Léo Haag – En Chantier

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Léo Haag, poète musicien, continue ici de Livrer pagaille, du nom de son spectacle en solo piano-dérangé. La musique très cuivrée de En chantier suggère une fanfare et/ou un chant révolutionnaire, quand Histoire d’enfer, « petit paradis » de chanson, nous chavire par sa douceur musicale, la poésie du texte et les improvisations de Murielle Holtz. Avec L’ogre d’église, Léo Haag exprime sa colère contre le « viol de gambettes », tandis que dans Tempête dans un encrier le champ lexical de l’amour se mêle à celui de l’écriture. Ce sept-titres ne ressemble en rien à ce qui est communément proposé à nos oreilles. Léo Haag nous sert des textes forts, poétiques et engagés, des compositions et des arrangements à la musicalité affirmée, tirant de son piano une étonnante palette sonore. Ses trois musiciens – contrebasse, batterie-percussions, trombone-tuba – sont rejoints parfois par une belle section cuivre. Les « taches » d’encre d’Anne Wenger illustrent joliment la pochette et le livret. Celui-ci contient deux beaux textes manuscrits – non mis en musique ici – et un lien vers un court métrage, Pagailles nocturnes, poème cinématographique, une immersion dans le ventre du piano et de la musique de Léo Haag. Un artiste singulier à découvrir, un album surprenant à savourer. 

Michel Gallas


Léo Haag

En Chantier

Les rustines de l’ange/ InOuïe distribution 

2021

Chronique parue dans le n°21 de la revu(Automne 2021)

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