Ils sont venus et ils étaient tous là pour la cuisine de la mama ! Mais pas que ! Mais quand même !
Bien souvent, dans les festoches on te refile des vieilles merguez pourries voire cramées dans du pain sec, de la bière de seconde zone et tiède et tu repars en ayant fondu ton bifton de 20 €. T’es content… A TaParole, dont les quartiers sont dorénavant établis depuis plusieurs sessions à la Parole Errante à Montreuil, la recette est la même depuis le début. Depuis ce fond de cour du XXème arrondissement en 2003 à ce lieu aujourd’hui autrement dimensionné. Bien plus grand l’espace mais l’esprit familial et de proximité non seulement règne en maître mais est l’estampille de la maison ! La bouffe donc est super bonne, maison, servie par une équipe dont la gentillesse le dispute à l’efficacité. C’est la grande classe !
Nous autres d’Hexagone, on a désensablé les portugaises pour l’occase et on a été y pointer nos mirettes le samedi 14 juin. C’était le jour où la prog était plutôt pop/folk/rock. Ce n’était pas du tout un parti pris mais une considération de planning dirons-nous. La qualité du programme méritait largement d’y venir les 3 soirs ! Parmi les Batlik, Nicolas Joseph, Maison Tellier, Nevché, 3 minutes sur Mer, Richard Desjardins, HK et les Saltimbanks et j’en passe, difficile de faire un choix définitif et d’exclure qui que ce soit ! Nous, donc, on a vu les jeunes et prometteurs Radio Elvis dans leur rock tétouillant l’orteil gauche de Dominique A, la belle folkeuse suédoise Eskelina qui parle aussi bien le français que toi et mieux que moi, l’énergie et la chaleur des 3 minutes sur Mer, on s’est mis à genoux devant Nevché avant de guincher avec les Zoufris Maracas en gardant bien haut le poing de la révolte avec eux. A la fin, j’avais mal au bras quand même.
A chaque changement de plateau, en extérieur et sur la paille installée pour la circonstance, Les Cotons-Tiges ont assuré la transition. Trio composé de Jean, François et Coppé comme ils disent que l’on reconnaît aussi sous les traits de Manu Galure, Simon Chouf et Florent Gourault, Les Cotons-Tiges – « parce que ça décrasse les z’oreilles » – revisitent au cumulé une douzaine de standards de la chanson francophone, plus ou moins connus : Delpech, Dassin mais aussi Félix Leclerc ou Aznavour. C’est péchu, c’est fou, c’est joyeux, c’est sans micro et au cœur du public avec une caisse claire avec balais (Florent), une guitare classique (Chouf) et une contrebasse (Galure).
L’après-midi et la soirée passent aussi vite que le temps est assassin et l’on se dit en repartant que l’on vient de vivre une belle page d’humanité et de partage. Une utopie réussie. On vient de faire une pause dans notre quotidien dicté par la réal-égoïste-attitude. Et ça, c’est pas tous les jours !
Voir aussi l’interview de Roxane Joseph à propos de TaParole ainsi que la galerie photo