin de l’année secoue toujours ses bons vieux marronniers. Toutes les rédactions y vont de leur bêtisier ou de leur fameuse liste des « must have » de l’année. Le top 10 des albums, le top 100 des chansons et tout ça. Pourquoi pas.

Nous autres, à Hexagone, on n’est pas pour l’attribution des notes et des bons points dans le système scolaire comme ailleurs, alors, désolé mon pote, mais ne compte pas sur nous pour te donner une liste de 10 albums à offrir. D’abord, parce que, parmi les sorties de l’année, il y en a bien plus de 10 qui valent le détour et aussi parce que l’on pense assez injuste de mettre en avant plutôt les uns que les autres, à qualité égale. Donc, pas de classement, on n’est ni profs ni juges ni arbitres, juste de modestes commentamateurs.

Donc, ceci étant dit, nous on t’offre autre chose. Un truc un peu pourave et kitch mais comme c’est Noël, on a le droit. Noël, c’est un peu la saison du kitch. Non ? Pourave et kitch dans l’idée mais les chansons, elles, ne le sont pas ! Alors, voilà une belle liste thématique de chansons qui parlent de Noël. Avec élégance, avec humour, sérieux, par voix détournée, etc.

Écoute ça au coin du feu, en te délectant de tes confiseries de saison. On se retrouve très vite pour parler de la scène chanson et de ses protagonistes ! Hasta Siempre la chansona !


Et quelques bonus…


GiedRé : Ma Chanson au Père NoëL


Hervé Lapalud : Joyeux Noël


Lynda Lemay : Rumeurs sur le père-noël


Les Escrocs : C’est Noël


Compagnie Jolie Môme : Si tu vois le Père Noël

« Paris n’est pas mort », au Connétable du 6 au 29 janvier

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parisnestpasmortOuvre bien grandes tes esgourdes parigot d’ici et d’ailleurs ! Non, non, contrairement à ce que chantait la Mano Negra à la fin des années 80, Paris ne se meurt pas aujourd’hui de s’être donnée à un bandit. Paris respire encore, parait-il.

C’est ce que veulent nous faire espérer Gauvain Sers, Jean-Philippe Vauthier (Tournée Générale) et Missone par le biais de leur spectacle Paris n’est pas mort qui établira ses quartiers d’hiver au Connétable. En plein cœur du Marais, à Paname ! 12 soirées, les mardis, mercredis et jeudis de janvier. Du 6 au 29.

Qu’elle est belle cette initiative à l’orée d’une année 2015 qui, comme les précédentes, ne s’annonce pas placée sous le signe du plus grand optimisme dans le milieu culturel !

Le spectacle devrait s’articuler autour de nouvelles compositions des instigateurs et « teuse » associées à des reprises qui ont marqué le Connétable et la Chanson française avec une majuscule s’il te plaît. A chanson, la majuscule. Tu veux que je te dise un peu qui seront les reprisés ? Ok. Leprest, Debronckart, Fanon, Ferré (attention aux critiques des intégristes là les gars !), Renaud, Barbara et d’autres encore mais je ne dévoile pas tout non plus.

Comme Gauvain, Jean-Phi et Missone sont des jeunes gens très partageurs et qu’ils souhaitent que l’évènement soit une fête la plus large possible, il va y avoir un bon paquet d’invités. Et là encore, du beau, du bon et du beau nez ! Mate un peu : Kent, Jehan, Eric Guilleton, Jean Dubois, Stéphane Cadé, Christian Paccoud, Gérard Morel, Xavier Lacouture, Fred Bobin, Baptiste Hamon, Albert Meslay, Caroline Allonzo, et en prime, Manu Galvin, guitariste qui a accompagné Le Forestier et Renaud ! On ne te dit pas qui vient quand comme ça tu auras la surprise.

Donc, tu as douze occasions pour venir voir Paris n’est pas mort. Mais il est autorisé de venir plusieurs fois. Ne t’en prive pas !


Paris n’est pas mort
Tous les Mardis (19h30), Mercredis & Jeudis (21h30) du mois de Janvier 2015, au Connétable (55 rue des Archives, 3e arrondissement de Paris)

Gaëlle Vignaux, c’est Icare au Jemmapes

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Mardi 16 décembre 2014. Espace Jemmapes. La Scène du Canal à Paris. C’est Noël avant l’heure, j’te jure ! Sur un même plateau, Garance et Gaëlle Vignaux ont présenté un set impeccable. Je te raconte un peu.

C’est Garance qui a déclenché les joyeuses hostilités et je n’en ferai pas très long sur sa personne tant tu sais, Lecteur Hexagonal, que nous avons déjà réservé à plusieurs reprises quelques beaux éloges à ses prestations. Va voir ici

Hier, seule à la guitare, Garance s’est exécutée avec maîtrise et avec humour entre les morceaux compris, pour balancer ses chansons de jeune fille cash qui n’entend pas se laisser monter sur les orteils. C’est toujours musclé, spontané et frais. Ses mélodies sont redoutablement efficaces et son écriture affiche une originalité manifeste adossée à un goût du vers finement machouillé en bouche.

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Court intermède, le temps d’un changement de plateau. La salle est bien remplie et ça fait plaisir à voir. Les quatre musiciens se mettent en place, dont Clément Petit, colonne vertébrale du dernier album, J’aime tes Ex, album sur lequel s’appuie le spectacle présenté. Guitare électrique, batterie et autres variations percussives associées, violoncelle et cuivres. Petit moment de silence puis arrive Gaëlle Vignaux, sur la pointe des pieds et des bottes mais déterminée. Ensuite, les titres s’enchaînent comme autant de flèches décochées, l’ensemble emmené par le dynamisme et l’énergie sans faille d’une Gaëlle Vignaux qui fait mouche. C’est un moment rare qui s’offre au public et se prolonge jusqu’au rappel. Émotion parfois intense ou sur le fil dérisoire. Tout cela en fonction des thèmes et des textes que Gaëlle chante.

Dans son carquois, Gaëlle Vignaux a de quoi te faire passer par pas mal d’états. Quand elle chante qu’elle est « La moche qui garde les sacs des copines en soirée / qui garde le cul dans le clic-clac pendant que les autres vont danser, » on sourit, d’un sourire un peu coupable car on se souvient tous avoir vu une copine, une meuf pas terrible dans cette situation. On s’avoue dans le secret de son for intérieur qu’on a été un petit peu vache quand même. Il y a toujours cette double dimension dans les chansons de Gaëlle Vignaux. Rien n’est gratuit. Elle ne balance pas des piques comme ça, just for free. Non, derrière, il y a toujours une invitation à se gratter les méninges. Et si tu vois pas, ben cherche un peu, c’est que t’as raté quelque chose. Au demeurant, cette moche, La moche, elle fait spontanément penser à la chanson de Nicolas Jules, Le sac à ma copine.

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Ce même Nicolas Jules qui viendra rejoindre Gaëlle Vignaux sur scène, le temps du duo, Notre ombre. Ici, c’est l’amour qui est convoqué. Pas l’amour fleur bleue du genre Est-ce que tu viens pour les vacances, non, un truc de la vraie vie qui parle d’une relation amoureuse qui s’effiloche. « Main dans la main on se sent seul / La preuve, regarde bien notre ombre / Dis-moi combien on se dénombre / Regarde le fruit de ce que l’on sème / Nous ne sommes plus que l’ombre de nous-mêmes. » Le verbe est simple, la situation complexe et Gaëlle se plaît à faire se côtoyer ce type d’ambivalences entre fond et forme pour autant d’histoires qui passent les turpitudes de la vie en revue. La vie toute simple, celle des gens ordinaires, des comme toi et moi.

Le verbe est simple, dis-je, mais invite la poésie comme exutoire, implacable et lumineuse parole quasi performative, faisant des angoisses de nos existences quelques minutes de beauté. Les mots de Gaëlle nous exemptent de longues heures de freudien divan en leur substituant des manières d’allitérations des plus redoutables. Exemple de haute volée avec  Satanée Thanatophobie, la Mort passée au peigne fin s’interroge sur « ma folie dure, ma phobie douce de la faucheuse » qui « m’enlace chaque soir / S’invite dès qu’il fait noir. » Au rang des émotions fortes, je pourrais te les citer à peu près toutes. Mini miss qui épingle les travers d’une société qui tourne à l’envers, Chialeuse qui amuse, J’aime tes ex (introduite par une citation de guitry*), l’intimiste Par voix de faits, la très festive Les fâchés que tu peux retrouver en vidéo ci-dessous et Des épaves. Des épaves pour qui « Toutes les déroutes mènent au rhum / Au bar tremens delirium » et qui recensent « Des naufragés par douzaines / Des échoués, des Capitaines / Fracassés. » Une ambiance chaleureuse posée sur des vies d’infortune, on en sort le souffle coupé.

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Sur le plan musical, c’est net, carré, précis. Ça joue vite, ça joue en sensibilité, ça joue fort, ça joue bien et sur des ambiances variées, entre acoustique et électrique. Le tout soutenu et clairsemé de percussions subtiles. Recherchées. Raffinées. On est dans du haut de gamme et l’on retrouve la belle homogénéité de l’album J’aime tes ex. La formule en groupe apporte un surcroît d’énergie que l’on ne peut hélas pas retrouver dans une prestation en duo, bien évidemment. On profite alors de ce moment rare qui, comme la plupart des projets et spectacles aujourd’hui, n’a pas la chance de pouvoir exister plus souvent dans sa complète formule. La faute à la crise qu’on nous dit…

Les deux premiers albums de Gaëlle Vignaux la présentaient flanquée de deux ailes dans le dos. Le tournée de J’aime tes ex, qui côtoie de près l’astre solaire, montre une Gaëlle enrichie par l’expérience d’Icare. Du meilleur augure pour briller dans le Dédale de la chanson.

* « Abstenez-vous de raconter à votre femme les infamies que vous ont faites celles qui l’ont précédée. Ce n’est pas la peine de lui donner des idées ». Ça c’est de Sacha Guitry. Que j’aime beaucoup. Mais je crois que je n’aurais pas trop aimé le rencontrer.


T’as vu les photos comme elles sont jolites en tout petit ? Ouais ? Elles sont encore plus belles en grand si tu cliques dessus !
La vidéo, tu la passes en HD comme ça l’image sera de bien meilleure qualité !


Me laisse pas seul – Soan & la Demoiselle Inconnue – Chanson d’anamour ?

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Un clip ovni à cheval entre Lewis Carroll et son chapelier fou, Tim Burton et l’univers des contes… ce petit bijou est le fruit de la rencontre entre Soan, la Demoiselle Inconnue (on en a déjà parlé ici et ici) et le collectif d’artistes Spankidz.

Un univers fantaisiste et vivifiant pour illustrer une chanson du troisième et dernier album du chanteur*. Une chanson « one night stand » (« rencontre d’un soir » si tu préfères) car, à l’heure du 2.0, on ne croit plus aux prince et princesse charmant(e)s, on a un peu enterré l’amour avec la pelle et les râteaux, même si on espère qu’à force de lui faire la nique, il finira par rappliquer ses vagues et ses étoiles… Une jolie anti chanson d’amour façon La non demande en mariage de Brassens. Un duo « chasse aux indiens » bourré d’énergie et d’humour, mêlant la voix tout en douceur de la Demoiselle versus le timbre rocailleux un peu ébréché du damoiseau. Ça laisse le sourire aux lippes et aux oreilles et c’est déjà beaucoup ! Et si tu as envie de découvrir les coulisses de la création de chansons, Soan – qui est en train de préparer son quatrième album – livre aux gens qui le suivent ses titres en construction alors n’hésite pas à aller t’abonner sur Soan en privé.

* Sens interdits – Soan – Sony – 2013

Soan Facebook
La demoiselle inconnue Facebook
Spankitz site

Daran – Le monde perdu

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Daran_pochetteDaran n’est pas un perdreau de l’année et depuis plus de vingt ans que le garçon sévit dans la chanson, il a donné dans plusieurs registres. On dira sans détour que le visage de Daran en 2014 est celui qui nous sied le plus. De son propre aveu, avec le nouvel opus, Le monde perdu, paru récemment, Daran réalise l’album qu’il souhaite faire depuis 15 ans.

Pari audacieux que celui de faire un album guitare-voix-harmonica, dans la grande tradition des folk singers américains. Audacieux dis-je, car ce n’est pas une mince affaire que de faire claquer la langue de Molière pour marcher dans les traces de Dylan, Woody Guthrie ou le Springsteen de Nebraska… Très audacieux et casse-gueule quand la forme musicale hyper dépouillée met le texte au devant de la scène, sans béquilles ni artifices. Pour dire avec élégance la saloperie du monde, la forme réclame une écriture pure, stylée, racée ne souffrant pas l’imperfection. Les textes, notamment de Pierre-Yves Lebert, l’ami de longue date, fonctionnent très bien sur les mélodies feutrées et la voix rocailleuse de Daran. On restera beaucoup plus sceptique face au texte de Miossec, qui donne son titre à l’album. Miossec semble y être allé à l’économie et ça gâche un peu la fête qu’aurait pu être ce beau disque folk, à la fois intemporel et très présent.


Cabaret All’arrabbiata – Lemauff à toutes les sauces

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Mais qu’est ce qui m’arrive ? Je suis venu sur Hexagone pour évoquer des artistes de la scène chanson francophone que j’aime, pour partager et donner envie. Et voilà qu’après Lior Shoov, Israélienne, venant du cirque, je vais maintenant vous parler d’abord d’un cabaret satirique sur des textes italiens puis d’un chanteur qui ne s’est encore jamais produit sous son nom. Et ce pour les même raisons : je ressens deux coups de cœur et j’ai envie de partager, d’informer.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Cabaret All’arriabbata d’abord. Des textes choisis dans un recueil de chroniques d’un comédien et auteur italien Ascanio Celestini. Un trio de comédiens chanteurs leur donne vie et entrecoupe ces scènes de chansons italiennes engagées. Donc ce n’est pas de la chanson, ce n’est pas du tout francophone. Mais depuis longtemps, je n’avais plus vu un spectacle aussi fort, aussi prenant. Il occupe notre esprit durant plusieurs jours, et en même temps, il procure un grand plaisir de spectateur. Les textes sont cyniques, d’une grande intelligence et d’une âpre dureté. Chaque scène débute comme une fable, l’histoire semble excessive dans son traitement, et l’imagination débordante. On sourit, on rit. Mais, en fait, c’est de notre vie qu’il s’agit, on reçoit un uppercut qui coupe le souffle. Sous le prétexte d’une histoire, le doigt est mis sur ce que l’on accepte et que l’on ne devrait pas, sur nos lâchetés au quotidien et on se sent mal à l’aise. C’est intelligent, inventif dans l’approche, à travers des histoires non réalistes des mots sont mis sur des sujets que l’on veut se cacher à soi-même. Cela parle du pouvoir, du rapport entre les dominés et les dominants, des dominés qui ne se révoltent pas, de la lâcheté, de la cruauté, de notre non humanité.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

C’est surtout un spectacle réussi. Les acteurs sont vraiment fantastiques, la mise en scène ne nous laisse pas nous poser, les chansons et leurs mélodies mettent de la gaieté et de l’enthousiasme, l’écriture amène des images surprenantes, l’humour est très présent. Plus qu’excellente en femme d’affaires qui vend de la merde et en voisine qui est comme nous,  « on est tous pareils, je suis comme toi je suis raciste, comme toi je suis pédophile, » Renata Antonante est aussi une surprenante chanteuse. Pablo Seban, arrive à nous faire croire qu’il est une femme se faisant mettre la main aux fesses. Ces deux comédiens, d’origine italienne, et excellents chanteurs sont complétés par Lucas Lemauff. Plus qu’à l’aise au piano, son instrument fétiche, il nous surprend et nous éblouit par ses talents de comédien. Vraiment on ne l’attendait pas déjà à ce niveau là !. Vieux briscard dans son discours politique, « Citoyen, je vais te parler franchement, la situation dans laquelle tu es (plus de 13ème mois, plus de travail… ) C’est ton problème » et terriblement efficace dans la fable cruelle de ceux qui ont un parapluie et ceux qui n’en n’ont pas : « le monde ne change pas, c’est ta place dans le monde qui change. » Donc un cabaret satirique à voir, et à revoir. Un spectacle qui satisfait le public. Le bouche à oreilles fonctionne bien, cette troisième représentation en deux mois a encore refusé du monde, et plusieurs rangées l’ont suivi debout.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Et, comme les artistes, je veux citer Olivier, patron programmateur de Chez Ta Mère, qui a permis à ce spectacle d’avoir ses premiers spectateurs. Je pense, et espère, que ce cabaret n’en est qu’à ses débuts d’une belle et longue carrière méritée. Pour l’instant une seule date de sûre au théâtre du Grand Rond en janvier… 2016.  Promis, je t’annoncerai les dates à Toulouse, dans la région et celles… à Paris.

Et Lucas Lemauff alors ? Il est mis à toutes les sauces ces derniers temps. Et on se dit, à chaque nouvelle prestation, « il sait tout faire et il le fait bien. » Les Toulousains ont d’abord connu Lucas comme pianiste du groupe Les Pauvres Martins, dans lequel, petit à petit, sa place a grandi. Je me souviens d’un concert mémorable en Novembre 2012 au Bijou où il chantait sur plusieurs titres, jouait  de la  flûte, et assurait des percussions corporelles.  On l’a retrouvé comme pianiste accompagnant Olivier Gil, auteur toulousain, puis l’an passé en tournée avec Keith Kouna, artiste québécois, et depuis plus d’un an pianiste de Pierrick, l’ancien chanteur-auteur des Malpolis de joyeuse mémoire. On l’a apprécié en pianiste chanteur dans Les Fils de Ta Mère en 2012-2013 (là aussi avec un souvenir mémorable notamment de La vache à mille francs de Poiret et Chanson pour Pierrot de Renaud).

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Et depuis Octobre, il fait partie de Virage à droite dont Hexagone a déjà parlé ici et nous gratifie de moments savoureux comme Je suis pour de Sardou et de Ma salope à moi (Doc Gynéco) en duo avec Stef. Les Toulousains l’ont aussi vu auprès d’Hervé Suhubiette, cet été, comme choriste dans un hommage à Nougaro. Avec Suhubiette (rappelle-toi on a déjà parlé de Suhubiette dans Hexagone ici) il anime une chorale Voix Express. Et il montre une nouvelle facette de comédien dans All’arrabbiata ! A toutes les sauces je te dis ! Et la mayonnaise continue de monter. Lucas Lemauff prépare un spectacle, piano voix, dans lequel il chantera ses textes et compositions. Là aussi tu peux compter sur Hexagone pour te parler de cet artiste talentueux que nous aimons beaucoup.


affiche de All'arabiata

Cabaret All’arriabbata  – 26 octobre et 12 décembre 2014 – Chez Ta Mère – Toulouse.


Tatatssin ! Baptiste Vignol dégaine les fringues de Gérard Lambert !

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De plus en plus, l’hommage discographique s’impose dans la chanson actuelle. Cela ne traduit en rien une crise de la création dans le milieu de la chanson qui nous intéresse à Hexagone, mais révèle sûrement une manne à peu de frais dans la chanson-tirelire qui pleure ses années de gloire, celles d’avant la fameuse « crise du disque »… Récemment, pour parler d’un chanteur qu’on aime beaucoup ici, même quand il est super énervant et des fois il l’est vraiment, récemment donc ont paru deux disques de reprises de La Bande à Renaud. On n’en a pas parlé sur Hexagone et on n’en parlera pas même si tout n’est pas à jeter dans cette entreprise de commerce. On préfère de loin s’arrêter sur un projet qui a commencé antérieurement à la bande en question. Celui d’un certain Gérard Lambert qui prévient que « Les chansons sont faites pour être sifflées sous la douche, chantées dans les rues, gueulées dans le métro, reprises sur la Toile… Vingt artistes ont enregistré dans leur home-studio, au débotté mais avec cœur, une chanson rouge bandana. Purement artistique, parfaitement gratuit, cet hommage salue Renaud, d’hier, d’aujourd’hui, de demain. Tatatssin ! » Gérard Lambert, t’y as cru toi ? Nous non plus ! En fait, l’instigateur de ce projet très beau et très réussi n’est autre que Baptiste Vignol, passionné de chanson et éminent commentateur en la matière. Il nous parle de son projet.

Photo JM Héran
Photo JM Héran

Hexagone : Tout d’abord, pourrais-tu te présenter brièvement aux lecteurs d’Hexagone en appuyant sur tes actes coupables dans le domaine de la chanson ?
Baptiste Vignol : Passionné par la chanson, j’ai grandi au milieu des 33 tours de mes parents, de Malicorne, de Brassens, des Beatles et de Guy Béart, d’Henri Tachan aussi, et de Jacques Brel; au sortir de mes études universitaires, j’ai été programmateur deux ou trois ans chez Pascal Sevran, une école de la décontraction sur les nerfs, puis j’ai écrit quelques bouquins sur la chanson. Depuis août 2007, je tiens un blog, Mais qu’est-ce qu’on nous chante?, que j’alimente de temps en temps, quand ça me chante, et sur lequel je dis tout à fait ce que je pense des disques que j’écoute puisque je les achète.

Hexagone : Tu as imaginé le projet Tatatssin. Peux-tu nous le présenter ? Qu’est-ce que Tatatssin ?
Baptiste Vignol : Tatatssin, c’était d’abord le titre d’un bouquin que j’avais écrit sur Renaud en 2005 et qu’il avait suffisamment apprécié pour préfacer un livre suivant, paru en 2007 : Cette chanson qui emmerde le Front national. Tatatssin est ensuite devenu le nom d’un site que j’ai créé en mai 2014, sur lequel je « travaillais », ou plutôt pour lequel je collectais des chansons depuis mars 2013. Le site s’est ouvert, curieusement, en même temps que sortait en librairie un bouquin sur Renaud (Renaud à la plume et au pinceau) dont je suis le modeste auteur des textes, sur de chouettes dessins de Jean-Marc Héran avec une très belle préface de David Séchan, le frère jumeau de Renaud. Un bouquin que Renaud nous a d’ailleurs fait l’honneur de « valider » en posant avec.

Hexagone : Comment t’es venue l’idée de Tatatssin ? Quand est-elle née ?
Baptiste Vignol : En croisant Renaud à Paris, en février 2013, à l’occasion de la sortie d’un bouquin qui s’intitule Le Top 100 des chansons que l’on devrait tous connaître par cœur pour lequel d’ailleurs Renaud, comme 275 autres artistes de la variété francophone (Alain Souchon, Charles Aznavour, Christophe, Véronique Sanson, Dominique A, Françoise Hardy, Guy Béart…), m’avait donné la liste de ses 10 chansons françaises préférées, celles qu’il aurait aimé écrire. J’aperçois Renaud, de loin, il était tellement dans ses pensées que je ne suis pas allé le saluer, mais ça m’a donné l’envie de consacrer à son œuvre un site sur lequel on pourrait écouter gratuitement des reprises de ses chansons. J’aime bien imaginer des sites-hommages. J’en ai faits sur Delon et sur Björn Borg.

Hexagone : Les artistes présents sur le projet sont peu médiatisés. Était-ce une volonté ?
Baptiste Vignol : Absolument. Mais surtout, j’avais envie de ne solliciter que des artistes auxquels on n’aurait pas pensé immédiatement pour chanter du Renaud. Des artistes « pointus », très « pop » parfois, comme Damien, Séverin, Louis-Ronan Choisy, Bertrand Betsch, Bertrand Soulier, La Grande Sophie (qui elle est très connue, bien sûr, mais je ne voyais pas mieux qu’elle pour chanter It is not because you are), Circé Deslandes, Bertrand Louis, etc… Je ne voulais pas solliciter les artistes qui s’inscrivent dans une lignée rénaldienne, comme Dorémus ou Alexis HK dont j’apprécie par ailleurs beaucoup le travail. Je souhaitais que ce soit un peu étonnant, inattendu. J’ai donc contacté 25 artistes, et 20 ont accepté. Le concept a dû les séduire, le fait que ce soit parfaitement désintéressé, 100% gratuit, et que les chansons doivent être enregistrées dans leur home studio, aussi simplement que possible. Pas de frime, quoi!

Hexagone : Beaucoup d’artistes jeunes et émergents qu’on apprécie beaucoup à Hexagone. Au milieu d’eux François Morel (qu’on aime beaucoup aussi), plus confirmé. Peux-tu dire quelques mots sur les raisons de sa participation ?
Baptiste Vignol : Mistral Gagnant est un tel classique qu’aucun chanteur, je pense, ne peut la reprendre sans souffrir de la comparaison avec la version de Renaud. Il ne faut pas trop toucher aux standards, c’est très casse-gueule. Sauf quand Patrick Bruel reprend Ne me quitte pas par exemple… Tatatssin… Et puis Mistral Gagnant, c’est une chanson de mec ! C’eut été une erreur grossière de la proposer à une femme… Un jour, j’ai pensé à François Morel. Je me suis dit que le comédien, ce comédien, dont on sait qu’il aime la chanson, saurait, lui, s’approprier ces mots. Je lui ai proposé, par l’intermédiaire d’Antoine Sahler, son pianiste et compositeur, et moins d’une semaine après, j’avais la chanson ! Il se trouvait que Mistral Gagnant est une de ses chansons préférées! Ce que j’ignorais.

Hexagone : Quel cahier des charges exact as-tu donné aux artistes ?
Baptiste Vignol : Aucun. Je leur proposais un ou deux titres que je les voyais bien reprendre ; certains, très peu au final, m’en ont proposé d’autres, et ça s’est fait comme ça, à la cool. Tout s’étant organisé, bien entendu, avant qu’on apprenne qu’une compilation (La Bande à Renaud) allait sortir en juin 2014 ! Ça m’a valu de chouettes surprises. Je pense à la version du Sirop de la rue par Gérald Genty, carrément barrée. Ou à celle, plus classiques, mais très émouvantes de Trivial poursuite par Rit ou de P’tit déj blues par Ludéal. L’intérêt de ces reprises se niche dans leur originalité. Pas de copié-collé sur Tatatssin.

Hexagone : Qui as-tu contacté en premier ?
Baptiste Vignol : Je crois que c’était Pierre Schott, dont j’adore tous les disques. Un très grand, bizarrement méconnu. Il m’a semblé évident que Tant qu’il y aura des ombres collait à son univers. J’ai été très ému quand il me l’a envoyée. Peter Kröner aussi, dont j’aime encore les vieux disques sortis au début des années 90. On ne l’entendait plus depuis 1998, alors je lui ai écrit. Je ne me souviens plus quel titre je lui avais proposé, mais il a souhaité faire En cloque. Sa reprise est d’enfer. Écorchée, mal peignée.

12Hexagone : As-tu eu des refus d’artistes ? Si oui, comment ont-ils motivé ce refus ?
Baptiste Vignol : Quatre ou cinq, oui. Parce qu’ils ne se sentaient pas suffisamment proches de l’univers de Renaud, ce qui n’est pas critiquable, ou parce que leur label n’a pas souhaité les voir s’inscrire à ce projet ! Ce qui est grotesque. Mais il faut bien que les «D.A.» justifient leurs salaires…

Hexagone : Comment s’est opéré le choix des chansons ?
Baptiste Vignol : En gros, j’ai choisi mes chansons préférées. Je ne me suis pas foulé. Et je ne voulais pas taper dans les gros tubes radiophoniques, Dans mon hlm, Morgane de toi, Dès que le vent soufflera, Manhattan-Kaboul, etc.

Hexagone : Pour les artistes participant à Tatatssin, que représente Renaud ?
Baptiste Vignol : Un auteur-compositeur-interprète très talentueux, j’imagine. Un homme intègre aussi, avec ses contradictions. Une figure majeure de la Chanson française sans doute.

Hexagone : Selon toi, qu’est-ce qui fait que Renaud fasse aujourd’hui l’unanimité alors que ce n’était pas franchement le cas il y a 20 ans ?
Baptiste Vignol : L’œuvre n’a pas pris une ride, sa poésie frappe juste, l’humour de Renaud est toujours aussi mordant et ses mélodies sont bien plus solides et inspirées qu’on ne l’imaginait quand ses albums paraissaient.

Hexagone : Le projet est-il terminé ou va-t-il se poursuivre ? D’autres enregistrements à venir ?
Baptiste Vignol : Oui, c’est quasiment terminé ! J’attends encore trois reprises. J’en ai ajouté quelques-unes récemment. Déserteur, Morts les enfants, Marche à l’ombre et La Chanson du loubard. Pour savoir qui les chante, il faut aller traîner sur Tatatssin.

Hexagone : Les noms des artistes ne sont révélés qu’en fin de clip. Pourquoi ?
Baptiste Vignol : Parce que je trouve ça élégant, intrigant, humble et amusant… Essayer de deviner qui chante, découvrir la version, les oreilles toutes propres, sans aucun a priori.

Hexagone : Sur la chaine Youtube de Tatatssin, on découvre les chansons numérotées de 1 à 20, puis des bonus de 1 à 9. Pourquoi cette différenciation ?
Baptiste Vignol : Il y a d’abord eu 15 chansons, le site a été pensé en fonction, avec les portraits des chanteurs le visage camouflé par un bandana, comme en portaient les cowboys dans les tempêtes de sable, et puis je voulais mettre des bonus comme il y en a sur les disques. D’où la case «Chansons mal cachées» ! Un truc à la Renaud, quoi. Un clin d’œil.

01Hexagone : Sur le site Tatatssin, tu présentes le projet comme « purement artistique, parfaitement gratuit« , mais toi, n’as-tu pas été confronté à la notion des droits et d’autorisation ?
Baptiste Vignol : J’y suis allé en me disant «On verra bien !» J’ai toujours été étonné par le fait d’avoir à demander l’autorisation de faire un hommage… Et puis la démarche ressemble bien à Renaud, d’ailleurs, impertinente sur les bords. Au début de sa carrière, il faisait une reprise assez rageuse des Ricains de Sardou avant laquelle il disait «Si ça ne lui plait pas, qu’il vienne me le dire !» Au final, David, son frère jumeau, qui est aussi éditeur, vient de dire que Tatatssin est, je cite, «une belle initiative qui échappe aux requins du business… » Merci monsieur.

Hexagone : Attends-tu quelque chose de particulier d’un tel projet ?
Baptiste Vignol : Ben non. Pas de gloriole. Ça n’est pas mon genre. Je me suis planqué derrière un pseudonyme à sa création, Gérard Lambert, attendant que les choses viennent naturellement… Et je réponds aux questions quand on m’en pose, comme je le fais là, avec toi.

Hexagone : Quel regard portes-tu sur les reprises « officielles » de La Bande à Renaud 1 et 2 ?
Baptiste Vignol : Une oreille très distraite. Je n’arrive à me détacher du disque de Christine & The Queens que j’écoute en boucle depuis des mois.

Hexagone : As-tu informé Renaud de ton intention de monter ce projet ?
Baptiste Vignol : Là encore, j’ai laissé faire. Le vent aura-t-il porté ces reprises jusqu’à ses oreilles ? J’ai la faiblesse de l’imaginer. Peut-être en a-t-il apprécié quelques-unes…

09Hexagone : Quel regard portes-tu en 2014 sur la chanson francophone avec d’un côté des « vedettes » pas toujours passionnantes et de l’autre une large scène sous médiatisée qui recèlent pas mal de pépites ?
Baptiste Vignol : En ce moment, pour parler de la relève, si l’on excepte quelques jeunes aventurières comme Christine & The Queens ou Robi, ou comme Damien, dont j’attends impatiemment le troisième disque, tout se passe au Québec. L’avenir de la chanson francophone se niche là-bas. Peter Peter, Les Sœurs Boulay, Vallières, Jimmy Hunt, Louis-Jean Cormier…

Hexagone : La chanson de proximité est-elle une espèce en voie d’extinction, relayée au sous-sol de la culture ou crois-tu à une résurgence possible ?
Baptiste Vignol : Lorsque les plus gros vendeurs de la grosse variété française en 2014 restent les mêmes que ceux qui défilaient chez Guy Lux ou Jean-Pierre Foucault il y a trente ou quarante ans (Hallyday & co), c’est mal barré. Peut-on se réjouir qu’en 2014, les deux émissions de télévision supposées porter la chanson soient présentées par ces jeunes gens curieux que sont Michel Drucker et Dave ?

Le Manque – La Chanson française

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Le Manque nous manquait ! Ils reviennent avec un nouveau titre. Toujours de la chanson en vidéo. La Chanson française que ça s’appelle, un vaste programme qui nous intéresse au plus haut point dans ces colonnes. Un regard au vitriol, décapant. Mais, t’inquiète, rien de premier degré chez ces 2 lascars, avec eux on ne s’ennuie jamais !

« Je prépare mon entrée dans la chanson française. » Fonce, c’est pour toi !