Festival Dimey : Les DiDouDingues pour finir en beauté

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Photo Chantal Bou-Hanna
Photo Chantal Bou-Hanna
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Samedi 7 mai. Clôture du Festival Dimey, en Haute-Marne, avec Les DiDouDingues. Plus d’un an que je cherchais à voir ce spectacle. Longue attente mais un résultat au-delà des espérances. Huit artistes sur scène. Un superbe spectacle collectif. Une ovation debout à la fin du concert après quasiment deux heures de bonheur. Allez je te détaille cette « troupe » : Hervé Lapalud, Frasiak, Davy Kilembé, Laurent Berger, Gilles Roucaute (oui je sais j’ai commencé par les hommes, oh c’est pas bien mais je les connais un peu plus les ayant tous vus en concert au moins une fois), Coline Malice, Marion Rouxin, Julie Rousseau. Et sur scène : des guitares, un piano, un accordéon, un divan pour (re)poser ceux qui ne chantent pas à un moment, des plantes vertes, des lampes et quelques autres instruments.

Photo Chantal Bou-Hanna
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Hervé Lapalud entre en scène et chante Si tous les gars du monde « voulaient se donner la main » au son de sa kora. Le ton est donné : on va parler de fraternité. Les autres comparses entrent. Chacun interprète une chanson de son propre répertoire entouré par les autres, instruments ou/et voix. Allez je t’en cite quelques unes. Mon île déserte de Coline Malice, une malicieuse chanson sur le minimum (ou pas) à emporter, enthousiasme le public. Certains titres évoquent nos racines (D’ici de Marion Rouxin et le Petit Mouin avec Julie Rousseau), nos racines voire notre racisme pour Mon pays de Kilembé. Quand Gilles Roucaute chante J’ai voté Front National, Davy Kilembé s’approche de lui et vient montrer sa gueule et sa fantaisie  « d’immigré » : la chanson n’en prend que plus de force. Toujours la fraternité quand Hervé Lapalud enchaîne avec Mes copains et son refrain repris en commun. On sent des copains sur scène. Ils vivent l’instant. Quelques blagues fusent. Puis Marion Rouxin lit un communiqué sur l’intermittence, chacun tenant une pancarte dont l’ensemble dit « C’est la direction qui est assistée, Déficit toi-même ». Et ils imagent le discours des intermittents par Quand les cigares… de Raoul de Godewarsvelde.

Photo Chantal Bou-Hanna
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Un moment très fort : les trois filles reprennent Juste une femme d’Anne Sylvestre. Un couplet chacune avec une mise en lumière adaptée, et le dernier ensemble. Les titres rebondissent l’un sur l’autre, les univers et les répertoires se mêlent, reliés par le fil de la fraternité et de l’humanisme. Ils construisent un spectacle cohérent et créatif, original et enthousiasmant, émouvant et positif, dans lequel l’apport de chacun valorise le résultat collectif. On ressent une belle complicité, leur joie d’être sur scène. Et pour nous quel bonheur de spectateur ! Dans la deuxième partie, place aux chansons d’amour (une autre forme de fraternité ?). Pour la nouvelle année le titre de Marion devient duo au piano avec Laurent Berger. Davy Kilembé chante Le cinéma avec le trio choral féminin reprenant les noms des comédiennes. Dans ce concert, il est évident qu’il Y a de l’amour dans l’air (« même si tout tourne à l’envers tout autour ») comme le chante Frasiak. L’un d’entre eux dira « Ce spectacle ce n’est pas vraiment un spectacle c’est un rendez vous d’amour » avant que la troupe interprète, tous ensemble, un savoureux Salut les amoureux (de Joe Dassin).

Photo Chantal Bou-Hanna
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Lapalud vient – comme il dit – payer sa dîme à Dimey en reprenant le beau texte hommage qu’il avait créé au même endroit deux ans plus tôt pour son concert solo. « La troupe » finira par une chanson de Dimey, inconnue pour moi, et particulièrement bien choisie. « Le mal d’être tout seul, le mal d’être perdu / A toujours fait mourir plus de gens que la peste / Donne moi ton amour je ne veux rien de plus / Quand je suis dans tes bras je me fiche du reste ». En rappel Les marquises, accompagnée entre autres à la kora et chantée par tous ressemble à un moment magique. Ils viendront conclure, tous assis sur le bord de scène et a cappella, sur Les philistins de Richepin et Brassens. Bon maintenant que je t’ai parlé du concert, évoquons un peu la genèse de ce spectacle. La veille, entre les deux concerts du soir, j’ai échangé une dizaine de minutes avec Hervé Lapalud et quelques DiDouDingues (Marion, Julie, Davy et Laurent). Beaucoup de rires, de plaisanteries. J’ai senti entre eux cette chaleur, cette complicité, ce plaisir d’être ensemble qui le lendemain illumineront le spectacle.

Photo Chantal Bou-Hanna
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Voici ce que je crois avoir compris. En 2014, à l’occasion des dix ans du Festival Faites de la Chanson, organisé par l’association Didouda, celle-ci qui, entres autres, organise chaque année des cabarets découvertes, a souhaité réunir quelques uns des artistes accueillis auparavant. Ils ont confié l’organisation de cette soirée à Hervé Lapalud. Plutôt que présenter un concert-défilé où chacun viendrait chanter deux titres, il a eu l’idée de construire un spectacle original.  Il a choisi les 7 autres artistes parmi la trentaine proposée. « J’ai eu carte blanche. Je ne connaissais que Laurent. J’ai écouté les chansons de chacun. J’ai choisi pour construire un spectacle. S’accompagner avec les artistes présents ».  Il a décidé de prendre une palette de gens différents, de construire un spectacle original, où les artistes eux-mêmes seraient musiciens pour eux et les autres. Le choix des chansons est une réussite (et parfois il est allé chercher loin dans un répertoire), les titres se répondent, le choix des instruments et des arrangements est une réussite. Cette soirée était prévue unique. Les retours dithyrambiques côté spectateurs, et le bonheur d’être ensemble sur scène les ont décidés de continuer l’aventure, de faire vivre Les DiDouDingues. « Depuis on a rejoué. A Nogent, c’est le quatrième rendez-vous pour la 5ème représentation ». Ce mois-ci, ils seront aussi au festival Aubercail le 24 mai. Et déjà une date est annoncée pour 2017.

Photo Chantal Bou-Hanna
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Comme l’artiste en fin de concert, j’en arrive aux remerciements. Merci à l’association DidouDa pour avoir été à l’initiative. Merci à Hervé Lapalud d’en avoir été l’architecte. Merci au Festival Dimey d’avoir choisi ce plateau de 8 artistes (ah c’est beaucoup !), sans tête d’affiche. Grand merci à ces huit beaux artistes pour ce moment de partage, de complicité et de talent. J’aimerais avoir bientôt l’occasion de dire merci à toi programmateur pour continuer à diffuser cette belle aventure artistique et humaine. Et de dire merci à toi spectateur pour aller voir ce spectacle collectif et ensuite aller découvrir chacun des ces artistes dans leur spectacle « perso ». Et merci à Chantal pour ces photos qui donnent envie d’aller au concert.


Les DiDouDingues au Festival Dimey à Nogent (52). Ils seront au festival Aubercail le 25 mai.

 

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