Jean Mouchès – L’oiseau des premières fois

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Septième album attendu pour cet artisan folksinger, orpailleur capable d’extraire du limon les plus belles pépites aurifères qui soient. Dans une imparable et simplissime formule guitare/violon, il nous offre là un bien bel opus sobrement présenté dans une jolie pochette en feutrine brodée. En véritable esthète, l’animal est d’ailleurs coutumier de l’emballage décalé puisqu’il nous avait gratifiés il y a quelques années de l’impeccable album La malédiction du caméléon, dans un très joli boîtier de bois pyrogravé. Une solution élégante et efficace pour lutter contre le téléchargement ? Les chansons, lumineuses, sont de petits bijoux sculptés de mots, à l’image du titre éponyme L’oiseau des premières fois, délicieuse bluette façon Trenet. Le malin Oh ! J’aimerais t’écrire une chanson voit se glisser les figures tutélaires de Brassens, Higelin, Gainsbourg ou Ferrat, mais aussi Dylan ou Leonard Cohen, quand Belle aventure nous livre en son refrain l’inéluctable constatation : « Belle machine que la machine humaine / Mais livrée sans mode d’emploi… » Quoi qu’il en soit, rayonne ardemment dans ses mots un chaleureux accent ensoleillé propre à nous alléger le propos le plus aride. En témoigne Petit chimiste, qui ose d’amusantes allitérations à propos des massacres entre Ouzbeks et Tadjiks… Enfin, Les neiges d’antan, empruntées à François Villon, osent se parer d’une tout autre musique que celle déposée par le bon maître sétois, pour un rendu des plus réussis.

Patrick Engel


  • Jean Mouchès
  • L’oiseau des premières fois
  • autoproduit – 2019
  • Chronique parue dans le numéro 13 de la revue Hexagone.

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