Gaëlle Vignaux : J’aime tes ex

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Gaëlle Vignaux - J'aime tes ex

Des fois comme ça, quand on la voit en photo, on dirait qu’elle ressemble à Amélie Poulain Gaëlle Vignaux. Mais en photo seulement parce que sur son nouveau disque, J’aime tes ex,  paru le 26 mai dernier, elle lui ressemble beaucoup moins tellement l’univers de la Malakoffiote est à perpète du Montmartre de Jeunet. Il y a le périph’ entre les deux…

Car oui, si Gaëlle volait de ses 2 L comme une petite fée il y a quelques années , aujourd’hui la plume qu’elle a gardée trempe dans un réel qui ne fait pas toujours rêver et qui nous parle de « la moche qui garde les sacs oubliés dans le métro de Tolbiac à Tolbiac » et qui « rêve de finir aux objets cherchés » (La Moche). Avant d’enchainer au titre suivant sur cette Mini Miss en dénonçant l’histoire d’une pauvrette obligée de « souffrir pour être belle parce que c’est maman qui l’a dit ». Critique d’une société qui tantôt ferme les yeux sur ses SDF et tantôt veut faire de ses enfants des produits marketing. Deux situations du quotidien, deux extrêmes, traités entre humour et dérision mais sans cynisme aucun.

Des petites perles comme ça, J’aime tes ex en est cousu de tout son long. On trouve une vraie langue chez Vignaux nourrie du goût de la trouvaille verbale tout comme son compère Nicolas Jules avec qui elle interprète un très joli duo, Notre ombre. Toute cette poétique urbaine et contemporaine ne nous fait malgré tout pas prendre les chansons de Gaëlle pour des lanternes. La poésie illustre la situation et non l’inverse.

Co-composé, arrangé et dirigé par Clément Petit, l’album jouit d’une belle homogénéité musicale. Violoncelles, guitares, banjo, clarinettes, tuba, trombone, bugle, violon, trompettes s’enchaînent et se superposent subtilement pour créer l’idéale étoffe pour emballer ces ex.

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