Printival jour 4 : Jules Nectar, Féloche, Syrano et un peu de Boby

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1989

Une tradition forte existait lors des premières éditions du Printival Boby Lapointe : la plupart des concerts proposaient une reprise de l’artiste de Pézenas. Cette tradition s’est un peu perdue au fil des éditions. Et cette année, aucune référence n’a été faite lors des concerts du mardi au jeudi. Mais le vendredi, Boby a été repris ou cité lors de trois concerts sur les quatre vus : Jules Nectar, Féloche et Syrano. Le vendredi devenant, non pas le jour du poisson, mais le jour du père de La maman des poissons.

© Michel Gallas

A midi, sur la place Gambetta, Jules Nectar, récemment en interview icien formule trio, vient affronter le soleil avec une tenue de scène un peu différente pour ce concert et je leur dis : Chapeau ! Du coup, Julien le chanteur auteur compositeur, est bien obligé de présenter sa chanson Restons un peu dehors « quand vient la pluie ». J’apprendrais ensuite que récemment en Normandie, en plein air aussi, la pluie s’est mise à tomber juste au début de Restons un peu dehors ! Le trio toulousain joue les chansons du tout récent album Nos rêves, le concert de sortie ayant eu lieu juste une semaine avant. De la folk-song à la française, avec une coloration pop et une pointe d’électro. Avec des harmonies vocales et des guitares bien présentes. Des textes mélancoliques (Sait on encore) parfois désabusés (Tout droit, Fermer les yeux), avec des mélodies qui restent en tête et un optimisme affleurant parfois (J’aime, Il y a sur la lune des mers). Musicalement, il est bien entouré par Milu Milpop, aux machines et à la voix superbe et par Clément Foisseau, excellent guitariste. La touche Boby ?  En rappel, Jules Nectar reprend Ça va, ça vient.

© Thierry Margot

Le soir, un co-plateau Féloche puis Syrano. Féloche, on l’avait quitté deux ans plus tôt, avec un orchestre de mandolines. Le revoici pour la première de son nouveau spectacle, toujours avec sa mandoline fétiche, son énergie débordante, son large sourire et son regard lumineux. Mais aujourd’hui, en formule trio, entouré de deux  talentueuses musiciennes et choristes-chanteuses et danseuses et partenaires. Ce n’est plus un concert que le trio offre mais un spectacle, un show généreux avec déguisements, danses et débauche d’énergie. Féloche livre des chansons de son futur troisième album, certainement intitulé Chimie Vivante qu’il annonce pour mi-septembre. Il joue aussi Silbo titre de son opus précédent ainsi que  Dr John et Darwin avait raison de son premier La vie cajun. Avec sa fantaisie gentiment dingue, et sa jubilation sur scène, Féloche se donne, très réactif aux remarques du public il se lance parfois dans un solo de mandoline ou dans des intermèdes pas toujours préparés. En rappel, Féloche parle d’un précurseur qui avait mis dans une chanson une mandoline, du hip-hop, du funky et de l’humour et le trio se lance dans Andréa c’est toi ! de Boby Lapointe.

© Thierry Margot

Syrano. Il était annoncé avec un quatuor à cordes et un Dj en plus de son complice accordéoniste pour un nouveau spectacle. Celui-ci ne devant pas être prêt, il vient en duo avec son excellent accordéoniste – claviériste Patrick Neulat et nous gratifie d’un excellent concert. Certains morceaux sont clairement chanson, d’autres naturellement hip-hop, parfois métissés d’électro et tous de qualité. Cet artiste maîtrise la scène, a un joli rapport avec le public et délivre avec une forte interprétation et une gestuelle dansante, des textes superbes d’une belle humanité. Militant, il parle des sans-papiers avec Origami ; il évoque l’anorexie avec Ficelle. Il ne fait pas de reprise de Boby Lapointe, mais avec l’air de Framboise ! à l’accordéon, il évoque quand rappeur en 2002, il le découvre et rend hommage au précurseur avec sa mécanique des mots et son phrasé particulier pas si éloigné du rap d’aujourd’hui. En rappel, sur la musique de Monsieur Neige qu’il vient de chanter, comme à chaque concert, il va « faire la bise à chacun des spectateurs. Ce soir il « embisera » tout le public à l’orchestre et ne montera pas au balcon.

© Francis Vernhet

Sur le samedi, dernier jour du Printival je ne chroniquerai pas les concerts. Je veux simplement t’évoquer deux caractéristiques du festival. D’abord la « touche Boby Lapointe » :  cette année il avait été décidé de tenter un record du monde de rassemblement de marinières (tenue fétiche de Boby), en plein cœur du centre historique. Et bien : record battu avec 214 personnes en marinière bleue et blanche ! Ensuite autre caractéristique du Printival : les rencontres. Rencontres avec les passionnés de la chanson : ils arrivent parfois de loin (Arras ou région nantaise et beaucoup de Toulouse) et sont souvent abonnés à Hexagone. Rencontres aussi avec les « pros » : programmateurs, tourneurs, managers et journalistes. Et aussi rencontres avec et entre artistes : ceux qui sont programmés et qui restent quelques jours : comme Erwan Pinard, comme Camille Hardouin, revenue pour le décrochage de son exposition de dessins et photographiée par Francis Vernhet attendant le spectacle Carte Blanche à Giedré. D’autres non programmés, sont passés comme Corentin Coko le premier soir pour la fête à Barbara Weldens, comme les régionaux Jean-Christophe Sirven et Guilam, et comme Imbert Imbert. D’autres encore sont venues plusieurs jours comme Lily Luca et Garance.

Vraiment le Printival est un festival plus qu’attachant avec des organisateurs efficaces et disponibles, et avec ses quatre-vingts bénévoles enthousiastes. Bon, tu nous rejoins le printemps prochain pour la vingtième édition !


Printival Boby Lapointe – Journées du 20 et 21 avril. Photo de une :  Féloche © Thierry Margot

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