Fabien Martin – .aMour(s)

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1991

« Il a fallu sept jours pour la création du monde, faut-il sept ans pour défaire l’amour ? » C’est par cette mise en abyme qu’.aMour(s), le nouvel album de Fabien Martin, se présente à la presse. Quand Frédéric Beigbeder prétend que L’amour dure trois ans, Fabien Martin opte pour le septennat non renouvelable. Avant même l’écoute de l’album, on en perçoit le motif : .aMour(s). Mais que faut-il lire précisément derrière cette graphie ? Un « a » minuscule précédé d’un point, un « m » majuscule, un pluriel entre parenthèses… En moins de dix caractères un large champ de possibles s’ouvre à nous, comme pour signifier la complexité des sentiments et leur espérance de vie. .aMour(s) convoque la Carte du Tendre mais, plage après plage, révèle une progression vers la chute du couple. Soumettant la relation amoureuse à la question, Fabien Martin l’éprouve face à ses affres.

Mélancolique, profond et léger à la fois comme doit l’être la pop song, cet album concentre l’élégance de la musique populaire anglo-saxonne chère à son auteur. Comme Gainsbarre cultivait son look « par hasard et pas rasé », Martin soigne une manière de variété ébouriffée, s’attache à ne pas trop polir pour être honnête.

Truffé de références cinématographiques (dont des intermèdes tirés de Scènes de la vie conjugale de Bergman), .aMour(s), manière de divan pour deux, s’achève entre espoir et regrets, un peu comme ces « adieux qui quelquefois se passent un peu trop bien ».

David Desreumaux


  • Fabien Martin
  • .aMour(s)
  • littoral records – 2019
  • Chronique parue dans le numéro 13 de la revue Hexagone.

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