Après Rose cambouis, album autoproduit, Dani Bouillard a fait paraître en octobre 2018 un second opus, Technicolor, à la résonance années 80. Rien d’étonnant lorsque l’on sait que Gérard Blanchard, à qui l’on doit notamment Elle voulait revoir sa Normandie et Rock Amadour, a écrit l’intégralité des textes. Des paroles sur mesure que Dani Bouillard habille de ses compositions, et cela fonctionne à merveille. Voici donc un album où les mots et les sonorités se répondent et font sens, se fondant entre deux époques : si la musique rappelle la pop des années 80, les textes restent forts et modernes. On y trouve également de nombreuses références cinématographiques, dans la chanson éponyme notamment ; « La vie tourne son film » dit-elle, nous laissant entrevoir des extraits de Jules et Jim, L’amour en fuite ou encore Tirez sur le pianiste. Si une musicalité new wave se fait sentir dans J’habite trop loin, le compositeur montre avec Le bayou que ses influences viennent aussi du blues. Et puis il y a Le vieux con, chanson imagée parfois drôle mais à la chute tragique, qui évoque les relations entre générations, et n’est pas sans rappeler le duo auteur-compositeur. On navigue à l’écoute de cet album entre nostalgie, mélancolie, joie et réflexion, et c’est un véritable plaisir que d’être séduit tant par la poésie de Gérard Blanchard que par les mélodies de Dani Bouillard.
Malorie D’Emmanuele
Dani Bouillard
Technicolor
Microcultures – Octobre 2018
Chronique parue dans le numéro 11 de la revue Hexagone.