Souviens-moi. C’est tout en poésie que Laurent Montagne fait passer ses messages, qu’ils soient politiques, amoureux ou contemplatifs. Ainsi de nombreux thèmes se fréquentent, se racontent dans cet album rock. Avec Ça ne te dirait pas, c’est l’amour qui est mis en avant ; l’espoir de l’autre, sa découverte, son exploration, et le rythme s’accélère au fil du morceau, intensifiant cet espoir.
Il pleut et Le système constituent deux morceaux engagés, très critiques et imagés. Le système laisse entendre la voix et les cris de Patrick McGoohan, Numéro Six de la série Le prisonnier, quand Il pleut dénonce le mépris dont peuvent faire preuve les politiques à l’égard du peuple, avec cette phrase cinglante et directe : « Toi tu dis qu’il pleut et tu nous pisses dessus ! »
En poète, Laurent Montagne nous adresse également des cartes postales, instants de contemplation ; Maguelone évoque ainsi la cathédrale et la presqu’île du même nom, et La vallée du Rhône compose une ode à la flânerie. Alors les paysages se dessinent et passent devant nos yeux, et cette photographie chantée nous projette dans la Drôme, et l’on peut même sentir le souffle du mistral.
Souviens-moi se caractérise donc à la fois par sa poésie et son franc-parler. Laurent Montagne met les mots à l’honneur, les laisse s’envoler sur des mélodies pop rock. Il dépeint le monde ainsi qu’il le perçoit, tantôt avec douceur, tantôt avec plus d’amertume, mais toujours avec justesse et tendresse.
Malorie d’Emmanuele
Laurent Montagne
Souviens-moi
Quasi indestructible production – 2019
Chronique parue dans le numéro 12 de la revue Hexagone.