Clio – Déjà Venise

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En 2016, Clio faisait ses premiers pas discographiques sur la pointe des pieds, avec un album homonyme aux couleurs acoustiques appuyées qui lui seyaient plutôt bien. La voici de retour avec un second opus, Déjà Venise, dans une veine cédant davantage à l’air du temps, plus électro pop. Passée la surprise de cet instrumentarium fait de claviers et de boîtes à rythmes, accepté le renoncement à la chaleur des instruments en bois, on se fait à cet environnement qui finalement colle bien à la trentenaire et à ses sujets d’élection.

Les morceaux recèlent toujours des mélodies redoutables d’efficacité, mais Clio brille surtout par sa plume, par son sens accru de l’observation et sa capacité à dire beaucoup et fort bien en peu de mots. Au centre de cet album, les relations sentimentales – plus exactement les relations de couple – et ce qu’elles engendrent comme questionnements et remises en question : T’as vu interroge le doute, Déjà Venise évoque le déni de l’usure de la relation, Amoureuse relate le besoin « d’encre pour ses cartouches » en rapport avec la thématique de l’ennui, thématique qui atteint son paroxysme avec Sur les horodateurs. Car Clio c’est aussi une façon de dire, presque anodine, mais les mots tombent tel un couperet : « Je passe nos balades à regarder l’heure sur les horodateurs. » Cruelle, croyez-vous ? En chanson assurément. Mais dans son histoire d’amour, Clio serait Romy Schneider… (Romy S.)

David Desreumaux


  • Clio
  • Déjà Venise
  • un plan simple – 2019
  • Chronique parue dans le numéro 13 de la revue Hexagone.

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