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Astier, rentrée toxique au Connetable

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Claude Astier par David Desreumaux
Photo David Desreumaux

On ne cherche même plus à lui donner d’âge à ce vieux briscard de Claude Astier ! Des années, des décennies au service d’une chanson à ne pas mettre dans toutes les oreilles. Et on y retourne, inlassablement, avec le même plaisir, la même jubilation et on l’écoute, acoquiné à sa Dominique Mac Avoy de compagne débiter ses patenôtres pour adultes consentants.

Jeudi soir, Astier effectuait sa rentrée au Connétable, rue des Archives à Paris. Un lieu qui s’y connaît en rengaines, lui qui fut le refuge de Maurice Fanon. Entre autres. Au Connétable, Astier a son rond de serviette. Tous les mois, l’établissement lui offre une carte blanche au cours de laquelle le professeur Astier fait son Cabaret Toxique. C’est comme ça qu’il l’a nommé. Cabaret, c’est juste, c’est bien vu. Dans ce sous-sol du Marais, la petite salle de pierre, voûtée, exiguë renvoie bien à l’idée, au souvenir que l’on se fait des cabarets de naguère. Cabarets que l’on souhaiterait plus nombreux aujourd’hui. Toxique, oui pourquoi pas. Toxique comme l’est la cigarette, à laquelle on retourne inlassablement, pour mieux goûter son plaisir à chaque expérience.

Photo David Desreumaux
Dominique Mac Avoy par David Desreumaux

Dans cet espace, en maître et maîtresse de cérémonie, Astier et Mc Avoy accueillent, tous les mois, deux invités qui viennent chanter 5 ou 6 chansons de leur répertoire. Comme dans tout bon cabaret qui se respecte, les artistes du soir font l’objet d’une présentation en règle, pour les rendre familiers à l’auditoire avant de les avoir même entendus. Ces présentations, rédigées par Astier lui-même, sont lues par Dominique Mac Avoy, telle une Patachou dévergondée laissant toutefois à l’auteur la responsabilité de ses propos… Présentations ubuesques qui forment en soi un sketch, un moment de saveur particulièrement charnu qui nous en apprend autant sur l’artiste présenté que sur le professeur Astier… Morceaux choisis à propos des artistes de la soirée, respectivement Masdau (Richard Daumas à l’état civil) et Stef! que l’on ne présente plus sur Hexagone tant tu sais le bien que l’on en pense. « Voici quelques années, j’ai rencontré Masdau à Smolensk sur la banquise où il avait installé le premier supermarché de surgelés écologiques. Un petit commerce ambulant, voguant sur un iceberg trainé par un attelage de phoques ».  Puis, à propos de Stef! : « Stef!, elle chante souvent de dos, en roulant de la croupe et des hanches comme une chamelle en chaleur sous les palétuviers ». Voici qui renseigne sur la poésie d’Astier, qui certes s’aventure régulièrement dans les parages de la gent féminine convoités par le mâle animal mais qui s’oblige toujours à le faire pour le plaisir du bon mot, pour servir sa langue si fantasque.

Photo David Desreumaux
Masdau par David Desreumaux

Pour cette rentrée donc, Masdau et Stef! ouvraient le bal. Le premier vient d’Aix en Provence et s’affiche dans une veine traditionnelle pur jus mais bon jus. On est frappés par les similitudes physiques (et parfois même vocales) croisées entre un Pierre Vassiliu  et un Serge Reggiani. Mais en bien plus vivant malgré sa très belle chanson qu’il interprète dans le rôle d’un personnage post-mortem. S’accompagnant seul à la guitare, on remarque rapidement, à la fois dans les textes et dans les musiques – notamment dans les enchainements couplet / refrain – que l’Aixois maîtrise par cœur (entends-le dans les deux sens) un autre méridional. Je veux parler du grand Georges de Sète dont Masdau reprend régulièrement le répertoire.

Photo David Desreumaux
Stef! par David Desreumaux

Stef!, fidèle lecteur d’Hexagone, tu la connais déjà. On l’avait vue aux Blanc Manteaux, en juin dernier, et on t’avait narré les recoins de son One Woman Show dans lequel elle est accompagnée au piano par son François Debaeker préféré. Hier, c’est à nouveau ensemble qu’ils ont distillé leur joyeuse folie communicative. De portraits vaches (Les bonnes copines) en autosatisfaction anatomique (Ode à mon cul), Stef! s’affiche aussi dans la grande tradition du cabaret, dans la version « fantaisiste » comme elle aime à le dire. Nous n’irons pas jusqu’à la qualifier de Fernandel en jupons parce qu’hier elle était en salopette, mais tu auras compris l’idée.

Entre chacune des prestations de Masdau et Stef!, comme en clôture de Soirée, Astier et Mac Avoy reprennent le flambeau le temps de quelques duos croustillants – du Astier self-handed-made – bien rodés, dans la plus parfaite complicité déjantée. On en sort intoxiqué et accro. On te fera signe pour les prochaines sessions.


Marie Modiano, un pédigrée

Marie Modiano. Voici une artiste qui porte dans son ADN une discrétion qui explique peut-être la relative méconnaissance de son œuvre par le grand public. D’ailleurs, grand public, ça veut dire quoi ? Existe-t-il un petit public ?  Tellement discrète Marie Modiano qu’il n’est pas aisé de trouver la moindre vidéo sur le web. Ici, c’est en duo pour Taratata (désolé pour la piètre qualité du document très pixelisé), avec Vincent Delerm, son alter ego masculin, qu’elle interprète La Ballade de Johnny Jane de Serge Gainsbourg. La comparaison Delerm / Modiano n’a rien de fortuit. En effet, il est fort intéressant de les voir chanter ensemble car bien des points communs les rapprochent. Enfance relativement semblable dans un cadre littéraire, goûts musicaux qui trouvent fortune de l’autre côté de la Manche, touche à tout artistique, discrétion, humilité.

Après avoir fait ses débuts en tant que comédienne, Marie Modiano mène aujourd’hui une carrière d’auteur-compositeur-interprète. Diplômée d’études d’art dramatique à la Royal Academy de Londres, Marie Modiano, parfaitement bilingue, a choisi la langue de Shakespeare pour écrire ses chansons. Une chanson jazzy-pop du plus vif intérêt.

Après avoir sorti I’m not a rose (2006) et Outland (2008), Marie sort à l’automne 2013, Ram on a flag, toujours en anglais. Cet album ne sort pas seul mais est accompagné d’un second, Espérance mathématique. Ce dernier, comme un prolongement artistique, reprend les poèmes en français de Marie publiés en 2012, chez Gallimard, dans un ouvrage du même nom. La mise en musique est assurée par Peter Van Poehl, par ailleurs compagnon de Marie depuis 2005. Le disque est une réussite totale. Dans une atmosphère trainante, les textes, tantôt lus, tantôt chantés, sont portés, flottent sur des ambiances de B.O. typées Nouvelle Vague.

Marie Modiano est programmée dans le cadre du formidable FestiVal de Marne, le 11 octobre prochain, en première partie du brestois Miossec. On y sera, et si toi aussi tu aimes les sonorités gainsbouriennes et du Velvet, l’esprit du Greenwich Village et d’Allen Ginsberg, on t’invite à en faire de même ! Et à découvrir une artiste qui construit une œuvre personnelle et authentique, à cheval sur deux cultures.

Photo Julien Bourgeois


Les Lupins : En pays de Berry

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Pas de larsen avec les Lupins mais du festif et du gros ! S’ils chantent ici En pays de Berry, c’est au Réservoir à Paris que tu les retrouveras vendredi 19 septembre. Alors, si tu as envie de bouger ou de retrouver de l’énergie, tu sais où aller !


Le Cabaret New Burlesque au Cirque d’Hiver du 26 au 28 septembre

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Tournée… Ça te dit quelque chose. Un film sorti en 2010 de et avec Mathieu Amalric, entouré d’une troupe de showgirls made in USA, pimpantes et délurées. Ensemble, ils écument le dancings de province avant de présenter son spectacle à Paris. Et justement, la troupe du Cabaret New Burlesque fait escale dans la capitale, pour de vrai cette fois, au Cirque d’Hiver fin septembre, dans le cadre du Festival d’île de France qui a choisi comme thème cette année « Tabous, musiques et interdits. » « Tabou, » un titre qu’on aimerait entendre prononcer par l’accent suave et lointain de Mimi Le Meaux, la meneuse de cette revue pas piquée des vers.

Ici Sex & Fun, les filles du Cabaret New Burlesque chantent et proposent des effeuillages en règle, certes, mais qui se moquent des conventions du genre en apportant à leur strip-tease une maxi-dose d’humour et d’autodérision. Des poupées pulpeuses, sans complexe, sexy et drôles, 100 % naturelles moyennant les faux-cils un peu marteaux d’usage. Des jolies femmes de celles qui ont trop le charme pour tenir en couverture des magazines mais qui clament haut et fort être héritières de Marilyn et du féminisme.

Pour vrai ! Il est possible de se réclamer de Beauvoir en petite culotte… Les femens le font. Nos artistes burlesques aussi, loin des diktats des canons imposés par les belles anorexiques photoshopées. Amuse-toi, assume-toi. Pour finir de te convaincre lecteur, je te dirais que tout comme nous, Arthur H – dont l’album sort le 22 septembre – aime nos joyeuses américaines et se produira avec elles sur la scène du Cirque d’hiver. Alors, fais comme nous, viens voir Kitten on the Keys

, Mimi Le Meaux

, Dirty Martini

, Julie Atlas Muz

, Catherine D’Lish

, Roky Roulette et Ulysse Klotz, le mâle, parce qu’il en faut pour tout le monde.

Tous les renseignements sur le site du Festival d’Île de France. Le festival a une programmation aussi riche que variée. On t’invite d’ailleurs à y aller jeter un œil : pour te donner un exemple, Rose Mary Stanley du groupe Moriarty se produit le 9 octobre au Lilas, et on va t’en toucher deux mots bientôt ici.

Tu peux zyeuter aussi le live report fait ici même sur la soirée d’ouverture avec Miss Knife, pour te donner une idée de l’ambiance !



Êtes-vous prêts ? / Cabaret new Burlesque par WebTV_du_Rond-Point

Marie Cherrier (re)part à L’aventure

Marie Cherrier s’apprête à sortir un nouvel album et ça nous réjouit.

Marie Cherrier, c’est l’histoire d’une meuf qui a démarré à 200 à l’heure. Elle n’a pas 20 piges quand sort son premier album, Ni vue ni connue, en 2004, alors qu’elle rôde son répertoire personnel dans les bars, depuis plusieurs années déjà. Répertoire qu’elle agrémente de reprises de Gainsbarre et de Renaud. Excusez du peu.

Premier album superbe de qualité, des textes plein de jus, des jolies mélodies portées par une voix presque enfantine qui balance des cris et des mots rebelles. La formule est séduisante et fonctionne immédiatement.

On la voit dès lors au JT de France 2, sur France Inter, dans les festivals, en première partie de Cabrel. En 2007 sort le très bon Alors quoi ? qui prolonge le premier opus en montrant une Marie plus intériorisée pour mieux recracher son regard acerbe sur le vieux monde. L’album recèle également quelques pépites comme la pointe au vitriol portée au maître-étalon Renaud (pour le sortir de son sommeil intellectuel) et la somptueuse Le Temps des Noyaux. Vient ensuite une Cigale live, en 2008, comme consécration d’une jeune carrière bien remplie et voilà Marie Cherrier sur de bons rails.

Dès lors, à partir de 2010, elle prend du recul. Besoin de souffler un peu sans doute et envie d’observer le monde qui se délite, d’en prendre le pouls. Suite à sa rencontre avec le batteur nommé Michaël Désir, elle remet le pied à l’étrier pour la conception de son nouvel album, Billie, qui paraît en mai 2013. La réalisation de l’album, confiée à Michaël Désir, prend une direction très pop qui décontenance le public de Marie. L’album est loin d’être mauvais, mieux il est audacieux, il renoue avec une espèce de culture de l’album concept. Comme les Who créait Tommy en 1969, Marie Cherrier crée Billie, personnage allégorique représentant la Liberté. L’album est un flop, les radios ne s’emballent pas non plus et du coup, la tournée tourne court…

Coup dur pour Marie. Peut-être le premier de sa carrière. Elle remballe ses idées rock (comme dirait Garance), reprend sa Takamine et saute dans sa bagnole pour aller donner des concerts privés chez l’habitant. Histoire de retrouver son public, de mieux le respirer.

Forte de cette régénération, Billie Cherrier se remet à nouveau à l’ouvrage et écrit un nouvel album, son quatrième, qu’elle enregistre en mai 2014. Celui-ci, produit et réalisé par ses propres soins, sortira à l’automne 2014.

On écoute ici le premier morceau qui en est issu et qui s’intitule L’aventure. « Et la mer me porte, le courant m’emporte » avoue Marie comme en écho au « Dès que le vent soufflera » de qui-vous-savez. Face à l’immensité de l’océan comme face au vide, Marie dresse ici une espèce de bilan entre ses rêves, ses forces, ses luttes et ses faiblesses. On lui souhaite d’y trouver les bonnes vibes qui la remettront sur le seul chemin où on la veut voir : c’est à dire sur scène, avec sa guitare. Et loin des voix soraliennes…

Marie Cherrier sera en concert le 27 septembre prochain à Blois (41), place Louis XII.  Le nouvel album sera disponible en avant-première à l’issue du concert.

L’Aventure (Marie Cherrier)

Si c’est la vie je l’admets, ok ok
si c’est l’amour c’est régulier, allez allez
il faut comprendre et accepter, j’pourrais j’pourrais
on s’dit bye bye et aux regrets, jamais jamais

Alors j’m’abandonne à mes rêves
et j’me r’fais l’aventure
d’en imaginer la fin j’en crève
j’m’y accroch’rai ça c’est sûr

Si c’est la famille rien à dire, respire respire
j’suis pas jalouse ni possessive, sans rire sans rire
juste toujours l’envie de partir, simplement
vivre toujours plus ou j’expire, dang’reusement

Alors j’m’abandonne à mes rêves
et j’me r’fais l’aventure
d’en imaginer la fin j’en crève
j’m’y accroch’rai ça c’est sûr

Et la mer me porte, le courant m’emporte
La mer me porte, le courant m’emporte

J’vais m’cogner contre la rive
parce-que, parce-que
me braquer contre la dérive
je veux, je veux
m’retrouver face à tous les cons
qu’j’ai nargué
vengez-vous d’moi y’a pas d’raison
j’ai coulé

Et la mer me porte, le courant m’emporte
La mer me porte, le courant m’emporte

Je nage à l’aventure
Je nage à l’aventure…


 

Tony Melvil : Les miroirs à l’envers

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Deux ans après sa Tentative d’évasion, Tony Melvil est toujours en cavale. La cavale, c’est le titre du nouvel EP d’Etienne Villeminot, alias Tony Melvil, paru en mars dernier, sur lequel figure Les miroirs à l’envers, en écoute ici.

On y entend les belles intentions de réforme de la chanson dite de tradition vers une pop-rock, le violon en avant, pour pousser un chant dont la scansion fait parfois penser à Dominique A. C’est bien fait, bien monté, bien chevillé, tenons et mortaises. A suivre sur la longueur d’un album entier et voir le rendu sur scène. On ne manquera pas d’y aller déballer nos yeux et nos oreilles.


Des nouvelles d’Hervé Suhubiette

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Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Samedi 13 septembre dernier, c’est à un spectacle d’une grande rareté auquel il nous a été permis d’assister au Forum Léo Ferré d’Ivry. Dans le cadre des Estrades Ordinaires, ce haut lieu de la chanson donne carte blanche à Eric Nadot, le fondateur de l’excellente revue DVD Tranches de Scènes qui a à cœur de promouvoir une chanson qui fait que l’on se sent si bien loin de sa télévision.  Et samedi dernier, l’heureux élu était le très toulousain Hervé Suhubiette.

Eric Nadot a vu juste en programmant Hervé Suhubiette. Grande rareté, disais-je, car si on voit Hervé Suhubiette régulièrement programmé dans le cadre des spectacles « jeune public » – notamment au FestiVal de Marne –  sa venue pour les « grands » est plus parcimonieuse. Or, ses créations pour les enfants – qui forment son activité principale – sont toujours de belles réussites d’intelligence et d’humour et vous vous doutez bien qu’il pare ses chansons pour adultes des mêmes atours ! Mais il a moins l’occasion de les chanter. D’où la grande rareté évoquée plus haut. Rareté qui nous est chère à Hexagone.

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Samedi soir, Hervé Suhubiette venait donc interpréter son répertoire pour adultes. Pour ce travailleur insatiable à l’énergie improbable, ce volant de son activité, la chanson pour grands, c’est une cour de récréation, figurez-vous…  L’imagination qu’il met en œuvre dans son travail pour le jeune public en abordant des thèmes sur un mode souvent plus surréaliste, plus biaisé, il lui en reste ! Alors, il écrit encore des chansons… Les chansons d’Hervé Suhubiette présentent très souvent des portraits de gens ordinaires vus par un prisme extraordinaire.

A la manière des nouvellistes du XIXème siècle qu’il apprécie volontiers, tels Maupassant ou Edgar Allan Poe, Hervé écrit des chansons comme des petites nouvelles, à la fois très visuelles, très colorées selon l’humeur. Aussi subtiles qu’efficaces, entre humour, amour ou cruauté comme cette Mamie gâteaux qui devant ses fourneaux cuisine sa vengeance. La nouvelle, « C’est un genre que j’adore en littérature. Quand je faisais des études de Lettres, on me demandait de lire 36 000 bouquins si bien que je n’avais jamais le temps de lire des choses pour moi. La seule chose que j’avais trouvée pour me contenter, c’était de lire des nouvelles parce que c’est très court. J’ai pris goût à ça et la nouvelle, c’est un peu comme la chanson. C’est une forme très concise. C’est à dire qu’en peu de temps il faut être efficace. Il faut faire passer une idée. Il y a un côté « instant », « tranche de vie » qui me convient et j’aime faire ça en chanson », justifiait déjà Hervé lors d’une interview qu’il nous donnait en 2003.

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Accompagné d’une violoncelliste et d’un clarinettiste (et sax), Hervé a déroulé cet univers si singulier qui est le sien. Déroulé mais pas que. En homme roué à la scène, il endosse le costume de l’acteur et donne à ses chansons une dimension visuelle évidente. De la chanson incarnée, de la chanson qui a du métier, de la saveur. Il prend le temps de poursuivre les histoires entre les morceaux ou d’introduire celles à venir. Il raconte sa passion pour la musique, héritée de sa petite enfance et dit la chance qu’il a eu de pouvoir accéder au piano chez lui. C’est l’histoire du Piano de grand-mère qui est aussi son histoire à lui, belle et touchante, entre nostalgie et révérence.

Une chanson-crédo pour un Hervé Suhubiette, homme en perpétuel mouvement qui avoue avoir « toujours besoin d’être en création » et pour qui « la musique est aussi importante que le texte. Elle est autant porteuse de sens. Elle a aussi un côté narratif ». Dans son œuvre, c’est manifeste !


Manu Galure : Ramène-moi à la maison

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La sortie du nouvel album de Manu Galure, Que de la pluie,  approche à grands pas. Il se murmure dans les milieux autorisés que ce serait pour le 15 octobre ! Pour finir de patienter, on peut toujours réécouter le clip de Ramène-moi à la maison par exemple. On peut aussi toujours souscrire en ligne en pré-commandant l’album. C’est par ici : Je veux le dernier Manu Galure !


Avec un Z qui veut dire Zelten

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 L’an dernier, Zelten a sorti l’album En l’honneur des vivants, d’où est extraite la présente chanson, Pris dans l’orage, présentée comme un hommage à Malcolm Lowry, l’auteur du célèbre roman Au-dessous du volcan.

Sur une dynamique folk-rock des plus agréables, Stephane Zelten arrose ses délicates mélodies de textes trempés d’inspiration littéraire régurgitée avec la simplicité qu’exige le genre de la chanson. C’est bien fait, bien ficelé et si le garçon n’est plus le perdreau de l’année, on sent néanmoins chez lui moult références musicales qui vont de Bashung à Thiéfaine en passant par Miossec. Le morceau, La der des ders, présent sur l’album sus-cité, du reste, résonne à plus d’un titre – texte et mélodie – comme La ruelle des morts du jurassien Thiéfaine !

Zelten ne se tourne pas les mains dans les poches. Il est actuellement en train de préparer un nouvel album qui s’appellera Rupella et arrivera dans les bacs début 2015. Le disque – dont le titre est un clin d’oeil à La Rochelle qui a vu les débuts artistiques de Zelten – est annoncé plus acoustique et plus engagé que les précédents. Enregistré en quelques jours pour donner une impulsion live aux morceaux, on attend de voir le résultat de ce projet – qui se définit avant tout comme scénique – sur les planches.


Les Grandes Bouches : Jaurès !

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LesGrandesBouches-Jaures-pochette« Jaurès, ils t’ont assassiné et nous, nous en mourons aussi » regrettent joyeusement Les Grandes Bouches en ouverture de leur nouveau projet artistique, Jaurès !, qui n’est pas un livre, qui n’est pas un disque mais les deux à la fois. Un livre-disque, paru le 8 septembre dernier, qui vient certes rendre un hommage à l’aimé Jean Jaurès, mais l’hommage, chez Les Grandes Bouches, ne se borne pas à venir discourir 2 minutes – montre en mains – au café du Croissant pour commémorer les 100 ans de l’assassinat de l’homme politique et repartir vers un autre déjeuner…

Pas de calcul opportuniste chez ces toulousains. La lutte chez eux, c’est comme respirer, c’est naturel. Issus des collectifs Motivés et 100% Collègues, il y a déjà belle lurette qu’ils ont mis leur généreuse énergie et leurs instruments au service de la chanson d’engagement. Au service d’une lutte sociale qui les conduit à chanter partout où la loi du Capital passe son rouleau-compresseur. C’est peu dire qu’ils ont du boulot… De Molex en Conti, de Cimade en Sanofi, ils n’ont qu’un mot d’ordre, Partager plus pour partager plus. Dans cette démarche, on pourrait les rapprocher de la Compagnie Jolie Môme.

Ce nouvel album, qui donne la réplique au Bal Républicain paru en 2012, poursuit donc son travail d’éveil des consciences, de résistance à un système qui nous mène à la perte en s’appuyant sur l’histoire d’un Jaurès dépoussiéré, rendu présent et ultra contemporain par le biais des luttes d’aujourd’hui. Le joli livret qui propose – outre les textes des chansons – chronologie et textes divers rappelle que Jaurès était avant tout le défenseur de toutes les libertés.

Pari réussi donc pour Les Grandes Bouches de mettre Jean Jaurès au centre de la chanson et du spectacle vivant. Ce Jaurès qui n’aurait peut-être pas rechigné à dire ses indignations, à dénoncer les inégalités et les injustices en poussant la chansonnette aux côtés des Grandes Bouches. Lui qui bondit sur une table en 1896, lors de l’inauguration de la verrerie ouvrière d’Albi, pour entonner La Carmagnole.