Mathieu Barbances – Né quelque part

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Mathieu Barbances © David Desreumaux - Reproduction interdite

Le festival Barjac m’en chante – riche de propositionsne se cantonne pas aux concerts de la cour du château et aux découvertes du chapiteau. N’oublions pas les autres propositions, permettant aux festivaliers de découvrir des spectacles parfois mémorables, comme ceux donnés à la salle Trintignant (par exemple Presque un cri à retrouver ici avec Lise Martin et Valentin Vander) ou ceux jeune public, situés à la Basse cour, en fin de matinée.

Né quelque part, le spectacle de Mathieu Barbances, raconte l’histoire de Tarek, un petit garçon syrien, qui va avec sa famille connaître la guerre, la fuir en quittant son pays et… ses copains. Ce conte réaliste parle de l’exil, des migrants et d’un périple de plusieurs mois pour arriver en France. Et aussi des passeurs, du refus du migrant, et des personnes et associations aidantes. Tout cela exprimé avec des mots simples et à travers le regard de l’enfant. On connaissait Mathieu Barbances chanteur avec sa contrebasse (voir ici un CR de concert). On le découvre formidable comédien et conteur, jouant de son corps et de sa voix, avec sensibilité et parfois de l’humour, pour incarner tour à tour Tarek, son père, sa mère enceinte, sa sœur et son copain.

Le spectacle adapte un « J’aime lire » : Les trois étoiles de Gwénaëlle Boulet. La forme est soignée. Derrière l’acteur, un grand fond bleu sur lequel, au fur et à mesure, il vient ajouter des bouts de tissu – qui s’accrocheront avec un ingénieux système d’aimants – représentant les pays cités et traversés, en faisant apparaître le bassin méditerranéen puis le continent européen. Nous suivons ainsi le parcours de cette famille (la Turquie à pied, la difficile traversée de la Méditerranée en petit bateau gonflable, « entassés comme des sardines », la Grèce et nouvelle épopée en bateau, bus, voiture et marche nocturne à travers les Macédoine, Serbie, Hongrie, et Italie). Des chansons (ou extraits), jouées avec contrebasse ou ukulélé, et intégrées au récit viennent lui faire écho. « La guerre me chasse d’ici / Des bombes sur mon école / Pour des histoires millénaires / Pour les dollars du pétrole / Cette guerre n’est pas ma guerre / Nous vivions heureux ici / J’ai le cœur lourd ce matin / Sur les chemins interdits / Je suis un clandestin ». La « bande son » est judicieusement composée : Né quelque part (Maxime Le Forestier), Clandestino (Manu Chao), Salam Alaykoum (HK et les Saltimbanks), Africain à Paris (Tiken Jah Fakoly).

En rappel, Mathieu Barbances, venu plus tôt dans l’année dans une classe de Barjac, fera monter sur scène deux enfants (non partis en vacances) pour reprendre ensemble Clandestino. Un conte, une carte qui s’enrichit peu à peu, des chansons, de l’humanité : quelle belle manière pour parler d’un sujet difficile aux enfants et … aux parents. La pédagogie pratique par le spectacle.


Mathieu Barbances a notamment joué ce spectacle, tout public à partir de 7 ans, Né quelque part, à Barjac le 30/07 et au festival d’Aurillac du 21 au 23/08


Photo Mathieu Barbances © David Desreumaux / Reproduction interdite


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