FredObert – Du velours

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Fred Daubert est un garçon discret et des plus attachants qui maîtrise avec brio la discipline du portrait. Après Le blues du Berryparu en 2016, FredObert (le même avec ses musiciens) donne des nouvelles fraîches. C’est de la belle étoffe, Du velours. L’énergumène se plaît à magnifier les gens de petite condition, gens riches de générosité et d’âme : Tonton Martine, Comme un gamin ou encore Chez Jeanine, taulière du bar de La Civette. Il plane ici un vent de douce nostalgie qui ne sombre pas dans le « c’était mieux avant ». Daubert donne à voir la vie rurale en ces lieux en fin de vie, ces petits rades où se rejoue le monde du matin au soir. Il croque avec Chez Jeanine – tel un Renaud des grands jours – une Mère à Titi version troquet, force détails à l’appui : œufs durs sur le comptoir, distributeur à « cahuètes » et « trophées de footeux sans argent ». Il écrit juste et sensible, convoquant nos cinq sens.

Du velours est un florilège d’émotions dans lequel le cocasse, l’humour et la fantaisie le disputent à la tendresse et à la mélancolie heureuse (Lettre à Renaud, bel hommage mêlant tendresse, humour et lucidité). Florilège tout autant que manifeste en faveur des joies simples de la vie dans lequel le Berrichon offre un bel éclectisme musical dans le lignage des Escrocs. Une belle réussite.

David Desreumaux


FredObert

Du velours

Autoproduit – 2020

Chronique parue dans le numéro 16 de la revue Hexagone.

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