Découvertes Pause Guitare : une Marsh plus haute pour Emilie

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Dans ma précédente chronique, je te présentais le festival Pause Guitare et ses différentes programmations. Aujourd’hui je vais te parler de ce que j’ai vu pendant deux jours, de ce que j’aime beaucoup : la découverte d’artistes.

Photo Michel Gallas
Hey Wow – Photo Michel Gallas

Et je viens à Albi depuis trois ans principalement pour cela. 8 juillet, les Québécofolies, plateau de cinq artistes disposant chacun de vingt cinq minutes. Par ordre d’apparition, Hey Wow musiciens au look et au physique de bûcherons canadiens : chemise à carreaux, barbe et bonnet pour son chanteur aux quatre accordéons. De l’alternatif traditionnel. Un quartet plein d’énergie, des chansons à répéter, ça parle de bière et de sirop d’érable, une ambiance musicale qui a beaucoup plu, une partie du public saluant debout leur prestation. Les cinq Raton Lover, rock en français et cheveux longs. Simon Daniel qui dit « avoir souvent la tête dans les nuages », voix puissante et style un peu plus folk, en duo guitare clavier. Puis deux artistes féminines que j’ai bien appréciées et que j’aimerais bien revoir sur un concert complet.

Photo Michel Gallas
La Bronze – Photo Michel Gallas

La Bronze, de l’énergie et du naturel, elle joue de la batterie et du clavier au sein d’un trio à la musicalité pop-rock. Elle se montre très impliquée dans une formidable reprise en arabe de Formidable de Stromae. Pour clore, Joëlle Saint-Pierre qui s’accompagne au vibraphone, et aussi à la guitare, une voix plus douce au sein d’un trio complété par batteur et guitariste. Malgré des styles différents de chaque artiste, on peut noter la volonté de mettre en avant la musique et notre difficulté à comprendre les paroles, ceci souvent lié à notre bonne habitude de cet accent et de quelques expressions spécifiques. J’ai poursuivi ma journée découvertes par la scène Expérience Acadie, en plein air, avec le folk de Maggie Savoie puis les guitares du groupe Cy. Et en soirée, j’ai découvert sur scène, Dionysos (effectivement je le voyais pour la première fois !) Un superbe show, avec la grande présence de Mathias Melzieu, en forte interaction avec le public, bondissant sans arrêt (comment fait-il pour ne jamais tomber son chapeau quand il saute et bouge ?), bien accompagnée par Babet, au violon et aux chœurs, et par trois excellents musiciens. Dans cette belle salle du Grand Théâtre, en configuration assise, le public très souvent debout, répondra présent pour porter Mathias, à bout de bras, jusqu’en haut et pour lui assurer le retour en descente. Et nous avons eu le plaisir d’une jolie fin acoustique du groupe devant la scène.

Photo Michel Gallas
Zob – Photo Michel Gallas

9 juillet, le Tremplin Découvertes. Toujours cinq artistes avec chacun vingt-cinq minutes, pour cinq univers vraiment différents. Emilie Marsh gagne le Prix des professionnels (ils étaient vingt-huit à voter) et le prix des lecteurs de la Dépêche du Midi. Après le Pic d’Or l’an passé, elle collectionne donc les récompenses dans le Sud-Ouest. Sonorités rock, guitare en bandoulière, superbe voix bien mise en avant, textes féminins et personnels, elle se présente en trio, comme à son accoutumée. Et comme au Pic d’Or elle a notamment gagné la possibilité de revenir chanter l’an prochain (comme Barbara Weldens, lauréate l’an passé et mardi dernier au Grand théâtre en première partie de Michel Fugain). Zob, complète découverte pour beaucoup, remporte le prix du public. L’ayant vu plusieurs fois ces derniers mois, je pense qu’il a présenté hier sa meilleure prestation. Une prestation construite et resserrée, sans trop de « parlotte », avec des moments spectaculaires, deux slams émouvants, une belle énergie hip-hop. Il finit, malicieux, par un refrain répété ad libitum ; « la vie… c’est Marc Lavoine.». Zob le nîmois saute, danse et fait le show, avec quelques moments « musicaux » mettant en évidence ses deux musiciens. Et notamment Mr Gerbeck en kilt, étonnant beat-boxer, percussionniste (tam-tam mais aussi tuyaux en plastique qu’il percute sur son ventre) et bruiteur (utilisant par exemple du scotch et un désodorisant). On a aussi vu le duo mixte bruxellois, entre chanson et musique du monde, Sages Comme Des Sauvages, pas vraiment une découverte, puisqu’ils sont dans tous les festivals en ce moment (par exemple, pour moi c’était la 4ème fois depuis décembre). Par rapport à la dernière prestation vue, ils continuent à enrichir le côté fleur et plumes : lui sur son costume et son nouveau chapeau, et avec en fond de scène une toile en lien avec leur pochette d’album. On a revu Simon Daniel, l’acadien du New Brunswick, à la guitare en duo avec un clavier. Et c’est Léon, venant de Lyon qui a ouvert le bal. Avant la remise des prix, Alain Navarro constatait avec plaisir  : «C’est la première année que la salle est pleine alors que cette scène découverte existe depuis 10 ans, et que nous avons autant de professionnels dans l’assistance. »

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Bon, après t’avoir parlé de ce qu’ai vu, je vais désormais évoquer deux concerts où je n’étais pas présent ( !). Celui de Barbara Weldens, le mardi qui, de l’avis de tous les présents a conquis le public, venu pour Fugain. Barbara, en formation complète, se présente  toujours en trio, mais désormais en trio féminin avec une violoniste. Et un mot sur Joëlle Saint Pierre, programmée en première partie de William Sheller. Celui-ci ayant eu un malaise au moment des balances, a été contraint d’annuler son concert et la québécoise a assuré un concert, d’une heure et quart, beaucoup plus long que prévu.

Et pour finir un petit constat global sur la belle réussite de cette vingtième édition de ce Festival Pause Guitare à Albi, devenu un grand événement régional. Une réussite que l’on peut exprimer par des chiffres record  : 75 000 spectateurs dont 60 000 pour la grande scène de Pratgraussals et la présence de 250 professionnels de la musique. Une réussite exprimée aussi par la satisfaction et le plaisir des spectateurs, ainsi que par l’animation de la ville à l’occasion du festival off. Et pour ma part, je tiens à remercier fortement Alain Navarro et la direction du festival pour sa disponibilité, pour l’ambiance conviviale et familiale de ce festival conservée malgré son envergure. Encore un festival où je vais certainement revenir l’an prochain !

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