Tournée Générale, dix ans, même pas mal !

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Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux
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Ils ont 10 ans, et si tu m’crois pas, tar’ ta gueule à la récré ! De Tournée Générale que je cause. Ouais, 10 piges au compteur pour la clique à Jean-Phi Vauthier et pas une ride. Ce symbolique printemps, les quatre gars de la TG (Maxime, Gonzo, Albert et Jean-Philippe) l’ont fixé sur une galette qui a paru en ce tout début d’année. Genre autour du 10. Dans l’écho des coups de Kalach de la rue Nicolas Appert… Alors, t’as peut-être pas encore entendu parler de ce disque. Du coup, je t’en cause un brin avant de te raconter la soirée du samedi 31 janvier sur le Bateau El Alamein.

Cet album live donc, tendrement intitulé 10 ans et toutes nos dents, a été enregistré à Épinal, l’an dernier. Épinal, c’est là qu’ils avaient fait leur baptême du feu une décennie plus tôt, c’était donc tout naturel d’y faire comme un amical renvoi d’ascenseur. En enfants du pays. Souvent, les enregistrements en public c’est un peu chiant. Souvent. Là pas. Evidemment, tu ne peux pas ressentir la même chaleur, le même partage qu’au cours d’un vrai concert et tout ça. Surtout dans la veine joviale qui est la leur. Mais, est-ce le fait d’une très bonne qualité de prise de son, toujours est-il que l’énergie légendaire du groupe est bien restituée, l’acoustique bien redistribuée. Une petite vingtaine de morceaux pour un florilège dont on ne se lasse pas !

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Et bien, cher Lecteur, figure-toi, que samedi dernier, sur le Bateau El Alamein, à Paname, la TG venait fêter la sortie de ce disque. Je t’entends d’ici et je suis d’accord avec toi, c’était une bien belle idée. D’ailleurs, on n’est pas les seuls à le penser parce que quand même, il y avait du monde à bord malgré le siphonage de salle qu’avait dû opérer La Rue Kétanou qui passait dans le même temps à l’Olympia. Des cousins de la TG ceux-là !

Bonne idée qui m’avait conduit à avancer mes grolles sur les quais de la Seine, bravant les éléments qui sans être complètement démontés n’étaient pas des plus calmes. Le menu de la soirée, rien d’improvisé. Le set voisinait de près celui figurant sur l’album. Certes, avec quelques variations dans l’ordre d’interprétation. Puis quelques bonus, également, dont la fameuse reprise de Rue du Dragon de Christian Paccoud  qui ne figure pas sur la galette ! Très vite, emmenée par l’accordéon porteur de Maxime, la TG a pris ses marques et balancé ses rengaines qui bientôt faisaient se dandiner la coque de ce bon vieux rafiot, pris lui aussi d’une irrépressible envie de bouger son cul sur ces rythmes pour bons vivants.

Photo David Desreumaux
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Mais attention l’ami, faut pas se tromper. Si Tournée Générale te fait lever le valseur et te refile ta dose de quintonine pour la semaine, ne t’avise pas de les réduire à ça. Ils ne sont pas là que pour te donner l’envie de t’envoyer un cinquième ballon de rouge. Derrière cette propension à dérider la ménagère et son Jules, il y a du texte et des idées. Ben oui, on vit dans le même monde toi et moi et on sait que c’est pas fort reluisant la Capital attitude qu’on nous vend. La TG, qui a du Paccoud dans les veines, le sait aussi bien que nous et leurs ritournelles sont boostées à l’air de la révolte. A la ventoline des insurgés. Et comme si cela ne suffisait pas, entre les chansons, Jean-Philippe ne se prive pas, régulièrement mais sans prosélytisme, de rappeler la nécessité de lutter face à un monde et un système qui nous roulent dans la farine libérale. Lucide cependant quant aux limites de l’art rimé. « Car mes refrains ne changent rien / Ni pour moi ni pour tous les miens / C’est beau d’gueuler révolution / Mais ça n’ rest’ra qu’une chanson.« 

Photo David Desreumaux
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Au-delà de la parole politique, ce qui caractérise le plus cette Tournée Générale – qui porte au demeurant son ADN induit en son nom – c’est la fraternité et le partage. Le besoin de vivre, heureux, proche de son prochain, de trinquer à l’amitié, aux filles et de fraterniser. De Baldo, en passant par Hier soir jusqu’à 7 Milliards et tant d’autres, il est toujours question d’échanges, de chaleur et d’humanité. « Paix et amour sur terre, c’est vraiment utopique / C’est déjà dur d’aimer son frère / N’en parlons pas côté ethnique / Ceux qui nous parlent de tolérance / Quand on est face à face / Ne supportent pas leurs différences / Avec les gens des autres classes / On n’est pas tous du même monde / Il suffit de vivre avec / En trouver qui nous correspondent / Et laisser crever les pauvres mecs / 7 milliards, 7 milliards, 7 milliards de connards / 7 milliards, 7 milliards, 7 milliards de connards. » Une espèce de tri sélectif, un engagement écolo en quelque sorte. Une joyeuse bande qui va de verres en verts.


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