Daniel JEA – À l’instinct À l’instant

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Attention album instinctif… et addictif ! Pas seulement pour les aficionados de la six-cordes électrique, maniée par la main d’un maître. Les amateurs de chanson rock trouveront leur compte dans ce subtil mélange de son brut de décoffrage façon live et de textes intimistes.     

Daniel JEA fait partie de ces gâchettes aux riffs acérés, qui transportent plutôt qu’ils accompagnent. Depuis vingt ans, il loue ses services à la fine fleur de la scène française. Sans distinction de genre, de Saez en passant par La Grande Sophie ou les p’tits jeunes-qui-montent que sont Buridane, Jérémie Bossone ou encore Garance. Et comme d’autres spadassins dans son genre, après avoir dûment rempli son contrat, il s’autorise une petite parenthèse, un petit plaisir exempt de toute culpabilité… Pour cette troisième escapade, il   s’est adjoint les services de France Cartigny et Emilie Rambaud (The Buns), duo de percuteuses de fûts, pas manchotes non plus coté choeurs. Une formule “power trio” des plus originales, forcément percussive, voire abrasive, au service d’une écriture sèche et électrique tout à la fois. Ça cause pas mal d’amour comme souvent, mais sans afféteries, ni fanfreluches. “Je garderai la chaleur, D’l’amour à la louche, J’ai encore l’odeur, Ton goût bien en bouche” (Quitte-moi).

Le choix de A l’instinct A l’instant comme porte-étendard de l’album, est fort judicieux. Il s’agit du titre le plus pop et il procure une irrésistible envie d’imiter le duo de batteuses en tapant du pied. Mordant, vif… Rock ? Chanson ou rock, éternelle question dès lors que les guitares se taillent la part du microsillon à la française… L’homme a beau se sentir désaligné, il est parfois Au milieu façon Saez, mais sans la vindicte à la Cioran propre à l’accusateur libertaire. Il semble préférer prêcher le lâcher prise (“Tu te sens bien, je me sens libre, Comme un arbre, Tu te déploies, je me délivre” – Comme un arbre), l’optimisme à deux (Tout est mieux) ou son corollaire l’attachement (J’avoue). Non-Séparables, instrumental lancinant de plus de sept minutes, parsemé d’interventions multilingues, clôt l’album de manière cryptique, mais pas forcément désagréable…

Mad



 

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