Lise Cabaret déclare dès le premier titre (Délirium passionnel) : « La liberté à tout prix / La liberté ça ne s’achète pas ça se vit. » L’album se partage entre ballades folk et chansons à coloration rock, entre expression de sentiments (Prendre le temps, Délirium passionnel, Pagaille) et portraits touchants. Portraits de femme surtout (La femme contrebasse, La tzigane, Ma Laure) mais on y trouve aussi ceux de Pierrot et de Ritier. Lise nous émeut lorsque la femme d’aujourd’hui rencontre l’enfant qu’elle était (La petite fille) ou lorsqu’elle évoque Les hommes sensibles. Elle joue de la guitare et du piano, écrit et compose toutes les chansons – sauf Elle et lui, reprise savoureuse de Diego Pallavas –, et illustre en linogravure le livret. On retrouve les excellents David Stygmate à la guitare électrique et Patrick Lemarchand à la batterie. Lise Cabaret chante sa ville natale, parfois avec sa gouaille de Parisienne, « du haut d’un Paname proche des abîmes », les beaux quartiers « de Belleville, d’Aubervilliers, de Montreuil jusqu’au 20ème » et les troquets. Dans Paris merveille (« Paris poubelle ») qui clôt l’album, le dernier couplet s’achève par « La lutte va commencer » et le dernier refrain sur « Je hurle l’anarchie ».
Michel Gallas
Lise Cabaret
Delirium passionnel
Autoproduction
2021
Chronique parue dans le n°21 de la revue (Automne 2021)