« Ambiance pesante / Regard qui ne se croisent plus / Fratrie absente / Parents qui n’avaient rien vu / Si dévastée, la plaine / Je la quitte au matin / Chacun avec sa peine repart sur le chemin / Survivant, survivante. » C’est ainsi que se ferme Les survivantes de Liz Cherhal, paru tout début février. La note est grave, douloureuse comme le titre même le suggère. Un album, un albaume pour apaiser des douleurs, construit sur les cicatrices d’une existence – comme celle du commun des mortels – qui a trop longtemps gardé ses secrets.
Liz Cherhal se livre donc. Elle avance en survivante, affronte la vie en guerrière qui a « de la force pour douze, » attaque la réalité en lui sciant les pattes à la racine et trouve en chanson la force pour répondre à la mort, à la maladie et aux ruptures.
Musicalement, à la différence de son précédent opus, Liz a confié, outre la réalisation de l’album, nombre de compositions à Morvan Prat. Il en ressort une manière de pop élégante, un ensemble à la couleur joyeuse et dynamique qui vient consoler le propos en quête de résilience. L’exercice est réussi comme la superbe M’entends-tu par exemple, qui aborde la perte du père sans s’apitoyer. Mieux encore, il s’en dégage une force, un espoir. « Je me forge du fol espoir / Que ma force soit ton histoire. » On se laisse prendre par ce disque de femme mûre, de femme qui puise force et espoir dans son Histoire. Avec de belles béquilles pop. Touchant et très habile.
[…] Les survivantes. On t’en a causé sur Hexagone et tu peux aller te rafraîchir le bulbe par ici. Un album réalisé par Morvan Prat qui officiait également sur la scène vendredi soir. Ce disque […]