Printival : Presque Oui et Yves Jamait, 20 ans et une parenthèse

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© David Desreumaux

En ce mercredi et deuxième jour ensoleillé du Printival, l’émotion de la Fête à Barbara Weldens (évoquée ici) de la veille flotte encore dans l’air. Ce festival, qui propose souvent des artistes à découvrir, met plutôt aujourd’hui en avant son envie de retrouvailles avec Presque Oui, venu en duo en 2013 et Yves Jamait parrain de l’édition 2012.

© Thierry Margot

Sur la scène du magnifique théâtre de Pézenas, Presque Oui présente un spectacle particulier : 20 ans, 20 dates.  Pour ses vingt ans sous le nom de Presque Oui, Thibaud Defever, retrace son parcours, notamment en chansons, et évoque les différentes périodes. D’abord les débuts du duo où il n’était « que » guitariste et choriste auprès de la chanteuse Marie-Hélène Picard. On entend la voix de celle-ci sur une chanson où justement il continue de l’accompagner à la guitare sur scène et en retrait (un joli moment). De leur premier album, il joue l’incontournable Les perroquets du Périgord, l’original Degâts des eaux et le tendre Le bout du monde. Ensuite, après le décès de Marie-Hélène, Defever continue Presque Oui en solo et en chanteur. Puis Presque Oui devient un duo avec le violoncelliste-flûtiste Sylvain Berthe, et je me souviens d’un superbe spectacle dans ce même théâtre. Et plus récemment Presque Oui a connu un passage en trio. 20 ans, 20 dates se joue en solo, un simple guitare voix, mais avec ce guitariste virtuose, l’accompagnement minimal devient un quasi orchestre et met les oreilles en fête.

© Thierry Margot

On a droit à un petit « medley » des reprises chantées au début de Presque Oui (dont une de Fernandel il me semble). Il nous chante quelques inédits non encore enregistrés et quelques titres référence comme le rigolo Danser, l’émouvant J’étais vieux, l’étonnant Séquoia et le superbe On saura pas avec lequel il conclut le concert. Des chansons courts-métrages tendres, émouvantes ou drôles. Il mentionne sa longue collaboration avec son « co-auteur » Isabelle Haas. A chacune de ses vingt dates il choisit un invité (dans le Sud il avait choisi Wally et Hervé Suhubiette, à Grenoble Lily Luca) : ce soir le régional Dimoné. Defever (re)devient guitariste sur deux titres récents de Dimoné, celui-ci sans guitare mais à la gestuelle personnelle et à la voix toujours aussi prenante. En duo, ils nous raviront avec un réjouissant Presque Oui, en remplaçant Mireille et Jean Sablon sur ce vieux titre de 1933 à l’origine du nom du groupe. Ce spectacle se révèle une fête intime, tendre et souriante. Intelligence des textes et originalité des thèmes. Humanité de l’artiste, douceur de la voix et étonnante musicalité. A ma surprise, près de moi, plusieurs spectateurs assistaient pour la première fois à un concert de Thibaud Defever : ils disaient avoir fait une superbe découverte (et là ce n’était pas pour moi une surprise ! ). Je souhaite à Defever et à Presque Oui une belle route pour (au moins) les vingt prochaines années.

© Thierry Margot

Le soir, au foyer des Campagnes, Yves Jamait propose sa belle Parenthèse acoustique dont tu peux relire ici le compte-rendu du concert et l’interview lors du passage au Bijou à Toulouse fin février. Que dire de plus,  sinon que quelques semaines et quelques concerts plus tard,  rien n’a changé dans ce spectacle qui montre toujours le même talent et la même générosité. Mais le spectacle apparaît encore plus rôdé, le trio encore plus complice, les interventions d’humour entre les chansons encore plus nombreuses et toujours réussies, et le public toujours aussi nombreux (le concert affichait complet depuis plusieurs jours) et constitué d’une grande majorité de fidèles connaissant et reprenant les refrains et parfois la totalité de la chanson. Comme souvent, ces fidèles d’Yves Jamait se sont déplacés, parfois venant de régions éloignées, certains pour leur troisième concert de cette tournée, une personne dépassant même les quarante concerts de l’artiste. Si la tournée de Presque Oui ou d’Yves Jamait passe par chez toi, ou pas très loin, n’hésite pas, tu vas bénéficier d’une ou de deux belles soirées.

© Michel Gallas

Au delà de la programmation de concerts, Le Printival propose tout un ensemble d’animations. Comme par exemple, cette année une exposition dédiée à Camille Hardouin et Maya Mihindou, vues ensemble sur scène la veille. Camille présente des planches de sa bande dessinée Rouge Zombie et des dessins qu’elle a faits au moment de son premier mini-album. Elle dévoile également son clip, encore inédit sur la chanson Terre d’oubli jouée le soir d’avant en hommage à Barbara Weldens. Maya Mihindou illustratrice et réalisatrice du clip, expose la pochette recto-verso de la pochette de Mille Bouches, l’album de Camille. Et aussi, elle nous dévoile des dessins surprenants ainsi que son projet « Les géantes ». Deux univers étonnants, une mise en espace réussie, Printivalier vient mettre au frais ton corps et ton esprit en allant découvrir cette exposition.

Autre particularité du Printival : sa « cantine » . Jusqu’à ce jour, elle était réputée, à juste raison, pour la qualité des mets et pour la créativité de son cuisinier Manu qui adapte ses plats et desserts aux  chansons des artistes du jour. Depuis cette année l’équipe de l’Hélicon, le quotidien satirique du festival, nous donne une nouvelle raison d’y venir pour découvrir les affiches détournées – et désormais culinaires – des artistes en lui donnant une couleur culinaire. Voici les exemples du jour : Presque Oui devenant Presque Cuit, et Yves se retrouvant Endyve !


Printival Boby Lapointe : 18 avril – Concerts de Presque Oui et Yves Jamait. Photo de une :  © David Desreumaux.

Quelques prochaines dates – Yves Jamait le 9 mai au festival Dimey à Nogent (52), le 10 mai au festival Chansons en fête à Salins Les Bains, les 2 et 3 juin à la Ferme théâtre à La Blachère (07) – Presque Oui le 3 mai au Train Théâtre à Portes-les-Valence, le 6 juin au festival Le Haillan Chanté (33), le 19 juillet au festival de la chanson à Montcuq (32), le 1er août au festival Barjac m’enchante (30)

Nota : bienvenue à Thierry Margot dans le club des photographes illustrant mes chroniques.

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