Barjac m’en chante : Nicolas Jules

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Nicolas Jules © David Desreumaux

Nous poursuivons l’annonce de quelques concerts du festival Barjac m’en chante du 31 juillet au 5 août avec un gros plan sur Nicolas Jules (dossier dans le n°4 et chronique d’album dans le n°19 d’Hexagone) qui chantera en solo le 2 août dans la cour du château. Nous l’avons rencontré au festival de Montcuq dans le Lot à la mi-juillet. Nous avons évoqué, trente ans après son premier concert, ses différentes formules sur scène et ses derniers albums parus à une fréquence très rapprochée.

Nicolas Jules
© David Desreumaux

Sous le nom de Nicolas Jules, en plus de ton solo, tu joues en trio ?

J’ai longtemps joué en duo avec le batteur Roland Bourbon. Puis nous sommes passés aux formules en trio d’abord avec une contrebasse (Béatrice Gréa), puis un violoncelle (Clément Petit) et désormais un violon (Frédéric Jouhannet). Cela a réduit en taille, nous utilisons des voitures de tournée de plus en plus petites et nous prenons moins de place dans le train ! Changer de formule, au fil des années, permet de ne pas s’ennuyer.

Les caractéristiques du trio actuel ?

Avec Clément Petit nous avions un plus gros son, plus rock. Avec le trio actuel, j’avais envie d’un son plus intime. Nous n’avons pas de retour – sur certaines scènes c’est plus joli – du coup, nous sommes obligés de nous écouter profondément et de jouer vraiment ensemble. On ne joue pas fort et on peut jouer dans des tout petits lieux. Nous sommes positionnés très très proches sur la scène, chacun intervient beaucoup avec des improvisations et de l’humour. Ainsi, le public en une seule image voit ce que chacun fait. J’essaie de jouer le plus possible en trio notamment pour l’aspect musical.

Et la formule solo, pour Barjac  ?

J’ai déjà chanté deux fois à Barjac : à la Chapelle, il y a longtemps, puis dans la cour du château. Le solo est complètement différent du trio, spectacle assez calé. En solo, je n’ai aucune set-liste préétablie. Je demande combien de temps je joue (et parfois je sors la montre). Depuis quelques années, j’expérimente, j’improvise. Je peux faire des vieilles chansons, des récentes, des pas encore enregistrées, et parfois des reprises (à Montcuq, j’ai interprété la peu connue Chanson pour un petit bout de Nino Ferrer, et cela peut-être Elvis Presley comme Jean Yanne). Dans le solo, je fais plus le clown. Les gens qui écoutent – il y en a quelques uns ! – s’aperçoivent que je n’écris pas des chansons comiques mais souvent assez sombres. Le côté clown, les inter chansons c’est pour faire passer la noirceur des textes. il faut que l’on s’amuse dans un concert, même si on dit des choses dramatiques et tristes.

Nicolas Jules
© David Desreumaux

Tu joues aussi dans Bancal Chéri

Sur les cendres encore chaudes du spectacle collectif Boby Lapointe repiqué, nous décidons de monter un groupe tous les quatre (avec Imbert Imbert, Dimoné et Roland Bourbon) pour avoir l’occasion de continuer à se voir. Nous jouons peu souvent, mais chaque concert est une fête, comme un banquet de copains qui se retrouvent. L’enregistrement du second album de Bancal Chéri est planifié.

Tu joues également dans Le banquet ?

Dans ce spectacle, je ne chante pas, je dis mes textes avec un quatuor d’excellents musiciens (Clément Petit au violoncelle, deux violonistes et un contrebassiste). Un disque a été publié.

Encore une nouvelle prestation : Le Jour de la Réglisse pour le festival Printival Boby Lapointe ?

L’idée vient de Dany Lapointe qui m’a souvent entendu parler chanson. Je ne vais pas chanter. Je diffuserai des extraits de chansons et je vais les commenter, raconter mon rapport à ces chansons en affirmant, subjectivement, pourquoi je les aime et pourquoi je les déteste.

Tu as aussi joué dans une pièce de théâtre ?

Oui, une adaptation de Bérénice. Mais c’est fini.

Nicolas Jules
© David Desreumaux

Et tu as aussi sorti trois albums en moins de deux ans. Falaises en octobre 2019 a été suivi en décembre 2020 par Douze oiseaux dans la forêt de pylônes électriques.

Oui J’ai « profité » du confinement. Je l’ai fait tout seul. J’ai enregistré, joué tout tout seul, mixé seul pour la première fois et j’ai dessiné la pochette.

Le Yéti est sorti le 15 juillet

Depuis une dizaine d’années, j’ai emmagasiné de la matière, enregistré des bouts de chanson quand j’habitais à Lyon ou à Paris, voire des chansons entières. C’est ma plus longue gestation d’album ! J’ai enregistré Le Yeti avec mes deux musiciens de scène. Depuis le début du confinement, je n’ai écrit que deux chansons, mais avant le confinement, j’avais déjà en stock des chansons écrites. Et donc j’ai encore un album d’avance ! J’adore faire des albums, c’est très excitant.

Pourquoi tu fais plus d’albums aujourd’hui ?

Je me suis mis à enregistrer moi-même, à mixer, je suis autonome et je règle ainsi le problème financier (pas de studio, pas de dépendance envers celui qui fait le son et celui qui mixe). J’ai aussi décidé de ne plus être distribué, de ne pas demander d’aide et de subvention, de ne pas recourir au financement participatif, de ne plus être sur les plateformes d’écoute et de téléchargement. Je fais plus d’albums aujourd’hui car j’ai accumulé des chansons restées dans les tiroirs. Désormais cest l’autonomie totale. Et c’est ma mère qui envoie les albums.


Barjac m’en chante 2021 – Les précédents articles : AnneliSe Roche et Entre 2 Caisses.


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