Les Trash Croutes : une semaine de concerts Toulousains

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Les Trash Croutes. En tournée d’une semaine à Toulouse. Du mardi au samedi en apéro concert au théâtre du Grand Rond. Et le dimanche, le final Chez ta mère. Peut être, sûrement tu ne connais pas … encore. Je les ai vues le mardi et le dimanche : alors je t’en parle.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Les Trash Croutes ? C’est un  groupe féminin de cinq musiciennes chanteuses, très maquillées, en collants et paillettes. Elles reprennent en chœur des tubes kitsch anglo-saxon qu’elles chantent en français avec une traduction – re-écriture –  à leur façon. Elles s’accompagnent de deux ukulélés, une contrebasse, un xylophone, un keytar (piano guitare) et sur certains morceaux d’une basse, des claquettes, d’un sampler, d’un œuf et désormais de trois flûtes. Allez je cite le site « Bon, pour faire court, les Trash Croutes c’est un groupe de copines qui essaye d’assembler des sons pour faire de la musique à base de popopopoh ! et de tubes kitsch des années soixante à nos jours (c’est long et c’est creux, c’est un tube), qu’elles ont la bienveillance de traduire en français pour que tu aies des références littéraires contemporaines, ça fait bien en soirée. »

Photo Michel Gallas
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Et mon avis ? Un groupe de scène, un peu barré-décalé, d’excellentes musiciennes, et une belle débauche d’énergie sans prise de tête. Un groupe de scène donc, qui prend du plaisir à jouer ensemble et notre groupe de spectateurs a pris un grand plaisir à être spectateur. Au Grand rond elles ont modifié, chaque soir, la liste des chansons proposées et ont donné un concert le dimanche Chez ta mère, assez différent, de celui vu le mardi. J’ai retenu, entre autres, l’interprétation mélodramatique et excessive de Totale éclipse du cœur (de Bonnie Tyler à l’origine) : « J’ai tellement besoin de toi de toi plus que jamais Si seulement tu me serrais fort avec tes bras musclés Mais voilà oh non tu n’as pas de bras Tu n’auras pas de chocolat ! ». Et aussi un titre de Daft Punk joué avec trois flutes.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Bien sûr on ne vient pas (que) pour les textes, même si certains, pour leur côté rigolo ou décalé, accrochent les oreilles : « J’ai des petits nénés on peut pas confondre avec les Pyrénées » ; « Il pleut des hommes je vais devenir absolument complètement mouillée » (It’s raining men où, en aparté, une musicienne citera « fille fontaine de cypirine »). Les thèmes abordés sont souvent liés au même sujet : Sois mon keumé (Be my baby), Chui trop excitée, Célibataire mais n’est-ce pas aussi une critique des titres originaux qui ne brillent pas par la finesse de leur texte ? (un peu dans le même genre, traduction mot à mot de tubes anglo-saxon, le groupe Les Tisticks avec leur spectacle Les Franglaises en a clairement fait la preuve). La chanteuse principale Laroussi porte un poney rose sur la tête, Kélèm, ukulélé et sampler a une cravate desserrée et lance quelques blagues, Nono ajoute les claquettes aux instruments du groupe, les deux autres portent les jolis noms de scène de Fisso et Mel B. Ce groupe, principalement basé sur Toulouse a l’expérience de plusieurs types de scène depuis leurs débuts en 2009.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Elles ont chanté dans les festivals de rue comme Aurillac puis Châlon en 2013. A Toulouse, depuis quelques années, elles « font » les bars musicaux et j’ai pu les découvrir au OBoheme puis les revoir au Cactus et au Speak Easy. Ici, elles ont une sorte de fan club qui les suit de bar en bar en reprenant à tue-tête certains de leurs refrains, et ce fan-club grandit à chaque concert. Dans les bars, elles ne bénéficient pas forcément d’espace ou des loges adéquates pour mettre leurs costumes colorés et affiner leurs maquillages pas vraiment discrets. De temps en temps elles côtoient le luxe d’une scène plus confortable et d’une vraie loge comme au Bijou en mars 2013 ou pour une première partie au Bikini l’an passé. Et cette semaine prouve que leur audience continue à s’élargir : après avoir refusé du monde, dès le mardi, dans le hall du théâtre, lieu affecté aux apéros concert, le samedi elles, et les nombreux spectateurs, ont eu droit à la scène du théâtre du Grand Rond, privilège réservé jusque là, uniquement, au festival Détours de Chant. En rappel, Chez ta mère, Les Trash Croutes chantent – ma préférée peut être – Premier baisé, en fait une reprise transformation de Premier baiser déclinés en premier amour, première mycose, première MST, première montée de LSD, première partouze : « mais ça ne s’oublie pas quand c’est la première fois aie aie aie ». Dans ce titre, elles déclarent que Les Trash Croutes  « te laisseront le cul comme le drapeau du japon. »

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Un peu exagéré, à priori, mais elles nous laissent après un bon moment de plaisir. Sur la photo ci-contre tu vois comment elles saluent à la fin de leur concert !. A l’issue de leur prestation elles vendent leurs albums, autoproduits, à prix libre. Le dernier, leur troisième album, se nomme Lorsque l’amour, ce rat mort. Elles ont joué, le 9 Avril à Bobigny, pour la soirée FrancoFans en co-plateau avec Courir les rues. Elles m’ont dit avoir apprécié la salle et le concert même si le public, en début de soirée, n’a pas rempli la salle, mais Hexagone, par la caméra d’Aurélie Cabarrot était là et je t’ai mis une vidéo juste en dessous. Une Trash Croute m’annonce le prochain passage toulousain vers la mi juin. T’inquiète pas, dès que je connais une  date à Toulouse ou à … Yeurs, tu seras au courant et tu pourras à ton tour les découvrir, comme moi il y a deux ans.

Photo Michel Gallas
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Les Trash Croutes à Toulouse du 14 au 18 avril au théâtre du Grand Rond, le 19 avril Chez ta mère



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