Manu Lods, retour au Petit Ivry

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Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Samedi 17 janvier, au Forum Léo Ferré, à Ivry, on a encore eu droit à une putain de soirée ! Excuse la grossièreté, la radicalité du propos et l’emportement mais c’est ça oui, une putain de soirée ! Un co-plateau prometteur qui ses promesses a tenu ! Vignaux / Lods. V’là l’affiche ! La bande à Gilles Tcherniak met la barre bien haut ces temps-ci et on s’en réjouit !

D’abord, en prem’s, Gaëlle Vignaux. From Malakoff. On l’avait épiée à l’Espace Jemmapes en décembre dernier et on t’avait fait part de tout le bien que l’on en pensait et de tout le plaisir qu’on avait pris. S’exécutant en guitare-voix cette fois-ci, on ne va pas redire comme on apprécie Gaëlle, on te laisse relire ce papier.

Nous allons nous arrêter un peu plus longuement sur un garçon que perso j’adore. Et ça date pas d’aujourd’hui. Manu Lods. Sur le circuit de la chanson depuis la fin des années 80, le bonhomme a vite été enrôlé dans les jupons de Font & Val – célèbre duo de chansonniers dont le second d’entre eux a fini par mal tourner à France Inter et accomplir ce qu’il dénonçait des années plus tôt : se conduire en gros con de patron. Bref. Depuis cette période de la fin 80, Manu Lods écrit des chansons et les chante. Il se voit même recevoir des mains de Maxime Le Forestier le prix Sacem du meilleur parolier lors des journées Brassens, à Sète, en 1990.

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

En 1991, alors qu’il assure la régie de Font & Val, en compagnie de Franck Mermillod et Baudouin Claessens, il crée le trio Blue Jean Society avec ses camarades de tournée. Manu écrit la plupart des chansons et les Blue Jean, comme on dit alors, mènent leur petit bonhomme de chemin et se fendent au passage de quelques tubes comme Macadam et Claire d’Angleterre. Après 3 albums, le groupe s’arrête et Manu prend un vrai départ en solo. Voilà en gros pour le parcours succinct du bonhomme. Pas un débutant donc que le public du Léo Ferré est venu acclamer samedi soir.

Manu Lods, c’est un mélange, un brassage d’influences réussi. Du Brassens et quelques autres figures des cabarets des grandes heures, c’est une dose de chansonnier tendance Font & Val, forcément. De ce Philippe Val dont il a parfois étonnamment le timbre sur certaines chansons. Et puis, du Renaud aussi chez ce garçon qui comme le renard arbore les protestantes effigies tout en lorgnant avec méfiance sur les religions. Mais pas que ça. L’habit ne fait pas plus le moine que le pasteur et si Manu Lods a du Séchan en lui, c’est bien dans son art et sa pratique. Ses textes brossent des portraits précis, avec un souci du détail, l’humour est toujours là pour appuyer sur quelque défaut ou tare. Rien n’est gratuit mais tout est subtil. Même quand il chante ses engagements, Manu Lods tourne 7 fois la rime dans sa bouche pour la mieux peser, pour la mieux faire éclater avec une virulence élégante. Autre ressemblance de qualité avec le chanteur énervant ; les inter-chansons. Manu Lods n’est pas avare de ses mots, de ses petites mises en scène pour présenter les titres à venir. Comme son aîné, toujours dans l’humour et le partage.

Photo David Desreumaux
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Manu Lods, c’est aussi et peut être d’abord un capital sympathie énorme. Et le public du Léo Ferré ne s’y est pas trompé venant remplir copieusement la salle et reprendre tantôt quelques refrains, réclamer tantôt telle ou telle autre chanson. Parce que oui, cette salle présente samedi soir connaissait son Lods sur le bout des doigts ! A l’exception de quelques inédites que Manu a offertes à cette assemblée sous le charme de ces petites perles qui augurent d’un prochain album de belle facture. La peste blonde pointant du doigt « la fille du borgne » dans une déclinaison de la peste brune, tu l’auras compris. Autre morceau tout neuf et de prestige, La non demande en mariage pour tous, regard amusé et amusant sur l’acte civil du mariage qui ne sied pas à un Manu échaudé, comme il le sous-entend en introduction.

C’est accompagné à la basse par l’épatant Raphaël Leroy, que les deux garçons ont distillé une prestation de haute qualité et des plus revigorantes. Fluide, limpide. Avec le plaisir bien visible de jouer ensemble. Avec précision et engouement. Très vite, ils ont embarqué la salle dans leur monde, leur univers et celui de Chantal, Paulo et Samuel. Avec distribution de sentiments et sensations en tous genres en prime !

Surprenante mais rassurante collaboration que celle du quasi quinqua Lods et du trentenaire Leroy qui vaut à Manu de pendre le parti de traiter la situation en chanson sur Coup de vieux. Belle réussite d’autodérision autour d’un décalage générationel qui montre au final que jeunes et moins jeunes ont tout intérêt à s’entendre et se compléter . C’est une belle allégorie de l’oeuvre de Manu Lods. Une oeuvre faite pour enjamber les générations.


Les photos sont cliquables pour être agrandies et plus jolies. Ne te gêne pas !
La vidéo, tu la passes en HD, c’est plus beau !


1 COMMENTAIRE

  1. Le problème que je vois poindre pour Manu qui faisait des ravages rien qu’avec son sourire : il faudra qu’il se méfie de celui de Raphaël. Cela dit la complicité entre les deux fait vraiment plaisir à voir, ils nous conduisent là où ils veulent. Je ne pouvais pas être là ce soir là, j’ai regretté.

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