Angèle et Balthaze au Forum Léo Ferré

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Mi-juin, Angèle et Balthaze étaient en co-plateau sur la scène du Forum Léo Ferré. Le Forum soutient beaucoup les jeunes artistes et essaie vraiment de leur faire une belle place dans ce lieu, avec des premières parties et des soirées « découverte » régulièrement au programme. Ce soir-là, il y avait foot à la télé, et malgré ça, le public a répondu présent pour ce chouette co-plateau, et il a bien eu raison ! Les deux talentueux artistes ont offert une bien belle soirée.

Balthaze
Photo: MH Blanchet

Balthaze, ouvre la soirée. Pour sa première date au Forum Léo Ferré, il est seul sur scène avec sa guitare. Avec son jeu de gratte très personnel et son interprétation qui vient tout de suite te choper, dès le premier titre, Mon perchoir, il a toute l’attention du public. Il a cette facilité à rendre un moment hyper intimiste, à être proche du public, en constante interaction avec lui, puis à suspendre un instant, puis à pouvoir provoquer un fou rire. Ses textes poussent à une écoute attentive, parce qu’il en a des choses à dire, et il les dit de bien belle manière. Un peu plus tôt dans la journée, avant les balances, il a écrit un texte, assis au bar du Forum. Il choisit de le lire, entre deux chansons. La beauté de la maîtrise de la langue française, la franchise et le côté direct des mots d’un langage plus familier, le fond, la pointe d’humour dans la forme, et puis cette touche de Balthaze, indescriptible… Et encore une fois on prend une claque. C’est compliqué de savoir faire passer des messages forts en trois ou quatre minutes. Lui, il a cette force, et ce juste équilibre entre le fond et la forme qui fait qu’il provoque l’écoute et la réflexion sans jamais tomber dans quelque chose de dur ou de moralisateur.

Balthaze
Photo: MH Blanchet

Je commence à l’avoir vu sur pas mal de scènes, dans différentes configurations, avec différentes formations, et à chaque fois il me bluffe autant. Les versions des titres ne sont jamais exactement les mêmes. De nouvelles compositions ou d’anciennes qui reviennent, apparaissent par-ci par-là, dans le set. Au Forum, en plus du nouveau texte écrit du jour même, on a aussi découvert un ancien titre, La môme. Un très beau morceau, qui monte progressivement en puissance. Il mériterait bien une place régulière dans le set celui-là. Dans les titres « forts », il faut citer Paname. Pour l’instant elle n’existe qu’en live, et il se passe quelque chose à chaque fois. Elle nous parle à tous, elle touche là où on est fragile. « Prête-moi ta ville avant qu’ils ne prennent la mienne… » Et puis il y a 1 milliard d’images . Celle-ci, depuis sa première écoute, pour moi elle a un truc en plus. Ce soir-là, la version prendra une dimension spécialement belle avec la participation du public. Entre moments d’émotion et de fraîcheur, le concert se termine (trop) vite. Mais il est temps de laisser place à la deuxième artiste de la soirée.

Angèle
Photo: MH Blanchet

Angèle était déjà venue faire une première partie au Forum, cette fois-ci elle a pu présenter un set d’environ une heure. Accompagnée de trois musiciens, elle a pu montrer l’évolution du projet. Pour moi, ne connaissant son projet que par internet, c’est une découverte en live. Elle commence avec Prélude, qui est également le titre de son EP. Une façon d’ouvrir une porte pour laisser entrer dans son univers : « Un prélude, écoutez. C’est mon rêve qui commence. Dans le silence, mes notes qui dansent… » Angèle, sur scène, elle ne se protège pas, il livre ses douleurs, ses failles, elle parle d’amour, elle parle de la vie. Vous me direz que c’est des sujets assez courant, d’accord. Mais elle le fait à sa façon, avec ses mots et des angles différents. Les textes poétiques, les arrangements travaillés et l’interprétation sensible. Le public est attentif, elle le touche. Allant du piano au micro selon les titres, elle transmet de belles choses à travers ses morceaux.

Angèle
Photo: MH Blanchet

Les accompagnements de Emilie Touchard au violoncelle, Antonin Lespagnol à la guitare (dont il faut souligner la qualité des solos) et à la trompette, et Marc Heullant à la batterie, apportent de belles couleurs aux mélodies et mettent en valeur les mots. Ils plongent dans différentes atmosphères avec toujours un brin de douceur pour atténuer les maux. Le projet est jeune, il a besoin de tourner, de mûrir, mais à la vue de ce qu’on a vu ce soir-là, il n’y a pas de doute sur le fait qu’il est en train de grandir de belle façon !

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