Le Festival Pause Guitare, dont c’est la vingt-deuxième édition du 3 au 8 juillet, est devenu un grand festival incontournable qui chaque année prend de plus en plus d’ampleur.
Il propose une belle mixité entre les « grosses » têtes d’affiches commerciales et les artistes moins médiatiquement connus qu’ils soient confirmés ou en développement. Cette « grosse machine » attire environ 15 000 festivaliers par soir et nécessite plus de 1000 bénévoles pour programmer sur 6 jours de festival, quatre-vingt-dix artistes répartis sur sept scènes dans la belle cité d’Albi (81). Mais Pause Guitare, belle organisation avec une équipe solidaire bien orchestrée par Alain Navarro, c’est aussi une quarantaine de concerts gratuits et une ambiance qui a su rester conviviale.
En fait, ce festival comporte trois, voire quatre lignes de programmation différentes, que je vais te détailler. La première et la plus visible, celle des têtes d’affiche, se déploie sur la grande scène située au sein de la base de loisirs de Pratgraussals. C’est du lourd, « de la grosse cavalerie » avec les têtes d’affiche et les valeurs commerciales montantes ou confirmées pour quatre artistes par soir. Après Elton John, Bob Dylan et ZZ Top les années précédentes, Santana et Deep Purple s’y produisent cette année. Les affiches françaises, programmées sont Bernard Lavilliers, Catherine Ringer, Matmatah, Supreme NTM et Claudio Capeo. A noter que Pratgraussals a été grandement réaménagé cette année avec une scène encore plus grande, une jauge pouvant atteindre 17 000 spectateurs, avec l’ajout d’une deuxième entrée pour le public ainsi que d’une tribune avec 1250 places assises en gradins. La grande scène de Pratgraussals, qui génère une large partie des spectateurs du festival, et fait venir un grand nombre de spectateurs en tarif V.I.P, est un peu la raison économique du festival. Car bénéficiaire, elle permet de financer les autres lieux et de présenter de nombreux artistes en émergence.
La deuxième ligne de programmation s’adresse donc à un public de découvreurs-connaisseurs, dans la salle Athanor et ses 200 places assises.
Le jeudi 5 juillet, et pour la septième année, Les Québécofolies proposent un plateau de quatre artistes ou groupes canadiens francophones. Parmi eux Samuele, qui a reçu en mars un coup de cœur de l’Académie Charles Cros pour son album Les filles sages vont au paradis. Les autres où elles veulent, album chroniqué dans le n°8, numéro actuel d’Hexagone. Le lendemain, autre évolution du festival, le tremplin «Découverte Chanson» devient le « Prix Magyd Cherfi » avec un plateau qui passe de cinq à huit artistes ou groupes (la photo de « une » de cette chronique contient les huit noms). Dans les sélectionnés, notons Govrache (en entretien dans le n° 1 d’Hexagone – ah au fait, tu t’es réabonné ? -). Celui-ci effectue une mini tournée Tarnaise à l’occasion de Pause Guitare, puisqu’il présentera son spectacle complet en solo, enchaînement de chansons et de superbes slams – dont ici Les pigeons – le mercredi au Café Plum à Lautrec, et le lendemain il ira chanter deux fois à la maison d’arrêt d’Albi. L’Athanor abrite également la scène Sacem avec notamment Gael Faure, lui aussi lauréat d’un coup de cœur de l’Académie Charles Cros pour son album Regain.
Une troisième ligne de programmation cible des artistes plus confirmés qui jouent au Grand théâtre (900 places assises). Le mardi, avant Juliette, on pourra y voir Wally entouré de cinq excellents musiciens pour les chansons d’humeur de son spectacle remarquable « Le projet Derli », déjà évoqué ici. Le lendemain Barcella présente son spectacle Soleil et Gauvain Sers le concert de sa tournée en groupe. Le samedi Aldebert vient avec son spectacle Enfantillages 3 qui affiche complet depuis longtemps. La quatrième ligne de programmation, le festival Off programme des concerts gratuits, sur plusieurs scènes, en centre-ville. L’ouverture du festival s’effectue le mardi 3 juillet avec De bars en bars, pour 9 concerts, chacun dans un bar, dont huit sur Albi. On peut remarquer dans cette sélection d’artistes locaux Lombre, récent vainqueur du Pic d’Or.
D’autres découvertes t’attendent sur trois scènes. L’Expérience Acadie, du jeudi au dimanche, propose quatre artistes venus du Nouveau-Brunswick. Dans les allées du Jardin National, le soir du mercredi au vendredi, sur les scènes Découverte et Container, tu pourras découvrir les artistes de « Chez Pollux ». On pourra y entendre notamment deux autres coups de cœur de l’Académie Charles Cros Danny Buckton Trio (avec son album Argentique) – en portrait dans le n° actuel d’Hexagone – et le chanteur batteur belge Mathias Bressan. On pourra y voir également La Pieta, David Lafore en solo, , ainsi que le groupe belge Dalton Telegramme, vainqueur du tremplin découvertes de Pause Guitare 2017 et For the hackers vainqueur du Pic d’Or 2017.
En plus de tout cela, Pause Guitare, assure également une programmation de concerts « Hors Murs ». Par exemple, Dalton Telegramme chante à la maison de quartier de Cantepau, et Govrache à la Maison d’arrêt d’Albi pour deux concerts. Mais aussi Pause Guitare programme à Lautrec au Café Plum, lieu associatif et convivial, – haut lieu de la chanson dans le Tarn qu’affectionnent les organisateurs du festival et votre serviteur puisque j’annonce leurs concerts tous les mois – , des artistes à quatre reprises dont Ivan Tirtiaux, Govrache et les quatre groupes de l’expérience Acadie.
Donc tu vois, ce festival – programme complet sur le site ici – offre de nombreuses possibilités de concerts, de découvertes et de rencontres. En plus, si tu ne connais pas Albi, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, c’est une belle occasion de mêler concerts, culture et tourisme dans une ville très agréable. J’y serai du jeudi au samedi. On s’y voit ?
Festival Pause Guitare à Albi (81) du 3 au 8 juillet.
Tu peux retrouver ici les chroniques/ entretiens de l’an passé : Archibald, Maggy Bolle et Les Idiots