Fini le solo de Soliphonies et Soulitude ! Pour Rhapsodie en tridem, Murielle Holtz s’emmusique avec Fanny Bouteiller à la basse et contrebasse et Axel Perney à la batterie. Du premier titre (J’écris – « avec ma faille avec mon sang / Avec mes entrailles et l’apnée de mon âme / J’écris pour dessiner la rage ») au dernier (Poudrière – « Nous avons connu des tempêtes / Des deuils et des naufrages / Mais chaque matin m’émerveille »), les chansons traitent d’enfermement (Porte-vélo, au foisonnant vocabulaire vélocipédique), de la mort (Requiem, Sur le parvis) et de renaissance (À partir de maintenant). Il s’agit bien d’une rhapsodie, à la fois « poème récité » et « pièce musicale spécifique, composée de thèmes juxtaposés, de forme libre ». Les textes sont souvent parlés et la voix chantée devient instrument lorsque Murielle Holtz, à l’impressionnante présence vocale, scatte, improvise, jazze en liberté. Un grain de folie et de surréalisme perce dans l’écriture – et dans la peinture de Bernard Le Nen pour le visuel. Holtz compose et écrit chaque titre, ses compositions au piano sont arrangées collectivement pour un rendu musical joyeux, libre et qui groove. Le premier concert du trio, annulé pour cause de reconfinement, s’est transformé en cet enregistrement d’un « live sauvage et confiné ». Heureuse décision.
Michel Gallas
Murielle Holtz
Rhapsodie en tridem
Bouge tranquille
2021
Chronique parue dans le n°21 de la revue (Automne 2021)