Demi Mondaine s’est livré à un exercice de haute voltige rock pour ce Private Parts troisième du nom, le 4 juin au Cirque électrique !
Avis à la population hexagonale ; cette chronique de concert contient une dose, toute juste supportable, d’idiomes anglo-saxons et de multiples références idoines. Don’t panic ! (garde ton self-control donc). Ton webzine favori n’a point été « hacké » par un suppôt de l’impérialisme américain ou par un adepte de la secte NRJ ; il était tout bonnement illusoire de ne pas user d’anglicismes pour te narrer ce « Private Part Number 3″… Ne serait-ce que parce que les deux invité(e)s de Demi Mondaine interprètent leurs morceaux dans la langue de Shakespeare ! Bonnie Li partage avec Alone and me un autre point commun, même si elle triche un brin en se faisant accompagner d’un machine man ; ce sont toutes deux des One-woman-band (ne commence pas à râler, je t’avais prévenu).
Comme elle l’affirme elle-même avec un vrai sens de la formule, Emilie Clem a un fucking project avec Alone and me ! Et si le projet en question est de surprendre, de déranger, de captiver… Et bien, c’est réussi ! Avec son look résolument punk mais classe – tempes rasées, courte crinière crétoise, ample tunique dévoilant l’épaule – on s’attend à la voir arpenter fiévreusement la scène et c’est assise, guitare en main et jamman aux pieds, qu’elle débute son set. Sans doute pour mettre le public en confiance, pour le faire entrer tranquillement dans un univers musical envoûtant qui oscille entre passion rageuse et douceur, compos ciselées et orchestrations dépouillées. Très vite, celui-ci partage l’état de transe qui est le sien. A l’issue d’un set court mais intense, elle finit par poser sa guitare et se lève pour chanter, nous haranguer presque… Et puis, elle saute dans le public, le traverse et part sans se retourner. Une sortie imprévisible, gonflée, à son image…
Bonnie Li a beau nous avoir souhaité la bienvenue à bord de leur Air Bonnie Li avec beaucoup d’affabilité, je ne suis pas pour ma part parvenu à décoller avec elle. Son « Electro Trip Hop Abstract » ne m’a pas véritablement fait vibrer. J’emploie ce verbe à dessein ; le solo de batteur à main – oui, celui pour la cuisine – était amusant et celle qui se présente comme la « Voodoo Doll dont les shows envoûtent autant qu’ils électrisent » est vraiment charmante avec ses grands yeux noirs et son grand noeud rouge planté dans sa chevelure de jais. Force de reconnaître qu’elle a une vraie présence et une réelle maîtrise, elle aussi du looper et des effets mais il faut sans doute être plus avide de nouvelles contrées sonores que je ne suis, pour vraiment apprécier ses compositions chantées tantôt en anglais, tantôt en mandarin. Malgré tout, elle et son discret acolyte Elia M nous ont tout de même gratifiés d’une version de Shout de Depeche Mode plus qu’intéressante…
Les Demi Mondaine ont fait preuve d’un bel altruisme en invitant non pas une, mais deux artistes, avec lesquelles forcément, ils partagent sincérité et générosité. En réduisant d’autant la durée de leur propre set… et c’est bien là mon seul reproche ! La promesse d’une plus grande « intimité » que lors de Private Parts 2 a été plus que tenue. La taille « réduite » de cette salle, attenante au chapiteau où se déroulait le concert proprement dit, nous a vite rapproché les uns des autres, nous forçant à partager la chaleur ambiante et plus si affinités ; une température idéale donc pour un show de la toujours très hot Béa ! N’allez pas soupçonner de ma part une quelconque idolâtrie à son égard ; sans son complice Mystic Gordon à la Guitare, Sarah à la basse et Dimi à la batterie, Béatrice ne pourrait sans nul doute exprimer tout son talent scénique ni donner corps à ses textes, aussi sauvages qu’empreints de poésie. Demi Mondaine est un gang à la complicité hautement avérée, au vu des fous rires échangés, des tendres embrassades et le premier de ces complices est bien le public, qui hurle de joie lorsque Béa se roule à terre, bien évidemment sur Private Parts, sans doute pour être digne de ce cadeau fait par l’iguane… Elle laisse volontiers la « vedette » à ses musiciens, mais continue à focaliser notre attention, faussement alanguie, les bras suspendus autour de la barre qui traversait le fond de scène. Elle est bel et bien le « chef » du gang ; j’en fus définitivement convaincu lorsque je croisais son regard de lionne chasseresse, juchée sur un ampli, tapie comme prête à bondir, jaugeant son parterre de fans. Grâce donc soit rendue à notre demi-mondaine, pour nous avoir de plus, donner sa version de Cayenne du regretté Schultz. Car là, je te l’avoue, je dois terminer là ce « live report » ; le chroniqueur s’est effacé pour laisser place au fan et n’a pu que reprendre en choeur cet hymne punk rock !
Un petit bonus pour la route ; pour découvrir un peu plus Demi Mondaine, je te recommande chaudement l’entretien accordé à l’écrivaine et éditrice Mélanie Fazi, en 2014.
Merci beaucoup pour le lien vers l’interview du Cargo, et pour ce compte-rendu. Une belle soirée rock’n’roll comme on les aime, oui !
[…] mon propos par une observation d’une rigueur toute scientifique. Récemment Demi Mondaine, Johnny Montreuil et Radio Elvis nous en avaient fait la brillante démonstration… OUI, mesdames […]
[…] que vous êtes, ALONE AND ME – alias Emilie Clem – était déjà présente au Cirque électrique et de plus, elle est seule en scène. Bon, on ne va pas ergoter des heures…. Emilie n’a […]