Les deux derniers mois, en te présentant ma sélection pour les concerts à venir je t’ai évoqué quelques coups de cœur du mois précédent pour lesquels je n’avais pas écrit d’articles. Aussi aujourd’hui maintenant désormais, je te propose une sorte de nouvelle rubrique : Les coups de cœur du mois. Mes coups de cœur de février, c’est bien sûr Yanowski au festival Détours de Chant et Patrice Mercier à la Blackroom. Pour mes cinq autres artistes coups de cœur de février, je n’ai pas eu le temps, l’énergie ou les photos pour un article complet sur chacun. Cette chronique a pour objectif de te partager mon plaisir et surtout de te donner envie d’aller voir, à l’occasion, ces concerts et ces artistes. Certains sont des habituées d’Hexagone comme Chloé Lacan et Emilie Marsh, mais c’est une première pour Les Frères Brothers comme pour la découverte du mois Archibald. Et on terminera par un concert spécial Chansons à la cheminée. Je te les laisse découvrir ci-dessous, par ordre de passage sous mes yeux.
10 février, Le Bijou (Toulouse) : Un coup de cœur qui dure, Chloé Lacan Ménage à trois
Mon troisième Ménage à trois, le spectacle actuel de Chloé Lacan, en deux ans. Trois beaux moments de plaisir. Chloé Lacan est un coup de cœur … qui dure. Découverte dans le groupe La crevette d’acier, déjà au Bijou, je suis devenu accroc des Plaisirs solitaires, son spectacle solo que j’ai pratiqué (!) quatre fois je crois en plusieurs années. Sur Ménage à trois, elle chante l’amour sous plusieurs formes, pas forcément toutes réjouissantes. D’ailleurs, elle annonce rapidement « Comme disait Lacan (l’autre !) aimer consiste à offrir quelque chose que l’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas. » Elle nous décrit le portrait d’une prostituée, nous parle de fin de couple, de jalousie, d’incitation au voyage. A l’aise avec le public, elle joue avec lui, lui demande deux rimes pour finir un titre puis chante immédiatement en utilisant les rimes proposées. Le concert est un spectacle musical. A chaque titre, changement de style musical, d’instruments, de rythme et de mise en scène. Dans ce vrai trio de scène, deux excellents multi-instrumentistes Nicolas Cloche et Brice Perda, très intégrés dans le déroulement du concert, jouent, assurent les chœurs et parfois chantent.
Chloé Lacan n’est pas en reste avec son accordéon, son ukulélé, un bref passage à la batterie et surtout avec sa voix, véritable instrument à part entière. Entière, drôle, émouvante elle nous touche directement sans fioriture. Ma chanson préférée restera peut être, justement une en trio, a capella, collés autour d’un seul micro, une magnifique A la pêche au bonheur avec uniquement quelques percussions corporelles (« Prends ta pelle et ton seau Ne crains pas petite fleur De te prendre un râteau. ») Bonne pêche : un vrai moment de bonheur ! En rappel, autour du même micro, en fond de scène, ils nous régaleront, en douceur, avec Sur les lèvres. Avant, elle laissera ses deux hommes chanter en créole dans la salle, et elle les accompagnera légèrement de son accordéon et avec bienveillance du regard (voir photo ci-dessus). Puis a capella, à nouveau, ils termineront leurs rappels par une reprise de Colette Magny au milieu du public et quitteront la salle par la porte d’entrée. A voir et revoir sur scène. Et tu vas en avoir l’occasion : je t’indique ci dessous les principaux festivals où elle va jouer d’ici l’été.
Nota : Comme pour Yanowski, l’album des chansons du spectacle, est sorti une fois les chansons éprouvées sur scène pendant un an au moins.
Chloé Lacan Ménage à trois. 4 mai : L’AIR DU TEMPS à LIGNIÈRES (18), 7 mai : ALORS CHANTE ! à CASTELSARRASIN (82), 25 mai PAROLES ET MUSIQUES à SAINT ETIENNE, 26 mai AUBERCAIL à AUBERVILLIERS (93), 7 au 30 juillet FESTIVAL D’AVIGNON – THÉÂTRE DE L’ARRACHE COEUR, 31 juillet CHANSONS DE PAROLE à BARJAC (30)
12 février, Le Bijou (Toulouse) : Le coup de cœur découverte, Archibald
Un authentique coup de cœur. Une belle découverte. Je connaissais Quévin Noguès chanteur guitariste du trio swing Ça peut plaire à ta mère. Je n’avais jamais vu Archibald, son projet solo. J’en avais seulement entendu du bien suite à un Osons* en septembre dernier (*auditions publiques mensuelles du Bijou) où je n’étais pas. Il avait fait une forte impression au public (coup de cœur de la soirée) et aux patrons du Bijou (la preuve avec cette programmation pour un soir quelques mois plus tard). Il arrive du fond de la salle, en redingote écharpe et chapeau, et nous déclame, verre en main, du Baudelaire : » Enivrez-vous sans cesse de vin de poésie ou de vertu, à votre guise. » Il monte sur scène où l’attendent quelques objets plutôt datés : un ancien et gros poste à radio, une table basse, une vielle machine à écrire, deux lampes de chevet, une caisse en bois. On entend une déclaration semblant sortir de la radio « Nous les vrais français », il enchaîne par une chanson engagée. Le ton est donné : ça va causer de l’amour de la vie et d’humanité.
A l’aise sur scène, le sourire aux lèvres, il va nous dérouler son solo maîtrisé. Chansons et textes, guitare et parfois des sons en boucle, voix caractéristique et human beat box. Quelques moments forts nous accrochent. T’entends ça l’oiseau ? sur l’observation de l’état du monde et la nécessité de résistance (insurrection ?) des peuples. Ah que c’est bon d’entendre un jeune chanter des chansons engagées, de refuser la non humanité et les injustices. On retient un slam intime et émouvant sur un être qui ne vient pas le voir souvent et on entendra à la fin qu’il s’agit de son père. A la fin du concert, il interprète Intergitans du spectacle, (« sans eux on irait moins loin / Y a comme une odeur de joie de vivre qui traîne dans l’air »). Malgré les textes forts et pas vraiment gais on se sent plus vivant en repartant. Une salle pleine et enthousiaste. Au moment du rappel, il vient nous dire qu’il n’a pas d’autre chanson et, au cours des applaudissements, il lâchera son émotion devenue visible et prégnante. Il me dira plus tard, pour expliquer son émotion finale, s’être mis la pression tout seul, au fil de la semaine, par rapport au Bijou. Il confiera que c’est la première fois que son paternel assistait à un de ses concerts. Il caractérise son spectacle de « tout frais ». Je suis content d’avoir été là ce soir. J’ai déjà envie de le revoir, dans quelques temps et de pouvoir te le proposer.
le 13 février au Point Virgule (Paris) : Le coup de cœur carte de fidélité, Les Frères Brothers
Je les avais découverts au Bijou (ah décidément !) il y a bien longtemps. Depuis dix ans, je ne rate pas un de leur passage que ce soit à nouveau au Bijou, au Festival Musicalarue ou deux fois au festival d’Avignon. Là c’est leur dernier spectacle et leur dernier album. Le précédent c’était Nous irons tous à capella. Celui-ci, Matin, midi et soir. Le nom des spectacles décrit leur passion de chanter a capella. Quatuor vocal humoristique. Chaque concert est un vrai plaisir. C’est drôle, grand public et on rit volontiers. C’est très fort voire impressionnant vocalement et sur les harmonies. C’est un spectacle complet avec un beau travail sur les lumières. Et surtout chaque chanson a sa mise en scène, son style, parfois ses accessoires. Cette heure comportait essentiellement des chansons du dernier album (enregistré en public comme les précédents) et quelques chansons de scène du précédent comme Sandrine, la voix GPS. Si tu ne connais pas encore ce « quartet humoristico cappellistique » tu sais ce qu’il te reste à faire !
Les Frères Brothers. Parmi leurs prochaines dates je te cite pour ton info Hexagonaute parisien, ils jouent le 7 Juin au Grand Point Virgule et le 28 mai à Cavaillon (84) pour toi hexagonaute vauclusien, mon ami.
25 février au Bijou : Le coup de cœur spécial, Emilie Marsh, guitariste et choriste de Geneviève Morissette
J’étais venir découvrir Geneviève Morissette et j’ai été sous le charme, une fois de plus, d’Emilie Marsh découverte au Bijou lors d’un Osons il y a 3 ans (en fait c’est un article Coup de coeur au Bijou !) Depuis, je suis avec plaisir son évolution. Un coup de cœur un peu spécial puisqu’elle n’était là qu’en tant qu’accompagnatrice. Mais coup de cœur pour elle sur scène. D’accord, une nouvelle coiffure et une élégante silhouette affinée. Mais ce qui marque, c’est son aisance sur scène, son charisme à la guitare. Et au delà des chœurs, on sent qu’elle épaule son amie et lui sert d’appui. Coup de cœur pour Emilie aussi hors de scène. Après le concert, nous avons échangé sur ses différents projets. Elle nous a parlé avec envie et enthousiasme de sa tournée avec Morissette. Mais aussi du petit nouveau projet, un trio féminin, Bodie avec la sortie du premier clip et d’un concert parisien. Et c’est pas tout, ses yeux s’illuminent quand elle évoque son duo avec Dani qu’elle semble fortement apprécier. Elle n’en oublie pas pour autant son projet personnel et surtout le futur enregistrement de son album. Album pour lequel elle attend le bon moment et le bonnes personnes pour le réaliser. Disponible, enthousiaste elle m’a donné envie de la voir à nouveau très vite.
Emilie Marsh le 22 mars à l’espace Jemmapes (Paris), le 29 avril salle des Rancy à Lyon (69), le 7 mai à La Menuiserie à Pantin (93). Avec Dani le 21 mars au Pan Piper à Paris (75)
le 26 février à la Cave poésie : le coup de cœur local, Chansons à la cheminée
Les concerts à la cheminée avec Chouf et ses invité·es. Cet été, pour sa semaine en duo, Chouf a investi l’ancienne cheminée de la salle de la Cave Poésie pour une moitié, sans micro, de son concert. De là est née l’idée d’un nouveau rendez-vous périodique. Une soirée chanson pas comme les autres. En acoustique, sans micro, pour le plaisir de partager avec des amis chanteurs et avec le public, des chansons dans leur plus simple appareil. Des voix qui se mélangent, une guitare (et aujourd’hui un accordéon). J’ai raté la première à l’automne dernier. Pour la deuxième soirée, Chouf s’est entouré de chanteurs toulousains qu’il aime bien. Emilie Perrin (La reine des aveugles que j’aime bien et sur qui j’ai déjà écrit un article), Piérick (que j’aime bien et sur qui j’ai déjà écrit un article), Ronan (que j’aime bien et sur qui j’ai déjà écrit un article – qu’est ce que c’est sympa le copier-coller !) et Marin (dont je t’ai parlé quelques fois comme invité de Manu Galure ou aux auditions de Chanter sous les toits). Et cette soirée surprise a été une belle soirée. Alors vise-moi un peu la liste des reprises. Par Piérick Les hommes de Tachan et Le petit potier de Pierre Perret. Par Emilie Perrin Cucul de Lods, qui lui va aussi bien qu’à Miravette, et une superbe Môme kaléidoscope de Thiéfaine.
Chouf a choisi Ma gonzesse de Renaud et Le manège de Jehan Jonas (une pépite que j’ai découverte). Ronan nous a livré un très personnel Ni Dieu ni maître de Ferré. Marin a commencé par Je me suis fait tout petit de Brassens puis nous a gratifiés d’une interprétation jubilatoire et impressionnante du Tango stupéfiant (pourtant souvent chanté) puis de La java des bombes atomiques de Boris Vian à faire oublier Reggiani. Tous ensemble ils ont démarré la soirée par L’aquaboniste de Gainsbourg (par moi peu entendue), sont revenus pour La princesse et le croque notes de Brassens, pour finir par Poulailler’s song et Foule sentimentale de Souchon. Des chansons que je pourrais chanter à la veillée le soir chez moi avec des potes. D’ailleurs, le public ne s’est pas gêné pour reprendre certains refrains ou parties de chansons. Et je ne te parle pas des chansons du répertoire personnel de chacun faites en solo ou duo, car tu dois les connaître un peu moins (!). Et toujours avec application et décontraction, dans la bonne humeur et dans le partage. On en redemande. Cela tombe bien : une nouvelle soirée est prévue d’ici la fin de la saison. Dès que la date est confirmée, je t’informerai.
Bon, je voulais juste écrire un paragraphe sur chacun de mes coups de cœur. Mais quand on aime on ne compte pas… les mots et les lignes. Sauf que cela prend du temps. Allez, promis, je te parlerai de mes coups de cœur de mars le premier avril au plus tard (on parie ? Si je perds je t’offre un album de Tom Poisson).
[…] Archibald – Un authentique coup de cœur. La belle découverte des premiers mois de cette année. « A l’aise sur scène pour son solo, le sourire aux lèvres, chansons et textes, guitare et parfois sons en boucle, voix caractéristique et human beat box. Malgré les textes forts et pas vraiment gais on se sent plus vivant en repartant. » Quévin Nogues emmène Archibald et son spectacle sur la route, dans les petits lieux, ces prochains mois (voir les dates sur le facebook). S’il passe par chez toi, profites-en. […]
[…] Un article: http://hexagone.me/2016/03/mes-coups-de-coeur-de-fevrier/ […]
[…] Archibald découverte de ce début d’année sur la scène toulousaine, continue de promener son spectacle affectopolitique, T’entends ça l’oiseau ?. Un spectacle solo à découvrir, vraiment. Tout comme l’album qui vient juste de sortir. Le 20 Août 18h à la fête du poivron Rouge à Prayssac (46), le 27 Aout au Festival La cabanne des arts à Monnein (64) […]
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