Elle produit une grande impression au festival Barjac m’en chante à l’été 2017, à l’occasion de la scène ouverte nocturne en seulement deux chansons et deux textes. L’année suivante, elle gagne le prix du Jury et le Coup de cœur du public lors du tremplin À nos chansons. Tout va très vite pour Marion Cousineau. Après un premier huit-titres en 2018, toujours à cheval entre Montréal et la France, elle lance au Québec un nouvel EP baptisé Toro : « Pas la bonne image / Jamais le bon mot / Je dompte la cage /Au lieu du taureau. » Belle formule, métaphore de l’artiste : jamais là où on l’attend, un brin décalée dans la vie.
Accompagnée de sa basse et sur des arrangements d’Yves Desrosiers, elle nous livre sa vision du clown : « Quand on vit sa vie sur un fil / Il suffit d’un moment morose / Et tout ce qui est devient futile / Les cœurs c’est comme les roses / Ouverts, c’est fragile » ; puis enchaîne avec le portrait parlé d’Angèle, pour qui « La moitié de la beauté du monde / S’est envolée en une seconde », quand son beau gitan est mort sur le coup. S’abandonnant à de jolies envolées poétiques, parfois orientalisantes (J’ai vu) ou rêveuses (Argile), Marion Cousineau confirme avec cet EP trop court qu’elle est une artiste à suivre de près, et l’on attend avec impatience de la revoir sur scène.
Philippe Kapp
- Marion Cousineau
- TORO
- le geste a la parole – 2019
- Chronique parue dans le numéro 14 de la revue Hexagone.