Jean-Louis Bergère – Ce qui demeure

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1935

Et puis il y a Jean-Louis Bergère, dont le nom seul évoque poésie et douceur angevine. Animal à part dans le spectre sonore des années 2010, Jean-Louis Bergère n’a rien de ce qu’il faut pour devenir un artiste à succès. Et c’est tant mieux. Gens pressés, avides de chansons au kilomètre, passez votre chemin. Parce que cet artiste discret sur la place discographique connaît si bien la saveur de l’attente qu’il laisse toujours à dessein de l’espace après chacune de ses parutions. La précédente remontait à 2013 et nous avait déjà conquis.

Six ans plus tard, la voix douce et amie de Jean-Louis Bergère revient couler à nos oreilles, dérouler une large gamme de panoramas aux lents tempi, comme autant d’invitations à saisir le temps, à profiter de la vie et de ce qu’elle offre de meilleur.

Entouré de ses fidèles musiciens (Blaise Desol, Hervé Moquet, Evelyne Chauveau, Franck Durand et Jean-Baptiste Noujaim), avec Gilles Martin à la réalisation, Jean-Louis Bergère a conçu Ce qui demeure autour de la thématique du territoire, de Méjean à Murnau, en passant par Durness. Autant de lieux inspirants, propices à la déambulation poétique. Il en ressort une cristallisation des images qui fait de Bergère une sorte de photographe textuel, dans la lignée d’un Leonard Cohen.

L’americana de Ce qui demeure célèbre les épousailles de l’acoustique et de l’électrique, comme un refus d’avoir à choisir entre chanson et rock. Loin d’être une collection de cartes postales, ce disque se veut plutôt l’osmose entre une âme contemplative et une pensée métaphysique, liées par un verbe racé et maîtrisé.

David Desreumaux


Jean-Louis Bergère
Ce qui demeure
Autoproduit – 2019

Chronique parue dans le numéro 12 de la revue Hexagone.


 

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