Bernard Ascal – Pierre Mac Orlan, écrits de guerre

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Ce n’est pas tout à fait de la chanson… Mais on a tant aimé les poèmes de Pierre Mac Orlan mis en musique – ou ses textes écrits directement en couplet-refrain – qu’on trouve toujours à cette langue quelque chose de familier et de chantant. Bernard Ascal, responsable de la division Poésie chez EPM, endosse la pèlerine du poilu Mac Orlan, mobilisé sur le front de Lorraine en 14 puis sur celui d’Artois jusqu’en 1916, où il sera blessé puis réformé. Ces textes, initialement écrits pour les journaux La Baïonnette et L’Intransigeant, puis compilés dans divers recueils, donnent une image on ne peut plus humaine du conflit. Ici, nulle propagande ni schématisme : l’horreur est vue à travers la nature – La boue qui s’immisce partout, les paysages morts que l’on revient inlassablement arpenter, bien des années après ; ou par le biais des animaux – bouleversante histoire des Chevaux, chiens et chats qui furent les meilleurs amis du soldat durant le conflit, ou de ces Pigeons emportant avec eux plus d’un secret espoir. On y oppose moins Français et « Boches » que Les rats et les hommes. La rengaine, même aux abords tristes de Verdun, reste tapie dans les cœurs : « Nous chantions comme de sombres forcenés les chansons sentimentales de Paris, l’hommage aux filles populaires, la glorification des voyous et l’abdication de l’intelligence. » De son côté, Le garde-voies rêve… de marches immobiles et fredonne un air qui met du baume au cœur : « Je-ne-mi-je-ne-ma-je-ne-mi-ne-manierai pas / Les tétons joyeux de Marie-Madeleine. »

Nicolas Brulebois


Bernard Ascal
Pierre Mac Orlan – Ecrits de guerre
EPM – 2019

Chronique parue dans le numéro 11 de la revue Hexagone.


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