David Assaraf – Ceux qui dorment dans la poussière

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1941

Voix de crooner, écriture ludique – Beau et mienne, Juré craché sur vos tombes –, piano classique omniprésent… Sans son chapeau noir, on jurerait une réincarnation du Gainsbourg des débuts. Mais David Assaraf a une histoire, tant personnelle que professionnelle, qui permet de dépasser cette impression première. « Cet album célèbre les vivants et ceux qui ne sont plus qu’à travers nous… », précise-t-il. Ceux-là s’incarnent dans les mots d’un poète chevronné qui cite volontiers Francis Picabia ou Stig Dagerman, et rend hommage avec tact et retenue à un père trop tôt disparu (le swinguant Et que rien ne m’éveille).

Pour ce premier album, ce perfectionniste s’est offert les services du producteur Ian Caple (Fantaisie militaire de Bashung, Gratte poil de Têtes Raides). L’orfèvre du son du Sussex l’a laissé créer en toute liberté et a su ajouter à bon escient ici des riffs de guitares rockailleuses (Juré craché sur vos tombes), là un soupçon de réverb’ (Et que rien ne m’éveille). Sa patte est perceptible dans les deux respirations musicales Kaddish et 2609, et traduit à merveille un mysticisme dénué de tout excès de religiosité. Le point d’orgue de l’album est sans conteste le duo Les papillons bleus. Le contrepoint aigu de M, avec lequel David Assaraf a développé une vraie complicité et qui joue également dans Juré craché, est tout bonnement bluffant en termes d’osmose musicale. Un premier coup d’essai, véritable coup de maître.

Mad


    • David Assaraf
    • Ceux qui dorment dans la poussière
    • abbesses music publishing – 2019
    • Chronique parue dans le numéro 13 de la revue Hexagone.

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