Demi-mondaine : Aether

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Demi Mondaine a sorti un premier album, Aether, au printemps dernier. Il souffle à présent un vent d’espoir, de renouveau et de résurrection sur la french touch du gros rock.

Gros rock en bandoulière donc, la voix Gitane tendance Dieu est un fumeur de Havane, hyper sensualité tatouée jusqu’à la moelle de l’épiderme, Béa a créé Demi Mondaine il y a 5 ans. Un nom qui déchire et qui n’est pas qu’un effet de style ! Soutenue par 3 comparses, dont la caution mâle du groupe en la personne de Mystic Gordon à la guitare, Sarah à la basse et Zoé à la batterie, cette Odette de Crécy version trash ne se fait pourtant pas entretenir mais retourne la table rase du rock in France et nous envoie vices et sévices d’un new rock hexagonal qu’on disait moribond.

Demi Mondaine avec son Aether avance sur le fil entre maîtrise d’un art pas si facile à domestiquer et sauvagerie à l’état brut qui sent fort l’animal, le gros son du fond des caves. On peut y voir, certes, parfois, une forme de poussage de cantate*, comme sur Intempérance, morceau liminaire de l’album, où même les breaks font penser au feu groupe bordelais qui jadis Tostakyait à nous rendre heureux, on peut y entendre cela dis-je, mais Demi Mondaine s’en affranchit crânement par une singularité des textes et dans une diversité mélodique.

Aether exhale ce qui se fait de mieux ces temps-ci sur la jeune scène rock francophone, n’ayons pas crainte de l’affirmer. Dirigé par Edith Fambuena (Bashung, Miossec…), l’album nous parvient abouti et témoigne d’une énergie et d’une présence qui ne laissent pas de côté le lyrisme et la sauvage sensualité d’une Demi Mondaine qui sait jouer habilement sur l’ambivalence de son image entre lorette, mère de famille et femme fatale.

Notons au passage que Iggy Pop, lorsqu’il ne fait pas de la pub pour Le Bon Coin, poursuit ses aventures musicales. L’Iguane est non seulement devenu le parrain artistique de Béatrice mais a offert à Demi Mondaine une chanson originale qui figure sur l’album. Private parts, le seul titre en anglais de ce disque, dans une veine bon gros rock qui tape.

Il se dit que les prestations scéniques du groupe sont du même tonneau que l’album et que chaque saillie de notre Demi Mondaine est toujours d’une explosivité incandescente. On y ira s’y brûler les ailes.


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