La rentrée n’est pas systématiquement synonyme de grisaille ou de monotonie. A partir du 23 août et jusqu’au 4 octobre 2014, Kiosquorama présente la sixième édition de son festival éco-citoyen, itinérant et gratuit qui consiste à fixer des rendez-vous musicaux dans les kiosques à musique non seulement parisiens mais européens.
En effet, pour cette nouvelle édition, le festival s’exportera à Bruxelles et Lisbonne pour 5 dates exceptionnelles, du 23 au 30 août. A partir du 31, Kiosquorama poursuit sur la formule qui a fait son succès, à Paris et en Île de France avec une affiche d’ouverture 100% Chedid.
A savoir, la réquisition de kiosques, majoritairement les mercredis, samedis et dimanches durant les mois de septembre et octobre, pour une programmation musicale ouverte mais de qualité où artistes confirmés et en voie d’émergence viennent exhiber leurs talents.
Si le festival Kiosquorama est passionné de chanson, il est notable et encourageant que cette entreprise musicale se croise avec une implication citoyenne et écologiste. En effet, la prise de possession de l’espace public urbain permet la gratuité des concerts, la réquisition des kiosques comme scène induit, quant à elle, un très faible impact écologique dans la mesure où cette scène naturelle permet la seule utilisation des fluides présents sur place.
En partenariat avec des acteurs de qualité tels que Les Balades Sonores ou encore le Mégaphone Tour, Kisquorama prend petit à petit une place d’importance, revenant chaque année comme une évidence apporter sa pierre à l’édifice du dénichage de talents.
Cette année, la programmation ne manque pas à la règle et c’est ainsi que l’on pourra y voir (ou revoir) des artistes dont nous avons déjà dit le plus grand bien dans ces colonnes : Chloé Lacan, Radio Elvis, Demi Mondaine, Barbarie Boxon et Les Yeux d’la Tête qui, à l’occasion de leur date parisienne du 6 septembre dans le cadre du festival, en profiteront pour faire la sortie de leur nouvel EP intitulé I don’t speak english. Et contrairement à ce qu’ils disent, ce ne sont pas juste des quiches ! Viens vérifier par toi-même !
La Programmation
23 Aout // LISBONNE – Place José Fontana CHLOÉ LACAN + UNIBOX
24 Aout // LISBONNE – Place José Fontana DOM LA NENA
29 Aout // BRUXELLES – Tour et Taxis DOM LA NENA + RADIO ELVIS
30 Aout // BRUXELLES – Tour et Taxis NATALIA DOCO + BARBARIE BOXON + RADIO ELVIS
31 Aout // PARIS 11e – Square Gardette – KIOSQUE 100% CHEDID // 16h : NACH 17h : SELIM
4 Septembre// PARIS 20e – Grrrande prairie de la Bellevilloise // Soirée Kiosquo !
A partir de 19h : LES YUCCAS (ex-Yucca Velux) ALLYSON EZELL
06 Septembre // PARIS 15e – Square du commerce // 16h : CHLOÉ LACAN 17h : LES YEUX D’LA TÊTE
07 Septembre // PARIS 19e – Square Monseigneur Maillet // 16h : NILEM 17h : JEAN
13 Septembre // PARIS 12e – Square Trousseau – A Nous Paris // Soirée Kiosquo ! Animations, Ateliers et Troc de rentrée à partir de 14h 19h30 : Live 1 20h30 : LEAF HOUSE 21h30 : BLOUM + Collectif Dimensions Variables
19 Septembre // PARIS 4e – Clos des blancs Manteaux // 20h : KYRIE KRISTMANSON
20 Septembre // PARIS 17eme – Square des Epinettes // 16h : TBC 17h : DEMI MONDAINE
21 Septembre // PARIS 3e – Square du Temple – Street food Temple // 13h : FILAGO (side project d’Erevan Tusk) 14h30 : BILLIE
27 Septembre // PARIS 75018 – Square Paul Robin // AUDEN + VANDAVEER + Collectif Dimensions Variables
28 Septembre // 92 – Issy les Moulineaux – Parc Henri Barbusse // 14h : animation associative 15h : THE TRAPS 16h : MARCIE 17h : NILEM
4 Octobre // PARIS 14e NUIT BLANCHE – Parc Montsouris // Soirée Kiosquo ! 21h : GERALD KURDIAN 22h15 : FIDOR DREAM DOG 23h30 : BARBARIE BOXON + Collectif Dimensions Variables
Du 1er au 19 octobre prochain, se déroulera la 28ème édition du Festi’Val de Marne.
L’équipe du festival a rechaussé une nouvelle fois les crampons pour élaborer – à en juger l’affiche – une édition d’une qualité exceptionnelle, répartie en itinérance dans 22 villes du département du Val de Marne. En près de trente, le Festi’Val de Marne est devenu LE festival chanson incontournable qui s’ingénie à montrer l’effervescence musicale et la diversité de notre scène hexagonale dans un esprit engagé, festif et fédérateur.
Car si le festival met à l’affiche des artistes confirmés tels Vincent Delerm, Grand Corps Malade, Louis Chedid, Miossec, Dick Annegarn, Renan Luce, Les Ogres de Barback, il braque également ses projecteurs sur des artistes moins connus du grand public tels Volo, Albin de la Simone, Loïc Lantoine, Barcella, Mayra Andrade et bien d’autres encore tels les artistes et groupes programmés en premières parties : Dimoné, Valérian Renault, Marie Modiano, Klô Pelgag…
Le Festi’Val de Marne ne se borne pas à la chanson « pour les grands » et taille une place de choix à la scène jeune public avec « Les refrains des Gamins » qui témoignent non seulement d’un axe de la chanson de plus en plus développé et considéré mais également d’une qualité et d’une richesse remarquables dans le domaine.
Aussi, depuis son origine le festival a à cœur de défendre et d’accompagner la jeune création. C’est dans cette optique qu’a été créée la JIMI (Journée des Initiatives Musicales Indépendantes) : deux soirées de concerts à Ivry-sur-Seine, au Hangar, au Théâtre Antoine Vitez et au Tremplin. La JIMI c’est aussi un salon favorisant rencontres et débats à l’Espace Robespierre et valorisant le dynamisme des acteurs de cette scène.
Pour conclure, il n’est pas inutile de souligner que le Festi’Val de Marne a pour vocation de démocratiser l’accès aux concerts grâce à des tarifs attractifs. Par les temps qui courent, on prend !
A propos de l’interview ci-dessous : En octobre 2002, nous avions rencontré l’un des programmateurs du Festi’Val de Marne, José Tavares. Il nous racontait la genèse et les intentions de ce festival militant. Nous faisons le choix aujourd’hui de republier cette interview, dans son intégralité et avec photos d’époque, comme une belle preuve de régularité, de constance de cette équipe formidable. Certaines choses ont changé, certaines personnes ont bougé également en 12 ans, mais l’on sent bien que l’esprit d’unité, d’engagement est bien toujours intact.
Interview de José Tavares : Octobre 2002
La 16ème édition du Festi’Val de Marne s’est déroulée du 8 au 20 octobre dernier. Festival départemental, ce dernier est de ceux qui présentent chaque année une programmation à la fois très variée, toujours d’une qualité remarquable pour une politique de prix à la portée de tous. Autour d’une rencontre avec José Tavares, programmateur « musiques actuelles », Hexagone remonte aux origines de ce festival militant.
Hexagone :Pourrais-tu resituer l’histoire, l’historique du Festi’Val de Marne ? José Tavares : Le Festi’Val de Marne a été créé à l’initiative de Jean Ferrat qui avait rencontré les gens du Conseil Général et leur avait émis l’idée de faire un festival de chanson française sur le Val de Marne (94). Le Conseil Général a été séduit par la proposition de Jean Ferrat et c’est parti de là. Ensuite, c’est l’agent (et maison de disque) de Jean Ferrat, Gérard Meys, qui a monté le festival et qui a travaillé rapidement avec Jean-Claude Barens qui est le directeur actuel. Au départ, le festival était orienté chanson française essentiellement et au fur et à mesure, on a fait entrer dans la programmation du « jeune public » pour les enfants. On a fait entrer aussi ce qu’on pourrait appeler des « musiques actuelles », ce qu’on appelait auparavant du rock, avec le rap, le reggae, le ska, la world et autres.
Hexagone : Pourquoi avoir choisi le Val de Marne ? Y a-t-il une raison particulière ? José Tavares : Non, c’est plutôt une histoire de personnes. Comme souvent la naissance des festivals, des salles naissent de la rencontre de plusieurs personnes et puis il s’est trouvé que Jean Ferrat devait connaître le président du Conseil Général. Je pense que ça s’est fait comme ça sûrement sur une après-midi passée ensemble. La seule chose qu’on peut penser, c’est que dans le 94 (Val de Marne) il y avait auparavant ce qu’on appelait les « guinguettes ». Ça peut venir de là. Il y a peut-être une habitude de chanson effectivement sur le 94.
Hexagone : Comment et par qui le festival est-il financé ? José Tavares : C’est le Conseil Général qui finance à hauteur de 90%. Cette année, il y a aussi la SACEM, le CCAS (Comité d’Entreprise d’EDF/GDF), l’ADAMI. Sinon après, on a des partenaires plutôt médias comme France Inter qui est « le » partenaire média même.
Hexagone : Tu peux dire deux mots sur la politique de prix du festival ? José Tavares : On a une politique de prix qui doit permettre à tout un chacun de pouvoir assister aux spectacles, qui se veut sans ségrégation. On veut permettre au plus grand nombre de pouvoir assister à ces concerts sachant qu’en plus notre programmation n’est pas une programmation de stars. On veut faire découvrir des artistes qui seront peut-être demain stars, mais qui ont besoin aujourd’hui d’un coup de pouce et qui portent quelque chose en eux. C’est pas des produits fabriqués, c’est pas des produits de maison de disques.
Hexagone : Comment se compose l’équipe qui travaille sur le festival ? José Tavares : L’équipe est constituée de Jean-Claude Barens qui est le directeur du festival. Il y a un administrateur qui s’appelle Alain Brousseau qui est aidé de Gaëlle. Après au niveau de la programmation, il y a Nadine Jehl qui s’occupe de la chanson avec Jean-Claude Barens, Gilles Avisse sur la programmation « jeune public » et donc moi sur la programmation « musiques actuelles ». Ensuite, on a Catherine Lemaire qui est sur la promo avec cette année Brigitte Berthelot. Et au niveau de la technique, le régisseur général c’est Denis Collinot et Shéhérazade qui s’occupe de toute la logistique.
Hexagone : En comptant tous les intervenants, combien de personnes sont amenés à travailler sur le festival et quel est leur statut ? José Tavares : Il doit y avoir deux employés à l’année, c’est à dire l’administrateur et la secrétaire. Ensuite c’est des intermittents.
Hexagone : La période de travail pour le festival de Marne s’étend sur combien de temps ? 3 mois ? José Tavares : Oui… En fait, les programmateurs travaillent toute l’année parce qu’ils vont voir des concerts toute l’année, mais ils commencent à investir leur bureau effectivement en février pour monter la programmation. Puis, en juin, arrive toute l’équipe technique. Donc la grosse période du festival, c’est de juin à fin octobre, environ quatre, cinq mois.
Hexagone : Comment sont effectués les choix de programmation ? José Tavares : On veut essayer de toucher le maximum de personnes, c’est-à-dire qu’on élargit les possibilités musicales. En suite, on essaie aussi de privilégier des artistes en devenir, en développement ainsi que des artistes confirmés mais qui ont une véritable démarche et des partis pris artistiques. Des artistes qui prennent des risques et qui ne sont pas forcément médiatisés.
Hexagone : Dans son ensemble, combien le festival comprend de sites et comment sont-ils définis ? José Tavares : 24 villes participent au festival de Marne, et il y a en plus un site, le chapiteau, qui est géré uniquement par l’association du festival. Les concerts qui se passent dans les villes sont des co-productions où il y a une prise de risque à 50 % du côté du festival et à 50 % du côté des villes. Et pour le chapiteau, le festival finance à 100%.
Hexagone: Pour les villes qui sont en co-production, la démarche vient des villes ou plutôt du festival pour l’organisation des évènements ? José Tavares : En fait, la démarche vient des villes en terme de type de programmation. C’est-à-dire que les villes définissent plutôt le type de public qu’elles veulent toucher, et éventuellement le style de musique qu’elles souhaiteraient accueillir, mais le choix des artistes est fait par le festival de Marne. Sur proposition. C’est-à-dire que les programmateurs tiennent compte de la demande de la ville et ensuite proposent des artistes. Ils essayent de faire en sorte de tomber d’accord, mais a priori, on ne se fait pas imposer d’artistes, parce que, comme on essaie de le faire comprendre aux villes, il faut que l’on garde une unité sur le festival, et on ne veut pas non plus programmer toujours les mêmes artistes. Parce qu’à écouter les villes, on aurait toujours la même demande autour de gens comme Higelin, Lavilliers… Et on veut essayer de leur faire comprendre qu’il y a d’autres choses qui arrivent, qu’il y a d’autres artistes dont on ne parle pas forcément et qui sont tout aussi prometteurs. Des gens qui ont explosé cette année comme Sanseverino par exemple… Quand j’ai parlé de Sanseverino aux villes, il n’y avait pas grand monde au mois de février qui connaissait. Une ou deux villes ont refusé alors que Sanseverino fait un carton aujourd’hui.
Hexagone : Donc il y a presque un travail de promotion d’artistes pour vous organisateurs ? José Tavares : Exactement, on essaie de faire comprendre aux villes qu’il y a d’autres artistes qui arrivent et ce qui est intéressant, par la suite, c’est qu’ils se retrouvent sur les programmations des villes une ou deux années après. C’est nous qui faisons la programmation pour garder une unité, une cohérence mais aussi une ligne artistique et presque politique. Parce que je pense que c’est un engagement politique de programmer des gens comme Leprest qui ne sont pas programmés partout.
Hexagone: Le fait que le festival se déroule sur octobre, c’est un choix ou un pur hasard ? José Tavares : Je ne sais pas comment ça s’est décidé, mais je trouve que c’est un bon choix parce que ça permet aux villes et aux structures d’ouvrir leur saison avec un beau spectacle financé à 50 % par le festival aussi. Et un concert permet aussi un moment de rencontre, et c’est bien de renouer après les vacances… C’est une bonne période.
Hexagone: Dernière question : Pourquoi le festival a pour sous-titre « Refrains Transatlantiques » cette année ? José Tavares : Il y a un thème tous les ans. Par exemple l’année prochaine, le thème sera autour de la poésie. Et on va demander aux artistes de mettre en musique un poème qui peut avoir déjà été mis en musique… Cette année, il s’agissait des « Refrains Transatlantiques », car comme le festival est à l’origine un festival de chanson française, voire de musique francophone, et on estime que la chanson française n’existe pas qu’en France mais aussi dans d’autres pays – comme la Belgique qui a été invitée il y a trois ou quatre ans. On a voulu s’intéresser cette année aux artistes de l’autre côté de l’Atlantique. C’est pour cette raison qu’il y a des québécois, des canadiens et autres.
Propos recueillis par David Desreumaux et Flavie Girbal
Quatre ans séparent le dernier album de Renan Luce paru au printemps dernier, D’une tonne à un tout petit poids, de son prédécesseur Le clan des Miros. On n’est pas déçus. Contents de constater que Renan Luce maîtrise toujours autant son art de la chanson et a même renoué avec une qualité d’écriture qu’on lui avait trouvé en demi teinte sur Le clan des Miro. En même temps, il était difficile d’égaler la qualité de Repenti, premier superbe album paru en 2006.
L’extrait présenté ici, Courage, montre bien la subtilité propre à Renan Luce de trouver des angles malins et inattendus afin d’aborder ses thèmes. C’est fin, c’est talentueux. Mélodiquement, c’est toujours aussi efficace et quand les arrangements sont signés par Peter Van Poehl, cela délivre de la belle émotion.
Quand il sort son premier album à 24 ans, Mauvaises Herbes, en 2000, Wladimir Anselme a le désir modeste de révolutionner le monde de la chanson. Il vient pour imposer son univers textuel alambiqué mais hautement poétique sur des musiques pas moins simples à saisir.
Aujourd’hui, si ses ambitions de réforme n’ont pas connu le succès qu’ il aurait espéré, les intentions créatrices et marginales de Wladimir sont demeurées intactes et on lui en sait gré ! Réalisé par les Atlas Crocodile (Csaba Palotaï à la guitare, Boris Boublil au clavier, Jeff Hallam à la basse et Marion Grandjean à la batterie), le second album d’Anselme, Les heures courtes, sorti en 2010, est une pure merveille à tous les niveaux.
Un album qui ne renie en rien le premier mais qui nous parvient plus épuré pour aboutir à des chansons qui touchent un plus grand nombre. Les textes sont pareils à des joyaux ciselés avec art et exactitude, les musiques sont des gants de velours qui viennent tantôt caresser, tantôt fouetter les mots de ce dadaïste de la chanson. On revient à ce disque, inlassablement, pour mieux comprendre ce qu’est l’accord parfait entre rock et chanson. Dommage que Wladimir se fasse si rare.
En écoute ici, La Palmeraie, dans une version acoustique.
Le petit bal perdu, c’est le nom du dernier projet de Sanseverino. Un album à paraître le 22 septembre prochain dans lequel Sanseverino s’offre une incursion dans les années 30 qui sont déjà depuis longtemps source d’inspiration pour lui.
Album qui s’annonce aux riches influences, valse (Le petit bal perdu), java (Un dur, un tatoué) et swing évidemment (Nationale 7).
La sortie de l’album sera précédée d’un concert au Divan du Monde le 15/09/2014. Vous pouvez dès à présent pré-commander l’album et réserver pour le concert du 15 en suivant ce lien. L’album vous sera remis sur place lors du concert, soit une semaine avant sa sortie officielle. Classe non ?
A boca llena est le premier extrait du nouvel et troisième album du groupe JUR, Fossile, à paraître le 22 septembre prochain.
Fondé autour des 2 personnalités de formation circassienne de Jur Domingo et Julien Vittecoq, JUR c’est aujourd’hui 4 membres (ajoutez Nicolas Arnould à la guitare et Jean-Baptiste Maillet à la batterie) pour un groupe folk rock aux inspirations Coheniennes certes, mais surtout dans un registre très personnel et du plus vif intérêt.
Notez, également, que JUR sera le 6 novembre prochain en concert au 104 à Paris et que vous seriez bien inspirés d’aller y faire un saut. JUR sur scène, c’est encore autre chose, c’est là que Jur Domingo est chez elle et porte aux chansons une dimension visuelle qui les transcende. Du cirque à la chanson, un art complexe et complet.
Pour sa 38ème édition, orientée autour du thème « Tabous Musiques et Interdits », le Festival d’Île de Francea eu la bonne idée d’inviter, le 6 septembre 2014 à 20h00 au Trianon, la célèbre et délicieuse Miss Knife d’Olivier Py, en ange bleu, tout au long d’une soirée placée sous le signe du cabaret berlinois des années 30.
Miss Knife est un personnage créé par Olivier Py, en 2000, une nuit, presque par hasard. Chanteuse de music-hall, Miss Knife, plumée de noir, chante ses paradis et espoirs perdus, ses amours patraques et détraquées, ses illusions envolées. Ses douleurs et inquiétudes d’artiste dépassée, prise de vitesse par le temps. C’est lumineux de noirceur, c’est d’une politesse insolente. Une poésie ravageuse et désespérée qui avance toujours sur le fil de l’humour.
Sur les planches de la célèbre salle montmartroise du Trianon, outre Miss Knife, se succéderont également au cours de la soirée Baby Dee, transsexuelle multi-instrumentiste accompagnée de sa complice Little Annie, Joey Arias diva new-yorkaise et performer flamboyant ainsi The Tiger Lillies, trio londonien élevé dans la culture punk et qui s’inspire du burlesque des années 30.
Réalisé par le fort talentueux Robin Leduc (Revolver, June et Lula), le nouvel album de Courir Les Rues, intitulé Manuel du faire semblant, sortira le 1er septembre 2014.
Annoncé comme une forme de renaissance pour le groupe, le disque tient toutes ses promesses. Voire plus. Les 11 titres le composant vagabondent habilement entre chanson, pop et rock sur des rythmes aux variations subtiles qui puisent large également sans toutefois dénaturer la belle unité de l’ensemble.
L’écriture et le regard de Maxime Tailliez, l’auteur, offrent à voir et entendre un bel air de renouveau du paysage de la chanson. C’est mélodiquement costaud, bien écrit, sensible, précis, drôle et sérieux à la fois. Quelque part entre Souchon et Dorémus. C’est dire qu’on en reparle très vite !
Peut-être à ranger dans la catégorie des touche à tout de talent, aux côtés d’Albin de la Simone, Bertrand Belin est un des artistes les plus doués de sa génération, travaillant autant pour les confrères et consœurs que pour lui-même.
Pas très éloigné de Bashung dans l’esprit, dans un univers textuel cependant moins vrillé mais tout aussi passionnant, sortant du carcan couplet / refrain pour s’ouvrir sur des contrées littéraires plus libres mais exigeantes et riches en images.
Un déluge, issu du dernier album Parcs datant de 2013, est un bon révélateur de ce artiste qui ne bénéficie pas suffisamment de la couverture médiatique que son grand talent réclame.
Pendant 4 ans, Chloé Lacans’est adonnée aux Plaisirs Solitaires mais c’est du passé. Aujourd’hui, elle est devenue adulte et se vautre dorénavant dans un Ménage à Trois.
Soutenue par les multi instrumentistes Nicolas Cloche aux pianos, percussions, ukulélé et choeurs, puis par Brice Perda au saxhorn basse, flugabone, glokenspiel et choeurs aussi, Chloé n’est désormais plus seule en scène pour distiller son humour, sa folie douce et son autodérision.
Le beau trio aux triolets jazzy viendra faire une scène de Ménage à Trois à l’Européen le 7 octobre prochain.
L’Européen
5, rue Biot
70017 PARIS
M° Porte de Clichy