Hé Mick, t’exagères : encore un article sur Les Fils de ta mère ! Ah, je ne l’ai pas fait exprès. Je ne voulais pas, vraiment. La preuve ? En septembre j’ai publié un article sur Les Fils de ta mère chantent les swingers, concert datant de mai et j’ai annoncé leurs trois spectacles différents de la rentrée. Tu vois, je n’avais aucune intention de faire un nouvel article si vite.
En plus, je suis venu le vendredi, le premier des trois jours, et ils disent eux-mêmes que le vendredi leur permet de finir les répétitions, qu’ils ne sont pas au point. Et pour finir, le répertoire choisi c’était Boby Lapointe, pour moi un grand, quasiment un intouchable. J’avais donc toutes les raisons pour ne pas écrire. Et une fois de plus j’ai perdu ! Un superbe concert. Beaucoup de spectateurs m’ont dit, à la sortie, que ce spectacle était dans le top des concerts des Fils de ta mère, voire leur concert préféré parmi tous ceux vus. Je suis de leur avis. Et comme des évolutions sont arrivées dans ce collectif, je possède donc beaucoup d’informations à te donner. Ce serait ballot de les garder pour moi. D’abord la composition du groupe. Florent Gourault, présent depuis l’origine, l’un des trois piliers, n’est pas là ce soir. Car, pour ne pas perdre le Nord, il est allé « travailler » quelques mois à Lille, la chanson ne nourrissant pas toujours son homme. Comme avec lui ils étaient trois chanteurs, sans lui ils sont … quatre ! En effet il est remplacé par Piérick déjà présent sur Les FDTM chantent Brassens, Brel Ferré et la fameuse interview poster. Et il est aussi remplacé par Marion Josserand, découverte en fille de ta mère lors du Barbara l’an passé.
Pour finir la présentation du groupe ce soir-là, je dois citer Gaël Carigand, assez souvent présent cette année, qui retrouve sa batterie pour donner le rythme au deux autres piliers, Chouf et Manu Galure. Et si je te parlais du concert ? Un début tonitruant avec Petit homme qui vit d’espoir chanté en canon au milieu des spectateurs. Dès le second morceau La maman des poissons le public Lapointophile chante les refrains et une grande partie des textes avec le groupe. Et cela va continuer pendant tout le concert. Comme souvent avec Les Fils de ta mère, pour certains titres, chaque chanteur reprend un couplet et tous reprennent le refrain ou/et les fins de phrases comme pour Avanie et framboise joué avec un rythme plus long, La fille du pêcheur et Léna. Un peu comme pour les spectacles sur Anne Sylvestre et Higelin / Fontaine, je constate pour Boby Lapointe qu’on peut répartir les spectateurs en deux catégories principales : ceux qui apprécient Les Fils de ta mère et ne connaissent pas le répertoire choisi, ceux qui viennent pour retrouver les chansons d’un de leur artistes préférés et découvrent Les Fils de ta mère. Et à la fin du concert les premiers ont envie d’écouter l’artiste choisi et les seconds décident de revenir au prochain cabaret chanson des Fils de ta mère. Ah j’allais oublier une troisième catégorie : ceux qui apprécient les deux (dont j’étais ce soir-là, comme souvent, un des éminents représentants).
Un moment solo pour Piérick qui fait une adaptation de Leçon de guitare sommaire puis, sans aide du texte, délivre Le papa du papa qui lui vaut l’ovation du public. Et il enchaîne avec une savoureuse Revanche (Le lundi je mendie) pour finir par Eh ! Toto. Marion chante sur Ta Katie t’as quitté avec le refrain repris par tous. A noter, elle, comme Piérick, connait son texte par cœur et n’a pas besoin de papier de secours à portée d’œil. Est-ce le ticket d’entrée pour les nouveaux ?
Le peu connu Saucissson de cheval, à base de jeux de mots chevalins se révèle un joli moment de délire. Les cinq, sur le devant de la scène, bougeant plus ou moins ensemble (imitation du cheval ?) avec un Gaël Carigand hennissant sur le refrain. A noter également Mon père et ses verres, plutôt reggae, chanté par Chouf, sur lequel les jeux de mots mis en évidence font fortement rire la deuxième partie du public, celle qui ne connaissait pas Lapointe (pour le plaisir : « Mon père est marinier Dans cette péniche Ma mère dit la paix niche Dans ce mari niais »). Les Fils de ta mère se font plaisir et se font quelques blagues. Piérick annonce « Pour la première fois à la batterie Manu Galure, » et il enchaîne « Et on l’espère pour la dernière fois ! » Le batteur Carigand, quand il vient chanter Embrouille minet, annonce « Voici mon groupe » en montrant les autres chanteurs. Puis il enchaîne avec L’idole et l’enfant, en version plutôt rock, dans lequel je vois pour la première fois Simon Chouf jouer de la trompette !
Pour son moment solo, Marion, sur Je joue du violon tzigane, cherche désespérément un spectateur qui pourrait venir avec elle. Galure choisit un spectateur (au hasard ?) et … je suis monté sur scène (il se pourrait même qu’une photo en apporte la preuve). Ensuite, Marion, violoniste de formation, prend son instrument pour chanter Bobo Léon puis elle s’assoit sur la marche de la scène et, au banjo, reprend Dans mon pays, titre peu connu de Lapointe. «Il n’y a que 3 cordes à mon banjo pourri / Une qui aime, une qui pleure, une qui rit / Celle qui pleure je fais semblant qu’elle rit / Celle qui aime j’en joue pas à Paris.» Marion Josserand sur Boby Lapointe : un joli moment, une superbe voix et une grande implication dans ce qu’elle chante. Elle en a aussi fait la preuve sur Insomnie jouée aussi sur un rythme différent et avec un joli accompagnement au piano.
Puis, Galure part sur un chant flamenco, accompagné aux castagnettes par Gaël Carigand, pour introduire un endiablé Aragon et Castille. Ils finissent avec Ça va, ça vient, font reprendre le refrain et l’air au public puis quittent la scène chacun leur tour. Ils reviennent pour un Sentimental bourreau très rythmé avec Marion au violon. Un deuxième rappel sur Saucisson de cheval n°2, un spectateur semble mieux connaître le texte qu’eux alors ils le font monter sur scène.
Oui je sais, je t’ai cité beaucoup de titres faits dans le concert, et peut être cela ne t’apporte rien (surtout si tu n’es pas Lapointophile) mais pour une fois que je connais toute la set-list alors je le fais savoir !
Et même, si c’est décontracté, nous apprécions, à nouveau, un spectacle construit sur la reprise d’un répertoire avec respect et personnalité, avec un enchaînement de titres enjoués et de titres plus calmes, des rythmes différents suivant les morceaux et montrant ce soir les différentes facettes de Boby : de la rigolade, du jeu avec les mots, des textes dits, de la tendresse. Et bien sûr nous avons droit à la conclusion finale et définitive au cri de « C’était les Fils de Ta mère ! … Le bar est ouvert ! » En fait, on a assisté ce vendredi à un petit moment de magie : beaucoup de rires, beaucoup de connivence entre le public et les Fils de ta mère. De la bonne humeur partagée. Du bonheur dans l’air. Vive le spectacle vivant ! Je reviendrai le dimanche, et comme souvent avec ce collectif, ce ne sera pas tout à fait la même chose. Des textes un peu plus possédés, quelques petites évolutions dans le concert, un public un peu moins participatif mais à nouveau ravi.
Au programme de la prochaine séance : Juliette !
Les Fils de ta mère chantent Boby Lapointe du 25 au 27 septembre Chez ta mère. Et ils chanteront Juliette du 20 au 22 novembre toujours Chez ta mère.
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