Nord, un chant sincère et évocateur

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Photo Déborah Galopin
Photo Déborah Galopin
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On avait précédemment rencontré NORD lors de son passage au Badaboum le 24 septembre pour la release party de son premier EP. On l’a retrouvé ce mercredi 17 février en première partie sur la scène des Trois Baudets.

Habituellement accompagné de ses musiciens, Xavier Feugray se retrouve seul entouré de ses instruments: une charmante guitare semi-hollow, un clavier et un ordinateur qui l’assiste. La salle demeure silencieuse, dans l’expectative de savoir ce que l’artiste va nous servir. Un bonsoir timide est lancé par NORD ne mettant personne réellement en confiance. Malgré la maladie qui a envahi ses cordes vocales – une vilaine grippe – cela ne l’empêche pas de faire monter sa voix. Si on l’a déjà entendu monter plus haut et qu’à certains moments on le sent frustré de ne pas pouvoir exprimer pleinement ses tessitures, la personne qui le voit pour la première fois n’y verra que du feu. Dès le premier morceau, les frissons sont là. Ses sentiments, il les extériorise sur scène. Il alterne entre un micro classique et un micro à reverb mettant sa voix en écho, donnant à ses paroles plus de profondeur.

Il faut en revanche, un peu de temps pour que le public se laisse embarquer dans l’univers de NORD, mais une fois qu’il y est, c’est pour ne plus en partir. Une fois la timidité rompue avec un « super ambiance, c’est vachement bien », le public se fait plus expressif. NORD fait rire la salle lorsqu’il fait son auto-promotion et à son tour rit, lorsqu’elle s’apprête à l’applaudir un peu trop tôt sur le titre Drunk.

Il nous a livré de nouveaux morceaux, où il est principalement question d’amour, d’amours qui finissent mal en général. Les paroles pas toujours joyeuses se mêlent comme il le faut à l’électro de NORD. Les beats de L’amour s’en va ne sont pas sans rappeler les sonorités de Stromae, superposé à des paroles comprenant répétitions et allitérations. « L’amour c’est comme une allergie […] Des sentiments, il y en a tant, il y en a trop, c’est dérangeant, quand ça se repend, comme du sirop, c’est écœurant. »

Photo Déborah Galopin
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Il y a toujours dans la musique de Nord une sorte d’ambivalence entre bien-être et souffrance. Mémorable en est un bel exemple avec sa rythmique dansante et grave à la fois. Ses paroles évoquent l’intensité de l’instant, des sentiments, du bonheur, dans un contexte de fête où l’alcool modifie les ressentis et la réalité. « C’est une soirée sans limites arrosée d’éventualités / Comme un parfum d’interdit dans cet appart’ mal éclairé / Tu es attirée par le vide, je tiens de plus en plus à toi. » Accompagné de ce vers « C’est le plus beau jour de ma vie » répété à l’infini, comme pour s’en convaincre, pour s’en rappeler, évoquant un moment succinct qui au petit matin nous échappe. C’est cela qui fait la force de l’artiste; toujours dans la poésie, dans la puissance des sentiments pas toujours beaux, mais touché d’une sincérité troublante dans laquelle on se reconnaît parfois. Sur un autre de ces nouveaux titres, dont cette fois l’instrumental se fait plus langoureux et mélancolique, il nous prouve encore une fois qu’on peut dire les choses simplement et efficacement : « Je ne sais plus qui je suis quand je te regarde, mais que vois-je après tout quand tu me regardes ? Des sentiments qui s’en foutent ». NORD termine sur un titre plus pop et léger, Elle voudrait.

Le set s’est révélé assez court, mais suffisant pour nous donner un bon aperçu de son univers à la fois dansant et sensible. Alors que la salle ne pipait mot lors de son arrivée, il a relevé le challenge de conquérir un public qui ne le connaissait pas en l’espace de sept titres et de surcroît malade. Pour l’avoir vu deux fois sur scène, NORD assure le show en toutes circonstances. Si la configuration de la salle ne nous permettait pas de danser, nous sommes restés assis pour boire ses paroles et mieux les apprécier. On l’attend avec impatience lors de sa prochaine date parisienne, le 17 mai, mais d’ici là, on pourra se mettre à niveau en écoutant en boucle son nouvel EP dont la sortie est prévue le 7 avril.

2 Commentaires

  1. […] Après avoir mis en image deux de ses titres en noir et blanc, voici le troisième. Il y a toujours dans la musique de Nord une sorte d’ambivalence entre bien-être et souffrance. Mémorable en est un bel exemple avec sa rythmique dansante et grave à la fois. Ses paroles évoquent l’intensité de l’instant, des sentiments, du bonheur, dans un contexte de fête où l’alcool modifie les ressentis et la réalité. Lire la chronique… […]

  2. […] Après avoir mis en image deux de ses titres en noir et blanc, voici le troisième. Il y a toujours dans la musique de Nord une sorte d’ambivalence entre bien-être et souffrance. Mémorable en est un bel exemple avec sa rythmique dansante et grave à la fois. Ses paroles évoquent l’intensité de l’instant, des sentiments, du bonheur, dans un contexte de fête où l’alcool modifie les ressentis et la réalité. Lire la chronique… […]

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