Hildebrandt – îLeL

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1948

Il y eut en 2016 Les animals, premier album solo. En 2019, revoilà Hildebrandt avec îLeL. Sans parler d’album-concept ni pour l’un ni pour l’autre, on soulignera cependant que le Rochelais imprime systématiquement à ses albums un fil rouge qu’il décline dans différents paradigmes. Après la recherche d’humanité et la rencontre de sa propre part animale dans le premier opus, Hildebrandt poursuit avec îLeL sur le terrain métaphysique, en quête cette fois du contrepoint féminin. Ne serions-nous nés que pour faire le mâle ? Auteur de l’introspection, Hildebrandt met au jour sa part de féminité tout en réussissant à faire œuvre universelle de ses questionnements intimes. Peut-être parce qu’il déborde son sujet, parce que son je en vaut la chandelle, nous sentons-nous concernés lorsqu’il entonne au refrain : « Je suis un / Je suis deux / Toi et moi d’une seule voix / Je suis plein / Je suis peu / Reine et roi dedans moi. » (Je suis deux)

Chansons pop aux accents électro lorgnant parfois vers le post-punk (Garde tout bas), les douze titres sont mis en orbite par une voix remarquable, par une façon de chanter libre et libérée, décomplexée et qui trouble, émeut dans ses hommages aux doubles féminins. C’est ici une autre façon de se dévoiler, en déclarant son amour à la grand-mère disparue (Émilienne), à l’être aimé (sublime Vingt) ou à sa fille (Qui de nous). Si « Les mots c’est rien que d’la bidoche », ceux d’Hildebrandt méritent un label qualité.

David Desreumaux


  • Hildebrandt
  • îLeL
  • at(h)ome / sony – 2019
  • Chronique parue dans le numéro 13 de la revue Hexagone.

 

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