Sanseverino & Tangomotàn

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Après avoir sillonné les chemins de traverse du blues façon Montreuil et rendu hommage à François Béranger, Sanseverino bifurque à nouveau. Jamais là où on l’attend, le Sansev’ ! C’est même à ça qu’on l’reconnaît… et pour ça qu’on l’aime ! Pour ce premier tango à Pigalle – où ce treizième album a été enregistré –, il s’est acoquiné avec un quatuor de jeunes Turcs trentenaires, Tangomotàn, qui depuis une poignée d’années dépoussière le genre de fond en comble. Le rythme certes change, mais demeure raccord avec la guitare survoltée du Montreuillois – électro ou acoustique –, son phrasé de sprinteur et ses histoires de loosers magnifiques : le Pistard inculpé, l’admirable Hobo, authentique pasta boogie man, ou Vlad III, personnage fétiche et récurrent, qui fait une apparition remarquée. A priori, la mélancolie distillée par cette vénérable musique sud-américaine pourrait paraître inadaptée à la gouaille naturelle du chanteur. Ce serait oublier son talent de conteur, son expertise des mots qui font mouche visuellement et sonnent tout autant… sans compter l’énergie transmise par Tangomotàn. De la liberté d’expression murale peut sans rougir arpenter le dancefloor, ça groove sévère ! Qu’il chante les amours de gare, la sexualité des serpents, qu’il raconte plan par plan un film d’horreur japonais ou dissèque les sentiments d’un duelliste du XIXe siècle, aucun risque que ça tangue. Sanseverino, la densité des notes, le sens du propos !

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  • Sanseverino & Tangomotàn
  • Sanseverino & Tangomotàn
  • little big music – 2019
  • Chronique parue dans le numéro 13 de la revue Hexagone.

 

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