Il ne faut pas chercher l’humanité ailleurs que dans Aujourd’hui c’est demain. L’album de Pierre Paul Danzin capture une époque, une société, l’instantanéité de la vie et la transcrit dans ses chansons. On ne ressort pas tout à fait indemne de l’écoute de cet album : l’engagement qui y fleurit bourgeonne en nous et donne l’envie d’agir pour ne pas avoir le Mal de terre. De nombreux sujets sont abordés par la plume de Danzin : l’écologie dans Mal de Terre, Maintenant et Hirondelles, cigognes ; on le retrouve acerbe dans Allô ici Satan, pamphlet antireligieux. Son écriture est un exutoire, un besoin de dire avec lucidité sa colère. Mais la plume sait se faire drôle et tendre avec Le tango des ridés, où il égratigne les retraités, ces « vieux à la page » – le slogan de Mai-68 « sous les pavés la plage » devenant « sous les ridés la plage ».
Danzin surfe sur son temps mais n’oublie pas son héritage musical : il cite Brassens et, dans ses mots, on perçoit l’importance qu’a pu avoir Allain Leprest dans son écriture. Côté musique, Pierre Paul Danzin passe du ukulélé tendance country de la majestueuse Utopie à l’accordéon des bals musettes ou à une ambiance de musique celtique. Un véritable voyage musical que cet album, souvent porteur d’espoir.
Malorie d’Emmanuele
- Pierre-Paul Danzin
- Aujourd’hui c’est demain
- le buste – 2019
- Chronique parue dans le numéro 14 de la revue Hexagone.