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Louis-Noël Bobey, capital de l’enfance

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Je n’ai pas encore fini de te parler du festival Détours de Chant. Celui-ci avait invité le 5 février Louis-Noël Bobey pour les Coups de pousses. Conteur des temps modernes, en chansons ou slams aux belles trouvailles textuelles, Bobey brosse les portraits de gens ou d’endroits. De ce bonhomme, qui utilise parfois le patois bressan, se dégage de l’humanité et du naturel. Sourire aux lèvres, toujours à l’écoute du moment présent, je ne l’ai pas encore vu donné deux concerts semblables. Hexagone a déjà chroniqué son concert au festival d’Avignon l’été dernier, son passage Chez ta mère et sa venue aux auditions Chantons sous les toits en novembre dernier. J’ai donc profité de son nouveau passage toulousain pour évoquer avec lui son parcours. L’entretien a eu lieu dans un appartement, entre une bonne soupe et un verre de rhum arrangé (merci Micheline 1). Je ne peux pas te retranscrire les nombreux éclats de rire, les moments de réflexion, les moments sans parole à… déguster la soupe. Et c’est bien dommage ! Comme dans ses concerts, un beau moment d’échange et de naturel. 

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Hexagone : Comment se retrouve-t-on à chanter et à raconter des histoires devant des gens ? 
Louis Noël Bobey : A chaque réunion de famille dans le Jura, mariage ou enterrement, mes oncles et tantes chantaient, racontaient des histoires, faisaient des sketchs ; tout est de leur faute ! Tu me dis que mes concerts sont originaux mais d’une certaine manière, je réinvestis beaucoup ce capital de l’enfance. J’ai aussi eu la chance d’avoir un père qui me chantait Le loup, la biche et le chevalier et m’inventait des histoires rocambolesques de « petit bonhomme » avant de faire dodo. J’ai aussi été marqué bien plus tard par un concert de Julos Beaucarne, à Marseille. Sa façon de faire m’a interpellé : il chantait, il racontait, il «dansait » ; j’en ai sans doute gardé le caractère protéiforme et le goût d’une poésie gentiment surréaliste.

Hexagone : Et tu as chanté où la première fois ?
Louis Noël Bobey : C’était au Courant d’Air Café, génial petit lieu associatif marseillais où j’étais bénévole. Je chantais en m’accompagnant au piano, c’était vraiment pas terrible ! Quand ils voulaient fermer le bar, on me disait « Louis mets-toi au piano » plutôt que de dire aux clients « on va fermer » et les gens partaient d’eux-mêmes ! J’exagère à peine. Mais l’adversité cela peut motiver, ça a été le cas : « Ah, vous ne voulez pas m’écouter, vous allez voir ! »

Hexagone : On saute quelques années. L’été dernier à Avignon, tu chantais sans micro. Les auditions Chantons sous les toits, en Novembre c’était sans sono. Tu préfères cela ? 
Louis Noël Bobey : Je n’aime pas chanter dans un micro (je ne comprends pas qu’on utilise encore ce machin préhistorique qui sonne mal et nous mange la face). Pour Chantons sous les toits je vais aller faire cinq dates chez les gens avec des jauges de maxi 70 personnes, cela me va très bien. J’ai appris à projeter ma voix en chantant dans la rue, j’y trouve plus de plaisir et aussi plus de liberté de mouvements.

Hexagone : Il me semble que tu n’aimes pas la routine. Ce soir aux Coups de pousse tu devais être en solo, et tu as appelé ce matin un vibraphoniste pour t’accompagner. L’été dernier, tu as joué en trio à Genève alors que, habitant des villes différentes vous n’aviez pas répété avant. Tu aimes la prise de risque ? 
Louis Noël Bobey : Ce n’est pas une prise de risques. Au contraire, ce genre de situation me motive ! J’aime me garder une part d’inconnu dans les concerts. A Genève, avec Guillaume Viala (vibraphone) et Youssef Ghazzal (contrebasse), on a répété ensemble pour la première fois la veille : ils ont dû intégrer treize morceaux en une journée. Le concert avait lieu le lendemain au lever du soleil, sur le lac. Et tout s’est très bien passé. Ce soir, je vais faire, en fin de concert, des morceaux inédits sur scène, dont une chanson que je connais à peine.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Hexagone : Comment tu construis ton concert ?
Louis Noël Bobey : 
A la manière de ceux que j’aime entendre : j’aime qu’un concert nous balade dans des ambiances différentes et ménage des surprises, dans l’écriture et les musiques, à l’image de l’imprévu, du chaos de nos quotidiens. Je prends l’exemple d’une matinée, tout peut y être tellement chaotique : tu te réveilles d’un rêve hallucinant, puis moment calme tu prends le café avec ton amie, tu jettes un œil au journal, le temps de plonger dans le sordide, et d’en ressortir la tête en pensant à ton rendez-vous chez le dentiste, t’entends à la radio un air qui te rappelle ton premier amour, puis dans la rue tu croises une voisine qui te raconte sa soirée loto du quartier entre jambons de pays et paniers garnis ; tu traverses en ne faisant pas attention et tu  percutes une voiture… Largement de quoi alimenter tout un concert en émotions, en couleurs,  diverses et variées.

Hexagone :  J’ai l’impression qu’à chaque fois que je te vois en concert, et ce soir ce sera mon cinquième, tu as un instrument de plus …   
Louis Noël Bobey : Ca dépend des jours et du nombre de bras ! Pour ce soir, en plus de la guitare, j’ai amené la kalimba, le toy piano et le djembé ; d’autres fois ce sera le banjo, le clavier. J’aime les matières sonores, tous azimuts ! Puis j’ai très envie de rejouer avec d’autres, en groupe : on se régale à jouer avec Guillaume au vibraphone et Youssef à la contrebasse, ça élargit pas mal le spectre sonore !

Hexagone : Dans ton spectacle solo, tu as beaucoup de portraits de gens, d’endroits où tu as vécu. Mais il me semble que tes derniers textes sont plus poétiques, surréalistes ou inspirés de l’écriture automatique ?
Louis Noël Bobey : 
J’écris souvent d’un jet, ce qui me passe par la tête. L’écriture y surgit souvent plus imagée, plus riche, plus dense. Avec ce style d’écriture, tu peux faire des sorties de route, tu passes à travers champs, tu sautes le fossé ! Cela crée des sensations que tu n’aurais pas en suivant la ligne blanche du mode d’écriture que l’on t’a appris. C’est une aventure, et et j’y prends bien du plaisir ! D’ailleurs ce soir je vais dire deux textes écrits comme cela.

Hexagone : A part le solo et le trio, tu joues dans d’autres formations ? Tu es intéressé par d’autres sonorités ? 

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Louis Noël Bobey : J’ai joué du cor d’harmonie, entre autres avec l’orchestre arménien Sassoun, du piano, et beaucoup de musique classique. Des musiques traditionnelles aussi, un peu par hasard : un jour j’ai rencontré sur le marché une charmante suédoise ; elle m’a dit qu’elle jouait de la musique traditionnelle. « Ca alors, j’ai toujours rêvé d’apprendre à jouer la musique suédoise, est-ce que… »  et ça a marché ! Elle m’a appris la polska et on est sortis ensemble. En ce moment je joue d’ailleurs dans un trio de musiques trad’, Les Patassons, et on anime régulièrement des bals-folk.

Hexagone : C’est assez éloigné de ce que tu fais en solo ? 
Louis Noël Bobey : Sûr, mais j’ai besoin de côtoyer des milieux différents : classique, folk, rappeurs, … Cela me rafraîchit les idées de passer d’un univers à un autre. Je bosse par exemple sur des textes pour ce répertoire de musiques trads’, et on a un projet d’enregistrement avec un ami dj techno.

Hexagone : Et l’avenir ? As-tu une envie d’album, une envie de concerts à trois ?
Louis Noël Bobey : Je viens de commencer à enregistrer près d’Avignon, une trentaine de titres et j’y joindrai peut-être un livret avec quelques textes non enregistrés. C’est une façon de rassembler des titres récents et plus anciens pour mieux tourner la page. Un ami m’a dit « Quand tu enregistres, cela te libère et t’emmènes vers autre chose, cela t’aide à créer différemment. » J’ai aussi envie de privilégier à l’avenir les concerts avec le groupe (Bobey & Co), histoire de partager les bières et aussi pour donner plus de place à la musique.

Hexagone : Et ensuite, que peut-il y avoir sur le verso de la page tournée? 
Louis Noël Bobey : Autre chose, comme faire un peu moins de concerts, et animer plus d’ateliers d’écriture et de chorale. C’est ce que je fais, en ce moment, avec des enfants dans le cadre de deux projets dont un projet d’orchestre à l’école.

Hexagone : Est-ce lié à une certaine lassitude ? 
Louis Noël Bobey : Je fatigue un peu de tout faire (chercher des dates, faire ma communication, tenir mon site). Tu passes beaucoup de temps au téléphone, sur internet, et toujours pour parler de toi. C’est un coup à se chopper de l’égocentrite aigüe ! Le gars qui soude sur un bateau, il n’y a pas de journaliste qui vient le voir et dire ensuite « Oh qu’il soude bien, revenez le voir souder demain. »  Se « mettre en scène », c’est un peu bizarre quand même ! Et puis la musique ça peut se vivre très simplement, sans coups de fil et sans agent, sans technicien lumière et sans billetterie. Tu prends ton instrument, tu descends jouer dans la rue ou sur le port, comme cela m’est arrivé à Marseille, pour les gens et pour les mouettes. Et tu n’as de compte à rendre à personne.

Hexagone : Ma question Hexagonale rituelle : quels sont tes goûts en chanson ?

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Louis Noël Bobey : A l’adolescence, j’écoutais autant Olivier Messiaen que Vanessa Paradis dont j’étais tombé amoureux, et aussi des musiques de l’est et arméniennes sur les vinyles maternels. Et côté chanson, ce que mon père écoutait : Nougaro, Ferrat et Bill Deraime : ce sont des « madeleines » affectives mais je n’ai jamais accroché avec la scène « chanson française ». Au Québec, j’ai découvert des tas de trucs géniaux : de Richard Desjardins à Violett Pi, en passant par les Colocs. J’ai aussi un petit panthéon personnel où trônent Francis Bebey, H-F Thiéfaine (Tout corps vivant branché sur le secteur…), Ray Lema et Pascal Comelade. Le tout saupoudré de beaucoup de rap, des Last Poets et autres Nicki Giovanni aux jeunes UZBK d’Avignon : des instrus, du flow et des textes saisissants de virtuosité, de poésie et d’à propos !

Hexagone : Tu veux dire quelque chose pour finir ?
Louis Noël Bobey : “Oh fatche !” Voilà ce que je veux dire : Oh fatche ! (avé l’assent). Non, c’est un peu intimidant mais relax cette interview, et puis la soupe est bonne ! J’ai encore parlé de moi, même si là c’est pour évoquer mon trip de musicien, un peu comme une boulangère parlerait farine et pâte à choux.


Le soir de l’entretien, il a ouvert son concert par Cécile, ma fille en patois. Il nous a offert une fois de plus une prestation différente, étonnante. A deux avec un vibraphoniste, en essayant des nouveaux textes et chansons, en étant toujours décontracté. A un moment, il demande si une personne de sa famille est bien dans la salle. Vu la réponse positive, il lui propose de se rapprocher dans l’allée pour le filmer avec son téléphone « comme c’est une nouvelle chanson ». Bobey a reçu ce soir-là un accueil enthousiaste du public et des pros présents. Je souhaite que nous ayons bientôt l’occasion de le revoir en trio à Toulouse ou ailleurs.


Louis-Noël Bobey, entretien le 5 février, à l’occasion des Coups de pousses du festival Détours de Chant au Bijou à Toulouse.

Prochaines occasions de le voir : Bobey avec Camille Saglio pour la Tournée de Campagne en Bretagne du 18 avril au 1er mai. Il sera au festival d’Avignon Off en juillet.

Dionysos au Festival Chorus 2016

Dionysos
Photo Marie-Hélène Blanchet

Vendredi 1er avril, Dionysos a ouvert l’édition 2016 du Festival Chorus (installé sur le parvis de la Défense pour 10 jours).

Le concert a commencé par quelques morceaux du dernier album Vampire en pyjama. C’est ce disque qui m’a donné envie de redécouvrir Dionysos, que je ne connaissais jusque-là que de (trop) loin et de creuser davantage le sujet. Après m’être plongée dans la discographie et après avoir lu les livres de Mathias Malzieu (qui sont de véritables compléments des disques), j’ai été à la fois convaincue par la qualité et touchée par l’univers. J’avais donc hâte de voir Dionysos sur scène !

Photo Marie-Hélène Blanchet
Photo Marie-Hélène Blanchet

Le live donne une dimension encore plus forte aux titres, les arrangements sont dingues, l’énergie débordante de Mathias est impressionnante et la complicité que dégage le groupe (Mathias Malzieu / Elisabeth Maistre / Eric Serra-Tosio / Michaël Ponton / Stéphan Bertholio) est vraiment belle. Bien sûr, quelques titres de différents albums précédents font partie du set, pour le plus grand plaisir du public présent qui ne se fait pas prier pour reprendre les refrains ou faire les choeurs. L’artiste a pris à tour de rôle la peau de plusieurs de ses personnages, en passant de Jack avec son coeur-horloge au vampire de l’amour, en passant par le cascadeur et le Jedi. Il rayonne, il embarque tout le monde avec lui dans des moments de folies, puis l’instant d’après suspend le temps d’un simple regard.

L’alchimie avec les gens présents est forte, et Mathias en profitera pour s’offrir un bain de foule. Après un joli clin d’oeil à Bowie avec une reprise de Heroes, le concert se termine par Vampire en pyjama, en acoustique. Tout le groupe est assis en bord de scène, au plus près du public qui, debout depuis plusieurs titres déjà, se rassoit naturellement pour que chacun puisse profiter de ce moment intimiste. Les dernières notes résonnent, les artistes saluent. Derrière les yeux brillants de Mathias, je ne sais qui, du petit garçon ayant l’impression de vivre un rêve ou de l’homme réalisant sa victoire sur la vie, était là à cet instant… Mais cette émotion, si authentique, résume à elle-même tout le sens de Dionysos.

Un 6 avril au Festival El Alamein

Pour fêter ses 20 ans, le bateau El Alamein a choisi d’organiser un Festival de 7 jours avec 29 concerts ! Mercredi 6 avril, le rendez-vous était pris avec Nilem, 3 Minutes sur Mer, Ben Mazué, et Danny Buckton.

Nilem
Photo Marie-Hélène Blanchet

Nilem ouvre la soirée. Ne connaissant pas son travail, je découvre. Et quelle chouette découverte ! Dès les premières notes, ça sonne comme j’aime. Ce grain de voix rocailleux associé à de belles mélodies, nous embarque immédiatement en voyage dans son bien bel univers musical. Sur scène, Nilem est avec sa guitare et accompagné par Octavio Angarita au violoncelle. Une belle atmosphère plane, le duo fonctionne à la perfection. La voix se pose sur les cordes et les mots sont comme portés par la musique. L’interprétation adoucit ses textes, souvent mélancoliques, qui nous emmènent au fil des routes de la vie. Le set passe trop vite, c’est bon signe. Nilem conclut en annonçant que le montant de la cagnotte participative pour la création de son nouvel EP a été atteint, mais qu’il reste encore quelques jours pour participer. Comme c’est toujours sympa de recevoir les CD en avant-première, surtout quand c’est des projets de cette qualité-là, si vous avez envie de participer, il y a toutes les infos sur sa page Facebook.

Guilhem Valaye
Photo Marie-Hélène Blanchet

Deuxième à passer sur scène, 3 Minutes sur Mer fait basculer l’ambiance dans un autre univers. Les textes sont magnifiques, les arrangements live dégagent une très belle énergie, et l’interprétation de Guilhem touche toujours autant. Que vous dire de plus, vous savez déjà tout le bien que je pense de 3 Minutes sur Mer ! Le public qu’il soit debout ou assis, vibre au rythme des notes et est suspendu aux mots. Difficile de souligner un titre plus qu’un autre. Ils me touchent tous pour des raisons différentes. Mais il faut bien admettre que parmi les nouveaux titres, Catapulte est un véritable bijou et à quelque chose de spécial. « Lancez-moi à l’aide d’une catapulte, s’il faut… » Comme à chacun de leurs concerts, j’en ai pris plein les oreilles (ça sonne, mais ça sonne grave quoi), plein les yeux (oui, c’est beau un groupe qui rayonne), et plein le cœur (ces émotions qu’ils provoquent, c’est fou).

Ben Mazué
Photo Marie-Hélène Blanchet

Le suivant à prendre place devant le public, c’est Ben Mazué. Il raconte ses débuts ici, quand il a joué devant 10 personnes, et que Geneviève Tuduri l’a soutenu en lui proposant plusieurs dates. C’est donc avec une émotion spéciale qu’il commence son concert. Seul sur scène, il s’accompagne à la guitare. Il nous raconte des histoires, vu à travers les yeux de personnages de tous les âges. On voit presque le film se dérouler sous nos yeux tant on s’y croirait. On écoute, on sourit, on rit. Il a toujours le don pour glisser une petite note d’humour, au détour de ses textes qui pourtant sont loin d’être légers. Arrive la présentation de Vivant, ce titre écrit pour sa mère, et dont il a imaginé la réponse. Ça me fait toujours un truc à ce moment-là. Je ne sais pas si c’est l’angle avec lequel il a choisi d’aborder le sujet, l’habileté avec laquelle il a écrit ces mots, ou le fond qui nous parlent à tous. Mais encore une fois, je prends une claque sur ce titre. « Je t’écris depuis ma chambre, depuis le mois de septembre, depuis que les choses ont changé… » Pour finir, il invite Nilem (avec qui il a beaucoup travaillé) à la rejoindre pour faire quelques titres, pour le plus grand plaisir du public.

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Quatrième et dernier artiste de la soirée, Danny Buckton lance les hostilités avec humour en fredonnant des « lalala », en expliquant que le public n’écoute jamais la première chanson car il est trop occupé à regarder le chanteur. Le ton est donné, une nouvelle ambiance s’installe et ceux qui découvrent Danny et sa bande saisissent qu’on vient de passer dans une dimension parallèle. C’est encore un registre musical différent des artistes passés précédemment. Sur scène, ils sont trois. Danny s’accompagne à la guitare mais est il est également soutenu par deux excellents musiciens, Renan au saxo et au mélodica et Côme à la batterie et à la guitare additionnelle. De En ce temps-là à 23 ans, ses chansons racontent des histoires de vie avec tendresse et humour. Les accompagnements, entre modernité et classicisme, habillent habilement les textes, et les mettent en valeur. Malgré l’heure tardive le public profite avec plaisir de ce dernier concert embarqué par l’univers polymorphe et maîtrisé d’un Danny Buckton qui n’en finit pas de grimper et de s’installer dans coeurs d’amateurs de belles chansons.

Toulouse : sélection des concerts d’avril

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Pour avril, voici une belle sélection printanière. En termes de nouveauté sur Toulouse je retiens bien sûr le nouveau spectacle tout chaud de Nathalie Miravette et la venue de Lise Martin. Pour les autres et notamment les régionaux, tu n’auras pas de surprise. Je t’ai déjà parlé d’eux et de leur spectacle mais c’est une bonne occasion pour aller les voir ou revoir. On reprend les vielles habitudes : je te livre ma sélection par lieu et toi tu prends un agenda.

Rappel : pour te donner envie de voir ces concerts un clic sur le nom du groupe et tu te trouves sur le dernier article Hexagone publié ou sur son site, un clic sur le nom du lieu et tu obtiens son site pour les infos pratiques.


Au Bijou

Photo Michel Gallas
CAMU – Photo Michel Gallas

Au moins trois spectacles à ne pas rater en avril. Le mois a commencé fort avec B. comme Fontaine les 5 et 6 avril. L’événement du mois à mon goût. Tu peux jeter un œil (ou deux) sur l’interview d’Hervé Suhubiette qui nous parle de cette création. Quatre chanteurs musiciens (Eugénie Ursch, Ferdinand Doumerc, Lucas Lemauff et Hervé Suhubiette) revisitent les premières années chansons de Brigitte Fontaine pour un superbe spectacle musical à la créativité passionnante : solos, duos ou polyphonies, violoncelle, saxophones, claviers, percussions et … flûtes à bec. Puis les 19 et 20 avril, Nathalie Miravette vient nous présenter son tout nouveau spectacle avec Jennifer Quillet au piano sur une mise en scène de Juliette. Impatient, depuis le passage de Cucul mais pas que … au Bijou en 2014, de retrouver ses qualités d’interprète, sa présence sur scène et ses mimiques, son choix de chansons marrantes et émouvantes. Et Lucien la Movaiz Graine avec son spectacle solo, Heureusement, le vendredi 22 avril suite au Coup de cœur du public lors des auditions Osons en novembre dernier. Il nous raconte, avec guitares et accordéon, l’histoire et la vie d’un gars (celle de l’artiste ?), de l’enfance à aujourd’hui, avec ses difficultés et la joie des rencontres.  Nota : Hexagonaute de l’Hexagone, ce mois-ci Lucien vient te voir : Hexagonaute parisien, il est le 8 avril à la Menuiserie et le 13 au Centre de la chanson, Hexagonaute auvergnat il est par chez toi du 14 au 17 avril. J’irais voir aussi CAMU, un trio avec Corentin Grelier (Lauréat du prix d’écriture Claude Nougaro en 2015) à l’écriture et au chant et avec deux superbes musiciens Youssef Ghazzal à la contrebasse et Fabien Valle à l’accordéon. Et bien sûr le Osons mensuel le 26 avril.


Chez ta mère

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Le vendredi 8 avril, Pierre Lebelâge déjà venu en solo pour son concert il y a un an et pour les auditions du Megaphone le mois dernier. Il sera en duo, en guitare violoncelle cette fois, pour nous présenter ses chansons à l’écriture soignée et aux agréables mélodies. A l’occasion de son concert aux trois Baudets en février Hexagone a publié une interview et une galerie de photos. Le vendredi suivant, le 15 avril, c’est la venue de Lise Martin, appréciée d’Hexagone qui vient de lui consacrer un dossier et l’a programmée à la Blackroom en novembre dernier. Voix vibrante et singulière, textes profonds et poétiques, Lise Martin sera sur scène avec un guitariste. Ensuite un co-plateau le 28 avril avec Eskelina et Leonid. Eskelina, déjà venue ici en fin 2014 lors du passage du Megaphone tour et depuis gagnante du prix Moustaki. J’ai découvert Leonid l’an passé à Barjac, et je me souviens d’un duo avec son cousin multi instrumentiste, d’un spectacle joliment ficelé, d’une manière de traiter des sujets plutôt lourds de façon légère. Et pour finir le mois le 30 avril (parce qu’après c’est plus avril), Bertrand Betsch dont je ne te parlerai pas car je n’ai pas encore eu l’occasion de le voir jusqu’à ce trente avril.


Les autres lieux à Toulouse

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Au Grand Rond, en apéro spectacle à 19h du 19 au 23 avril, Ronan en duo voix piano. De son concert au Bijou en Octobre j’ai écrit : « Une voix forte et chaude, des textes d’une certaine poésie réaliste et tu ne quittes plus Ronan des yeux et des oreilles. De plus, il a trouvé avec Gaspar Chefdeville, un jeune pianiste virtuose, son complément musical idéal et on sent un respect mutuel entre les deux « 

A la salle NougaroWally le 7 avril. Après son spectacle anniversaire vu au Bijou en fin d’année, il revient avec un de ses spectacles « classiques » J’ai arrêté les bretelles. Entre le stand-up et le récital, avec ses  chansons courtes dont il est le spécialiste,  avec ses répliques corrosives qui provoquent et font rire et réfléchir, avec ses intros expertes à la guitare.

A L’Espace Croix-Baragnon, le 14 avril  Marin. Un univers poétique particulier, Marin sur scène, en trio avec vibraphone et contrebasse. Il a invité Sages comme des sauvages, groupe original, vu en décembre Chez ta mère. Chant à deux, en français, créole, anglais ou en grec. Accompagnés par des instruments particuliers au cavaquinho (Brésil), au bouzouki et au defi (Grèce), à la guitare, au violon et au kayamb (Île de la Réunion).

A la Pause musicale, le jeudi 28 avril revoilà Hervé Suhubiette avec ses chansons et son piano.


Au Café Plum

Après deux mois on peut presque parler de tradition : désormais à ma sélection toulousaine j’ajoute des concerts chanson du Café Plum à Lautrec.  En plus ce mois ci, ils programment Barbara Weldens (photo en une de l’article) 10 avril à 18h. Je t’en ai parlé l’an passé pour son magnifique concert au Printival et pour sa victoire aux découvertes Pause Guitare. A ne rater sous aucun prétexte. Ovni multi-facette et précieux, Barbara Weldens une présence et une puissance extraordinaire sur scène. Une voix exceptionnelle qui lui permet d’aborder la chanson d’amour ou réaliste, le rock voire le lyrique. Lise Martin, profite de son passage dans la région pour chanter à Lautrec le 17 avril à 18h. Et Camu viendra chanter le 23 avril.

 

En avril, sur Paris

On te livre les concerts du mois d’avril, avec au programme toujours beaucoup de bonnes choses . Il y a même des soirs où t’as trois concerts d’un coup, rien que ça… Ce mois-ci, tu ne vas peut-être pas te déhancher comme tu l’as fait au mois de Mars, mais tu vas boire les paroles de bons songwriters comme les Feu ! Chatterton, Eddy de Pretto ou la ravissante Clio. Et il y a même des pas nouveaux que tu connais forcément comme Les innocents, Luke, Dominique A ! Pas mal, non ? On te promet des moments émouvants, de l’amour, des voyages, du drame aussi.
Bref, si ton antenne télé t’as lâché comme beaucoup de Français et que t’as pas envie de prendre un décodeur, va faire un tour dans les salles. Tu verras, c’est même mieux que ton salon !


 

Lundi 4 avril

Feu ! Chatterton au Trianon


Mercredi 6 avril

Les innocents aux Folies Bergères

Thomas Dutronc aux Casino de Paris

Radio Elvis à la maroquinerie


Jeudi 7 avril

Dominique A au Trianon

Mathilde Fernandez à la Gaïeté Lyrique


Lundi 11 avril

Madame de aux Trois Baudets


Vendredi 15 avril

Armelle Dumoulin à la Menuiserie


Mardi 26 avril

Clio aux Trois Baudets


Mercredi 27 avril

Eddy de Pretto et Sarah Maison au Pop-up du Label


Jeudi 28 avril

Luke à la cigale

H comme Suhubiette pour B. comme Fontaine

Avec Hexagone on avait laissé Hervé Suhubiette sur trois jours de carte blanche au Bijou en juin dernier. A cette occasion, je l’avais qualifié de généreux et de très créatif. Je l’ai retrouvé en novembre dernier, sur scène, pour la première d’une nouvelle création (encore !) B. comme Fontaine. Un superbe spectacle sur le répertoire et l’univers de Brigitte Fontaine joué par quatre musiciens chanteurs (Eugénie Ursch, Hervé Suhubiette, Lucas Lemauff et Ferdinand Doumerc). Chaque morceau est conçu et mis en espace de manière spécifique avec des instruments et un arrangement différents, chanté en solo ou duo accompagné par les autres ou ensemble à quatre ; on entend parfois la voix de Brigitte qui semble sortir d’un poste de radio installé sur scène. Quelques jours avant deux nouvelles représentations au Bijou, les 5 et 6 avril, c’était une bonne occasion d’échanger avec Hervé Suhubiette sur cette création et sur son actualité du moment.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Hexagone : D’où vient l’idée de faire un spectacle sur Brigitte Fontaine ? 
Hervé Suhubiette : Cela fait longtemps que j’en avais envie. Et puis un matin tu te réveilles et c’est le moment. Tu contactes des gens et on se lance. Après son retour dans les années 90, Brigitte Fontaine est devenue une sorte d’égérie, un personnage médiatique. Si tu t’arrêtes au personnage il peut paraître insupportable, comme Gainsbourg à un moment donné. Car les interventions de Fontaine, cette folie, cette sorte de provocation permanente peuvent faire fuir. Mais ce serait dommage car il y a une oeuvre, une oeuvre considérable. On passe souvent à côté des gens à cause des étiquettes qu’on leur colle. C’est rare en chanson quand, lorsque tu fais tomber la musique, le texte reste debout. Si tu lis la poésie de Brigitte Fontaine : c’est d’une force terrible ! Je ne pense pas que les gens la connaissent vraiment. Sans parler de « réhabilitation », j’avais envie de montrer cela.

Ce qui m’intéressait aussi concerne ses thèmes qui restent d’actualité. En ce moment on parle de loi du travail : on a repris les textes sur l’usine, le travail, sur l’abrutissement au travail. Cela nous parle aujourd’hui, vraiment. Elle livre un portrait de la société avec, dans la forme, de la poésie et une espèce de folie. Un second degré que je considère plus efficace que les chansons engagées plus frontales de cette époque. Elle traite les sujets avec une distance dans la forme, une vraie écriture qui me touche.

Hexagone : Le répertoire choisi semble concerner plutôt sa première période. Tu confirmes ?
Hervé Suhubiette : Oui, la quasi totalité du spectacle correspond aux chansons du début. Car cela me parlait plus. Quand j’étais plus jeune, j’écoutais un album Comme à la radio, un peu fondateur, qui est devenu un des piliers de ma discothèque. Elle l’a enregistré en 69, je crois, avec le Art Ensemble of Chicago. Tout d’un coup, c’était une façon de faire voler la chanson en éclats. Un titre ne contenait pas de refrain ni de couplet. On se mettait à avoir des textes parlés, des morceaux de huit minutes ou des interventions de quarante secondes. Tu as l’impression que c’est enregistré dans ta cuisine en tapant sur deux assiettes. Il en ressort un vent de liberté, une ouverture, une forte créativité. Fontaine est fondatrice de cette manière différente de concevoir la chanson, avec à l’époque Barouh et Higelin. Aujourd’hui des artistes comme Philippe Katerine, Camille viennent de cet esprit-là. Il existe vraiment un héritage. J’avais envie d’exploiter cette période-là.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

On reprend bien sûr Comme à la radio. Du disque précédent, fait en collaboration avec Jean Claude Vannier, Brigitte est … on chante notamment L’enfant que je t’avais fait et Dommage que tu sois mort. Les quatre à cinq disques suivants, élaborés avec Areski et des collaborations diverses, sont tous hors-normes et d’une audace vraiment incroyable. De l’album de son retour Le genre humain, produit par Daho, nous reprenons La femme à Barbe. Puis d’un album plus récent, L’amour c’est du pipeau, fait avec Mathieu Chedid.

Hexagone : Le concert semble construit comme un spectacle à quatre musiciens chanteurs.  C’est une volonté ?
Hervé Suhubiette : Ce n’est pas un secret mais j’aime le partage et la rencontre, me frotter à d’autres gens, bousculer ce que je fais pour créer. Je me suis dit : « Tiens ce serait intéressant d’avoir quatre personnes qui soient capables de chanter ». Et j’ai appelé Eugénie avec qui j’ai travaillé déjà sur du Brigitte Fontaine lors d’une soirée Détours de chant
. J’ai contacté Ferdinand Doumerc du groupe Pulcinella avec qui nous avions joué et enregistré Recréations Nougaro. Et Lucas Lemauff avec qui j’ai une complicité issue du travail commun notamment avec la chorale Voix Express. J’avais envie d’un spectacle très vocal, que chacun puisse prendre la parole. Et que l’on se débrouille avec nos possibilités musicales, en utilisant seulement nos instruments. Si on avait conçu les chansons musicalement à partir d’une base : clavier basse batterie, le résultat aurait été très différent. Même si on a eu peur, à un moment, que sans batteur cela manque d’énergie, finalement nous sommes contents d’avoir résisté à cette idée. C’était une contrainte créative d’être percutant avec nos moyens.  

Hexagone : Je te confirme qu’on ressent une belle énergie. On perçoit aussi le plaisir de concevoir et de partager ce concert à quatre.
Hervé Suhubiette : Oui, ce n’est pas Suhubiette accompagné par. Le spectacle est élaboré avec une volonté d’équilibre entre nous quatre. Chacun a des solos. On chante beaucoup à quatre : une part importante est donnée à la polyphonie, à l’écriture vocale commune. Le fait d’avoir un violoncelle (Eugénie), un sax (Frédéric), un accordéon, des percus et quatre voix, cela force à penser les morceaux différemment, cela amène un état d’esprit un peu original. Par exemple s’il y a trois voix, on peut avoir Eugénie au violoncelle et un accordéon. On se débrouille. Le partage se retrouve aussi dans la conception de chaque morceau. J’ai fait une sélection d’une centaine de chansons de Fontaine que j’ai présentée aux trois autres. On est parfois arrivé chacun avec des idées sur les arrangements, on a écouté des morceaux ensemble. Et puis on a construit dessus.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Hexagone : Peux tu me parler de vos choix de mise en scène ? Par exemple du parti pris de faire interpréter la chanson en duo Fontaine Higelin : L’enfant que je t’avais fait par une seule personne et par un homme.
Hervé Suhubiette : Sur celle là, on a vraiment « ramé ». On l’a cherché en duo, mais c’était déjà fait plusieurs fois, on l’a essayé avec deux hommes. Sur certaines chansons, si tu fais un copier coller, si tu n’amènes pas une lecture particulière, ce n’est pas intéressant. Et puis arrive une idée. La folie présente dans cette chanson on a voulu l’illustrer par un personnage qui se dédouble, qui se parle à lui-même dans une sorte de folie intérieure avec un changement de place et un changement de lumière. Un personnage bien senti par Lucas qui explore de plus en plus son côté comédien.

Hexagone : Comme choix de mise en scène, « Comme à la radio » semble traduit par la la voix de Brigitte Fontaine qui semble sortir d’un poste radio installé sur scène. Volontaire ?
Hervé Suhubiette : Oui, le concert commence dans le noir par trois minutes, avec la voix de Fontaine, qui donne l’esprit, le ton choisi pour le spectacle. Donc l’idée c’est « mettons une radio et faisons-la intervenir ». Une manière de dire « c’est son univers, c’est le notre et c’est notre lecture« . Des textes surréalistes, parfois grinçants, un humour qui tire vers le noir et des pointes de tendresse. C’est drôle mais pas caricatural ni dénué de sens. Et de temps en temps l’auteur reprend ses droits en intervenant. Je n’ai pris que la voix du début, des premiers disques, beaucoup plus claire que maintenant, avec un accent un peu bizarre. Et on finit ensemble devant le poste de radio en chantant « Brigitte, Brigitte« 

Hexagone : Autre exemple : L’amour c’est du pipeau chanté avec quatre … pipeaux. Là aussi, un parti pris ?
Hervé Suhubiette : 
Dans le spectacle, on a voulu installer des moments suspendus comme, par exemple, Le petit brin d’herbe, une chanson très lente et plutôt longue. On reprend aussi des textes durs comme Dommage que tu sois mort « Je t’aurai bien invité à prendre le thé mais dommage que tu sois mort ». C’est drôle mais grinçant. Alors on a besoin de moments plus comiques, pour lâcher un peu la pression (public et artistes). Sur L’amour c’est du pipeau, j’ai proposé de sortir une flûte à bec, Eugénie a dit « je peux en jouer aussi« , Lucas « moi aussi« . Et voilà : « on fait un quatuor de flûte à becs !« . Un truc un peu absurde, joué à fond, avec cet instrument désuet et décrié : cela déclenche les rires et met des gens de bonne humeur. Cela permet d’aborder ensuite des moments plus poétiques, plus suspendus, plus insolites.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Hexagone : Après cette première, quel ressenti ? quel retour du public ?
Hervé Suhubiette :
Dès le début du concert, on a senti le public avec nous. Après le spectacle, on eu vraiment beaucoup de retours positifs du public et des « pros ». Ce qui nous a surpris c’est que les gens ont énormément ri. Ce n’était pas notre parti pris. Mais c’était une énergie entre la salle et nous ce soir-là. J’attends avec impatience les réactions au Bijou.

Hexagone : Pour le Bijou, quelques mois après la première, vous avez introduit des évolutions ?
Hervé Suhubiette :
Non, on a envie de le redonner tel quel. Nous avons joué le spectacle une seule fois et le ressenti des réactions du public n’est jamais deux fois le même. Au Bijou, rejouer deux soir de suite va nous permettre peut être de nous faire notre opinion. On va aussi constater si des gens viennent le voir et y portent un intérêt. Nous, on a envie que ce spectacle ait un avenir car nous avons eu un plaisir immense  à le construire à quatre et à le jouer. On a ressenti une sorte d’évidence, on s’est dit : « Ca peut le faire  !», à part bien sûr dans les quelques moments de doutes habituels pour une création.

Hexagone : Allez, on change de sujet. On passe de B. comme Fontaine à H. comme Suhubiette. En juin dernier, dans un article, j’évoquais ta générosité et ta créativité. Depuis, en moins d’un an, avec celui sur Fontaine, tu as joué, au moins, quatre spectacles différents. Et il parait que tu prépares un spectacle jeune public sur Jacques Higelin ?
Hervé Suhubiette :
Oui, j’ai fait un concert de reprises Chansons des autres 2, uniquement monté pour Chez ta mère quelque mois après le précédent, avec d’autres chansons. J’aime bien les reprises, j’aime bien expliquer ce choix en les présentant, et, par exemple, l’importance que la chanson a eu dans mon parcours.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

J’ai joué récemment, à Lavaur, Suhubiette en quintet, basé essentiellement sur mon répertoire. Et puis tu as vu, en mars, La tête dans le sac, un conte musical pour enfants. Encore une autre expérience, d’autres couleurs. Cela fait huit ans que je travaille en collaboration avec l’orchestre de Pau, sur des contes musicaux. Sur ce dernier projet, j’ai bossé plus de sept mois pour l’histoire, pour le chœur d’enfants et l’orchestre. C’est super émouvant et fort de voir des gamins s’accaparer ce que tu as écrit et composé,  et de les voir le porter avec cette belle énergie.

Pour le spectacle jeune public Higelin Tête en l’air, je travaille dessus, en ce moment, pour une création certainement en Octobre. A quatorze ans, j’ai acheté ma première guitare pour jouer une chanson d’Higelin Paris New York Paris. Il fait partie des gens qui ont compté. Ses chansons dévoilent une part d’enfance qui m’intéresse. J’aime bien me nourrir de chaque expérience. Et tant que j’ai de la musique à composer, un projet à partager alors ça me va. Je ne sais pas avoir du temps sans élaborer un nouveau projet. C’est comme cela que B. comme Fontaine est né : j’avais deux mois devant moi avec un peu moins de choses à faire, alors je me suis dit allons-y.


Je souhaite longue vie à ce spectacle créatif et réussi qui nous donne envie de (re)écouter Brigitte Fontaine. Un spectacle musical original qui nous fait entrer dans un univers où on est surpris, ému, où l’on rit et d’où l’on sort plus riche intérieurement. Je te laisse découvrir le « teaser » ci dessous. Et moi, j’y retourne. MG


Hervé Suhubiette interwievé le 26 mars à l’occasion des représentations de B. comme Fontaine les 5 et 6 avril au Bijou à Toulouse.


Nota : Les photos illustrant cet article ont été prises le jour de la première à l’espace Croix Baragnon.                                          

En Avril à Lyon

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Photo David Desreumaux
Emilie Marsh – Photo David Desreumaux

Avril est un mois particulièrement dense en terme de chanson française dans les salles de la métropole lyonnaise. Les beaux jours arrivent bientôt et il est encore possible de drainer dans les salles un public amateur de concerts de qualité.

A Caluire, Victor Bosch, quand il a pris la direction du Radiant, voulait faire un « Olympia à la lyonnaise ». Et il est vrai qu’on peut y écouter régulièrement de grands noms de la scène francophone. Ce mois-ci on pourra donc y retrouver Alex Beaupain, Arno, Coeur de Pirate et Les Enfantillages d’Aldebert. Mais la jeune scène lyonnaise y est aussi accueillie de temps en temps et ce mois-ci, dans la salle du club Bellevue, c’est Pierrick Vivares qui vient y fêter la sortie de Ph[o]enix son nouvel EP.

A la salle des Rancy, Christine Azoulay propose trois soirées de chanson ce mois-ci avec Mr Roux, Céline Caussimon et Emilie Marsh dont David disait ici même que son écriture « est directe mais ne refuse néanmoins pas la narration, le langage embrasse son époque même quand il fantasme la sœur imaginaire de Shakespeare, les thématiques sont assumées et débridées. »

Photo David Desreumaux
Anissa Karat – Photo David Desreumaux

A Agend’Arts, j’ai noté en priorité les 3 soirées de carte blanche proposées au stéphanois Christopher Murray qui en a profité pour inviter de nombreux amis. On en parle d’ailleurs avec lui très prochainement dans Hexagone. Mais il y a aussi une sympathique découverte à faire avec Les Folles de Léon sans oublier les retrouvailles avec Anissa Karat qui avait représenté la scène lyonnaise aux côtés de Sarah Mikovski au tremplin Vive la Reprise 2015. En co-plateau Nico* partage une soirée avec Max Lavégie qui a pris le nom de scène de Dreyfus depuis qu’il a cessé de collaborer avec Carmen-Maria Vega dont il avait écrit et composé les premiers albums. Enfin Yves Matrat viendra conclure le mois avec une formule « trio guitare » qui annonce, dit-on, en projet, un nouvel album dont on parlera certainement bientôt avec Yves sur Hexagone.

Photo Catherine Cour
Lily Luca – Photo Catherine Cour

A A Thou Bout d’Chant on avait commencé le mois avec les chansons de Renaud, reprises par François Gaillard et Frédéric Bobin. Ils seront suivis par Eska un artiste qui vient du hip-hop et aborde maintenant la chanson française, l’électro ou le reggae. Viennent ensuite le groupe Deux (Ivan Callot, Marc Limballe) de passage à Lyon avant une première partie de Didier Super à la Cigale à Paris puis une soirée Francofans à Lille. On finit le mois avec Zim déjà présenté à Hexagone puis, par ce qui est pour moi l’évènement du mois dans la salle de la rue du Thou, le concert de Lily Luca pour la sortie de son nouvel album. Cet album a été arrangé à Londres par Fred Thomas. Sur scène Lily sera accompagnée par ses musiciens, Pauline Koutnouyan à l’accordéon et Sébastien Quencez à la basse. Et bien sûr quelques invités surprise rejoindront Lily sur la scène d’A Thou Bout d’Chant. Ces concerts viendront ponctuer une tournée qui conduira l’artiste du Luxembourg à Toulouse en passant par la Péniche El Alamein à Paris.

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Les Clés à molette

Emily Loizeau est annoncée au Briscope de Brignais le 8 avril avec une nouvelle création « Mona », un concert mêlant le répertoire de son quatrième album qui sortira au mois de mai et des chansons de ses albums précédents.

Arman Mélies est programmé en fin de mois à l’Epicerie Moderne. Il a travaillé avec Bashung et continue à collaborer avec Thiéfaine. Il  présentera à Lyon Vertigone, son 5ème album. Le Périscope accueille Arlt c’est à dire Sing Sing et Eloïse Decazes pour « Deableries », leur intrigante nouvelle production.

Pour conclure ce riche mois d’avril, il ne faudrait pas manquer les 2 concerts donnés salle Paul Garcin à la Croix-Rousse par Les Clés à Molette un groupe vocal créé en 1997 et dirigé aujourd’hui par Ėlisabeth Ponsot, pour la reprise de sa création 2015 « Quelle heure as-tu à ton miroir ? ». Cette chorale est issue de « Musique à l’usine », une association créé par Michèle Bernard dans son village de Saint-Julien-Molin-Molette (réservation : lescles.spectacle@gmail.com).

Concert Anniversaire à La Blackroom – Soirée Echangiste – 02/04/2016

Concert Anniversaire à La Blackroom – Soirée Echangiste

Concert en intégralité de la soirée anniversaire d’Hexagone et de La Blackroom. Avec Garance, Gervaise, Gaëlle Vignaux, Eric Guilleton, Gauvain Sers et Baptiste W Hamon. Les artistes ont échangé leurs chansons entre eux durant la soirée pour un résultat formidable.

Passe le mode en HD pour la lecture, c’est bien plus beau !


En avril à la Menuiserie

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Première quinzaine chargée, à la Menuiserie, ce mois d’avril : Céline Caussimon, Lucien La Movaiz Graine, Armelle Dumoulin, Balthaze et Rémo Gary ! Rien que ça !


Vendredi 1er : Inglenook
Samedi 2 : Céline Caussimon


Vendredi 8 : Lucien La Movaiz Graine + Roberdam
Samedi 9 : Balthaze


Vendredi 15 : Armelle Dumoulin
Samedi 16 : Rémo Gary

 

 

En avril à l’ACP La Manufacture Chanson

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Après la programmation du mois dernier, en mars, la programmation d’avril, à l’ACP Manufacture Chanson.

Logique, tu me diras. Et t’auras pas tort.

En mars, t’as eu le droit à Volo, tous les lundis, et bien, en avril, c’est pareil.

Presque. 2 lundis sur les 4. Mais on change les premières parties ! Presque.

Donc le 4, ça sera Celinn, et le 11, Missonne.

Le 8, c’est Vanina de Franco qui occupera les lieux.

Et le 15, ça sera Gauvain Sers et Mèche, pour le plateau IDF.


Lundi 4 : Volo (avec Celinn en première partie)
Vendredi 8 : Vanina de Franco


Lundi 11 : Volo (avec Missonne en première partie)
Vendredi 15 : plateau IDF avec Gauvain Sers et Mèche