Eskelina – Le matin du pélican

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2008

eskelinaSon nom, c’est le sien. Son nom sent le froid. Eskelina. La Suède. Au sud-est. La région du Blekinge. Elle vient de là. Dans un petit bled grand comme pas grand chose, elle a grandi dans la verte nature. Avec toujours des guitares (celles de son père) et des chansons pas bien loin, parce que les chansons, en Suède en hiver, ça réchauffe pas mal tu sais. Entre Johnny Cash, Simon & Garfunkel, The Beatles et les vers du poète suédois Dan Anderson. Il y a pire école.

Ça réchauffe si bien qu’elle a voulu en faire son métier Eskelina de la chanson. Là bas, chez elle, faire de la chanson comme elle en avait envie. Avec des gens, des mots humains dedans, des chansons simples et boisées. Pas fastoche au pays de Lisbeth Salander a priori d’y parvenir.

En France non plus tu me feras fort justement remarquer et tu auras 100 fois raison. Sauf que pas pour Eskelina. Elle met les voiles pour notre hexagone parce qu’elle kife la langue à Molière et parce qu’elle a des potes dans le Périgord. Des zazous qui vivent sans eau courante et tout ça. Proche de la nature et pas si éloigné que ça de ses forêts septentrionales finalement. Dans l’esprit. A Sarlat, elle se met à chanter dans les rues, elle revit à la vie et commence à jouer dans les petits festivals.

C’est la rencontre avec Christophe Bastien, guitariste de Debout sur le Zinc, qui s’avère déterminante pour Eskelina. Christophe Bastien qui souhaitait depuis longue date composer pour une femme requiert Florent Vintrigner (La Rue Kétanou) pour les textes et l’histoire est en route.

Ellipse. Le 26 Janvier 2015 voit sortir le premier album d’Eskelina, Le matin du pélican. Fruit d’un travail d’équipe, à trois, autour de sensibilités et d’envies partagées. On ne hurlera pas au chef d’œuvre, nous-mêmes n’y croirions pas, mais on est à la fois séduit et admiratif du résultat de très haute tenue poétique et mélodique. Il est rare que deux garçons puissent saisir et restituer aussi fidèlement des désirs féminins en matière de chanson. Ils sont elle. Le parti pris de la simplicité acoustique fonctionne remarquablement, comme un velours pour la voix d’ici et d’ailleurs d’Eskelina.

Les douze pistes de l’album explorent nombre de thèmes, de l’amour sous toutes ses formes (profond avec Milan, érotique sur L’Amoureuse, libertin sur Emilie), en passant par des accents de révolte (Entre les lignes, Désordre) sans oublier de faire état d’une forme de mélancolie quand vient le temps d’évoquer les voyages. La valise rose et Je reviens témoignent presque secrètement du dilemme de l’expatriée. Entre terre natale et terre d’accueil. Entre les deux le cœur d’Eskelina balance. Le nôtre a choisi son camp.


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