Hors l’amour point de salut, pour Jean « droit-dans-mes-bottes » Felzine ? Que ce soit en mode power trio rock avec Mustang, en duo pop et glamour avec Jo Wedin ou seul à la barre de cette échappée solitaire, il a toujours célébré à sa manière le sentiment amoureux. Le Clermontois d’adoption, Parisien depuis quelques années, est l’un des rares capables d’écrire en 2019 « je préfère t’aimer que de vivre éternellement » sans paraître ridicule pour autant. De chanter l’amour en mode courtois tel un Nouvel Orphée ou d’en décrire les affres de façon pragmatique : « Ne pleure pas comme ça, ne dramatise pas tout » (État stable). Volontiers sarcastique, voire rentre-dedans (cf. Aimer, baiser, boire et manger avec Jo Wedin), il a préféré emprunter cette fois les mots d’un autre. « L’amour libre ne le reste jamais très longtemps », écrivait le prolifique et trop tôt disparu Jean-Luc Le Ténia. L’autodéclaré « meilleur chanteur français du monde » mariait avec brio causticité et émotion. Un peu comme Jean Felzine, qui se paie gentiment la tête de ses « amis rockers ». Il a d’ailleurs délaissé sa Gretsch pour composer seul aux claviers et à la boîte à rythme. Et plutôt que Sheller, référence régulièrement évoquée à la sortie de ce cinq-titres, les mélodies de Hors l’amour font songer à cet autre accro aux synthés qu’est Christophe.
Mad
- Jean Felzine
- Hors l’amour
- autoproduction – 2019
- Chronique parue dans le numéro 14 de la revue Hexagone.