Comme l’an passé, je viens te parler de ce festival que j’apprécie : ce sera ma sixième année consécutive de présence in-extenso, sur les quatre jours ! Et cette année, le Printival a choisi Hexagone parmi ses partenaires. Aussi j’ai eu le plaisir d’échanger avec Dany Lapointe, la directrice du festival et nous allons, ensemble te présenter la belle programmation et les principales caractéristiques de cette édition.
La programmation, détaillée sur le site du Printival, se décline par moments. Les Printi’ Soirées au Foyer des campagnes : trois soirées en co-plateau plus une carte blanche pour clôturer. Les Printi’Mises en bouche à 19h plutôt orientées jeunes artistes et découvertes bénéficient du bel écrin du théâtre de Pézenas. Les Printi’Gratis à 12h offrent trois concerts gratuits, au coeur du centre historique sur la place Gambetta en face du… musée Boby Lapointe. Sans oublier les Printi’ Mômes et ses deux concerts jeune public.
Honneur aux Printi’ Soirées. Des artistes singuliers, de grande qualité musicale, avec des univers particuliers. Dany Lapointe nous parle de Mouss et Hakim : « Pour leur Carte blanche le samedi, ils ont eu envie, comme fil rouge, de proposer des chansons de Boby Lapointe. En tant que parrains cette année, ils sont vraiment très impliqués. Et pour la première fois il y aura une rencontre avec le public le jeudi à la médiathèque. » Ces soirées Carte blanche, conçues spécialement, avec une seule représentation ont souvent un charme particulier. Le mercredi c’est « un co-plateau entièrement féminin et inédit pour l’ouverture sur le festival : Carmen Maria Vega et Clarika», précise Dany. Deux artistes à la forte personnalité, qui viennent présenter leur nouveau spectacle. Je me souviens de Carmen Maria Vega, magnifique découverte en 2008, d’un petit bout de femme, à la voix superbe, à l’interprétation gouailleuse et à la forte présence sur scène, à l’époque en trio plutôt swing. Je l’ai vu remporter ensuite les découvertes Alors Chante. Depuis elle n’a eu de cesse de changer de répertoire, voire de style, comme avec son second album, Du chaos naissent les étoiles, puis son spectacle Boris Vian et enfin avec la comédie musicale sur Mistinguett. Impatient donc de découvrir UltraVega, nouveau spectacle et album à venir. Impatient aussi de découvrir le nouveau spectacle de Clarika, peut être mon artiste préférée sur scène. Un grand coup de cœur à chaque spectacle, comme l’été passé au festival de Concèze pour une prestation type best-off de son répertoire (cf. photo ci-dessus) accompagnée par l’orchestre Découvrir qu’elle… découvrait.
Le jeudi, un triple plateau. Et trois univers. D’abord K ! dont Hexagone t’a beaucoup parlé récemment sur Paris et sur Toulouse. Karina Duhamel et son univers très personnel, auteur, chanteuse, bidouilleuse de sons et de mélodies. Puis le trio toulousain « ovniesque » Orlando très free, intriguant et décapant. Pour Jehan et Lionel Suarez, Dany Lapointe informe que « c’est une façon d’accueillir un magnifique interprète et un superbe accordéoniste et de pouvoir rendre un hommage à Allain Leprest que l’on aime beaucoup ici et qui était venu il y a quelques années au Printival. » Ce superbe spectacle Leprest, Pacifiste inconnu reste pour moi un des deux grands concerts du récent Festival Détours de Chant. Vendredi, une soirée plus rock avec Radio Elvis et La Maison Tellier. La directrice du festival précise que ce sont deux groupes qu’elle apprécie « particulièrement tant humainement qu’artistiquement et nous sommes ravis d’avoir pu les réunir. Radio Elvis, un groupe jeune qui monte, vraiment très chouette et qu’on croise régulièrement dans les festivals. La Maison Tellier, c’est une valeur sûre, déjà accueillie ici et je trouve que leur dernier album Avalanche est superbe. »
Ensuite Les Printi’Mises en bouche. Jeudi Imbert Imbert et vendredi Sages comme des Sauvages. « Les deux spectacles au théâtre, je ne les imaginais pas ailleurs. Ils réclament une proximité et une écoute attentive », confie Dany Lapointe. Puis pour Imbert Imbert qui se produit en duo de contrebasse avec Stephen Harrison elle constate que les deux artistes « se sont vraiment trouvés : un beau duo. Physiquement et à la manière de jouer de la contrebasse vraiment différente. Stephen a cette espèce de folie qui entraîne Mathias en nous faisant sourire. Cela allège l’ambiance des textes, parfois durs, mais qui gardent leur puissance. » Pour le troisième concert « Au foyer des campagnes, le samedi c’est plutôt un groupe festif. Cette année, ce sera La Caboche un groupe de par chez nous, que l’on suit, qui mélange rock valse musette et festif », conclut-elle.
Le Printi’Gratis. Le jeudi Suissa artiste que je ne connais pas mais Dany Lapointe vient à ma rescousse : « C‘est un groupe de Rhône-Alpes qui mélange chansons et musiques du monde. Des rythmes assez entraînants et je pense que cela va guincher sur la place Gambetta. La place est tellement belle, c’est sympa de pouvoir faire des concerts dans ce cadre. »
Le samedi Strange Enquête, tchache et contrebasse, souvent vu sur Toulouse. Et le vendredi Rue de la Muette, présenté dans le cadre du dispositif Passerelle que Dany t’explique : « Comme l’an passé, on a mis en place une passerelle avec les festivals Chantons sous les Pins et Pause Guitare. Je choisis un artiste, cette année Zob, première partie de Mouss et Hakim, qui est allé jouer en mars à Chantons sous les pins et qui participera en juillet au tremplin découverte de Pause Guitare. Chantons sous les toits envoie ici Rue de la muette, et Pause guitare K ! Ce dispositif me permet de soutenir un artiste de la région : il va jouer sur trois festivals, être vu par d’autres professionnels, et toucher un autre public. » Sur la programmation, elle dit son attachement à un ancrage de proximité et précise qu’elle tient « chaque année à avoir un tiers de la programmation qui vient du Languedoc Roussillon. Il se trouve que pour cette édition, la programmation contient a peu près 50% d’artistes de la nouvelle grande région en ajoutant Midi-Pyrénées. »
Quand je lui demande un fait marquant de cette édition, en dehors de la programmation, elle se réjouit : « C’est La remise des prix de l’académie Charles Cros. On a aussi l’assemblée générale de la fédération des festivals qui va se tenir durant le Printival. Et les institutions continuent à nous soutenir pendant cette période délicate pour les festivals. Nous sommes très contents de cette belle reconnaissance professionnelle et institutionnelle. C’est tout un travail de plusieurs années qui est récompensé. »
En dehors de la programmation, voici les Printi’ Fantaisies : animation musicale, émission radio et journal du festival. Je demande des nouvelles de la B.I.B.L.E (Brigade d’Intervention Boby Lapointe Éphémère) d’Hervé Lapalud interviewé l’an passé. Dany confirme que « Lapalud et Mathis, sont toujours là, bien sûr. Ils refont les visites guidées musicales, les vendredi et samedi, une promenade atypique de la ville autour de sculptures inspirées de l’univers de Boby Lapointe et avec ses chansons. Cela plaît beaucoup. Et puis ils nous préparent d’autres surprises comme à leur habitude. » Je dois citer aussi Hé V’nez les Potes !, une émission radio quotidienne en direct, qui reçoit les acteurs de ce festival, avec chanson en « live » et entretien avec les artistes. Emission ouverte au public, à la terrasse d’un café, animée, entre autres, par René Pagès de Radio R’d’Autan, autre spectateur assidu des concerts toulousains du Bijou et de Chez ta mère. L’hélicon ! le journal satirique quotidien du Printival croque l’actualité du festival.
J’aime bien cette belle petite bourgade à l’accent du Sud, avec ses rues fraîches et ses artisans d’art, avec son marché typique du samedi matin, d’autant plus qu’à partir du 20 avril c’est (presque) toujours sous le soleil. J’apprécie mes trois premiers concerts en plein air de l’année. Le Printival c’est une organisation à taille humaine et une superbe ambiance : alchimie réussie de convivialité, de proximité et d’amour de la chanson. Cela commence dès l’inauguration, dans un jardin public : quelques mots des officiels mais surtout l’habituel apéro, bien fourni, et une animation musicale. Des tarifs accessibles : le pass V.I.P (Very Important Printivalier) est à 61 euros pour les 15 artistes et groupes. En synthèse, 4 jours de plaisir. Toulousain, Montpelliérain, Biterrois, Parisien ou francophone en vacances dans le coin, allez viens faire un tour par Pézenas et son Printival !
L’an passé tu as eu droit à un article d’annonce, trois articles de reportages décrivant les concerts de chaque journée et une interview. Cette année, Hexagone va t’en donner plus. Il est même question de jeu et donc de cadeaux. Reste connecté. Et vivement le 20 avril !
Le festival Printival Boby Lapointe à Pezenas (34) du 20 au 23 avril.