Nicolas Jules – Le yéti

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Le plus prolixe de nos contemplatifs est de retour, quatrième album en quatre ans.

Bipède bien ancré dans une époque qu’il ne semble pourtant pas particulièrement vénérer, Nicolas Jules continue de passer au noir son inspiration du monde d’aujourd’hui (Mort aux photocopieuses.). Conviés dans un voyage initiatique en terres passionnées et incandescentes, nous suivons ce Yéti à la trace au long de onze chansons plus six étapes instrumentales, qui semblent rythmer de la naissance au déclin une relation amoureuse.

Au son d’un bluesy-rock brut parfois brutal mais néanmoins à large dominante acoustique, on embarque en pleine lumière ; l’amour alors bat des Records au rythme de l’espoir et s’achève sur la plus belle des déclarations : « Il lui faudrait mes yeux pour voir comme elle est belle. » Mais l’enivrement est de courte durée car notre poète se retrouve Perdu : l’amour est soluble « dans ce café ». Comme jadis son cœur dans la bétonneuse, aujourd’hui « tournent le linge et [ses] pensées dans une machine à laver ».

« Avec un crayon noir je dessine la neige » (Lavomatic), se désespère-t-il après avoir pris le gainsbourien Tramway jaune pour se rendre au Pays de cendre étreindre Ta colère. A l’arrivée, on comprend que cet abominable homme des neiges ne crie que « pour déloger ton amour qui se cache ». Himalayesque.


Nicolas Jules

Le yéti

Ursule / l’autre distribution

2021

Chronique parue dans le n°21 de la revue (Automne 2021)

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