Une chevauchée sauvage mais ô combien maitrisée pour le groupe MUSTANG, le 3 juillet dernier aux Folies Pigalle.
Stop ! On va arrêter là les jeux de mots équidés ; les Inrocks savent faire ça bien mieux que moi… Et il me parait plus pertinent d’introduire mon propos par une observation d’une rigueur toute scientifique. Récemment Demi Mondaine, Johnny Montreuil et Radio Elvis nous en avaient fait la brillante démonstration… OUI, mesdames et messieurs, ma théorie est désormais prouvée par l’exemple ! Le français peut sonner rock. Des esprits chafouins me rétorqueraient avec le fiel qui les caractérise – qu’ils aillent d’ailleurs le répandre dans l’espace commentaires, à la fin de cet article qui n’attend que cela – que moult expériences ont été tentées et réussies auparavant ; des ancêtres Bijou ou Téléphone aux références incontournables que sont La Mano, Noir Désir, Bashung, Parabellum et consorts. Je renvoie ces cuistres, ces jean-foutre, à la page Rock Français de Wikipédia. Celle-ci mentionne pour les années 2000 et 2010 – je cite pèle-mêle – Louise Attaque, la french touch, Daft Punk et même Skip the use (j’oublie volontairement Mylène Farmer, on touche là du doigt les limites du processus communautaire et collaboratif). OH !!! Il est où le rock, le vrai, avec du coeur autour et sans chichis électroniques ? Si ça, ce n’est pas une preuve qu’il était grand temps de renverser la vapeur ! Et m…. chasser le cheval, il revient au galop !
MUSTANG ? Imaginez un Dutronc devenu subitement enragé suite à un embargo sur les Partagas, qui aurait sombré dans un underground velvetien et croisé Elvis et Kraftwerk ; un peu dur à visualiser, je vous l’accorde et évidemment un rien subjectif… Bon en même temps, Jean Felzine, chanteur et guitariste du trio – même s’il demeure très convivial avec le public – se la joue un tantinet rockeur sombre héros. Malheureusement, ce soir là au Folies Pigalle, il allait les collectionner les motifs pour faire vraiment la gueule. Vous me trouvez un brin sévère ? Mais c’est lui qui a commencé en voulant nous la faire à l’envers avec son coup de foudre et en prétendant en plus avoir le sens des affaires. Et puis, dis-moi merde pendant que tu y es, Jeannot ! Sans doute calmé par ses deux comparses, Johan Gentile à la basse et Rémi Faure à la batterie, l’ami Jean se détend en nous parlant de Johanna, d’Anne-Sophie et autres princesses au petit pois. C’est bien connu que les filles aiment les oiseaux blessés comme lui… Enfin, détendu, détendu, c’est vite dit ; c’est qu’il la martyrise sec sa Gretsch et la façon dont il trépigne, traduit une nervosité certaine. On peut le comprendre ; sono très moyenne, un micro défaillant et le retour du batteur qui le lâche. Pas vraiment leur soirée aux Mustang, mais il en faut plus pour les déstabiliser et c’est sur Je vis des hauts, un hymne aux gamers joué à fond les manettes, qu’ils concluent leur concert. Je vais vous faire une ultime confidence, je n’avais pas véritablement adhéré à l’écoute de leur dernier album. Et pourtant, sur scène, ces titres ont pris une vraie ampleur et depuis Mustang fait partie de mon tiercé gagnant. Moralité, s’il en faut une, c’est que le rock’n roll ne se dévoile véritablement qu’en live, car il a su rester vivant depuis toutes ces décennies ! Rester vivant, rester vivant… Ah non, pas lui ! Putain, mais casse-toi Johnny !
Un grand merci à Lofanax pour ses superbes photos.
[…] Mustang 100 pur-sang rock ! […]