Juin 2013 mon premier passage au Festival des Voix à Moissac. Un fabuleux concert de Noa (la chanteuse Israeliénne) dans le superbe cadre du cloître roman avec son cèdre multicentenaire. Une programmation originale riche et éclectique. La découverte, entre autres, du groupe féminin Les Bertitas – je t’en ai parlé depuis par exemple ici -. Un grand nombre de concerts gratuits (pas désagréable pour un festivalier). Un festival convivial avec des scènes pas intimes mais pas inhumaines et un sympathique village des voix. Des balades agréables dans cette bourgade, véritable écrin de pierre et de verdure au bord du canal latéral à la Garonne. Et ma promesse d’y revenir.
Le festival des voix, des lieux, du monde. Cette année c’est du 24 au 28 juin (cette semaine en fait !). Bien sûr ce n’est pas un festival de chanson francophone. Et je ne te ferai pas de pub pour Al Jarreau, ni pour I Muvrini et pas davantage pour Moriarty. Mais tu vois qu’il y a de quoi faire plaisir à tes oreilles. Fidèle à mes habitudes je vais te parler des artistes que je connais et que je te conseille.
Et d’abord Joulik. Plus chanson du monde que chanson francophone. Un de mes concerts coups de cœur 2014. Voici ce que j’en disais sur Hexagone « Un trio, voguant entre traditionnels du monde revisités et compositions originales. Une accordéoniste, une contrebassiste et un guitariste. Plaisir et dépaysement complet : nous sommes emportés par cette musique et ces voix. Trois superbes musiciens, des mélodies entraînantes ou/et attachantes, des changements de rythme, du talent, de l’envie et de la créativité, quelques instrumentaux et deux chansons en français pour casser toute étiquette. On sent le plaisir de jouer ensemble, ils chantent tous les trois et souvent ensemble avec une belle polyphonie, chacun présentant à son tour le morceau suivant. Un grand succès public à nouveau. Joulik devrait, petit à petit, être reconnu par le métier et le public et remplir de grandes salles tellement il respire le talent. » Et puis La chorale de l’Ebranleuse. Un chœur féminin et féministe d’une trentaine de voix, venu de Toulouse. Le répertoire construit collectivement évoque les luttes politiques des femmes, le sexisme, la prostitution, la solidarité féminine, voyageant des fantaisies de Colette Renard aux femmes disparues sous la dictature chilienne. Une curiosité : cette chorale féminine est accompagnée par … un homme : Reynier Silegas Ramirez, chef de choeur et auteur de tous les arrangements.
Garçons s’il vous plait. Déjà vus à Moissac, ils sont aussi au festival Faites de la chanson à Arras ce mois ci. Un trio habillé en « garçons de café » qui se balade au coeur du public. De la vraie chanson de proximité : ils ont sur une ardoise, un menu (de chansons à la demande), entourent ou se mettent très proches d’une personne et chantent a capella leur version personnalisée. De véritables « serveurs vocaux » a cappella. Des fourmis dans les mains. A l’origine, un trio, formé autour de Laurent Fellot, jubilatoire jongleur de mots, le contrebassiste chanteur slameur, accompagné d’un pianiste à la superbe voix et d’un batteur choriste. A Moissac Des fourmis dans les mains se produit en septet, car se greffe pour l’occasion le Ben Black Quartet, quatuor à cordes inspiré et audacieux. Voici mes notes d’un concert du trio « C’est du chant parlé avec des chœurs style baroque allemand. Original. Surprenant, intéressant et attachant. Musique jazz-rock, voix slamée, textes incisifs et thèmes originaux. Une énergie brute, une sorte de folie organisée. Contes de faits de vie ordinaire, jamais banals. Une autre écriture, un autre son, pour moi du jamais entendu. Et des moments de scène particuliers. Ils s’autorisent le passage de textes parlés à des envolées lyriques ; le titre Les cents pas a pour seules paroles « un, deux, … quarante, … cent pas » ; pour un morceau musical ils tapent à trois avec des baguettes sur la batterie. A voir au moins une fois ».
Tonycello. Chansons pauvres … mais à rimes riches ! Reprises personnalisées au violoncelle. Un spectacle basé sur le duo d’un personnage un peu maladroit et de son violoncelle utilisé de différentes manières et surtout avec grand talent. Un répertoire choisi de chansons : Georges Brassens, Boby Lapointe, Bernard Joyet, Eric Toulis et quelques autres pépites aux textes savoureux. Tonique et vivifiant !.
HK & les Saltimbanks. Ils ne « lâchent rien » et nous présentent aujourd’hui leur 3ème album « Rallumeurs d’étoiles ». Une ode à tous les anonymes, qui chaque jour, à leur petite échelle, par un geste, un engagement, une parole, une création, entretiennent une lueur. Un groupe festif et engagé. Des paroles souvent naïves ou utopiques mais qui font du bien. Et puis, soyons curieux, le programme annonce Les chanteurs d’oiseaux, Les Balkanes polyphonies bulgares a capella, du chant traditionnel occitan et pyrénéen (Los Seuvetons), une chorale, un trio de percussions persanes (Trio Cheminari). On s’y retrouve ? j’y serai Samedi et Dimanche.