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Omar et mon accordéon, « Je suis de l’école des Ogres et des Têtes Raides »

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Omar a vraiment fait ses débuts dans la chanson aux Valseuses, dans les Pentes de la Croix-Rousse à Lyon. Dans ce bar musical, il lui a fallu jouer de tous ses talents d’improvisateur pour capter l’attention du public. Mais aujourd’hui il a fait son chemin. Il écrit et compose ses chansons et il a un rendez-vous important avec le public lyonnais à l’occasion du festival des Chants de Mars. Il y assure en effet la première partie de Zoufris Maracas, une belle occasion pour lui de faire connaître son travail. Ce festival va débuter mardi avec les « 24 heures du mot » proposés par A Thou Bout d’Chant. Quelques dates sont depuis longtemps complètes (Miossec, GiedRé) mais il reste beaucoup d’occasions pour faire de belles découvertes dans les nombreuses salles partenaires du festival.

Photo LR
Photo LR

Hexagone : D’où viens-tu Omar ?
Omar : Je suis né en Algérie et je suis arrivé en France avec mon oncle et ma tante, à Paris puis en Bourgogne. Quand j’ai eu 7 ans, ils m’ont demandé si je voulais faire de la musique. Tous les dimanches je regardais des westerns avec mon oncle et je voyais un cow-boy qui jouait de l’harmonica. Je leur ai donc répondu que je voulais faire de l’accordéon car j’avais confondu accordéon et harmonica, ce qui a fait la joie de mes parents. Je me suis donc retrouvé avec un harmonica de 11 kilos sur les genoux. Par fierté je n’ai rien dit et j’ai donc appris l’accordéon jusqu’à mes 14 ans. C’était vraiment du musette, je commençais à écouter du rap et de la pop et j’ai arrêté. J’ai donc dit à mon prof que je voulais jouer du saxophone. Dans l’orchestre de jazz du village, il manquait un trompettiste, mon prof m’a alors fait jouer de la trompette. J’ai adoré la trompette et j’ai intégré le big band de jazz du village. Ensuite au lycée, avec les potes, on écoutait du reggae et j’ai commencé à dériver un peu en participant à des groupes de reggae, de ska. J’ai commencé aussi dans la chanson française avec un groupe qui avait une petite notoriété locale. Ils m’ont fait ressortir mon accordéon et c’est là que j’ai commencé à en jouer vraiment.

Hexagone : Tu as quitté la Bourgogne pour venir t’installer à Lyon.
Omar : J’ai d’abord été monteur de chapiteaux pour les Chapiteaux Latcho Drom des Ogres de Barback. Je suis arrivé ensuite à Lyon et j’ai travaillé à la MJC de Rilleux-la-Pape pendant 4 ans en tant que coordinateur. L’envie de faire de la musique m’est revenue à ce moment là et je suis reparti en solo en passant par les Valseuses à la Croix-Rousse. J’avais rencontré par hasard le patron des Valseuses qui m’a invité à y venir jouer le mercredi. Comme je n’avais plus d’accordéon utilisable, j’ai emprunté celui du patron, d’où mon nom de scène « Omar et mon accordéon ». Le public a commencé à venir de plus en plus nombreux le mercredi et ça a donc été un vrai tremplin pour moi. C’est aussi là bas, que j’ai commencé en même temps à écrire des chansons et les Valseuses ont été pour moi un vrai laboratoire où je continue toujours à chanter.

Photo LR
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Hexagone : Tu fais souvent de la chanson improvisée ?
Omar : L’improvisation à été toujours facile pour moi et ça me permettait de chanter quand je n’avais pas encore de chansons. À mes débuts aux Valseuses, je ne prévoyais rien, j’improvisais donc beaucoup en fonction des gens qui étaient dans la salle. D’un coup, ils se rendaient compte que je parlais d’eux et ça les faisait rire. Je continue toujours à improviser, même si c’est plus difficile dans une grande salle. Ça reste un bon moyen de capter l’attention. Quand tu fais tes chansons, tu te confies, tu parles de toi, tu racontes ta vie, alors qu’avec l’improvisation tu dialogues, tu interpelles les gens en parlant d’eux. De cette façon je crée un lien direct avec les spectateurs. Une fois que je les ai vraiment captés, je peux leur faire découvrir l’une de mes chansons.

Hexagone : Maintenant tu écris donc tes chansons ?
Omar : En fait j’écris depuis que je suis tout petit. J’avais des petits carnets quand j’étais gamin. J’y écrivais des phrases, puis un peu de poésie et après des chansons. J’ai continué plus tard quand je me suis mis vraiment à la musique. Je me suis fait vraiment tout seul, je ne suis jamais allé taper à la porte d’une boîte de production. Je n’ai jamais démarché pour trouver des dates de concerts, ou envoyé un CD à des salles et, jusqu’à présent, les propositions venaient d’elles même. J’ai eu la chance que Tartine Production s’intéresse à moi et m’inclut dans son catalogue. Ils m’accompagnent dans mon développement et me proposent des dates. Maintenant j’ai toujours un accordéoniste qui m’accompagne. On a fait une résidence ensemble et sorti un EP de 5 titres intitulé Madame.

Photo Aurore Vinot
Photo Aurore Vinot

Hexagone : Tu es donc accompagné par d’autres musiciens ?
Omar : J’aime jouer avec différents musiciens, parce que chaque collaboration apporte quelque chose de nouveau.
Je joue toujours avec Mouz, le patron des Valseuses. Et depuis un an, je travaille avec Eric un accordéoniste parisien et Boris qui jongle entre la clarinette basse et le saxophone soprano. Ca me permet de rester créatif, de changer d’univers pour ne pas rester enfermé dans un seul style et de me concentrer sur mon écriture.

Hexagone : Tu t’accompagnes aussi à la guitare ?
Omar : Quand j’étais petit, j’adorais le style d’Antonio Banderas qui trainait le long des routes, une housse de guitare sur le dos. Avec les copains, on s’est donc acheté des housses de guitare mais sans guitare pour se balader avec dans le village. Un jour, on s’est quand même décidé à se procurer des guitares et c’est là que j’ai appris en autodidacte. Je l’avoue, au début c’était surtout pour plaire aux filles. Maintenant que j’ai grandi, je ne m’en sers plus pour les filles, mais pour moi et la musique.

Hexagone : Quels genres de textes écris-tu maintenant ?
Omar : Quand j’étais jeune j’écrivais pour que ça soit joli. Les phrases étaient jolies mais elles n’avaient pas forcement de sens. En grandissant et en écoutant Brel, Ferré, Brassens, j’ai commencé à écrire sur la vie, l’amour. Avec mes chansons je me défoule et ça remplace un psychologue que je ne peux pas me payer. Je n’étais pas trop orienté sur l’engagement car je préférais la poésie. Aujourd’hui, j’aime mettre une pointe d’engagement, en donnant mon point de vue sur tout ce qui se passe autour de nous, sans être moralisateur. Quand j’étais jeune j’avais un ami poète beaucoup plus âgé que moi, Richard. On passait des nuits à échanger des textes, discuter et écouter de la musique. Il m’a beaucoup poussé à sortir de la banalité. Il est mort maintenant mais je garde en tête tous ses conseils. J’aime beaucoup les textes des groupes comme La Goutte ou Feu Chatterton.

Hexagone : Tu passes comment de la chanson à texte à la chanson festive ?
Omar : J’aime bien le côté triste et sentimental de certaines chansons à textes, mais je m’y ennuie très vite. En concert, j’aime croiser les moments de rires, de danse et les morceaux plus calmes. J’aime aussi être là où on ne m’attend pas, et jouer dans les endroits les plus saugrenus. Par exemple, j’ai découvert pour la première fois l’année dernière, les concerts assis. Pour être en adéquation avec l’atmosphère et le public j’ai dû mieux poser ma voix et mes textes. J’ai toujours été fasciné par les images de Brel, Ferré ou Brassens, seuls avec leur guitare entourés d’un public complétement captivé par l’artiste et sa sobriété. Au début, j’avais envie de me faire plaisir, pas de travailler. Maintenant on me propose suffisamment de dates pour que je devienne intermittent. Je peux enfin dire que mon métier c’est d’être musicien. Je ne fais pas de tremplins parce que ça me fait peur et je n’aime pas qu’on me juge, qu’on m’évalue. Je suis de l’école des Ogres et des Têtes Raides où l’on joue partout et tout le temps tout en restant très indépendant.


Détours de chant : Chouf et Zaza Fournier au Metronum

On continue les reportages sur le festival Détours de Chant. Nous sommes le 5 février dernier au Metronum (la salle de musiques actuelles de Toulouse) pour un co-plateau Chouf et Zaza Fournier.

Chouf – Concert de sortie de l’album Volatils

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Chouf, trente ans en janvier, quatre albums désormais. Trois ans auparavant, il fêtait la sortie de l’album précédent à La Dynamo, salle de capacité moindre et déjà un public debout. Il était alors en co-plateau avec le groupe Pauvres Martins, disparu depuis, peut être car celui-ci n’a pas assez bien géré son évolution en lien avec les salles aux jauges grandissantes et au public y afférent. Et ce qui marque dans le concert de Chouf c’est la maitrise de son évolution. Une nouvelle équipe (du groupe ayant joué à la Dynamo il ne reste plus que Daniel Dru à la trompette et au clavier). Exit la contrebasse, bonjour l’arrivée d’une (quasi) section cuivres puisqu’à certains moments, c’est trompette et trombone. Une évolution maîtrisée, des choix assumés. Pour ce concert un peu spécial et cette salle, Chouf a choisi un set dynamique en enchainant les morceaux. A cinq sur scène désormais, ils jouent un rock cuivré, où la voix reste en avant. Pas impressionné, Chouf est à l’aise avec le public et fait montre de bonhommie et d’humour dans ses interventions entre les chansons qu’il a su limiter. Le répertoire joué se révèle bien construit : bien sûr la quasi-totalité de son nouvel album (huit titres sur les dix je crois) qu’il vient présenter mais aussi, sur la fin, des « anciennes » très efficaces sur scène. Le résultat : un concert réussi, un son et une belle dynamique de groupe (guitares, basse, batterie, trombone et trompette, clavier), la présence de Chouf qui a bien mené son affaire et des titres qui ont déclenché des applaudissements nourris d’un public « embarqué » qui, pour une part, était venu pour Zaza Fournier.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Les nouveaux morceaux évoquent sur des musiques électriques et souvent chaleureuses, d’une façon peut être un peu plus directe et avec une écriture devenue plus pointue et rythmée l’état actuel du monde tel qu’il est, pas très humain. Comme pour Ca va pêter (« Pantins pardi Plantés pantois Si on nous attache On veut pas rester là » ou pour Les êtres jetables (« Faut que ça claque Que ça estomaque Ou on balance La part du diable Aux êtres jetables »). Ces morceaux entendus ces derniers mois en solo (en Novembre aux apéros concerts du Grand Rond) ou en duo (en août dernier à la Cave Poésie) sont encore plus mis en valeur en groupe, et avec l’habillage sonore et lumière du Metronum. C’est le cas de Baby Doll  et Des aveugles (texte de Christian Olivier et musique de Dimoné). J’ai aussi une tendresse particulière pour une émouvante Nuit de silences sur sa grand-mère à la mémoire qui s’envole. Ce morceau a curieusement failli être le seul moment de panique de Chouf dans le concert. Car la nuit est arrivée (par arrêt de l’éclairage) imprévue et pour de longues secondes ; et on a senti un soulagement sur le visage de Chouf au retour de la lumière. Du précédent album, il reprend son « tube » La cuisine des sorcières et aussi Mon masque de corbeau et Dérailler qui, au fur et à mesure de leur interprétation sur scène, ont pris du relief et dont j’apprécie vraiment les versions en concert.

Chouf a su se créer sur la région toulousaine un public fidèle, élargi chaque année, qui le suit d’album en album et dans ses prestations scéniques (également en solo ou dans Les Fils de ta mère). Et c’était touchant de voir un couple plutôt âgé, Michel et Micheline (non non je ne plaisante pas ce sont leurs vrais prénoms !), présents depuis le début, présents aussi au Metronum, debout, au premier rang, accoudés à la barrière comme des teen-agers. Ses fidèles, en venant chercher, après le concert, le nouvel album auquel ils avaient souscrits, ont eu la surprise de se voir cités dans le livret.

Pour ma part, j’ai déjà envie de voir dans sa formule complète ce spectacle. Spectacle à qui je souhaite longue vie et beaucoup de représentations.

Zaza Founier

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Elle aussi évolue au fur et à mesure des spectacles et des disques. Découverte en 2009, pour moi, aux Découvertes (comme son nom l’indique !) Alors Chante ! elle se produisait seule avec son accordéon et un iPod. Pour son second album, on l’a vue en groupe sur scène. Et depuis la sortie de son troisième album, Le départ, elle est accompagnée sur scène par un seul musicien, l’anglais et complice Majiker. Un spectacle rôdé, qui tourne depuis plus d’un an, joué trois semaines à Avignon l’an passé (où je l’ai vu une première fois). Un spectacle calé, efficace et … fleuri. Des fleurs autour du micro, des fleurs roses sur les épaules de Zaza, des fleurs sur scène puis sur le sol. Un spectacle qui n’a pas beaucoup bougé si j’en juge par mon ressenti et les deux reportages d’Hexagone à l’automne 2015 aux Trois Baudets et en mai dernier à L’Européen. Une mise en scène, en instrument ou en lumière différente à chaque morceau. Une Zaza Fournier à l’accordéon bien sûr mais aussi au ukulélé et au clavier. A l’aise avec le public et montrant son humour durant les inter chansons. Avec des moments où elle est seule à l’accordéon. Une façon de chanter et de s’accompagner à l’accordéon assez syncopée. Une voix reconnaissable et originale. Le répertoire est centré sur les relations amoureuses et ses différentes facettes et difficultés. Paupières closes sur l’attente du retour de son homme en donne un exemple que j’aime bien. Elle s’éloigne parfois de ce sujet pour évoquer l’envie d’être un Garçon (« Je veux trainer dans la rue / Sans qu’on regarde mon cul. ») ou de se poser des questions sur les Objets perdus (« Tout ces objets que l’on perd vont-ils quitter la terre quand ils nous quittent nous. »)

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Un joli moment pour La jeune fille aux fleurs  (« offre-moi des clématites si tu me dis je te quitte, offre moi de la glycine plutôt qu’une lettre assassine ») où le bruit des ciseaux de Majiker coupant les bouquets de fleur marque le rythme musical. Un Majiker, la belle découverte de ce spectacle, au piano, à l’human beat box, à différentes percussions, à l’humour et donc … au découpage de fleurs.

A part le ressenti d’avoir vécu exactement le même concert que la fois précédente, l’autre fait marquant, pour moi, constitue une surprise. Situé dans les premiers rangs, j’ai changé de côté de scène pour obtenir un autre angle pour les photos. Et j’entends une voix particulière chanter par cœur le morceau en cours avec même une légère avance parfois sur l’artiste. Je me retourne et découvre … une petite fille dans les bras de son (a priori) père. Je ne m’attendais pas à cela ! Et ce n’est pas tout. Comme à son habitude lors du rappel, Zaza Fournier vient chanter plutôt dans le fond de la salle et là quand elle se déplace au milieu du public, elle est rejointe et suivie par plusieurs enfants. Je n’ai toujours pas résolu cette énigme. Elle ne chante vraiment pas un répertoire jeune public : est ce la voix, la silhouette, les mélodies qui les attirent ? Où ces enfants entendent ces chansons pas vraiment médiatisées : ce sont les parents les fans ? Et ils trouvent important d’emmener leurs enfants jeunes sur un concert nocturne démarrant après 22 heures ? Si tu as la réponse, je suis preneur.

Et avec cette chronique, j’en termine avec mes petits reportages de concerts du festival Détours de chant 2016. Mais je n’en ai pas encore fini avec ce festival. A bientôt pour de nouvelles évocations… sous une autre forme.


Chouf 5 février au Métronum. Simon Chouf : Chant et guitares, Daniel Dru : Trompette et clavier, Simon Portefaix : Batterie, Kévin Balzan : Basse, Guillaume Pique : Trombone et guitare électrique. Prochains concerts : 16 mars à Genève (Ch) au Festival Bars en fête, 25 mars à Cahors (46) Les Docks en 1ère partie de Christian Olivier, 2 avril à Gaillac (81) Festival les petits bouchons (en solo)

Zaza Fournier 5 février au Métronum. Des concerts à venir : 5 mai  festival Alors Chante ! à Castelsarrasin, 10 juillet festival Pause Guitare à Albi.

PS : Je veux remercier Philippe Pagés et Philippe Courret, coordinateur et responsable de production, ainsi que Yasmine Belayel, chargé des relations presse, qui m’ont permis de voir les concerts que j’avais choisis (dix-sept artistes sur les quarante retenus par le festival) et donc de vous proposer mes chroniques. Et je fais un petit clin d’œil à Michèle Rivayrol, présidente de ce festival … et chanteuse appréciée récemment sur la scène de Chez ta mère.

Makja – Un camp

Makja
Photo Marie-Hélène Blanchet

Makja, est une de mes belles découvertes aux Rencontres d’Astaffort de mai 2015. Il m’avait touché par l’intensité de son interprétation. Basé en Aquitaine, on le voit malheureusement trop peu en région parisienne, mais depuis j’ai gardé un œil attentif sur l’évolution de ses projets. C’est donc avec joie que j’ai appris la sortie d’un EP en mars !

Dans l’EP, Un camp, qui sortira le 18 mars et qui est le premier d’une série de trois, Makja dévoile son talent au grand jour, au travers de textes forts et de magnifiques arrangements. Avec cette interprétation toujours aussi prenante, il nous tient en équilibre sur un fil. L’intention est forte et les émotions fragiles. Quatre titres, Décédé, Seule, Wake up et Un camp, quatre sujets difficiles d’abord. La musique prend aux tripes et les textes touchent l’âme. Makja a cette faculté de nous choper dès les premiers mots. Je ne vais pas parler précisément des chansons, le rapport écrit n’y suffirait pas. Ce disque, il te faudra l’écouter pour comprendre ce que je veux dire. Parce qu’il y a le fond, la forme, la justesse, l’intensité, l’émotion dégagée… et que comme Makja a mis la barre très très haut, je préfère te laisser écouter et découvrir les titres par toi-même. « Si tu ne viens pas au maquis, Makja viendra à toi… »  Pour patienter jusqu’à la sortie de l’EP, tu peux d’ores et déjà te jeter sur Un camp sur Youtube. 

Balthaze, un visible animal

Balthaze sera sur la scène du Zèbre de Belleville le 24 mars pour le concert de sortie de son premier album. C’est un artiste que je connais maintenant depuis quelques mois. Dès que j’ai découvert quelques uns de ses morceaux, son projet m’a tout de suite parlé. Depuis, je l’ai revu sur scène régulièrement, dans des formules différentes et avec de nombreux instruments. En solo, en trio, avec pleins de copains sur scène, invité par d’autres artistes, à la guitare, au banjo, au mandole… Et à chaque fois, il fait mouche. Avec des textes forts et des sonorités remplies de multiples influences, son répertoire est très riche. Il y a quelque chose qui me touche tout spécialement dans ce qu’il fait. Je ne saurais dire si c’est son approche de la musique, la façon dont il nous emmène voyager avec, la sincérité de l’interprétation, l’importance du contenu ou l’authenticité de l’artiste. Certainement l’association de tout ça à la fois. Alors forcément, j’ai eu envie de lui poser quelques questions. 

Balthaze
Photo Marie-Hélène Blanchet

Hexagone : Quand as-tu commencé la musique ?
Balthaze : La première fois que j’ai pris un instrument, c’était dans ma cité à Blanc-Mesnil. Je devais avoir 15 ou 16 ans. Un jour un pote est arrivé avec une guitare dans la cité. Tout le monde l’a prise pour essayer, et moi, très vite je trouve le thème de Paint it Black des Rolling Stones. Petit à petit, tous les jours j’ai trouvé de nouveaux trucs. Ensuite, il est venu avec un cahier d’accords et j’ai très vite appris. En un mois et demi ou deux mois je faisais déjà une dizaine de chansons. Je suis gaucher, mais comme à l’époque je ne savais pas qu’on pouvait changer la guitare de côté, j ‘ai appris à jouer à droite dès le début et c’est encore ce que je fais.

Hexagone : Quand as-tu choisi d’en faire ton métier ?
Balthaze : En 1996-97, je jouais des percussions et j’ai commencé à être percussionniste pour des soirées parisiennes. J’étais en duo avec un pote, on jouait et on accompagnait des DJ. Par la suite, j’ai intégré un big band de Jazz et un groupe de funk. 

Hexagone : Quand as-tu commencé à écrire ?
Balthaze : Dès le début. J’avais 15 ans quand le hip-hop est arrivé dans les cités en 89. Quand j’étais plus jeune, j’écrivais des poèmes que je gardais secrets longtemps, des poèmes pour les filles. Personnes ne les a jamais lus. Les premières traces de textes que j’ai écrits qu’il me reste, je devais avoir 18-19 ans. Ensuite, quand le hip-hop est arrivé, ça a été un défouloir d’écriture pour moi. C’est à ce moment-là que je me suis dit qu’on peut écrire ce qu’on veut, comme on veut, et de la façon qu’on veut. Après je me suis détaché de ça parce que je trouvais que ça tournait tout le temps un peu en boucle. Je n’aime pas être prisonnier de l’écriture, d’avoir juste un style. C’est pour ça que dans mon répertoire, je peux aborder des thèmes amoureux comme politique, ou avoir des textes surréalistes comme la chanson J’attends qui ne veut rien dire. C’est intéressant aussi de n’avoir que des mots qui attirent une mélodie.

Balthaze
Photo Marie-Hélène Blanchet

Hexagone : On te voit régulièrement t’accompagner à la guitare, au banjo, à l’harmonica, et depuis peu, au mandole. Pourquoi tous ces instruments ?
Balthaze : A la base, je suis percussionniste. Et un percussionniste ou un batteur, pour les autres musiciens, ce n’est pas un vrai musicien. Il faut souvent prouver deux fois plus aux gens que tu sais faire de la musique. Donc dès le départ, j’ai considéré chaque instrument que je prends comme une percussion. Je suis très rythmique dans ce que je joue. La première fois que j’ai fait du piano, pour moi, mes doigts étaient le prolongement du marteau qui va taper sur la corde du piano. Souvent en France on apprend d’abord le solfège, les notes, l’écart entre les notes, les soupirs, etc. On commence par la technique pour ensuite jouer. Je trouve ça déplorable pour la musique. La musique c’est jouer, il faut jouer. Moi je pars du rythme, et j’aime cette idée.

Hexagone : D’où t’est venu l’envie de jouer du mandole ?
Balthaze : Ça m’est venu de Sam Karpienia du groupe Dupain. Il y a 4 ou 5 ans, j’étais en tournée en Haute Savoie et je croise quelqu’un avec qui on discute musique et qui me dit qu’il écoutait Sam Karpienia. Je ne connaissais pas, alors il me passe le disque. Ça devient ma bande-son de l’été. Je me dis que cet homme est incroyable, et qu’il faut que je joue du mandole. Concours de circonstances, l’année dernière Sam me contact par l’intermédiaire du gars qui m’en avait parlé, pour savoir si je pouvais les héberger parce qu’ils venaient faire une date par ici pour la sortie de l’album de Dupain. Bien sûr, je dis oui. On se retrouve Sam et moi en train de boeufer. Et là, l’envie de jouer du mandole me revient en tête. Je voulais en jouer, absolument. C’est un instrument fabuleux qui est typé oriental mais qui peut sonner très rock aussi.

Balthaze
Photo Marie-Hélène Blanchet

Hexagone : Ton premier disque Invisible animal va bientôt sortir. Que peux-tu nous dire de cet album ? Comment a-t-il été créé ? Ressemble-t-il exactement à ce que tu voulais ?
Balthaze : Je fais de la musique depuis longtemps, et j’ai participé à des projets qui ont plus ou moins bien marché. Jusque-là, je n’ai pas voulu faire de projet solo. Je suis un bosseur, j’ai été forain, je vendais des cuirs sur les marchés, j’ai été palefrenier, j’ai fait 10 000 métiers en fait. Mais je ne me sentais pas légitime dans ce métier. Il a fallu un coup dur il y a trois ans pour que je me dise que ce coup-là il fallait y aller. J’ai appelé Fanch qui m’a dit de venir jouer à La Rochelle à La Calhutte avec eux. Là-bas, je rencontre Yann qui joue du banjo avec qui je m’entends très bien. Il me dit qu’il a un petit studio chez lui, et propose d’enregistrer mon album. Je croise Jean-Louis à qui je propose de venir jouer avec nous sur l’album et qui accepte. On se retrouve là-bas, et on rassemble nos forces. Les gars ne connaissaient pas les morceaux. On s’est installé dans la pièce, avec ma guitare espagnole, le banjo et la contrebasse. Je faisais une fois le morceau « chanté », la deuxième fois on le jouait « instrumental », la troisième fois on branchait les machines. Au bout de la 3e ou de la 4e fois, on avait la prise. Ensuite, j’ai rajouté des batteries, des percussions, des cuivres, des violons, et les voix. Cet album, c’est un album d’intentions. Ce n’est pas un album travaillé comme la plupart des albums très construits. C’est mon premier album, et je n’avais pas envie de me mettre de pression, il fallait que ça reste naturel puisque ma musique je l’ai toujours faite naturellement. J’ai trouvé l’équipe parfaite pour ça, ils ont été au top. Quand tu écoutes l’album, tu entends que toutes les intentions sont là. C’est un album assez disparate, Brooklyn est très rock, Une monture sans nom très folk. Je n’ai aucune limite en musique. Je n’ai pas envie de m’enfermer dans un style, j’aime trop la musique pour ça. Je peux jouer un Mickaël Jackson et juste après un Brassens, ça ne me pose aucun problème.

Balthaze albumHexagone : Le concert de sortie de ce nouveau disque aura lieu le 24 mars au Zèbre de Belleville. Qu’est ce qui est prévu pour cette soirée ?
Bathaze : On sera en trio, Nico à la contrebasse, Benj au sax baryton et aux grosses caisses, et moi avec le banjo, la guitare et le mandole. On est en train d’affiner les morceaux pour se dépasser musicalement. J’ai laissé moins de place à l’improvisation, je suis en train d’écrire toutes les parties harmoniques. Il y aura des invités et je pense que ça va être une fabuleuse soirée.

Hexagone: Qu’est ce que c’est la scène pour toi ?
Balthaze: C’est une bonne question. Je suis en pleine mutation, je ne sais pas du tout. Au départ, c’était un exutoire, une puissance d’exécution, un truc qui explose quoi. Maintenant, je suis moins là-dedans. Ce que je peux dire, c’est que la scène, c’est l’occasion de communier avec une foule. Il y a quand même un truc pas naturel, à jouer branché, avec des retours dans la gueule devant des gens qui vont t’applaudir sous des lumières. Je pense que la façon qu’on a de plus naturelle de faire de la musique, c’est de prendre un instrument et d’en jouer en acoustique. Que se soit seul ou avec des gens, rien ne peut remplacer l’acoustique. Avant j’avais une attitude très rock sur scène, maintenant, je cherche un rapport plus doux.

Hexagone : Est-ce qu’il y a une de tes chansons qui a une place spéciale pour toi ? Si oui, laquelle et pourquoi ?
Balthaze : Je crois que Mon perchoir a un truc particulier. Je crois que je n’avais jamais été autant en accord entre le moment où je l’ai écrite, et la façon dont j’arrive à retranscrire à chaque fois ce même instant. C’est quelque chose de très personnel, ça parle de ma solitude. Je me souviens d’un jour où je suis allé jouer dans un café à Nantes avec Fanch, et c’était n’importe quoi. Il y avait énormément de bruit, et un match retransmis. Fanch me dit que je vais me ramasser, mais j’y vais quand même. Je commence par cette chanson, et là un grand silence s’installe dans le bar. C’était dingue. C’est là que je me suis rendu compte que cette chanson à ce truc-là. 

Balthaze
Photo Marie-Hélène Blanchet

Hexagone : Tu as posté sur les réseaux sociaux il y a quelques semaines la chanson Paname. Peux-tu nous raconter l’histoire de ce titre?
Balthaze : La version d’aujourd’hui de Paname, c’est l’association de deux chansons. C’est Paname que j’ai écrit à l’époque de Detchko. On la jouait sur scène, on voulait la mettre sur le 2e album, mais finalement il ne s’est jamais fait. Quand j’ai pris le mandole, il y a eu une évidence de mettre ce texte sur une mélodie au mandole que j’avais trouvé, mais ce n’était pas avec le même refrain. Juste après le 13 novembre, j’avais repris une chanson que j’avais écrite en rentrant de Sarajevo. J’en ai écrit deux à ce moment-là. Qui se rappelle de quoi et Prête-moi ta ville. « Prête-moi ta ville avant qu’il ne prenne la mienne… » Là-bas, les gens m’avaient dit « Prends des photos, va montrer aux gens, n’oubliez jamais ce qu’il s’est passé. J’espère que je serai le bienvenu chez toi, tu es le bienvenu chez moi ». J’ai entendu ce genre de choses. Je n’ai jamais entendu « Ces connards de mecs qui sont venus nous bombarder, toi avec ton pays »… Je n’ai pas entendu ça, j’ai entendu tout l’inverse, que du positif. Donc quand je me suis mis à chanter Prête-moi ta ville après le 13 novembre, tout seul chez moi. Et quand je me suis mis à faire Paname après, j’ai su qu’il fallait mettre les deux ensemble. Donc c’est les couplets de Paname et le refrain de Prête moi ta ville. Effectivement il y a une résonance avec le 13 novembre mais je ne voulais pas écrire exactement là-dessus. J’ai écrit des choses à ce moment-là, mais c’est encore trop frais. Et en tant qu’artiste, je pense qu’il faut faire preuve de pudeur aussi. On a tous écrit là-dessus, on a pu le voir ou pas, on a pu en être victime ou pas. Moi j’ai été touché de près lors de ses attentats. Mais il faut respecter les gens, arrêter d’être toujours sur soi et être ouvert sur le monde. C’est important de respecter nos morts, de dire aux gens que Paris est une fête et que nous allons fraterniser contre cette connerie-là. Paname, elle raconte ma ville que j’aime qui me déteste parfois, et c’est parfois moi qui la déteste. C’est un état d’amour entre une ville et un homme.

Hexagone : Si tu devais choisir une seule chanson (tous artistes confondus), ça serait laquelle ?
Balthaze : Toulouse de Nougaro. C’est une chanson qui me fout les poils à chaque fois. Je n’ai jamais voulu m’accompagner à la guitare sur celle-là, je ne la chante qu’a cappella. Elle a cette puissance d’être aussi belle a cappella qu’instrumentalisée. C’est quand le lyrique se mélange à la variété. C’est un titre fabuleux. Il flâne dans sa ville, et il raconte ça tout simplement.

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Photo Marie-Hélène Blanchet

Hexagone : Quels sont tes projets à cours et à long terme ?
Balthaze : Je suis en train de monter une comédie musicale autour du conte Le vilain petit canard avec des scolaires handicapés mentaux d’Aubervilliers. Elle se jouera le 22 mars à l’Espace Renaudie d’Aubervilliers en journée. C’est un travail fabuleux. Le 24, la sortie de l’album, et derrière quelques dates de tournée. Après, ce métier est très étrange parce que pour l’instant, il n’y a pas beaucoup de dates. Les festivals ne veulent pas de moi, sûrement parce que je n’ai pas d’équipe de production derrière moi. Je sais qu’ils changeront d’avis, parce que je sais que scéniquement, on tient vraiment la route. Mais aujourd’hui, pour jouer et être entendu, c’est hyper compliqué. Je commence à penser au deuxième album, qui sera vraiment autour de l’axe du mandole.

Hexagone : Tu as également un projet que tu présentes uniquement sur scène, en reprenant l’album Harvest de Neil Young. D’où t’est venue l’envie de ce projet ? Pourquoi cet artiste, et cet album précisément ?
Balthaze : C’est quelque chose que je ne développe pas plus que ça pour ne pas faire de l’ombre au trio « Balthaze », mais je vais continuer à le faire régulièrement. Ça marche super bien ! Le choix de Neil Young et de Harvest, c’est parce que je l’ai découvert il y a 10 ans et qu’à l’époque j’étais amoureux d’une comédienne avec qui je vivais une très belle histoire, et dans l’album il dit « I fell in love with the actress. She was playing a part that I could understand. » et quand j’ai entendu cette phrase, j’ai pleuré. Je me suis dit qu’il disait exactement ce que je ressens, et je n’avais jamais entendu ça de la part de personne. Au départ, ce n’est pas du tout ma musique Neil Young. Étant un gamin des cités, j’écoute de la soul, de la funk, des choses ethniques, mais pas du rock. La dernière chanson de cet album, Words, je crois que ça fait partie de mes morceaux préférés au monde. Quand il y a ce solo de guitare au milieu du morceau, à chaque fois il me met les poils. On rend souvent hommage à l’oeuvre intégrale d’un artiste, mais moi j’aime l’idée de rendre hommage à un album. Parce qu’un album, dans l’histoire d’un artiste, ça représente quelque chose. C’est un travail d’une ou plusieurs années. La personne qui a fait ce disque a eu envie de mettre quelque chose dedans. C’est un morceau de vie. C’est pour ça que je crois que je ferai tout le temps ça. Le ou la prochaine artiste que je reprendrai, je ne sais pas encore qui, ça sera encore à travers un album. C’est ma façon de leur rendre hommage.

Hexagone : Peux-tu nous citer quelques artistes que tu conseilles d’aller découvrir ?
Balthaze : Fanch dans son nouveau spectacle où il est entouré de cordes, Thomas Pitiot dans son spectacle jeune public, Margot Cavalier qui vient de sortir son 1er album, le dernier album de Chloé Lacan qui est une merveille, René Lacaille èk Marmaille en tournée pour l’album Gatir, Sam Karpienia bien évidemment, 3 minutes sur Mer, C gens là.Lise Martin, Nicolas Joseph, Big Delta etet la liste est longue… j’en oublie certainement…


Sélection pop et rock du mois de mars

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Mars et ses giboulées pointent le bout de leur nez, mais heureusement Hexagone t’a prévu une sélection de concert parisiens qui ne va pas te donner froid. Il n’est en revanche pas impossible que tu rentres chez toi trempé, mais ce ne sera pas à cause de la pluie… Si c’est ce que tu aimes : bouger, danser de façon complètement désordonnée voire pogoter, les concerts de ce mois à ne pas louper sont : Mustang, groupe Rock qui sera accompagné en première partie du son garage d’Entracte Twist. On ne s’en lasse pas ! Les CCLC vont également t’en foutre plein les oreilles avec Les jardins suspendus de Babylone et Grand Blanc te plongera dans la nuit noire, noire et ouvrira ton cœur froid comme un frigo pour le décongeler direct. Mais le top du top, ce sera La Femme, groupe New Wave qui a fait sensation à la sortie de leur premier album. Ils reviennent sur scène pour nous présenter le prochain à venir.

Si tu veux des choses un peu plus posées, pas d’inquièt’, on t’en donne aussi. Tu peux aller voir le RnB planant d’Arkadin, les textes dynamiques d’Eddy de Pretto, ou encore GiedRé et ses chansons à l’humour noir. Bon on a dit posé d’accord, mais pas de là à t’endormir non plus ! Et entre les deux tu as Minou, Luciole et Nach. Tu n’as plus qu’à faire ton choix !

7 mars : Eddy de Pretto, aux Trois Baudets, 20h

8 mars : GiedRé, au Café de la Danse, 20h

9 mars : Minou + Luciole, aux Trois Baudets, 20h

11 mars : Mustang + Entracte Twist, à la Mécanique Ondulatoire, 20h

12 mars : CCLC, à L’Alimentation Générale, 21h00

14 mars : Arkadin, au Point Ephémère, 19h

15 mars : Grand Blanc, à la Maroquinerie

22 mars : Nach, au Café de la Danse

23 mars : La Femme, à l’Olympia, 20h00

 

Finale du Prix Georges Moustaki 2016 en vidéo

Tu n’as pas pu assister à la finale du Prix Georges Moustaki ? Ou alors, tu y étais et tu rêves de revivre ces beaux moments ? Figure-toi que c’est possible en visionnant la playlist ci-dessous. On est sympa à Hexagone non ? Tu retrouves les 7 finalistes dans l’ordre de passage : Anastasia, Pauline Drand, Eskelina (Prix du Jury et Prix du Public), Hi Cowboy, Orso Jesenska, François Puyalto et ZO.

On fera un retour écrit complet sur le Prix Moustaki dans le numéro Zéro du magazine papier qui est en préparation actuellement. La date de diffusion numérique n’est pas encore fixée mais reste prêt, ne te laisse pas surprendre. Le printemps apporte toujours de belles pousses…

N’oublie pas de sélectionner le mode HD dans la qualité de la vidéo.


« Quand les souris dansent » ouvre la saison des festivals lyonnais à la Coix-Rousse

C’est la saison des festivals qui débute à Lyon. « Quand les souris dansent » ouvre le bal dès le samedi 5 mars par un bel après-midi festif et convivial comme on les aime à la Croix-Rousse où se déroule l’évènement. J’ai rencontré Christophe Cerri qui est l’un des piliers de l’organisation de ce festival et de Cocotte Prod, la structure qui le porte.

QUAND LES SOURIS-05-07-2014-BLACKROOM-@david-desreumaux-640Hexagone : Peux-tu nous présenter Cocotte Prod ?
Christophe : La Cocotte Prod, c’est la suite de la Cocotte Minute, un petit lieu culturel et associatif de la Croix-Rousse qui se trouvait dans les locaux qu’occupent aujourd’hui Agend’Arts.la Cocotte Prod est la suite plus professionnelle de la Cocotte Minute de façon à pouvoir se salarier et salarier les artistes qu’on programme. La Cocotte Prod c’est la partie entreprise du spectacle de la Cocotte Minute. L’association est née officiellement en 2001 et nous avons fêté ses 15 ans en 2015. Le projet est de proposer des alternatives culturelles, sociétales et militantes pour que chacun d’entre nous continue à avoir envie de vivre les uns avec les autres. On dispose pour cela d’une entreprise de spectacle qui salarie tous ceux qu’elle emploie et une activité de sensibilisation au handicap, plus exactement, aux différences. Ces ateliers se passent à la Croix-Rousse mais aussi ailleurs à Lyon et Villeurbanne et on va mettre en place des ateliers itinérants qui pourront se passer dans toute la région Rhône-Alpes.

Hexagone : Que faites-vous en matière de programmation ?
Christophe : Le projet c’est de créer des événements ponctuels avec des salles partenaires comme nous allons le faire en automne prochain à la salle croix-roussienne, « Sous le caillou », où nous allons proposer une semaine avec des artistes « émergents » ou « en devenir ».

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Photo Julien Petit

Hexagone ; Quand a été créé le festival ?
Christophe : Nous en sommes à la 8ème édition. On a commencé à la Cocotte avec un petit festival assez intimiste, un festival de poche avec 150 festivaliers sur 3 jours au maximum. On est maintenant sur un format de 2 semaines avec 7 ou 8 événements et 1800 à 2000 festivaliers. La programmation se fait sur des coups de cœur. On construit chaque édition autour d’un fil conducteur. On était au départ axé sur des petits formats chanson et on est maintenant plus « musiques actuelles » avec cette année de l’électro-dub ou de la musique traditionnelle mongole. On ouvre donc de plus en plus à toutes les disciplines. Les années passées, on a pu programmer Batlik, Claudine Lebègue, Yoanna, Les Blérots, Lenine Renaud , Balmino, Karpatt, Balbino Medellin, La Mine de rien.

Hexagone : Et cette année, quelle est la programmation en chanson ?
Christophe : On a deux coups de cœur d’abord, la chanson urbaine, le slam de Mehdi Krüger et Zim qui sont programmés au Bal des Fringants. On aura ensuite un groupe de Saint Etienne, Barrio Populo qui propose de la chanson énergique et cuivrée à la salle de la Ficelle. On a pu adapter la jauge des salles en fonction du public attendu.

Hexagone : Sur quel budget pouvez-vous compter pour le festival ?
Christophe : On est soutenu par la Métropole et la Ville de Lyon ainsi que par le Ministère de la Culture. On est soutenu aussi par un sponsor privé, Harmonie Mutuelle. Les subventions représentent 35 % d’un budget d’environ 25 000 euros, le reste étant couvert par le travail de l’association et la billetterie. On ne veut pas dépendre uniquement des subventions et perdre notre indépendance et on espère bien atteindre cette année les 2500 festivaliers.

En mars à La Menuiserie

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On est début mars, c’est donc le moment d’envoyer la programmation à La Menuiserie, parce que le 15, il sera trop tard !

Bah oui, parce que ne serait-ce parce que le 12, c’est K! qui sera sur scène, pour présenter son Fantastik Show, alors ça serait vraiment dommage de louper ça (mais vraiment, quoi) !

T’as aussi le 25, qui est une date à noter dans ton agenda. Parce que le 25, ça sera au tour de Fanch ! Et fanchement, le autres je ne te les déconseille pas ! Au contraire ! Viens voir ou découvrir le Bambi Zombie de Clémentine de Chabaneix, Ivan Tirtiaux qui sort ces temps-ci un très bel album intitulé L’envol, Florent Vintrigner dont je ne te ferai pas l’affront de faire la présentation à toi amateur de chanson.

Allez, je te file la programmation complète, t’as plus qu’à faire ton choix ! A La Menuiserie, n’oublie pas, on y mange bien aussi et c’est des copains parce que c’est des gens bien !


Vendredi 11 : Florent Vintrigner
Samedi 12 : Le Fantastik Show de K!


Vendredi 18 : Ivan Tirtiaux + Paul Van Eersel
Samedi 19 : Bambi Zombie


Vendredi 25 : Fanch
Samedi 26 : Double Exil

En mars à L’ACP La Manufacture Chanson

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Jolie programmation en ce mois de mars à l’ACP La Manufacture Chanson.

Revue en détail.

Tous les lundis, c’est Volo qui ouvre le bal de la semaine, avec des premières parties de premier choix (Gauvain Sers, le 7, et Missonne, le 14, par exemple).

Le 11, c’est un beau plateau qui sera servi : Nellyla et Andoni Iturrioz.

Le 16, on aura le droit à Eskelina, avec Flo Zink en première partie.

Et Danny Buckton Trio, le 23, à ne louper sous aucun prétexte !


Lundi 7 : Volo (avec Gauvain Sers en première partie)
Vendredi 11 : Nellyla + Andoni Iturrioz
Samedi 12 : David Ford


Lundi 14 : Volo (avec Missonne en première partie)
Mercredi 16 : Eskelina (avec Flo Zink en première partie)
Vendredi 18 : Nazzazzan Quartet


Lundi 21 : Volo (avec Paulka en première partie)
Mercredi 23 : Danny Buckton Trio
Vendredi 25 : Livane


Mercredi 30 : Davy Kilembé (avec Sollex en première partie)

En mars au Forum Léo Ferré

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Haut lieu de la chanson francophone s’il en est, le Forum Léo Ferré est aussi un endroit fort sympathique et accueillant où l’on aime se retrouver, discuter, boire un verre, faire des rencontres, avant d’écouter les concerts de la soirée.

Mais toi, si t’es un vieux ronchon, voire une vieille ronchonne, qui ne veut voir et parler à personne, bref, faire ton ursidé, tout(e) seul(e) dans ton coin, mais que tu veux quand même écouter de la bonne musique (c’est tout à ton honneur), je te fais un p’tit résumé, histoire de t’allécher par la programmation (à défaut de miel).

On commence le 4 et le 5 mars par du Brel, du Ferré et du Brassens, avec Francesca Solleville, Bruno Brel et Yves Uzureau. Le 6, c’est Corine Chabaud qui chantera du Barbara.

À noter aussi dans ton agenda, Guillaume Farley, le 10, avec le collectif Les Beaux Esprits qui sera suivi le 11 par la magistrale Nathalie Miravette.

Le 18, c’est Céline Caussimon qui viendra raconter son père Jean-Roger alors que le 19, Enzo Enzo sera en trio jazz.

Autre soirée à ne pas rater, c’est le dimanche 20 mars avec Les galops du Cheval d’or. On les a vus en version réduite en décembre dernier, on t’en a mis un extrait en ligne. La troupe des Cabarettistes revisite l’histoire de ce cabaret de la Contrescarpe, Le Cheval d’or, haut lieu de la chanson des années 55 à 69. C’est beau, bien interprété et inconsciemment le spectacle repose au centre de la table la nécessité d’un débat autour des lieux de chanson. Salutaire en cette période de vache maigre de lieux de diffusion artistique.

Si tu ne sais toujours pas ce que c’est que « les goguettes », primo, je ne te félicite pas, et deuxio, t’as intérêt à te rattraper le 24 pour rectifier ça, avec Les goguettes en trio… mais à 4.

Le 26, t’es booké(e) d’office parce que c’est juste Manu Lods qui officiera ce soir-là. Il risque de l’avoir mauvaise si tu ne viens pas. Manu Lods, c’est la cerise sur le gâteau d’un mois de mars riche en chansons au forum.


Vendredi 4 et Samedi 5 : Francesca Solleville, Bruno Brel et Yves Uzureau
Dimanche  6 : Corine Chabaud (17 h)


Jeudi 10 : Guillaume Farley (Les Beaux Esprits, avec GaliM en première partie)
Vendredi 11 : Nathalie Miravette
Samedi 12 : Serge LLado
Dimanche 13 : Daniel Colin, Dominique Cravic, Mathilde Febrer, Jean Philippe Viret (17 h)


Jeudi 17 : Le grand orchestre du Spoumj
Vendredi 18 : Céline Caussimon
  Samedi 19 : Enzo Enzo
Dimanche 20 mars : Les galops du cheval d’or (17 h)


Jeudi 24 : Les goguettes en trio… mais à 4
Vendredi 25 : François Corbier
  Samedi 26 : Manu Lods (avec Jeanne Rochette en première partie)


Jeudi 31 : Monica Passos